vendredi 29 novembre 2019

Les miracles du bazar namiya

Résumé : 

En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes hommes se réfugient dans une vieille boutique abandonnée dans l'intention d'y rester jusqu'au lendemain. Mais tard dans la nuit, l'un d'eux découvre une lettre, écrite 32 ans plus tôt et adressée à l'ancien propriétaire. La boîte aux lettres semble étrangement connectée aux années 1980. Les trois garçons décident d'écrire une réponse à cette mystérieuse demande de conseil. Bientôt, d'autres lettres arrivent du passé. L'espace d'une nuit, d'un voyage dans le temps, les trois garçons vont changer le destin de plusieurs personnes, et peut-être aussi bouleverser le leur. Un miracle de roman fantastique, émouvant et profondément humaniste.
 

Mon avis : 

On connaissait Keigo Higashino comme auteur de romans policiers mais le voici dans un tout autre genre. Les miracles du bazar Namiya nous entraîne dans un roman à la frontière du fantastique et de la science-fiction. Très connu en Asie, il a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs adaptations sur grand écran.

Le roman s’ouvre, en 2012, sur trois cambrioleurs qui après avoir commis leur larcin, se réfugie dans un ancien magasin abandonné. L’ancien propriétaire était devenu célèbre dans le quartier en prodiguant toute sorte de conseils à tous ceux qui lui écrivent une lettre. Nos trois personnages vont vite en faire les frais car à peine franchi la porte du magasin, une première lettre arrive tout droit de la fin des années 70.

Il s’agit d’un court roman vraiment passionnant comme seul un japonais peu l’écrire. Au fil des pages, la frontière entre passé, présent et futur est très mince, tout comme celle entre réalité et mystère. Le roman nous montre comment la vie d’une personne et ses choix peuvent impacter la vie d’énormément de personnes qui gravitent autour d’elle. C’est une très belle leçon de vie et j’ai pris un grand plaisir lors de ma lecture. C’est un roman qui fait du bien et je suis ravie de l’avoir lu en cette période de préparation des fêtes de fin d’année.

La construction est parfois déroutante, mi-roman, mi-recueil de nouvelles qui tournent autour du bazar Namiya. Mais dans les dernières pages, tout prend sens et les pièces du puzzle s’emboîtent parfaitement. Mon seul bémol serait pour la dernière histoire que j’ai trouvé un peu moins intéressante. Par contre, j’ai adoré celle avec les Beatles. C’est un roman vraiment touchant, qui nous dévoile tout un pan de l’histoire du Japon et de sa société.

Coté personnage, j’ai trouvé nos trois voleurs très drôles et ils m’ont très souvent fait sourires. J’ai aimé l’histoire du jeune homme qui voulait devenir musicien. Je l’ai trouvé très touchant. Quant au fan des Beatles, lui m’a impressionné par son courage et sa détermination pour son très jeune âge. L’histoire de l’athlète qui doit choisir entre sport et son amoureux, m’a laissé quand a elle assez indifférente.

J’en ai profité pour regarder deux adaptations, la Japonaise et la Chinoise. Toutes deux rendent un bel hommage au livre mais sont aussi bien différents. Le Japonais, je l’ai trouvé lent et je m’y suis ennuyée. Les personnages comme les lieux étaient à l’opposé de ce que j’avais imaginé pendant ma lecture. Du coup, j’ai eu du mal a vraiment rentré dans le film. J’ai préféré la version chinoise mais là, on s’éloigne du roman car ce film est d’abord fait pour un public adolescent. Exit les Beatles, ici, on ne retourne pas plus loin que les années 90 et de Michael Jackson. Je me suis sentie comme un dinosaure je dois bien l’avouer, surtout quand nos trois voleurs déclarent qu’ils n’étaient même pas nés en 1993 ! Pour finir, j’ai passé un bon moment avec ce roman magnifique et ces adaptations.

jeudi 28 novembre 2019

Malice

Résumé : 

Acclaimed bestselling novelist Kunihiko Hidaka is found brutally murdered in his home on the night before he's planning to leave Japan and relocate to Vancouver. His body is found in his office, a locked room, within his locked house, by his wife and his best friend, both of whom have rock solid alibis. Or so it seems.

At the crime scene, Police Detective Kyochiro Kaga recognizes Hidaka's best friend, Osamu Nonoguchi. Years ago when they were both teachers, they were colleagues at the same public school. Kaga went on to join the police force while Nonoguchi eventually left to become a full-time writer, though with not nearly the success of his friend Hidaka.

As Kaga investigates, he eventually uncovers evidence that indicates that the two writers' relationship was very different that they claimed, that they were anything but best friends. But the question before Kaga isn't necessarily who, or how, but why. In a brilliantly realized tale of cat and mouse, the detective and the killer battle over the truth of the past and how events that led to the murder really unfolded. And if Kaga isn't able to uncover and prove why the murder was committed, then the truth may never come out.
 

