dimanche 21 juin 2020

Femmes sans merci

Résumé : 

Ingrid Steen a renoncé à sa carrière de journaliste le jour où son mari infidèle a été promu éditeur en chef. Depuis, elle s'occupe de leur fille et s'efforce de maintenir l'image d'un mariage parfait.
Viktoria Brunberg est misérable, enchaînée aux fourneaux dans sa maison de Sillbo. Quand elle a découvert la véritable nature de son mari Malte, il était déjà trop tard.
Birgitta Nilsson, bientôt à la retraite, n'arrive pas à se libérer de son mari abusif. Depuis des années, elle fait tout pour cacher ses bleus.
Extrêmement différentes, ces trois femmes ont une chose en commun : elles sont toutes coincées dans des mariages destructeurs et toxiques. Via un forum sur le Net elles concluent un pacte : chacune va commettre le meurtre parfait en assassinant le mari de l'une des autres.

Mon avis : 

Clairement Camilla Lackberg nous a habitués à mieux et je ressors un peu déçue de cette lecture. Vendu en Suède comme le deuxième tome de la cage dorée, on y retrouve en effet, beaucoup de points communs. Viol conjugal, violence domestique, humiliation, bref l’auteure surfe une nouvelle fois sur la vague #metoo et ne dresse pas un beau portrait des hommes.

On y fait la connaissance de trois femmes : Ingrid qui découvre que son mari la trompe encore une fois, Viktoria, une jeune femme russe « achetait » sur le net par un suédois et Birgitta, qui vit depuis des années sous les coups de son mari. La première chose qui m’a dérangé ici, c’est que les personnages ne sont pas assez travaillés. On les survole, mais on n’apprend pas assez à les connaitre et nos trois héroïnes manquent cruellement de profondeur.

Pourtant l’idée de départ et le scenario est génial : trois femmes qui ne se connaissent a priori pas, n’ont rien en commun si ce n’est que de vivre avec des maris absolument affreux, vont se rencontrer et prendre leur revanche via un forum sur le net. En tant que femme forcement j’adhère totalement à l’idée de donner une bonne leçon à ses trois êtres abominables.  Mais là encore le roman échoue par manque de profondeur, de détails. 144 pages, ce n’est pas assez et cela donne une impression d’écriture à la va-vite. Le roman aurait pu être davantage travaillé, les détails des revanches amenés par petites touches plus fines.

Enfin, malgré cette légère déception j’ai quand même passé un bon moment, on prend plaisir à retrouver la plume de l’auteure même si la encore elle nous a habitué à mieux : « La corpulence de Malte rendait la moto minuscule, comme Godzilla chevauchant un poney.»  

Le suspense est heureusement omniprésent l’on dévore d’un trait ce court roman / novella car il est extrêmement court et l’on reste malheureusement un peu sur notre faim. Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre la sortie d’un prochain roman en espérant retrouver la vraie Camilla Lackberg.