jeudi 27 juillet 2023

Une, deux, trois


Résumé : 
Une : Orna. Deux : Emilia. Trois : Ella. La première vit très mal son récent divorce. Elle s'apitoye sur elle-même, fréquente sans vrai désir Guil, un avocat rencontré sur un site web qui lui ment avec aplomb. Elle connaît brutalement un destin tragique. La deuxième, une réfugiée lettone, auxiliaire de vie, est une pauvre fille solitaire, paumée, mystique. Le fils de son précédent employeur - qui vient de mourir - veut l'aider à trouver du travail. Il s'appelle Guil. Ça ne se termine pas bien non plus.Apparemment, Guil sévit en toute impunité... C'est alors que survient la troisième, l'inquiétante Ella...

Mon avis : 
J’avais découvert Dror Mishani avec une disparition inquiétante et je suis contente d’avoir retrouvé sa plume avec Une, deux, trois.

A la façon d’un bon épisode de Colombo, nous connaissons le coupable dès le début du roman et nous suivons ses meurtres. Il ne faut pas s’attendre à une suspense incroyable, le rythme est assez lent, s’attarde surtout sur les personnages, sur les rencontres plutôt que sur l’intrigue.

Malgré tout, j’ai aimé le dénouement qui m’a surprise. J’aurai aimé avoir un peu plus de réponses à mes questions mais je suis conquise.

Sous les branches de l'Udala


Résumé :
Ijeoma a onze ans lorsque la guerre civile éclate au cœur de la jeune république du Nigeria. Son père est mort et sa mère, aussi abattue qu’impuissante, lui demande de partir quelques temps et d’aller vivre à Nweni, un village voisin. Hébergée par un professeur de grammaire et son épouse, Ijeoma rencontre Amina, une jeune orpheline. Et les fillettes tombent amoureuses. Tout simplement.Mais au Biafra, dans les années 1970, l’homosexualité est un crime. Commence alors le long et douloureux combat d’Ijeoma pour réussir à vivre ses désirs et, surtout, à comprendre qui elle est : il y aura la haine de soi, les efforts pour faire ce que l’on attend d’elle, et, enfin, la puissance des sentiments, envers et contre tous…

Mon avis : 
Sous les branches de l'Udala est une histoire vraiment touchante ou l’on découvre l'histoire d'Ijeoma, forcée de réprimer son orientation sexuelle en raison de pressions familiales et sociales, principalement dépendantes de diktats religieux et de croyances profondément ancrées dans le contexte historique et politique du Nigeria des années 60 a nos jours.

J’ai été très triste pour Ijeoma, qui pendant les trois quarts du roman, se sent en fait seule, écrasée par la culpabilité et la pression de sa mère et de la société. Le résultat : un mariage malheureux et étouffant, que l'auteure décrit avec des coups de pinceau efficaces et violents.

Même si la fin apporte une petite note positive pour l’héroïne, l’homosexualité est toujours sévèrement punie au Nigeria.

mercredi 26 juillet 2023

Everyone here is lying


Résumé : 
Welcome to Stanhope - a safe neighbourhood. A place for families.
William Wooler is a family man, on the surface. But he's been having an affair, an affair that ended horribly this afternoon at a motel up the road. So when he returns to his house, devastated and angry, to find his difficult nine-year-old daughter Avery unexpectedly home from school, William loses his temper.
Hours later, Avery's family declare her missing.
Suddenly Stanhope doesn't feel so safe. And William isn't the only one on his street who's hiding a lie. As witnesses come forward with information that may or may not be true, Avery's neighbours become increasingly unhinged.
Who took Avery Wooler?


Mon avis : 
Tous les ans quand Shari Lapena publie un nouveau roman, je me jette dessus et celui-ci m’a encore une fois captivée.

Quand une petite fille disparait dans un quartier résidentiel, c’est le choc mais l’on découvre vite que chaque famille a un secret. Derrière chaque maison se cache trahison, adultère, complot….

Pas de grosses surprises, l’auteure nous entraine sur plusieurs fausses pistes mais j’avais deviné le véritable mobile. Ça n’en reste pas moins le roman le plus choquant de l’auteure. Choquant car un des personnages m’a vraiment fait froid dans le dos jusque dans les dernières pages (je devrais même dire les dernières lignes). La fin arrive très vite mais est incroyablement bien réussie.

