mardi 24 janvier 2023

Le plongeur


Résumé : 
Chris Papas, détective privé à Hambourg, de père grec et de mère allemande, reçoit la visite d'un homme très âgé qui lui offre une avance importante simplement pour suivre une femme durant quarante-huit heures. La filature commence au pied de l'immeuble de la dame, et se poursuit jusqu'à un hôtel minable où elle retrouve un jeune homme dans la chambre 107 tandis que Papas, installé dans la pièce mitoyenne, s'endort lamentablement.
Le lendemain, c'est la police qui sonne chez lui : un vieillard a été retrouvé pendu dans la fameuse chambre 107. Au fond de sa poche, la carte de visite du détective. Forcément suspect, Papas poursuit seul une enquête qui l'emmène bientôt dans un coin du Péloponnèse où se trouve son propre village natal. De l'Occupation à l'asphyxie économique imposée par l'Europe, les rapports entre la Grèce et l'Allemagne sont au coeur de ce polar qui rouvre des plaies suppurant depuis la Seconde Guerre mondiale.

Mon avis : 
Première déception de 2023 : Le plongeur.

Dès les premières pages, nous plongeons dans un roman noir sans savoir vraiment ce qui nous attends. Tout comme Chris Papa, le personnage principal. Un jour, un homme âgé se présente à son bureau et lui propose 1000 euros pour garder une femme pendant 48 heures. Puis il disparaît. Ainsi commence la chasse depuis Hambourg et la chambre 107 d'un humble hôtel. De là et en suivant quelques indices, il se retrouve à Aigion en Grèce. Mais soudain le roman prend une tout autre direction en remontant dans le temps et nous voilà durant la Seconde Guerre Mondiale.

Premièrement : La passivité du détective. Certes il se qualifie lui-même de mauvais détective (ouf au moins il en a conscience) mais sa seule action dans toutes les pages du roman, c’est de s’endormir dans la chambre d’hôtel voisine d’Eva. Le reste du temps, il ne fait que discuter, suivre d’autres personnages….

Deuxièmement : le roman est truffé de situations complètement farfelues et qui n’ont aucun sens. Notre héros décide par exemple de conduire une parfaite inconnue jusqu’à Athènes à 3h du matin. J’ai vérifié sur une carte c’est un trajet de plus de deux heures, personnellement j’ai du mal à le concevoir mais peut-être les Grecs sont plus gentils que moi.

Troisièmement : Le roman est confus. Par exemple, page 51, Chris rencontre un pécheur qui la page suivante devient soudain Dimitris sans aucune présentation ou dialogue.

Pour conclure : c’est un roman avec un détective qui n’enquête pas, avec une succession d’idées qui ont traversé l'esprit de l'auteur sans connexion évidente, des coïncidences sans fin et une scène dégoûtante à la fin. Bref, c’est un roman à fuir absolument.



Extraits : 
Mardi 18 janvier. En cette saison, une filature dans les rues de Hambourg a autant d’attrait qu’une réunion de nudistes au pôle Nord. J’enfile tout ce qui me tombe sous la main et j’ajoute encore un pull-over.
Dans le métro, je repense à l’affaire. Presque tous les maris trompés et les amants jaloux demandent la même surveillance étroite. Leur soif de preuves photographiques ou sonores demeure inextinguible, bien qu’ils sachent parfaitement qu’elles ne feront que les blesser davantage. La nature humaine recèlerait-elle quelque chose de résolument masochiste ? Ou bien le désir d’acquérir une certitude, si torturante soit-elle, est-il plus fort que le réflexe d’éviter la douleur ?




Des dessins animés traversent l’écran de la télévision qui scintille, allumée depuis la veille. Le bruit de la sonnette me réveille une deuxième fois à dix heures vingt du matin.
Un homme se tient immobile sur le seuil et me regarde.
— Monsieur Chris Papas ?
— Lui-même.
— Pardon de vous avoir réveillé.
— Non, je…
Je ne parviens pas à finir ma phrase. Si j’avais du talent pour les excuses,
je serais devenu avocat plutôt que détective.





Georg Weber travaille à Friedrichstadt, une petite ville à cent cinquante kilomètres de Hambourg. Son ventre impressionnant résulte de sa faiblesse pour la bière et les saucisses. Son extraordinaire collection d’oiseaux chanteurs résulte de sa solitude de célibataire. Son accès aux archives centrales de la police résulte de son poste d’inspecteur dans la police municipale.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire