dimanche 29 octobre 2017

Sidney Chambers et l'ombre de la mort

Résumé : 

Sidney Chambers, le prêtre de Grantchester, est un célibataire de 32 ans. Grand, brun, les yeux noisette et l’air rassurant, Sidney est un homme d’église peu conventionnel qui peut aller là où la police ne le peut pas. Avec son ami, l’inspecteur Geordie Keating, il mène l’enquête. Le début d’une série où l’on croise les mânes de Chesterton et d’Agatha Christie.

Mon avis : 

Dans ce premier tome (à l'heure d'aujourd'hui, on en compte déjà six qui j’espère seront vite traduits), on fait la connaissance de Sidney Chambers, prêtre anglican qui exerce dans la petite ville de Grantchester. Il est ami avec l’inspecteur Geordie Keating et il va lui prêter main forte lors de ses enquêtes.

L'ombre de la mort est la première nouvelle du recueil. Nous sommes en Octobre 1953 et Sidney organise les obsèques de Stephen Staunton, un notaire qui s'est suicidé. Mais sitôt, la messe terminée, une jeune femme demande à Sidney d’enquêter sur ce prétendu suicide. Elle était la maitresse de Stephen et ils avaient prévu de fuir ensemble.
"Sidney passa devant la prairie gelée, où ses parents s’étaient connus avant la Grande Guerre, en faisant du patin à six pence la soirée, et il s’arrêta pour regarder un groupe de garçons en pleine bataille de boules de neige.
En pénétrant dans la ville, il prit conscience qu'il n'avait jamais connu Cambridge dans un tel silence. Les bâtiments ressemblaient aux illustrations d'un conte de fées du XIXe siècle. La neige avait étouffé les cris du monde, désormais inaudibles. C’était comme la grâce, se dit-il ou l'amour de Dieu, descendu en silence et à l'improviste pendant la nuit."

Une affaire de confiance se déroule lors du réveillon de l'an 1953. Sidney est invité a un diner avec plusieurs de ses amis et notamment Amanda, sa meilleure amie. C'est l'occasion pour le fiancé d'Amanda de lui demander sa main. Mais dans la confusion, la bague disparait

Avec, D'abord, ne pas nuire, nous faisons d'un docteur qui est soupçonné d'avoir assassiné une vieille dame pour pouvoir épouser la fille de celle-ci.

En mai 1954, dans Une question de temps, Sidney et Geordie passe la soirée dans un club de jazz quand une jeune fille est assassinée.

Dans Le Holbein perdu, Amanda est chargée d'expertiser un tableau quand elle se rend compte qu'il s'agit d'une copie. Elle enquête donc sur l'histoire du tableau et sur l'homme qui était en charge de la restaurer.

Enfin le recueil se referme sur Des hommes honorables ou Sidney et plusieurs hommes de Grantchester monte sur scène une pièce de Shakespeare où un homme doit être assassiné. Seulement, l'acteur est véritablement assassinée lors de la représentation.

J'ai adoré l’atmosphère des années 1950, le coté so british et le personnage si charismatique de Sidney. On plonge dans une autre époque, bercé par le jazz et par le whisky et l'on savoure chacune de ces nouvelles. Il me tarde de lire la suite.

Surprises de Noël

Résumé : 

Y a-t-il plus chouette cadeau de Noël qu'une nuit dans une isba au milieu des bois enneigés, ou bien un tour en ville sur un tank immaculé ? Cela semble parfait, féérique, tout à fait charmant. Mais dans l'Ukraine un peu folle d'Andreï Kourkov, les choses peuvent vite dégénérer, votre promise se retrouver nue sur scène, votre tour opérateur s'avérer un adepte du tourisme extrême et la Révolution orange contrecarrer vos projets pour les fêtes... Avec ces nouvelles inédites, Kourkov se joue du genre avec brio pour offrir trois fables de Noël empreintes de bizarrerie et d'optimisme.

Mon avis : 

J'ai posé mes valises en Ukraine, le temps de trois nouvelles écrites par Andreï Kourkov. C'était court, à peine 60 pages mais pourtant le dépaysement a été total ! 