Niveau personnages, je suis tombée sous le charme du beau docteur William mais au vu du roman, on dirait bien que je ne suis pas la seule. C’est encore une belle découverte, un roman que l’on n’arrive pas à lâcher une seule seconde. J’ai juste envie de dire, vivement le prochain.

jeudi 13 juillet 2023

Coeur du Sahel


Résumé : 
Faydé vit dans les montagnes dans l'extrême-nord du Cameroun. Pour que sa mère, ses frères et sa soeur ne soient pas dans le besoin, son beau-père ayant disparu au cours d'une razzia de Bokko-Haram, la jeune adolescente décide de partir à Maroua, la ville la plus proche, où elle sera domestique. Comme ses comparses, elle devra se faire à sa nouvelle vie, citadine et difficile pour les filles. Mépris de classe, mauvais traitements, viols...
Comment Faydé parviendra-t-elle à se frayer son chemin dans un environnement, où son destin semble tracé à l'avance ?

Mon avis :
Un roman qui nous plonge au cœur du Sahel ou la vie des femmes est extrêmement difficile. Kondem essaie de faire vivre sa famille au village mais la sècheresse et les mauvaises récoltes se succèdent. Faydé, sa fille aine quitte donc la famille pour aller travailler en ville en tant que domestique. Elle va découvrir un monde hostile.

Après avoir adoré les impatientes, j’avais hâte de lire ce nouveau roman de Djaili Amadou Amal. Encore une fois, on découvre la vie au Cameroun avec les différences de classe, de religions, le poids des traditions (mariage arrangé, forcé, viols…) qui sont toujours d’actualité. Plane au-dessous des habitants la menace du groupe Boko Haram qui fait des ravages au cœur du Sahel.

J’ai adoré ce roman ou l’on croise des personnages féminins extrêmement forts qui luttent chaque jour pour gagner de l’argent, pour faire vivre leur famille, suivre des études…. Faydé est très attachante comme ses amies domestiques. Dommage que le livre soit si court car c’est toujours difficile de dire au revoir a des personnages que l’on a aimé. En tout cas, la fin heureuse m’a plus.

Sentinelle de la pluie


Résumé : 
La famille Malegarde est réunie à Paris pour fêter les 70 ans de Paul, le père, arboriste de renommée internationale. Sa femme Lauren prépare l'événement depuis deux ans, alors qu'importe les pluies diluviennes qui s'abattent sur la Ville Lumière et contrarient les retrouvailles. Mais Linden, le fils cadet, photographe charismatique, pressent que la redoutable crue de la Seine n'est pas la plus grande menace qui pèse sur l'unité de sa famille. Les secrets enfouis déferlent sous le ciel transpercé par les flots...

Mon avis :
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu Tatiana de Rosnay et comme il pleut beaucoup en ce moment (heureusement sans les inondations), j’ai eu envie de me plonger dans ce roman.

L’intrigue tourne autour d’une famille qui se retrouve à Paris pour célébrer les 70 ans du père. C’est l’occasion pour le lecteur de découvrir que dans cette famille, on ne communique pas beaucoup, il y a des secrets que chacun a enfoui, des angoisses, des peines qui vont remonter à la surface en même temps que la montée des eaux de la Seine.

Au niveau des descriptions de la crue de 2018, Tatiana de Rosnay excelle. On ressent la tension des habitants parisiens qui scrute les informations. N’étant pas parisienne, je n’en garde aucun souvenir donc j’ai aimé revivre ça dans ce roman. En revanche, j’ai trouvé parfois certaines descriptions des rues, des quartiers un peu longues. En effet, je ne connais pas la ville suffisamment pour pouvoir vraiment visualiser.

C’est sous les yeux de Linden que l’on découvre cette histoire, quand l’histoire débute, on ne sait rien sur lui, juste que c’est un célèbre photographe franco-américain. Puis petit a petit, il va se dévoiler, nous apprendre son homosexualité, les moqueries qu’il a subies à l’adolescence, son coming-out qui n’a pas été facile avec ses parents…. C’est un personnage extrêmement attachant, doux, réfléchie. J’ai eu plus de mal avec sa sœur Tilia. J’aurais aimé que les histoires des parents soient un peu plus développées.

