samedi 15 février 2020

Une nuit en Crète

Résumé : 

Au fil de dix nouvelles au charme indéniable, Victoria Hislop nous emmène à travers les rues d'Athènes et les parcs ombragés des villages grecs. En évoquant leur atmosphère si particulière, elle donne vie à un grand nombre de personnages inoubliables : un prêtre solitaire, deux frères qui n'arrêtent pas de se quereller, un étranger indésirable ou encore un jeune marié à la mémoire défaillante.
Ces nouvelles douces-amères ont pour thème l'amour, la loyauté, la séparation et la réconciliation et sont écrites avec le style si reconnaissable et propre à Victoria Hislop.

Mon avis : 

Lecture légère et courte, ce recueil de 10 nouvelles nous offre un portrait de la Grèce d’hier et d’aujourd‘hui. Un voyage à Athènes, mais aussi dans les petites îles les plus reculées. J’aime toujours quand un auteur s’essaie à l’exercice des nouvelles car il me semble bien plus difficile que le roman. Dans ce dernier, on prend le temps d’installer son intrigue, de présenter ses personnages alors que dans une nouvelle, le temps et les mots doivent être comptés et surtout la chute est à mes yeux le plus important. Toutes ces nouvelles ont peu en commun, si ce n’est la Grèce, mais sont toutes réussies et m’ont conquise.

Le recueil s’ouvre sur Le pope et le perroquet, ou l’histoire d’un prêtre qui est ordonnait dans une petite paroisse ou toutes les femmes sont au petit soin pour lui. Jusqu’au jour où il se rend au chevet de l’institutrice malade et qu’il tombe sous son charme. C’est une histoire mignonne au scenario classique mais pourtant, elle apporte le sourire et fait du bien, surtout en cette période de grisaille hivernale.

Vient ensuite, Le kafenion, un café bistrot qui se transmet de générations en générations, mais voici que des jumeaux, deux frères veulent reprendre le café mais ne sont d’accord sur rien. La mère a plus d’un tour dans son sac et pense avoir trouvé une solution. Mais ses deux fils vont lui donner du fil à retordre. C’est une nouvelle très rigolote et une de mes préférés. Ce n’avait qu’une envie, m’installer à la terrasse de cette endroit avec un bon roman et ne plus jamais quitter ces lieux si bien décrit.

Vient, la troisième nouvelle, Embrassement à Athènes qui est totalement différente des autres. Ici, on suit l’histoire d’amour d’une jeune fille naïve qui arrive dans une grande ville pour étudier à l’université sur fond des manifestations étudiantes de fin 2008. J’aurai aimé avoir plus d’informations sur ces événements qui ont marqué le début de la récession qui a durement touché la Grèce. Et au final, tout ça n’est que survolé ce qui est bien dommage d’autant que l’histoire dans cette nouvelle n’est pas vraiment à la hauteur. C’est sans doute celle qui m’a le plus déçu.

Par la suite Le cœur d’Angeliki, ou l’on retrouve une histoire mignonne et sucrée. Angeliki travaille dans une boulangerie pâtisserie et sa mère Sofia désespère de la voir se marier un jour. Pourtant le cœur de cette dernière est pris. C’est une jolie histoire d’amour, sur fond de chocolat et de pâtisserie. Attention, cette nouvelle vous mettre l’eau à la bouche.

Puis Le periptero, où un père désespère que sa fille ne vive sa vie que par procuration à travers des magazines. Quand un jour, elle tombe sous le charme d’un vendeur de meuble, le père reste sur ses gardes. C’est une nouvelle intéressante mais qui souffre d’un problème de rythme et ou quelques longueurs auraient pu être évitées.

Ensuite Une soirée crétoise nous montre le sort des femmes et des préjugés sur une petite île grecque pris dans les traditions. Une femme a vécu presque recluse sans que personne ne lui adresse jamais véritablement la parole pendant des années car elle était considérée comme étrangère (j’entends pas née sur cette ile). Mais qui était-elle vraiment ? C’est une nouvelle bien triste, émouvante et terriblement touchante.

Avec Le boucher de Karapoli, encore une fois, on découvre que les traditions et coutumes, que les histoires de familles ont la vie dure en Grèce ou l’on ne fréquente que les mêmes commerçants de générations en générations à cause d’histoires et de conflits qui datent de trop nombreuses années au point que l’on ne s’en souvient plus. Pourtant Anna, va faire une terrible découverte sur son grand-père tyrannique.

Apres La leçon est une nouvelle bien cruelle. Une institutrice de village se montre bien cruelle avec un jeune garçon de sa classe. Bien des années plus tard, celui-ci va avoir l’occasion de se venger à son tour. J’ai trouvé cette nouvelle glaçante et elle m’a vraiment fait froid dans le dos. Qui est le plus pervers dans l’histoire, je me le demande toujours.

Enfin Le sapin nous montre un pan de l’histoire tragique de Chypre à travers les yeux d’une jeune anglaise qui a suivi son amoureux grec de retour sur son ile. Mais l’accueil de sa belle-mère est bien moins chaleureux que le soleil. Pourquoi ça ? Lejeune homme va tenter de lui expliquer.

Et pour clore ce recueil La dernière danse, très émouvante et terriblement touchante. Un homme se mari aujourd’hui avec une femme. Difficile de dire s’il l’aime vraiment et il ne cesse de penser à cette première fiancée qu’il a eu dix ans plus tôt. Quand il la retrouve le soir de son mariage, trop tard.

J’ai beaucoup aimé ce recueil et je suis vraiment conquise par toutes ses nouvelles. J’ai toujours la crainte d’avoir entre les mains des nouvelles assez inégales, avec de très bonnes histoires et d’autres de qualité bien inférieures mais ici ce n’est pas le cas. J’ai maintenant envie de me replonger très vite dans une saga de Victoria Hislop, comme seule elle sait les écrire.
 

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