Le recueil s'ouvre sur Surprise de Noël, qui donne son nom au livre, ou l'on découvre un couple amoureux et tout juste marié qui se retrouve embarqué par le frère de la jeune femme dans un réveillon de Noël, dans une petite maisonnette au milieu des bois. Le frère est spécialisé dans l'organisation de voyage extrême et il a plus d'un tour dans son sac. "Il neigeait. Une neige duveteuse, pelucheuse, indolente, pareille à une touriste irlandaise ayant abusé de l'hospitalité ukrainienne."

Ma différence préférée est la nouvelle que j'ai le moins appréciée et je dois dire que je pense être passée un peu à coté. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui parte a la recherche du petit ami de la femme et qui le retrouve dans une boite de strip-tease.

Enfin, Les champignons de la liberté, nous raconte l'histoire d'un homme qui se retrouve accusé à tort et jeté en prison. Là-bas dans sa cellule très humide, il se met à cultiver des champignons. 

Pour une première rencontre avec l'auteur c'est réussie et je suis maintenant très curieuse d'en découvrir davantage. 

Lu dans le cadre du challenge : 
- Le tour du monde en 8 ans.

jeudi 19 octobre 2017

On la trouvait plutôt jolie

Résumé :

On la trouvait plutôt jolie, Leyli. Tout charme et tout sourire. Leyli Maal fait le ménage dans les hôtels à Port-de-Bouc, près de Marseille. Malienne, mère célibataire de trois enfants, Bamby, 21 ans, Alpha, 17 ans, Tidiane, 10 ans, Leyli nourrit un rêve immense et cache un grand secret. Leyli raconte sa vie à qui veut bien l'écouter, mais peut-elle avouer toute la vérité ? Peut-elle empêcher ses enfants de dévoiler ce qu'elle a caché ? Une vengeance ? Un trésor ? Un père ? François Valioni travaille pour une importante association d'aide aux migrants à Port-de-Bouc. Il est retrouvé au petit matin assassiné dans un hôtel. Dans sa poche, un bracelet de couleur et six coquillages. Julo Flores est un jeune lieutenant de police zélé, hyperconnecté. Méfiant envers son commandant et un peu trop sentimental, il ne peut pas croire que Bamby Maal, que tout accuse, soit la coupable. Surtout lorsque survient un second crime. En quatre jours et trois nuits, du désert sahélien à la jungle urbaine marseillaise, Michel Bussi nous offre un suspense de haut vol, dans lequel, comme toujours, priment l'humain, l'émotion, l'universel. Jusqu'au stupéfiant twist final.

Mon avis :

J'avais découvert Michel Bussi d'abord avec Ne lâche pas ma main, puis ensuite avec Maman a tort, deux romans que j'avais aimé mais la, je dois dire que son dernier roman est bien meilleur. Je suis vraiment conquise et j'ai littéralement dévoré cette enquête.

On fait la connaissance de Leyli, une africaine arrivait en France il y a quelques années. Elle vit dans un minuscule appartement avec ses trois enfants. Elle cumule des petits jobs mais la après plusieurs années de galère, elle a enfin décroché une CDI. Au fil des pages, on découvre son histoire, celle de ses enfants et malheureusement le quotidien de tellement de migrants. "- Tout le monde possède des rêves, Bamby. Et ce qui compte, ce n'est pas de les réaliser, c'est juste de pouvoir y croire. Qu'il existe une possibilité, une petite chance. Quand tu nais au Bénin, quand tu restes au Bénin, à Cotonou ou à Porto-Novo, tu enterres ce petit espoir. Tu le jettes définitivement dans l’océan. Sur les dix millions de Béninois, pourquoi n'y aurait-il pas de petits Zidane, de petits Mozart, de petits Einstein ? Pourquoi les Béninois ne naîtraient-ils pas eux aussi avec cette graine de talent ? Mais cite-moi un prix Nobel Béninois ? Un médaillé olympique béninois ? Ou même le moindre acteur béninois ? Tu comprends, on veut juste notre part de rêve !"

L'enquête est passionnante. A la manière de Columbo, on connaît l'identité du meurtrier des les premières pages. Ce que l'on ne sait pas c'est le pourquoi du meurtre. Et puis l'auteur a plu d'un tour dans son sac et a quelques chapitres de la fin, nous livre un véritable retournement de situation. Pour ma part, en tout cas, je n'attendais a tout sauf a cela !

