mercredi 26 février 2020

L'archipel des larmes

Résumé : 

Une nuit de février 1944, à Stockholm, une mère de famille est retrouvée morte chez elle, clouée au sol. Trente ans plus tard, plusieurs femmes subissent exactement le même sort.
Dans les années 80, le meurtrier récidive mais ce n’est qu’aujourd’hui que des indices refont surface.
Britt-Marie, Hanne, Malin…
À chaque époque, une femme flic se démène pour enquêter, mais les conséquences de cette traque pourraient s’avérer dévastatrices.

Mon avis : 

Camilla Grebe est une de mes auteures favorites alors forcément quand un nouveau roman sort, je me jette dessus et encore une fois c’est un coup de cœur, dévoré en 24h. Et puis, c’est toujours avec plaisir que je retrouve certains personnages au fil de ses romans, il s’agit ici d’un tome 4, sa plume et son style et ses intrigues toujours aussi passionnantes. Chapeau bas à l’auteure qui ne tombe jamais dans la routine, ou dans la facilité aux fils des tomes, mais au contraire qui arrive à se renouveler et à innover avec brio.

Ce thriller est un peu particulier puisqu’il se déroule dans quatre époques différentes : les années 1940, les années 1970, les années 1980 puis de nos jours où un mystérieux tueur en série semblent frapper des femmes. Pas facile ce genre de scénario et pourtant l’auteure réalise un tour de force, celui de captiver ses lecteurs et ceux quel que soit la période décrite. Et je dois dire que c’est formidablement analyser et l’on voyage véritablement dans le temps. On y découvre avec stupeur comment les femmes ont dû se battre pour faire leur place dans la police (ce corps de métier est ici présenté mais bien évidement les femmes ont dû se battre dans bien d’autres domaines). L’évolution des mœurs prend des années et il n’est pas facile de faire évoluer les mentalités. Les hommes n’ont pas vraiment le beau rôle dans ce livre et il en prenne tous un peu pour leur grade. On sent que le mouvement #metoo a délié bien des langues et que les femmes osent aujourd’hui dénoncer (fort heureusement) des paroles / comportements qui ne devraient pas avoir lieu.

Camilla Grebe révèle dans les remerciements que ce roman lui a pris beaucoup de temps et de recherches et je ne suis pas surprise. En tout cas rien que pour ça, le livre vaut vraiment le détour, tant il est passionnant.

Niveau intrigue, encore une fois, c’est une réussite. L’enquête est bien menée à chaque époque. On découvre les moyens (ou le peu de moyens devrais-je dire) que les policiers utilisaient à l’époque. Encore une fois, c’est un impressionnant travail de recherches qui nous est présenté ici. Les meurtres font froid dans le dos et en tant que femme et maman, on s’offre quelques sueurs froides. On soupçonne bien du monde mais on est loin de la révélation finale qui nous attend.

Niveau personnage, j’ai adoré faire la courte connaissance d’Elsie, d’enquêter aux côtés de Britt-Marie que j’ai adoré et puis c’est avec un grand plaisir que j’ai découvert une Hanne toute jeune et que j’ai retrouvé Malin et Manfred de nos jours, pour une quatrième enquête.

Je n’ai qu’un mot à dire pour finir, a quand le cinquième tome ?
 

dimanche 23 février 2020

Le sourire des femmes

Résumé : 

Encore sous le coup du départ soudain de son compagnon, Aurélie remarque dans une librairie un roman intitulé Le sourire des femmes. La lecture passionnée de ce livre, où elle se reconnaît dans le personnage principal, la sauve du désespoir. Aussi décide-t-elle de remercier l'auteur en l'invitant au restaurant. Mais rencontrer l'écrivain par l'intermédiaire de son éditeur se révèle compliqué.

Mon avis : 

Il y a très longtemps que j’ai envie de lire un roman de Nicolas Barreau et j’ai enfin franchi le cap lors de ce week-end à 1000. En 24h, j’ai donc dévoré les 320 pages de cet excellent roman qui est un vrai coup de cœur.

On fait la connaissance d’Aurélie, qui vient de se faire larguer (honnêtement vu le peu que l’on sait sur son ancien compagnon, ça n’a pas l’air d’être une grosse perte) et dont la lecture d’un roman va changer sa vie. En parallèle, on suit la vie d’André qui travaille dans une maison d’édition. Tous deux vont se rencontrer et qui sait si une histoire d’amour ne pourrait pas naitre en eux.

