samedi 19 avril 2025

Ce que je sais de toi


Résumé : 
Dans le Caire des années 1980, un jeune médecin suit un destin tracé pour lui. Entre son dispensaire et le prestigieux cabinet hérité de son père, Tarek n’a que peu de place pour se poser des questions. Mais la rencontre d’un être que tout semble éloigner de lui ébranlera son mariage, sa carrière et ses certitudes, ne lui laissant plus d’autre choix que l’exil.

Mon avis : 
Ce que je sais de toi est un roman magnifique qui nous entraine en Egypte dans les années 1980 ou deux hommes que tout opposent tombe amoureux. L'homosexualité n'est pas bien vue, les ragots se propagent vite et la vie des deux hommes va être détruite a jamais. 

J'ai vraiment aimé la première partie du roman avec Tarek et Ali. J'ai trouvé la seconde partie un peu plus brouillonne avec ce narrateur qui parle a la seconde personne et résume ce qu'il sait des deux hommes  mais la fin est magnifique et m'a beaucoup émue. 

J'ai trouvé la plume d'Eric Chacour très juste, un récit plein de finesse et de poésie. Il décrit l'Egypte de manière très réaliste et on a l'impression d'y être. J'espère lire d'autres de ses écrits prochainement. 

Le Tigre


Résumé : 
Au tout début du XXe siècle, un fait divers singulier défraye la chronique de Saint-Pétersbourg, la capitale de l'Empire russe : un tigre fait régner la terreur dans la lointaine Sibérie. Il décime les troupeaux et massacre les villageois. Rares sont les voyageurs qui échappent à ses assauts. Le Tsar promet alors une récompense fabuleuse à qui parviendra à abattre le fauve : le poids du Tigre en pièces d'or. Les chasseurs de prime affluent vers la Sibérie, mais sans grand succès. L'animal évente leurs pièges et disparaît dans la steppe. Jusqu'à ce qu'un jeune Pétersbourgeois, Ivan, décide de se lancer à son tour dans l'aventure. Pour venir à bout du Tigre, il conçoit un stratagème aussi implacable que terrifiant. Mais le piège ne risque-t-il pas de se refermer sur lui ?

Mon avis : 
J'adore Joel Dicker et j'adore les nouvelles alors forcement cette lecture m'a beaucoup plu. Je regrette simplement que ce ne soit pas un recueil de nouvelle mais une unique histoire ''Le tigre''. A la suite, on retrouve ''La panthère'' déjà lu dans ''Un animal sauvage''.

Pour autant, j'ai bien aimé ma lecture qui m'a entrainé en Russie,  la Sibérie est vraiment très bien décrite. La chasse au tigre était pleine de suspense et j'ai aimé le courage d'Ivan mais il m'a aussi paru détestable a certains moments. La fin de la nouvelle est inattendu et la morale de l'histoire intéressante. C'est aussi le cas pour ''La panthère''.

mercredi 9 avril 2025

La vie qui reste


Résumé : 
Le roman de la résilience. L’histoire d’une blessure secrète et incurable. Comment, avec le temps, un couple parvient à retrouver le lien qui l’unit.

Il y a des livres qui vous pénètrent, qui vous prennent par la main. C'est le cas de ce premier roman magnétique de Roberta Recchia, « une prouesse d’écriture, qui commence en romance, s’enchaîne en polar et s’ouvre au finale sur une merveilleuse morale contemporaine » (Corriere della Sera).

Rome, années 50. Marisa et Stelvio Ansaldo tombent éperdument amoureux dans l'atelier d’Etorre, le père de Marisa. Ils forment un couple iconique, tout droit sorti d’un film de Visconti.
Quelques années plus tard, Betta, 16 ans, leur fille adorée, belle et libre, est retrouvée morte sur une plage près de Rome.
Le couple se délite, l'affection mutuelle et la complicité disparaissent, seul reste le chagrin.

Mais personne ne sait que Miriam, la cousine de Betta était présente le soir du drame. Le secret de cette nuit lui devient insurmontable jusqu'à ce que, au bord du gouffre, elle rencontre Leo. Il va l’aider à remonter le fil, à retrouver les coupables de cette épouvantable agression. Alors seulement la résilience se fait.

Mon avis : 
Un vrai coup de cœur pour ce roman de Roberta Recchia ! Le roman se déroule sur plusieurs années et débute dans les années 1950 quand Marisa et Stelvio se rencontre, puis se marient et ont des enfants. Dans les années 1980 leur fille Betta est violée et laissée pour morte sur une plage. Comment un couple peut-il survivre a cette épreuve et surtout qu'elle est l'impacte sur le reste de la famille, notamment Myriam, la cousine de Betta, présente au moment de l'agression. 