Les personnages sont attachants : j'ai eu un coup de coeur pour Julo qui est un excellent flic et puis bien sur Ruben, et ses histoires. Le sujet des migrants, malheureusement d'actualité, est vraiment bien traité. Sans mélodrame, l'auteur nous montre la face hideuse du trafic des humains et le business crée autour. "L'occident croit que s'il ne se barricade pas, toute l'Afrique va débarquer chez lui. Quelle peur idiote ! L'immense majorité des populations veulent rester là où elle habitent, là où elles sont nées, avec leur famille et leurs amis, du moment qu'elles ont à peu près de quoi survivre. Elles s'en contentent. Il n'y a que quelques fous pour tenter l'aventure. Entre cent mille et deux cent mille migrants qui tentent de passer la Méditerranéenne chaque années, moins d'un Africain sur dix mille, et on parle d'invasion ?"

Bref, je ne peux que vous recommandez cette lecture et pour ma part, je viens de craquer pour Le temps est assassin et Nymphéas noirs qui viennent de rejoindre ma PAL.

mardi 17 octobre 2017

Ce que j'ai visionné du 8 octobre au 14 octobre 2017

NOS AMANTS (2016)

Synopsis : Dans un café-libraire, ils se rencontrent et sans ne rien connaitre l’un de l’autre, même pas leur prénom, ils vont démarrer un jeu ou les règles instituées vont quelques peu leur échapper au fur et à mesure…

Mon avis : Très bonne comédie romantique avec ce petit brin de folie que l'on retrouve dans les films espagnols.
J'ai aimé revoir a l'écran Amaia Salamanca et Fele Martínez que j'avais aimé dans la série Gran Hotel. 






 PARIS CAN WAIT (2016)

Synopsis : Quand Anne accepter de remonter de Cannes à Paris avec un collègue de son mari, producteur de films, le covoiturage se transforme en un vrai voyage de découverte de soi. 

Mon avis : Je ne suis pas très film américain mais a travers ce film, on découvre un beau portrait de la France. Diane Lane sillonne l’hexagone en compagnie d'Arnaud Viard, que j'ai trouvé un peu agaçant dans ce rôle. On découvre Cannes, la Provence, Lyon et enfin la capitale sous un œil américain.







CHACUN SA VIE (2017)

Synopsis : Ils ne se connaissent pas, mais tous ont rendez-vous pour décider du sort d’un de leurs semblables.
Avant d’être juges, avocats ou jurés, ils sont d’abord des femmes et des hommes au tournant de leurs existences, avec leurs rêves et leurs secrets, leurs espoirs et leurs limites, tous sous un même soleil, chacun avec sa part d’ombre.
Dans une jolie ville de province, le temps d’un festival de jazz, la vie va jongler avec les destins… 

Mon avis : Waouh quel casting ! Sinon le film est un peu long et on se demande ou le scénario nous emmène tout au long du film.... Dommage aussi que toutes les bonnes blagues soient dans la bande annonce.



 

vendredi 13 octobre 2017

Agatha Raisin enquête, tome 05 : Pour le meilleur et pour le pire

Résumé : 

Incroyable mais vrai : James Lacey, le célibataire le plus convoité des Cotswolds, a cédé au charme de sa voisine, la pétillante quinqua Agatha Raisin ! Hélas, le conte de fées est de courte durée : au moment où les tourtereaux s'apprêtent à dire "oui", Jimmy, l'ex-mari d'Agatha, surgit en pleine cérémonie... Furieux de découvrir que sa future femme est déjà unie à un autre, James abandonne Agatha, désespérée, au pied de l'autel. Le lendemain, Jimmy est retrouvé mort au fond d'un fossé. Suspect n°1, le couple Agatha-James se reforme le temps d'une enquête pour laver leur réputation et faire la lumière sur cette affaire.

Mon avis : 

Ce tome 5 est tout simplement un petit bijou que j'ai dévoré ! Ça y'est enfin Agatha va épouser James, enfin presque !
"Le mariage d'Agatha Raisin et de James Lacey devait avoir lieu dans une semaine. Les habitants de Carsely, village des Cotswolds, étaient déçus qu'Agatha ne se marie pas à l’église du village, mais à la mairie de Mircester, et Mrs Bloxby, la femme du pasteur, était perplexe et meurtrie.
Agatha était seule à savoir qu'elle n'avait aucune preuve de la mort de son premier mari. Seule à savoir aussi qu'elle s'apprêtait peut-être à devenir bigame.
" Voila cinq tomes que l'on attends ce moment et tout ne se passe pas comme prévu puisque l'ex-mari d'Agatha débarque pendant la cérémonie avant d’être assassiné le lendemain. C'est donc l'occasion pour nos deux détectives de reprendre du service et de se lancer dans une très bonne enquête.

