lundi 27 avril 2020

The body on the beach

Résumé : 

One victim. One murderer. Which of them is guilty?

A man is found dead on a beach on a small island off the coast of Germany. The gruesome discovery rocks the close-knit community of Amrum: in a town where nothing stays secret for long, who among them has a motive for murder?

DI Lena Lorenzen is brought in to investigate. For her, it is an unwelcome homecoming to the isolated island she turned her back on fourteen years ago. But now her past – and the island’s – is catching up with her. As her investigation leads her to a children’s home, where rumours of abuse by the murder victim are rife, she learns that the town she thought she knew housed secrets darker than nightmares.

When it becomes clear that this is just the beginning, Lorenzen is faced with an unenviable task: in a case where the victims have blood on their hands, can she bring the true criminal to justice?

Mon avis : 

Si je vous dis Allemagne, vous pensez sûrement à ses villes magnifiques, à sa culture, à sa gastronomie, son histoire mais certainement pas à ses plages et ses îles. C’est pourtant là qu’Anna Johannsen plante le décor de ce premier roman qui ouvre une saga mettant en scène une femme flic : Lena Lorenzen.

Lena est de retour sur l’île d’Amrum qui l’a vu grandir, pour enquêter sur une mort mystérieuse. En effet, le corps sans vie d’un homme est retrouvé sur la plage. Suicide, meurtre, crise cardiaque, que lui est-il arrivé et surtout qui était cet homme qui faisait beaucoup parler les habitants de la petite île ?

J’ai tout d’abord adoré le dépaysement et le voyage offert à travers ces pages. Cet île nous offre un beau mélange de culture : allemande, scandinave et frisonne et je suis vraiment tombée sous le charme. En cette période de confinement, l’évasion m’a fait beaucoup de bien. « Until just a few weeks ago, the landscape bordering the Baltic Sea had been bright yellow with flowering fields of rapeseed. Now, in mid-June, temperatures were pleasantly warm at around twenty degrees.
Lena loved going for walks along the cliffs, with the wide-open space of the Baltic Sea to one side and blossoming rapeseed and green meadows to the other. Here, she could walk for hours, letting her thoughts drift.
»

L’enquête est prenante et bien menée. L’auteure nous entraîne sur des fausses pistes, les rebondissements se succèdent et j’ai pris plaisir à enquêter moi aussi. C’est une investigation qui n’est pas facile, beaucoup d’éléments apparaissent en cours de route mais la narration est claire et les éléments arrivent de manière logique et ordonnée.

Coté personnage, Anna est un peu caricaturale : la femme flic, au caractère bien trempé, indépendante, qui refuse de s’attacher, qui croque les hommes et qui surtout utilise des méthodes peut conventionnelles dans ses enquêtes. Peut-être faut-il vraiment être comme ça dans la police qui est un milieu toujours très masculin mais j’ai toujours un peu de mal à m’identifier à ce genre de femmes qui sont mon parfait opposé. J’ai malgré tout bien aimé les retrouvailles avec son ex, Erck, que j’ai trouvé un peu touchante et j’y ai entraperçue un peu du cœur de Lena. « 'I can't believe we ran into each other right away,' Erck sait with excitement. He stepped towards her to take her in her arms. 'Don't be angry with me,' he whispered, 'but I need to do this.' After a few moments, he took a step back and studied her face. 'You're even more beautiful than you used to be.'
Lena smiled in spite of herself. 'And you're an even bigger charmer than you were fourteen years ago.'
»
Elle cache aussi une blessure plus profonde avec la disparition de sa mère et les conflits avec son père et j’espère en apprendre davantage sur son passé dans les prochains tomes.

Johann m’a plu et je l’ai trouvé bon flic et surtout très dévoué à Lena qui le prend un peu trop souvent pour son larbin. Pourtant il ne se plaint jamais et continuer son travail avec beaucoup de zèle.

En tout cas, ces deux-là forment un chouette duo d’enquêteur et j’espère pouvoir les retrouver dans d’autres enquêtes. A ce jour, six tomes sont parus en allemand et seul le premier a été traduit en anglais pour le moment (toujours rien en français mais qui sait…).

 
 

vendredi 24 avril 2020

L'Antarctique de Simon

Résumé : 

Simon rentre tout juste de voyage, et il a des images plein la tête. Pour aller voir son ami Bob qui travaille sur une base scientifique, Simon a pris un train, un bateau, un avion et enfin un parachute des glaces. Là-bas, il a vu des manchots, des ballons-sondes, des aurores australes, et aussi des yukimarimos. Des quoi ? Simon en rêve encore…

Mon avis : 

Mon fils adore le dessin animé Simon sur Netflix (et moi aussi d'ailleurs) alors je me suis dis que ce livre serait un continuation.