C'est un roman lent, qui prend son temps pour installer son intrigue mais pourtant on ne s'ennuie pas une seule seconde. Les personnages sont tellement attachants, surtout Stelvio et Leo, les hommes les plus adorables a l'opposée des agresseurs de Betta et Miriam. J'ai beaucoup aimé cette opposition. 

J'ai beaucoup aimé les descriptions de l'Italie et des différentes époques et générations, les liens de familles qui se tissent et se délient au fils des évènements. 

Un excellent roman qui mérite d'être plus connu.

La mère des palmiers


Résumé : 
Sur une route désertique du sud de l’Iran, Rassoul roule vers Dar-ol-Tale’e dans l’espoir de regagner le cœur de sa femme et de sauver ce qui reste de sa famille. Il emmène avec lui Mahziar, le fils-providence qui lui a fait retrouver sa joie de vivre… mais que Naval n’a jamais su aimer.

Dans ce village au milieu des marais, les femmes, vieilles et jeunes, rescapées de la guerre Iran-Irak, semblent être les gardiennes de la mémoire des morts. Rassoul est accueilli avec une étonnante gentillesse, mais tout n’est pas si simple. Naval n’est plus la femme qu’il a connue. Comprendra-t-il enfin le drame silencieux qui l’a menée au bord de la folie ?

Dans la chaleur étouffante de la nuit, Rassoul et Naval racontent chacun à sa manière les seize dernières années – les joies et les drames d’une famille ébranlée par l’Histoire.

Après L’automne est la dernière saison, best-seller en Iran, le nouveau roman de Nasim Marashi, La mère des palmiers, évoque l’Iran d’après-guerre, croisant l’intime et le réel avec une infinie sensibilité.

Mon avis :
Quel plaisir de retrouver la plume de Nasim Marashi! J'avais adoré son premier roman L'automne est la dernière saison et j'ai une fois de plus était conquise par La mère des palmiers. 

C'est un récit plus noir qui nous raconte l'histoire d'un couple et des ses enfants et de l'impact de la guerre Iran-Irak sur Rassoul et sa femme Naval. C'est un roman très triste, plein de nostalgie et l'on prend conscience de la souffrance du peuple iranien. Je ne connais pas grand chose a ce conflit mais en temps que maman, j'ai été très émue par le destin du couple. 

C'est très bien écrit, un peu difficile au départ car le roman contient énormément de flashback et de retour fréquent dans le passé pour mieux comprendre la situation du couple aujourd'hui. C'est une construction qui demande un effort de concentration au début mais finalement j'ai beaucoup aimé.

J'espère vraiment que Nasim Marashi va continuer de nous offrir de très beaux romans comme celui-ci et que l'on aura très vite des traductions. 


jeudi 3 avril 2025

Un thé à Téhéran


Résumé : 
A ses pieds, un tapis cuivré couvrait le sol, parsemé des pétales de rose rouges, et de quelques feuilles aux teintes flamboyantes. Elle repensa aux mosaïques étincelantes sur les immeubles, au sud de Téhéran, le bleu turquoise dans les bassins de carpes koï partout dans la ville, les tapis colorés savamment tissées dans les maisons et les boutiques. Les piles de safran, de curcuma et de sumac au souk, tout comme les motifs kaléidoscopiques des parterres, dans les parcs.
Depuis que sa famille, originaire de Téhéran, s'est installée à New York, Mina s'est parfaitement accoutumée à ce nouveau mode de vie et rêve de peindre sa vie en mille couleurs. Mais sa mère, Darya, nourrit de tout autres rêves pour sa fille : lui trouver le parfait mari irano-américain. Au carrefour de deux cultures, mère et filles ont bien souvent trop de mal à se comprendre. Elles décident alors de s'embarquer pour un voyage en Iran, espérant ainsi renouer avec leurs origines et se rapprocher.
Cependant, quand Mina s'éprend d'un jeune homme que sa mère n'a pas choisi, il faudra sans doute plus que du thé noir et des petits pains chauds pour préserver ce que mère et fille s'efforcent de reconstruire.

Mon avis : 
C'était la première fois que je lisais un roman de Marjan Kamali et j'ai vraiment beaucoup aimé ce thé a Téhéran. 

On fait la découverte de Mina et de sa mère Darya qui souhaite la marier. Mina a quitté l'Iran quand elle était enfant pour venir avec sa famille aux Etats-Unis. Darya, elle a connu l'Iran libre et a eu une jeunesse bien différente que Mina. Mais toute deux, on la nostalgie de leur pays et vont y retourner pour quelques jours et ca va être l'occasion pour elles deux, de réfléchir a leur avenir. 