J'ai adoré ce tome même si l’enquête est un peu simpliste. On a le coupable sous le nez pendant toute la durée du roman et puis pas de grande révélation a la fin. Mais on en apprends plus sur Agatha et elle devient de plus en plus attachante. 
Comme toujours il y a des passages vraiment très drôle et l'on se régale tout a long du livre. Il me tarde maintenant de me plonger dans le tome 6 et de retrouver Carsely et ses habitants :
"Carsely était silencieux sous la lumière grise d’une aube détrempée. La pluie avait cessé et l’air était froid. Le village s’étirait le long d’une grand-rue d’où partaient de petites ruelles sinueuses, comme Lilac Lane, où habitait Agatha. En l’absence de toute circulation, Carsely devait avoir à peu près le même aspect qu’un siècle plus tôt, avec ses cottages au toit de chaume nichés à l’ombre de la tour carrée de l’église romane."

mardi 10 octobre 2017

Ce que je sais de Vera Candida

Résumé : 

Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d'une même lignée semblent promises au même destin : enfanter une fille et ne pouvoir jamais révéler le nom du père. Elles se nomment Rose, Violette et Vera Candida. Elles sont toutes éprises de liberté mais enclines à la mélancolie, téméraires mais sujettes aux fatalités propres à leur sexe. Parmi elles, seule Vera Candida ose penser qu'un destin, cela se brise. Elle fuit l'île de Vatapuna dès sa quinzième année et part pour Lahomeria, où elle rêve d'une vie sans passé. Un certain Itxaga, journaliste à L'Indépendant, va grandement bouleverser cet espoir. Un ton d'une vitalité inouïe, un rythme proprement effréné et une écriture enchantée. C'est ce qu'il fallait pour donner à cette fable la portée d'une histoire universelle : l'histoire des femmes avec leurs hommes, des femmes avec leurs enfants. L'histoire de l'amour en somme, déplacée dans l'univers d'un conte tropical, où Véronique Ovaldé a rassemblé tous les thèmes - et les êtres - qui lui sont chers.

Mon avis : 

Véronique Ovaldé m'a encore conquise avec un de ses romans. Ce que je sais de Vera Candida m'a plu et m'a fait voyagé dans des contrées lointaines et imaginaire. Comme dans beaucoup de romans d'Amérique du sud, ici on côtoie une lignée de femmes sur plusieurs générations. 

Rose, Violette et Vera  vont toutes trois avoir une fille sans pouvoir révéler le nom du père. Ce sont des femmes fortes qui vont se battre et se débrouiller pour élevé leur progéniture. "L'odeur de Monica Rose faisait chavirer Vera Candida. Elle s'asseyait près de sa fille et plongeait le visage dans ses cheveux. Ils sentaient le sel et l'iode, le vent et quelque chose de plus souterrain et mammifère, comme la sueur d'un minuscule rongeur ou bien d'un petit loup. Monica Rose sentait la fourrure. Vera Candida se disait toujours, Comment ferai-je quand je serai une très vieille femme, que je n'y verrai plus, que je tenterai de me souvenir de cette odeur. Elle s'efforçait d'enregistrer comme sur des cylindres d'argile les sensations liées à sa fille : la main de la petite dans la sienne, la façon dont Monica Rose serrait son cou avec ses bras aussi fins que des roseaux, elle serrait serrait en y mettant toute sa minuscule force, et c'était inenvisageable de ne plus être deux un jour, c'était si injuste que cela paraissait impossible."

On suit leurs aventures avec beaucoup d’intérêt et le roman se lit très vite. L'écriture est toujours très belle et fluide.

Mon seul bémol serait la fin du roman et ce qui arrive a Vera... Pourquoi cette fin ? Je l'ai trouvé triste et j'aurais aimé quelque chose de différent, qu'elle retourne sur l'île de Vatapuna pour une autre raison. Mais comme le dit si bien le roman : "Dans la vraie vie, on ne comprend pas toujours tout, il n'y a pas de notice, il faut que tu te débrouilles pour faire le tri."