La fin m’a un peu déçue, je n’attendais a une grande révélation mais ça n’a pas été le cas. On devine entre les lignes se qui va se produire et donc je suis un peu déçue. Ce n’est pas le meilleur roman de l’auteure mais j’ai passé un bon moment malgré tout.

lundi 10 juillet 2023

L'inconnu de Cleveland


Résumé : 
Le 3e livre de la collection-événement lancée en partenariat avec Society : un suicide, aucune empreinte, aucune identité. Un suicide, aucune empreinte, aucune identité Quand, à l'été 2002, les policiers d'Eastlake, dans la banlieue de Cleveland, découvrent le cadavre d'un retraité dans sa salle de bain, l'affaire est entendue : Joseph Chandler s'est suicidé. Ses voisins et ex-collègues décrivent un ermite sans famille, mutique, aux habitudes étranges.
Ni son appartement ni son pick-up ne portent la moindre empreinte. Qui prend soin d'effacer toutes ses traces au quotidien ? Le dossier est sur le point d'être classé lorsqu'un détective privé missionné pour lui trouver des héritiers révèle l'impensable : le vieil homme vivait sous une fausse identité depuis 24 ans, le véritable Joseph Chandler était un petit garçon décédé d'un accident de voiture.
Une deuxième enquête s'ouvre alors. Qui était vraiment ce reclus à l'identité secrète ? Quel passé encombrant voulait-il cacher ? Le journaliste Thibault Raisse est parti sur les traces de cet inconnu à la personnalité aussi fascinante qu'insaisissable, et dont la clé pourrait mener à la résolution de l'énigme criminelle la plus célèbre de l'histoire des Etats-Unis.

Mon avis : 
Je me suis jetée sur ce troisième tome de la collection 10/18 – Society, heureuse de me plonger dans un nouveau fait divers et même si je l’ai dévoré d’un trait, cet inconnu de Cleveland est pour moi le moins bon de la collection.

Car finalement, on n’apprend rien ou très peu : cet homme avait abandonné sa famille puis une dizaine d’années plus tard, il a volé l’identité d’un jeune garçon décédé. Qu’a-t-il fait entre temps, mystère mais surtout beaucoup de spéculations.

J’ai trouvé le livre très confus, beaucoup d’enquêteurs, de détectives privés, de spécialistes de généalogie qui interviennent entre les chapitres et qui nous font perdre le fil concret de l’enquête.

J’ai hâte de découvrir le quatrième tome qui lui est bien plus contemporain puisqu’il s’agit de l’affaire Alex Murdaugh et qui je pense sera bien plus intéressant (plus concret et moins hypothétique).

mardi 4 juillet 2023

Mon port de Beyrouth


Résumé : 
Le 4 août 2020, une monumentale explosion dans des entrepôts ravage le port de Beyrouth et les quartiers voisins. Elle fera des centaines de morts et plus de 4000 blessés. Lamia Ziadé a vécu cette catastrophe de trop pour Beyrouth depuis Paris, mais en lien constant avec sa famille et ses amis vivant sur place. Immédiatement, elle a voulu réaliser le carnet intime de cette catastrophe. Saisir dans ses dessins ce qu’elle voyait, ce qu’on lui racontait. Mais elle tient aussi son propre journal dans lequel elle témoigne de son émotion et de sa colère qu’elle partage avec ses compatriotes. Elle restitue la stupeur de l’événement : « Les effets de l’explosion sont incompréhensibles, répondent à un système mystérieux inverse à la logique ». Des verres intacts dans une pièce ravagée, des meubles retrouvés à 200 mètres de l’appartement qui les abritait. « Une sorte de maléfice semble avoir organisé les dégâts. » Lamia Ziadé dessine également les portraits de celles et ceux dont on ne doit pas « oublier les visages souriants », des sauveteurs dans les décombres, des victimes, mais aussi des politiques conspués.

Mon avis : 
Je découvre Lamia Ziadé avec ce roman graphique et j’ai été extrêmement touchée. Bien sûr, je gardais en mémoire les affreuses images qui nous parvenait dans les médias, il y a presque 3 ans mais de revivre cette tragédie avec les dessins de l’auteure est très touchant.

L’auteure vit en France mais lorsque toute sa famille lui montre l’ampleur de l’explosion via les réseaux sociaux, elle décide de prendre la plume, de réaliser des dessins et d’exprimer sa colère face a ce gouvernement qui ne fait rien. Elle nous explique la corruption, les secrets d’état, les exécutions pour que l’on comprenne comment on en est arrivé là. Elle brosse aussi le portrait de ces gens, martyres qui en ont payé le prix fort.

C’est une belle déclaration d’amour à Beyrouth et son port complètement défiguré aujourd’hui. J’espère qu’un jour le sort des Libanais s’améliorera.