On retrouve donc ici un lapin blanc dans des nouvelles aventures. Il nous emmène cette fois-ci visiter l'Antarctique et l'on découvre la vie des scientifiques qui y séjournent. "Ce soir, Simon n'arrive pas à s'endormir.
C'est parce qu'il rentre tout juste d'un grand voyage en Antarctique. Il n'arrête pas d'y penser...
C'était vraiment un très grand voyage !
"

C'est plus un documentaire qu'une véritable histoire, une exploration pour l'enfant qui découvre un endroit unique. Par contre, cet album s'adresse deja à des enfants assez grands, car il y a beaucoup de vocabulaire nouveau et il est important d'accompagner l'enfant dans sa lecture. Ce n'est vraiment pas le genre de livre à confier à un enfant seul, au risque qu'il ne comprenne pas vraiment l'histoire.

L'album est sinon vraiment sympa, j'ai beaucoup aimé les dessins qui nous font voyager dans le grand froid. Simon est toujours aussi intrépide et curieux et c'est toujours un plaisir d’être à ses cotés.

Nos contrées sauvages

Résumé : 

Dans une petite ville australienne, Sandy élève seule sa fille Sophie. C’est d’un mauvais oeil qu’elle voit l’irruption dans leur vie de Rich, le père de Sophie, qui était parti peu après sa naissance. Soignant son image d’éternel aventurier, Rich propose à sa fille, pour ses quinze ans, un trek d’une semaine sur l’île de Tasmanie. À l’endroit même où Sandy et lui s’étaient rencontrés lors d’une action militante contre la construction d’un barrage. Sophie, adolescente gothique rivée à son portable, fait tout pour arracher l’accord à cette mère, dont l’affection débordante et les préceptes hippies l’insupportent. Enfin elle aura l’opportunité de faire connaissance avec son père ! Alors que père et fille s’engagent sur les sentiers d’une randonnée vertigineuse, Sandy part en retraite spirituelle pour calmer ses angoisses. Mais Rich fait courir des dangers à Sophie que même Sandy n’a pas imaginés. Rancœurs, douleurs enfouies, petits arrangements avec la vérité : Cate Kennedy dresse une cartographie sensible des contrées sauvages de l’âme humaine. L’enchantement et la force de ce roman émanent du regard vif et décapant, souvent drôle, que porte l’auteur sur ses trois protagonistes. D’une écriture alerte, l’histoire est alternativement racontée du point de vue de chacun d’eux – sous l’angle de trois expériences bien différentes. Tout ici est vibrant de vie.

Mon avis : 

Ce roman est dans ma PAL depuis bien trop longtemps et j’ai eu envie d’une virée en Australie. Je m’attendais à avoir un gros coup de cœur pour cette histoire et ça a presque été le cas mais l’intrigue présente quelques points négatifs qui ont gêné ma lecture.

On fait la connaissance de trois personnages, un couple, Rich et Sandy séparé depuis des années et leur fille, Sophie, de quinze ans. Rich a toujours été un père absent et c’est Sandy qui a élevé, seule, sa fille. Mais pour ses quinze ans, le père décide de retrouver sa fille et de partir en randonnée dans le bush avec elle, pour se rapprocher.

J’ai adoré l’intrigue et le style de l’auteure. La construction du roman est vraiment bien faite : les chapitres alternent entre le point de vue des trois personnages et cela fonctionne très bien. On constate vite que la communication n’est pas le point fort de cette drôle de famille. « Sophie les regarde, assis tous les deux à l'avant, sidérée qu'ils puissent constituer les deux moitié de sa personne. Ses parents. Ça paraît à peine croyable. Il y a Rich, cet inconnu, monteur pour la télévision, qui connaît sûrement des tas de gens célèbres. Et il l’emmène, elle, Sophie, dans un endroit à la renommée mondiale, il la traite en adulte en présumant qu'elle est capable d'effectuer une randonnée de six jours. Et puis il y a sa mère, qui va partir en stage, se retirer pour retrouver le lien avec ses vies passées ou Dieu sait quoi encore. Rich est calme, il présente bien, porte des lunettes de soleil Oakley et écoute Korn ; sa mère a une chemise trop serrée sous les aisselles, et une voiture avec un cintre plié en guise d'antenne radio. »

J’ai vraiment aimé le dépaysement qu’offre le roman, les descriptions des paysages qui font rêver et laisse sans voix. On a qu’une envie c’est de prendre son sac à dos et de partir en randonnée sur leur trace. « Quel monde terrible, dévasté, pense-t-elle. Tout est en train de fondre, de sombrer, de s'abîmer, les vertes prairies se transforment en désert. Plus rien de bon ne reste intact, tout est brisé, rongé, détruit, et les ordures balancées à la figure de la génération suivante. »