Lu dans le cadre du challenge :
- Le temps à l'envers (2017/1900) 

lundi 9 octobre 2017

Agatha Raisin enquête, tome 04 : Randonnée mortelle

Résumé : 

Après un séjour de six mois à Londres, Agatha retrouve enfin ses chères Cotswolds - et le non moins cher James Lacey. Même si le retour au bercail de son entreprenante voisine ne donne pas l'impression d'enthousiasmer particulièrement le célibataire le plus convoité de Carsely.
Heureusement, Agatha est très vite happée par son sport favori : la résolution d'affaires criminelles. Comme le meurtre d'une certaine Jessica, qui militait pour le droit de passage de son club de randonneurs dans les propriétés privées des environs.
Les pistes ne manquent pas : plusieurs membres du club et quelques propriétaires terriens avaient peut-être de bonnes raisons de souhaiter sa disparition. Mais la piste d'un tueur se perd aussi facilement que la tête ou... la vie !

Mon avis : 

Même si j'ai beaucoup aimé ce tome, je dirais que cette enquête est un peu en dessous des trois précédentes. Heureusement le personnage haut en couleur d'Agatha et sa vie privée font que le roman se dévore et se lit très facilement. Et puis cette fin laisse présager une excellente suite.

Mais revenons à Randonnée Mortelle. Agatha, rentre dans les Cotswolds après un séjour à Londres. Elle est ravie de retrouver la vie paisible de la campagne et surtout son voisin qu'elle aime toujours. Bien évidement qui dit retour d'Agatha, dit un nouveau meurtre. Cette fois-ci c'est une membre du club de randonnée qui est assassiné. Cette dernière était assez détestable et avait beaucoup d'ennemi(e)s mais bien sur, cela ne fait pas peur à Agatha qui se lance immédiatement dans l'enquête.

L'intrigue en elle-même est pas très passionnante mais notre duo de choc d'enquêteurs : Agatha et James sont à mourir de rire. Notamment la scène de ménage dans le pub que j'ai beaucoup aimé. Bref, les tomes suivants ne devraient pas faire long feu car nos deux héros me manquent déjà !

jeudi 5 octobre 2017

Au lieu-dit Noir-Étang...

Résumé : 

Août 1926. Chatham, Nouvelle-Angleterre, à quelques encablures du cap Cod : son église, son port de pêche et son école de garçons, fondée par Arthur Griswald, qui la dirige avec droiture et vertu. L'arrivée de la belle Mlle Channing, venue d'Afrique pour enseigner les arts plastiques à Chatham School, paraît anodine en soi, mais un an plus tard, dans cette petite ville paisible, il y aura eu plusieurs morts. Henry, le fils adolescent de M Griswald, est vite fasciné par celle qui va lui enseigner le dessin et lui faire découvrir qu'il faut " vivre ses passions jusqu'au bout ". Du coup, l'idéal de vie digne et conventionnelle que prône son père lui semble être un carcan. Henry assiste, complice muet et narrateur peu fiable, à la naissance d'un amour tragique entre Mlle Channing et M Reed, le professeur de lettres qui vit au bord du Noir-Etang avec sa femme et sa fille. Il voit en eux " deux figures romantiques, des versions modernes de Catherine et de Heathcliff ". Mais l'adultère est mal vu à l'époque, et après le drame qui entraine la chute de Chatham School, le lecteur ne peut que se demander, tout comme le procureur : " Que s'est-il réellement passé au Noir-Etang ce jour-là ? "

Mon avis : 

Ce roman est un vrai coup de cœur et à peine refermé, il me tarde déjà de lire un autre roman de Thomas H. Cook que je découvrais ici pour la première fois.

Au fil des pages, j’ai voyagé sur la côte est américaine dans les années 1920. On y fait la connaissance d’Henry, le narrateur qui se remémore un tragique été de sa jeunesse. « Les rares fois que j’ai pensé à elle, c’était toujours comme à un souvenir effacé, une fleur écrasée entre les pages d’un très vieux livre en lambeaux. » Son père était directeur d’une école de garçon ou il était lui-même élève, dans une petite ville tranquille. Puis arriva, Mlle Channing, une jeune femme qui va bousculer la vie de la petite ville en acceptant de devenir professeur d’Art. « L'art, c'est comme l'amour. C'est tout ou rien. »

J’ai adoré le suspense qui règne au fil des pages, cette tension qui monte crescendo et qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière ligne. Car oui, il faut attendre les dernières lignes pour avoir toutes les révélations et que toutes les pièces du puzzle boitement enfin. 