J'ai adoré ce roman plein de nostalgie. J'ai appris plein de chose sur l'Iran que je rêve un jour de visiter. Malheureusement, en tant que femme, c'est pour le moment impossible.... Les personnages sont tellement attachants, très modernes et savent transmettre leur culture et l'histoire de leur pays a merveille. L'intrigue m'a bien plu aussi même si la fin est un peu facile. En tout cas, c'est un bel hommage a toutes les femmes iraniennes tellement fortes et pleines de courage. 

dimanche 30 mars 2025

Hiver à Sokcho


Résumé : 
À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n’est jamais allée en Europe rencontre un auteur de bande dessinée venu chercher l’inspiration depuis sa Normandie natale. C’est l’hiver, le froid ralentit tout, les poissons peuvent être venimeux, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et l’encre coule sur le papier, implacable : un lien fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes. Ce roman délicat comme la neige sur l’écume transporte le lecteur dans un univers d’une richesse et d’une originalité rares, à l’atmosphère puissante.

Mon avis : 
Hiver a Sokcho est un magnifique roman sur une rencontre de deux êtres blessés et complètements différents. Un dessinateur de BD qui peine a trouver l'inspiration, qui semble survivre après une rupture / divorce et une jeune fille, qui après ses études, est revenue dans sa ville natale et qui travaille dans une petite pension défraichie. Elle souffre secrètement de troubles alimentaires dans une Corée ou l'on mise beaucoup sur l'apparence. 

J'ai adoré Sokcho, ce lieu qui est presque un personnage a lui seul, tant les descriptions y sont superbes. C'est une station balnéaire, totalement déserté en hiver. D'autant que dans le roman, l'hiver est particulièrement rude. Les lieux sont chargés d'histoire, proche de la frontière avec le Nord ou la réconciliation entre les deux pays semblent impossible.

La fin arrive très vite, j'ai été triste de laisser les personnages, j'aurai aimé en savoir plus sur leurs futurs, avoir plus de réponses a mes questions mais le roman se focalise plus sur l'instant présent, sur cette rencontre pendant quelques semaines, parenthèse dans la vie des deux héros qui seront définitivement changés.  C'est une belle lecture, jolie découverte et il me tarde de voir le film avec Bella Kim et Roschdy Zem. 

Le train de Venise


Résumé :
"Pourquoi toute l'image était-elle centrée sur sa fille ? Cela le gênait un peu, ou plutôt c'est après surtout qu'il y pensa, une fois le train en marche. Et encore ne fut-ce, en réalité, qu'une impression fugace, née au rythme du wagon et aussitôt absorbée par le paysage.
Pourquoi Josée et non sa femme ou son jeune fils, alors qu'ils étaient groupés tous les trois dans la moiteur du soleil ?
Peut-être parce que la silhouette de sa fille, dans une gare, debout devant un train en partance, était plus incongrue ? Elle avait douze ans ; elle était grande et mince, les jambes et les bras encore grêles, et les bains de mer, le soleil de la plage avaient donné à ses cheveux blonds des reflets argentés."
À son retour de vacances, Justin Calmar croise un voyageur dans le train. Celui-ci lui confie une étrange mission.

Mon avis : 
Excellent roman de Georges Simenon, qui nous entraine dans une aventure folle. 

Justin Calmar rentre un peu plus tôt que sa famille a Paris après des vacances a Venise. Dans le train, il rencontre un homme qui lui demande de lui rendre un service : récupérer une mallette a la consigne de la gare de Lausanne et d'aller la déposer chez une femme. Mais arrivé sur place, tout ne se passe pas comme prévu, et il rentre a Paris avec cette fameuse mallette. Cette dernière et surtout son contenu va devenir une obsession, pendant des mois, et peu a peu le rendre fou.

J'ai vraiment adoré ce roman d'abord pour sa construction, avec des personnages intéressant, l'homme du train qui est un vrai mystère, notamment. Justin est un anti-héros par excellence, homme vraiment banal, ennuyeux qui va devoir ruser et mentir comme jamais. 

Le roman a un peu vieilli mais ca n'a pas gêné ma lecture, au contraire, j'ai aimé me plonger dans cette époque ou on s'informait en achetant le journal au kioske a journaux, ou on changeait son argent au bureau de change, ou on fumait partout et ou les voyages se faisaient en voiture ou en train pendant des heures.

mercredi 26 mars 2025

Trois soeurs


Résumé : 
Quand la police de Moscou est arrivée, les trois sœurs étaient assises le long du mur à côté du cadavre de leur père. Il avait le poil noir, le ventre gras, une croix dorée autour du cou. Depuis des années, il s'en prenait à elles, les insultait, les frappait, la nuit, le jour. Alors elles l'ont tué.
La Russie s'est déchirée à propos de ce crime, parce qu'il lui renvoie son image, celle d'une violence domestique impunie. À vingt ans, Laura Poggioli a vécu à Moscou. Elle aimait tout : la sonorité de la langue, boire et sortir, chanter du rock. Elle a rencontré Mitia, son grand amour. Parfois il lui donnait des coups, mais elle pensait que c'était sa faute. " S'il te bat, c'est qu'il t'aime ", dit un proverbe russe.