Tout d’abord, j’ai adoré le scénario. C’est rigolo comme le début de ce roman m’en a rappelé un autre lu il y a peu : Le service des manuscrit d’Antoine Laurain où un mystérieux auteur voit son premier roman publié, mais dans la maison d’édition personne ne sait qui se cache derrière cette plume. J’adore l’idée une fois encore de découvrir les coulisses d’une maison d’édition et de ses auteurs et le sourire des femmes m’a encore comblé sur ce point.

La fin est un peu prévisible mais ce roman fait du bien, vous apporte le sourire comme son titre l’indique, c’est le roman idéal, a lire en pleine hiver, sous sa couverture polaire avec une boisson chaude au coin du feu (vous voyez ce que je veux dire n’est-ce pas).

Les personnages sont adorables : Aurélie d’abord qui a le même âge que moi, alors forcément, je me suis reconnue et identifiée à elle. André, tellement amoureux mais horriblement maladroit qu’il en devient forcément touchant et sans oublier Adam et Sam, tellement drôles et sexy avec leur accent so british.

Ce livre est aussi une invitation a (re)découvrir Paris, ses cafés, restaurants, petite librairie de quartier et sa vie nocturne. Autant notre capitale est une ville que je déteste (pardon à tous les parisiens) autant sous la plume de l’auteur, je crois que je pourrais me laisser séduire.

Je suis malgré toute surprise que se cache un homme derrière ce roman. C’est le genre  de romance que j’imagine forcement naitre de la main d’une femme mais Nicolas Barreau a su briser mes a priori et conquérir mon cœur de lectrice. Une chose est sûre, c’est que je ne tarderai pas à lire ses autres romans.
 

jeudi 20 février 2020

Loveday & Ryder, tome 1 : Le corbeau d'Oxford

Résumé : 

Oxford, 1960. Lorsque Sir Marcus Deering, un riche industriel de la région, reçoit plusieurs lettres de menace anonymes, il prend le parti de ne pas s’en inquiéter.
Mais bientôt, un meurtre est commis, et les meilleurs éléments de la police d’Oxford sont mobilisés.
La toute jeune policière Trudy Loveday rêverait de participer à une affaire aussi importante, mais ses supérieurs coupent rapidement court à ses ambitions. Écartée de l’enquête et chargée d’assister le brillant mais peu amène Dr Clement Ryder, médecin légiste, sur une affaire classée, elle se retrouve pourtant très vite au cœur d’une énigme qui pourrait bien la mener sur la piste du mystérieux corbeau d’Oxford…

Mon avis : 

Faith Martin n’est plus à présenter outre-manche mais Le corbeau d’Oxford est son premier roman à être traduit en français. Il est aussi le premier tome de la saga Loveday & Ryder qui compte déjà cinq tomes à ce jour dans la langue de Shakespeare.

C’est une vraie plongée dans l’Angleterre des années 1960 et plus précisément dans la ville d’Oxford. Pas de portable, d’ADN, d’experts de la police scientifique… et ça fait un bien fou de se plonger dans le passé de temps en temps. Ici, c’est davantage les interrogatoires qui sont mis en avant et où l’on observe avec attention les gestes et mimiques des suspects pour détecter le vrai du faux. C’est une autre façon d’enquêter bien trop souvent oubliée dans les romans contemporains (uniquement les romans ? pas sûr) et qui apporte une touche en plus dans cette intrigue.

Trudy est une jeune flic frustrée dans ce milieu d’hommes où elle est constamment rabaissée alors quand le Coroner Ryder a besoin de quelqu’un pour le seconder dans une enquête, le patron de Trudy voit un moyen de se débarrasser de la jeune femme. Manque de chance, ces deux-là forment un duo parfait et efficace quoique quelque peu détonant. Trudy est jeune et naïve, mais comble ces deux points faibles par son intelligence et son enthousiasme. Ryder est las et blasé par son expérience et sa maladie mais à l’esprit vif et intuitif. Leur relation est encore très guindée mais j’ai hâte de voir comment elle va évoluer dans les prochains tomes.

L’auteure nous offre ici une première intrigue passionnante avec des personnages complexes. Tous les indices sont sous nos yeux et pourtant la fin est surprenante et l’on ne s’attend pas à ce dénouement. J’ai aussi beaucoup aimé le cadre, les années 1960 ne sont pas loin derrière nous et pourtant on sent a quelle point il est difficile pour une femme de trouver sa place, de vouloir une carrière professionnelle quand votre entourage vous pousse à vous marier, rester à la maison et avoir des enfants. Mais heureusement, notre Trudy est bien déterminée.