L’intrigue est passionnante, le roman et l’enquête passionnante. On passe de flash-back, en flash-back, de pièce du procès, d’interrogatoire a la narration d’Henry. Les personnages sont très attachants et surtout complexes et mystérieux. Malgré cette fin, j’ai encore plein de questions qui restent volontairement sans réponse car comme les jurés du procès, c’est à nous de nous faire notre propre idée de l’affaire.

mardi 3 octobre 2017

Comme une pierre que l'on jette

Résumé : 

En retrouvant par hasard son amour d’étudiante sur Facebook, Frida n’imaginait pas que tant de souvenirs remonteraient à la surface. Les photos et les actualités qui défilent font ressurgir dans sa tête admiration, frustration, et quantité de sentiments enfouis.

Elle ressent à nouveau l’intimité partagée vingt ans plus tôt, le doute, la jalousie, le renoncement. Alors elle rédige un message qui, comme une bouteille lancée à la mer, ramènera dans son sillage bien des surprises.

Un roman tout en douceur qui rappelle l’infime frontière entre l’amour et l’amitié. Loin des clichés de la littérature sentimentale, on oscille avec les personnages entre le passé et le présent. On rature et on réécrit l’histoire en même temps qu’on apprend à la connaître. Un écrin d’émotions pour une ode à la vie.

Mon avis : 


Tout d’abord, je tiens à remercier Livraddict pour leur partenariat ainsi que les éditions Persée pour l’envoi de ce roman. Je dois être honnête avec vous, je ne sais pas vraiment comment commencer cette critique car je n’ai pas aimé ma lecture. Il est toujours aisé de dire du bien d’un roman mais l’exercice est bien plus difficile en sens inverse. Un roman demande beaucoup d’effort, de travail a un auteur et je ne renie pas ça mais je pense que je m’attendais à autre chose.

Frida, notre héroïne traîne sur Facebook quand elle tomber sur le profil de son ancien meilleur ami dont elle était amoureuse. C’est l’occasion pour elle de remonter le fil de ses souvenirs et de nous les confier : « Nous ne nous sommes plus vus depuis vingt ans, tu en avais vingt-cinq à l'époque, moi vingt, tu en as quarante-cinq aujourd'hui, moi quarante. Comme tu as changé ! Avoir eu du mal à t'identifier avec certitude induit évidemment la question "et toi, me reconnaîtrais-tu si tu tombais par hasard sur mes photos d’aujourd’hui ?" Cette interrogation m'a donné l'impression de délirer !
Mille fois je suis revenue à ton image, Clark, mille fois ! Plutôt que grossi, je dirai que tu as épaissi, et n'as plus rien à voir avec le jeune homme au visage fin et au corps nerveux et noueux qui attirait tous les regards. Tu étais grand, longiligne, les épaules larges et la taille très fine, une ancienne scoliose courbait un peu le haut de ton dos, mais tu dégageais une impression d’élégance, et tu précisais qu'avoir fait du tennis depuis l'enfance avait sculpté ton corps. Même si on te voit pas en entier sur la photo, il n'est pas difficile de deviner qu'il n'y a plus rien d'élancé ! »


Le point positif du roman est qu’il est très touchant. Frida se confie, sur cet amour de jeunesse, plein de bons sentiments. Elle est sincère et le roman d’à peine 163 pages, se lit très vite. Malgré tout, pour moi c’est une déception car ces 163 pages sont très longues !
Il y a très peu d’actions, la plupart du temps (à l’exception de la fin), il s’agit juste des pensées de notre narratrice. Et donc, la construction est vraiment brouillonne : notre narratrice pense et couche directement ses pensées sur le papier. Et le pire de tout son les répétitions qui jalonnent les pages et qui sont insupportables pour le lecteur. Ça me rappelle un exercice que l’on faisait à l’école primaire ou l’on devait chercher des synonymes pour éviter les répétitions. Ici les mêmes idées, les mêmes phrases reviennent encore et encore, comme si il n’y avait eu aucune relecture.