Mon avis : 

Keigo Higashino est vraiment un auteur que j’apprécie de plus en plus. Après avoir beaucoup aimé Le Dévouement du suspect X, il y a quelques années, j’ai eu envie de découvrir un autre de ses romans. Malice, jamais traduit en français, et pourtant paru en 1996, m’a permis de découvrir une autre facette de l’auteur.  Ici pas de sang ou de violence, juste un excellent mystère avec une multitude de rebondissements.

L’écrivain à succès, Kunihiko Hidaka, est retrouvé assassiné dans son bureau par sa femme et son meilleur ami Osamu Nonoguchi, lui-même écrivain de livres pour enfants. L’enquête est conduite par Kyochiro Kaga, qui reconnaît Nonoguchi car avant d’être policier, ils enseignés dans une école ensemble. Le jeu du chat est de la souris commence pour débusquer l’assassin et vous ne serez pas au bout de vos surprises.

Il s’agit au Japon, d’un tome 4, mais c’est le premier tome à avoir été traduit en anglais ou le détective Kaga apparaît. Kaga est un personnage complexe, à mi-chemin entre Colombo et Sherlock Holmes. Sacrée comparaison, vous me direz mais laissez-moi vous en dire plus. Colombo car dès le début, on sait qui est le meurtrier. Ici, l’auteur ne se contente pas, comme dans un roman policier classique, de chercher « qui » est le coupable mais bien « pourquoi », quel était le mobile du meurtre. Et Sherlock Holmes parce que Kaga ne lâche absolument rien. Il est méticuleux et aucun détail ne lui échappe.

L’enquête est passionnante, et malgré le fait que l’on connaisse le meurtrier, il y a tellement de rebondissements qu’à chaque fois que l’on croit tenir une piste, un nouvel élément vient ébranler nos certitudes. Le livre est incroyablement bien construit et les chapitres alternent entre Kaga et Nonoguchi. L’intrigue est complexe et bien plus compliquée qu’elle ne laisse paraitre en réalité. La jalousie, les rancœurs et le harcèlement sont les thèmes principaux et sont très bien traités par l’auteur.

Si je peux me permettre juste un petit bémol, je dirais que j’aurais aimé en savoir plus sur Kaga qui semble ne pas avoir de vie privée. J’ai aimé son parcours atypique, professeur qui devient flic, et j’ai aimé qu’il se confie à nous lecteur sur ce changement de profession mais c’est bien peu tout de même. Newcomer, une nouvelle enquête de Kaga vient de paraitre en anglais et je pense vite me plonger dedans !

dimanche 24 novembre 2019

Le suspect

Résumé : 

Jusqu'où iriez-vous pour protéger votre famille ?

Quand deux jeunes filles de dix-huit ans disparaissent lors de leur année sabbatique en Thaïlande, leurs familles se retrouvent aussitôt sous les projecteurs des médias internationaux : désespérées, paniquées et exposées jusque dans leur intimité.
La journaliste Kate Waters, toujours avide d'un bon papier, se charge immédiatement de l'affaire, une occasion bienvenue pour elle de se rapprocher de son fils, parti vivre à Phuket deux ans auparavant.
Mais ce qui s'apparente au départ à une simple fugue d'ados qui aurait mal tourné, s'avère rapidement être quelque chose de plus sérieux. Les découvertes alarmantes se succèdent, le nombre de suspects se multiplie et la piste criminelle ne peut plus être écartée.
Face à la complexité de l'affaire et au manque de coopération des autorités sur place, Kate ne voit qu'une seule issue : se rendre sur les lieux afin de prendre l'enquête en mains. Mais cette fois elle est loin d'imaginer à quel point elle va être impliquée personnellement ...

Mon avis : 


Très contente de retrouver Fiona Barton dans un troisième roman qui met en scène Kate Waters. Je n’ai toujours pas lu La veuve, mais j’avais eu un vrai coup de cœur pour La coupure, et le suspect malgré quelques petits défauts est encore une fois à la hauteur. La preuve, je l’ai dévoré en vingt-quatre heures. Vous êtes prévenus, une fois commencé, impossible de lâcher ce troisième tome !

Deux jeunes anglaises sont portées disparues en Thaïlande. En effet, juste après l’obtention de leur bac et avant leur rentrée à l’université, Alexandra et Rosie, partent avec un sac à dos à la découverte de ce pays asiatique. Kate décide de mener l’investigation et s’implique d’autant plus car son fils ainé qu’elle n’a pas vu depuis deux ans y vit maintenant.