Mon avis : 
Trois sœurs est un excellent premier roman écrit par Laura Poggioli. Elle part d'un fait divers en Russie ou trois jeunes filles, trois sœurs, ont assassiné leur père après des années a subir des violences physiques, psychologiques et sexuelles de sa part. Laura fait le parallèle avec sa propre histoire, son amour pour la langue russe qui l'a conduite a faire plusieurs séjours là-bas et a avoir un petit ami qui lui aussi l'a battue. Il faut dire qu'apparemment les violences sur les femmes sont courantes et très souvent non punies.

C'est très bien construit, le parallèle entre les deux histoires est vraiment très bien amené et surtout ca nous laisse entrevoir un pan de la société russe, sur son fonctionnement depuis la chute du régime communiste. 

En tant que femme, on ressort de cette lecture, profondément ébranlée, touchée et révoltée par le sort de toutes ces femmes. 

Huit monologues de femmes


Résumé : 
Huit femmes entrent en scène. Avec beaucoup de verve et d'humour, malgré la vie qui ne les a pas ménagées. Elles viennent tour à tour raconter leur histoire, dire leur quotidien, se donner en exemple plus qu'en spectacle. Et les hommes en prennent pour leur grade ! Car elles disent la violence sociale, la perte des repères traditionnels, le machisme d'une culture à la fois musulmane, persane et russe. Cela se passe dans ce qui pourrait être une association féminine ou l'antichambre d'un clandé, à Khoudjand, au nord du Tadjikistan, antique cité des routes de la soie et ex-centre du nucléaire militaire soviétique. Où des mosquées émergent parmi les imposantes ruines de l'ère industrielle. Ces monologues proférés dans une langue vive et crue, rythmés par des accès de rage ou de farce, évoquent, au-delà des particularismes locaux, souvent surprenants et savoureux, des situations proches connues aujourd'hui dans les grandes villes occidentales et leurs banlieues.

Mon avis : 
Un peu déçue par ce court recueil : 

L'idée de départ est plutôt bonne mais je trouve dommage de donner la parole aux femmes sous la plume d'un homme. 

J'ai également trouvé l'écriture très crue, dans un style presque parlé. Je ne sais pas si c'est voulu ou si c'est un problème de traduction mais j'ai trouvé ca dérangeant par moment. 

Enfin, peu d'éléments nous transporte au Tadjikistan. Ca pourrait se passer dans n'importe quel pays. 

Je suis contente d'avoir sortir ce petit livre d'une soixantaine de pages de ma PAL, j'ai découvert un nouvel auteur mais pour autant ca ne restera un super souvenir de lecture.

vendredi 21 mars 2025

La très catastrophique visite du zoo


Résumé : 
"Pendant des années, dans la petite ville où j'ai grandi, les esprits restèrent marqués par les évènements qui se produisirent au zoo local un vendredi de décembre, à quelques jours de Noël.
Et pendant toutes ces années, personne ne sut la vérité sur ce qui s'était réellement passé là-bas. Jusqu'à ce livre."

À la veille de Noël, une visite scolaire dans un zoo tourne à la catastrophe.
Que s'est-il passé exactement ? Les parents de Joséphine, qui participait à cette sortie et qui semble être l'une des protagonistes de cette affaire, sont bien déterminés à le découvrir.
Dans cette quête de vérité, on comprend peu à peu qu'une catastrophe n'arrive jamais seule. Les apparences sont trompeuses et le récit des évènements va prendre une tournure que personne n'était près d'imaginer.

Mon avis : 
Tellement différent des autres romans de l'auteur, La très catastrophique visite du zoo prouve que Joel Dicker est un écrivain grandiose qui peut exceller dans différents genres. 

Joséphine est la narratrice du livre, elle va nous raconter comment cette visite au zoo qui a tourné a la catastrophe est un enchainement d'évènements qui sont survenus lors de l'année scolaire. Car Joséphine est une petite fille, sacrement rusée pour son âge qui avec ses camarades de classes d'une école spécialisée, vont mener une vraie enquête. 

C'est un pari audacieux que propose l'auteur, écrire un livre qui peut être lu aussi bien par les enfants que les adultes, chacun comprendra le sens du texte en fonction de son âge. Les personnages sont tellement attachants, il y a plein de thèmes abordés qui sont d'actualité : la démocratie, l'éducation. 

Ce livre est une vraie bonne surprise, et surtout il faut le lire comme un roman a part et non le comparer a l'œuvre de l'auteur.