Frida, quant à elle, m’a laissé de marbre. « Aujourd'hui, mon mari me compare à une chatte, mais à l’époque de notre compagnonnage, je crois que je ressemblais plutôt à un écureuil. As-tu jamais pris le temps d'en observer un ? Quand il est en confiance, il s'avance vers nous par petits bonds précautionneux, marque des arrêts pour juger de la situation et se convaincre qu'elle est sure, puis s'enhardit jusqu’à aller piocher dans la main qui lui est tendue. Puis il s'empresse de faire demi-tour, va s'installer plus loin en tournant le dos pour manger ce dont il a été gratifié, et surtout, surtout, se remettre de l'effort consenti pour s’approcher d'un être humain. Je ne sais pas si tu t'es jamais rendu compte que j’étais cet écureuil, Clark, car il y avait ce que je donnais à voir, et il y avait ce que je protégeais, tout en ces heures ou je revisite le passé, je réalise qu'au fond j'ai peu changé, et mon compte Facebook en témoigne. Je m'y cache derrière l'entreprise que j'ai créée, et n'y ai pas posté de photo de moi.
Même en vingt ans, un écureuil ne se transforme pas en paon qui fait la roue. »

Je n’ai pas réussi à éprouver quelque chose pour elle. Je l’ai trouvé immature et je pense que j’aurais aimé la découvrir un peu plus. Ce qu’elle a fait pendant ces vingt dernières années, comment elle vit…. C’est un choix de la part de l’auteur de n’avoir construit son roman autour des pensées de Frida, de ses confidences, mais une partie du roman aurait pu être à la troisième personne pour nous en apprendre d’avantage sur elle. J’ai toujours un peu de mal avec les romans à la première personne car au final, on a qu’une seule version d’un fait au lieu d’un narrateur neutre qui nous expose les faits sous différents point de vue.

Bref, c’est une déception pour moi. J’ai pu lire d’autres avis, certains bons, d’autres mauvais et j’ai l’impression qu’avec Comme une pierre que l'on jette, ça passe ou ça casse. Je vous invite quand même à vous en faire une idée par vous-même.


dimanche 1 octobre 2017

En mer

Résumé : 

Las du quotidien de sa vie de bureau, Donald décide de partir naviguer seul pendant trois mois en mer du Nord. Maria, sa fille de sept ans, le rejoint pour la dernière étape qui doit les ramener du Danemark aux Pays-Bas, où ils retrouveront sa femme.
Mer étale, complicité entre le père et la fille: la traversée s annonce idyllique. Mais rapidement, les nuages noirs se profilent à l horizon, et Donald semble de plus en plus tourmenté. Jusqu à cette nuit cauchemardesque où Maria disparaît du bateau alors que la tempête éclate...

Mon avis : 

Voila longtemps que je voulais lire  En mer et je dois dire que je ne suis pas déçue, bien au contraire. Toine Heijmans nous livre ici un roman très court mais tellement intense qu'on le dévore d'une traite. 

On fait la connaissance de Donald, qui prend trois mois pour partir réaliser un rêve de longue date : naviguer en solitaire sur un voilier. Pour conclure cette aventure, il embarque sa fille de sept ans pour une dernière escale : "Elle comprenait ce qui allait se passer. D'après moi, elle en avait même envie. Quelques jours seule avec son père, le pirate. Oui, elle se sentirait comme Fifi Brindacier. une enfant qui ne recule devant rien. Dans les bras de son père, et dans les bras de la mer."
Mais tout ne se passe pas vraiment comme prévu... 
"Ce fut mon choix à moi. Je voulais l'aventure. Quand on lit des livres d'aventure, on lit des récits de héros. L'homme contre l'eau. L'homme contre la montagne. L'homme contre la jungle, contre la nature. Mais maintenant que moi-même je me retrouve dans une aventure, ça n'a rien de romantique. Ici règne un froid de pierre.
Les gens normaux évitent l'aventure - ils ont raison. Quand tu escalades une montagne, ton sort est entre les mains de la montagne. Qu'est-ce que ça peut lui faire, à la montagne, si tu tombes?
"

Le suspense monte progressivement et la construction du roman est habile : des le départ on sait qu'il se passe quelque chose de grave mais l'auteur choisit un flashback pour nous faire doucement patienter. Il joue avec ses lecteurs avec cette fin qui bouscule toutes nos certitudes de lecture. J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et cette première rencontre avec l'auteur. Le personnage de Donald est lui aussi attachant même si au final, il reste un grand mystère. Je reste sur ma fin et je suis curieuse de savoir ce qu'il est devenu après son arrivée au port....