Le thème principal du roman est émouvant, l’amour d’une mère pour son enfant. Forcément, ça a touché mon petit cœur de maman mais ça fait aussi très peur, car avec ce roman on prend conscience du fait que l’on ne connait jamais à 100% ses enfants.
Ce thème reste bien traité mais l’auteure commet quelques maladresses dans les relations parents-enfants. Par exemple : est-ce que je laisserai partir mon enfant seul dans un pays dangereux comme la Thaïlande ? Clairement, la réponse est non !
Ou encore : pourquoi tous ces parents sont-ils si peu à l’écoute de leur enfants les poussant absolument à aller à l’université contre leur volonté ?
Et les enfants dans tout ça, donne l’impression d’être tellement impatients de découvrir la drogue, l’alcool et le sexe sans faire preuve d’aucune maturité. Je sais qu’à 18 ou 20 ans, on peut être un peu immature mais j’ai eu l’impression que ces traits de caractères étaient assez caricaturaux.

On retrouve Kate et DI Sparkes avec un grand plaisir. Kate est toujours aussi déterminée et je ne suis pas étonnée de voir qu’elle est de plus en plus une journaliste à succès. Son enthousiasme est communicatif et elle se lance tête baissée dans l’enquête sans savoir que celle-ci sera bien plus éprouvante que prévue. Elle est déterminée à faire éclater la vérité et à protéger son fils.
J’ai aimé aussi suivre leurs histoires personnelles, surtout celle de Bob qui forcément est touchante.

C’est un thriller qui est mené tambour battant et le lecteur n’a pas une minute de répit. La construction est efficace et les chapitres s’emboîtent très bien les uns dans les autres et nous permettent de suivre les différents points de vue et personnages (Kate, la police, Alexandra et ses parents). Il y a une multitude de rebondissements et quand l’on croit tenir une piste, un autre élément arrive et celui-ci ébranle toutes nos certitudes. Je reste un peu déçue par la fin que je n’ai pas trouvée très claire et un peu bâclée. Je ne pense pas être la seule car j’ai vu sur goodreads notamment que plusieurs lecteurs se posaient les mêmes questions que moi. Malgré tout, j’espère de tout cas qu’il y aura un quatrième tome.
 

Tout ce qui est sur terre doit périr - La dernière licorne

Résumé : 

Une masse sombre, inexpliquée, prise dans les glaces millénaires du Mont Ararat…
Un livre interdit, gardé sous clé dans l’enfer du Vatican…
Un animal de bois, énigmatique, portant au front une corne unique…
Les indices sont là, éparpillés. Un gigantesque puzzle à reconstituer pour remonter à l’origine de toutes les religions du monde. De Bordeaux à Hong-Kong, en passant par l’Arménie, Zak Ikabi n’a qu’une obsession : en réunir toutes les pièces. Et trouver enfin l’arche de Noé. Embarquée malgré elle dans sa quête, la glaciologue Cécile Serval, aussi érudite que volcanique, se voit bientôt confrontée à un véritable déluge de questions. Et de balles de kalachnikov… Car pour garder ce secret, certains sont prêts à tous les sacrifices…

Mon avis : 

Michel Bussi déclare dans le prologue qu’il a d’abord publié ce roman sous un pseudonyme car il ne voulait pas que ses lecteurs lisent ce livre uniquement à cause de son nom mais bien pour son intrigue. C’est donc raté pour moi, car je ne serai jamais allée vers ce livre si ce n’était pas un roman de lui. Et c’est une grosse déception, sans doute le pire roman que j’ai pu  lire cette année.

Tout d’abord, les thrillers ésotériques ne sont absolument pas pour moi. Tout ce qui touche aux religions me fait fuir en général. Pour faire comme tout le monde, j’ai quand même lu le Da Vinci Code il y a quelques années, et j’avais bien aimé d’ailleurs, mais ça ne va pas plus loin. J’ai donc souffert, durant toute cette lecture et sans les encouragements de Stellade qui a eu l’idée de cette lecture commune, je pense vraiment que j’aurais abandonné. L’idée était tellement tentante et le livre a failli me tomber des mains mais j’essayais de m’accrocher attendant une fin formidable qui n’est jamais venue.

L’auteur signe ici une épopée romanesque qui tourne en rond. Pendant tout le roman, on se demande où il veut nous emmener, on regarde le nombre de pages restantes et c’est très long ! Certains chapitres contiennent une montagne d’informations, aux propos pompeux qui semblent encore plus interminables (je pense notamment à ceux se déroulant au parlement mondial des religions et à leurs débats interminables).

Autre point faible, les scènes de violence. Pourquoi toutes ces descriptions ? Pourquoi l’auteur nous inflige ca et surtout quelle est l’utilité pour l’histoire ? Parce que clairement rien ne nous est épargné : meurtre, viol, torture, massacre, bref, il faut avoir le cœur bien accroché.

Enfin, aucun personnage n’est attachant. Cécile est, sans aucun doute, le pire personnage féminin jamais écrit. Il faut toujours qu’elle l’a ramène sans arrêt, elle râle, elle se plaint bref c’est une nouvelle torture infligé au lecteur. Zak est terne, buté, macho et je ne parle même pas de leur pseudo histoire d’amour…. A la limite, c’est Arsène que j’ai le plus apprécié mais sans plus d’enthousiasme que ça.

Un seul conseil : passez votre chemin !