Coté personnage et c’est de la que vient ma petite déception, c’est qu’aucun des trois n’est vraiment attachant : La mère est agaçante, son coté hippie est horripilant à souhait, Nick, le père est encore pire, tout le temps à critiquer et être dans son monde sans se soucier des autres et Sophie, l’ado en pleine rébellion contre ses parents, toujours dans l’opposition.
« Puis Sandy se tourne vers Rich, tandis que Sophie cherche son portable au fond de son sac. Elle tend les bras vers lui pour qu'il s'approche, et Rich pense un instant avec surprise qu'elle veut le serrer contre elle, lui aussi, pour présenter un front uni devant Sophie, ou mettre de côté leur animosité. Il imite son geste, un peu stupéfait, et elle relève le menton pour être plus près de son oreille.
"Si tu touches à un seul de ses cheveux, chuchote-elle, tu le paieras, tu le paieras, je te le jure."
»
J’aurai sans doute apprécié des personnages un peu moins extrêmes ou caricaturaux car cela apporte une certaine lourdeur notamment sur les cent premières pages.

J’ai en tout cas aimé cette découverte, Cate Kennedy nous transporte, nous fait voyage et nous rapproche de la nature. Pour un premier roman, c’est très réussi et j’espère qu’il y en aura d’autres.

jeudi 23 avril 2020

The sun down motel

Résumé : 

Upstate NY, 1982. Every small town like Fell, New York, has a place like the Sun Down Motel. Some customers are from out of town, passing through on their way to someplace better. Some are locals, trying to hide their secrets. Viv Delaney works as the night clerk to pay for her move to New York City. But something isn't right at the Sun Down, and before long she's determined to uncover all of the secrets hidden there.
Upstate NY, 2017. Carly Kirk has always been fascinated by her aunt Viv who disappeared from the Sun Down before Carly was born. Using a small inheritance from when her mom dies, Carly leaves college to go to Fell to figure out what happened to her aunt thirty-five years ago. Soon, Carly is mirroring her aunt's life, working as the night clerk at the motel, which hasn't changed since 1982. The guest book is still handwritten, the rooms still have actual keys, and a haunting presence still lingers. Carly discovers that Viv had been trying to unravel mysteries of her own - including a possible serial killer working in Fell. If Carly can find the answers Viv was searching for, she might be able to solve the mystery that has haunted her family for years.

Mon avis : 

C’est la couverture qui m’a entrainé vers ce livre, je l’a trouvais, en effet, très belle et mystérieuse et parfois juste un petit détail comme celui-ci peut vous faire découvrir un excellent roman.

En 1982, Viv qui travaille dans un motel et qui est en charge de la réception la nuit, disparait mystérieusement. De nos jours, sa nièce, Carly décide de faire la lumière sur ce qu’il s’est passé. Les chapitres alternent entre les deux femmes et on se rend très vite compte qu’autour de ce motel, de drôles d’évènements ont lieu. Meurtres, disparitions, fantômes, vous n’êtes pas au bout de vos surprises chers lecteurs.

J’ai d’emblée beaucoup apprécié l’ambiance étrange qui tourne autour du motel. Il y a du mystère, on se sent oppressés, constamment sur nos gardes et on tremble pour nos deux jeunes femmes qui sont drôlement plus courageuse que je ne le serai à leurs places. Le suspense est présent dès les premières pages et il est impossible de lâcher ce roman avant de connaître le fin mot de l’histoire.

L’auteure, que je découvre avec ce roman, mélange habillement les genres : le coté fantastique est bien présent et le roman vous donnera parfois la chair de poule. Simone St. James raconte les histoires de fantômes comme personne et ce côté surnaturel fonctionne ici à merveille. Cela apporte une petite touche en plus à une simple intrigue policière. Ce roman reste malgré tout un très bon thriller avec une enquête menée avec brio par Carly.
« On the radio, they talked about a body. A girl found in a ditch off Melborn Road, ten miles from here. Not that here was anywhere – just a motel on the side of a two-lane highway leading out of Fell and into the nothingness of upstate New York and eventually Canada. But if you took the two-lane for a mile and made a right at the single light dangling from an overhead wire, and followed that road to another and another, you’d be where the girl’s body was found. A girl named Tracy Waters, last seen leaving a friend’s house in a neighboring town. Eighteen years old, stripped naked and dumped in a ditch. They’d found her body two days after her parents reported her missing.
As she sat in her car, twenty-year-old Viv Delaney’s hands shook as she listened to the story. She thought about what it must be like to lie naked as the half-frozen rain pelted your helpless skin. How horribly cold that would be. How it was always girls who ended up stripped and dead like roadkill. How it didn’t matter how afraid or how careful you were – it could always be you.
Especially here. It could always be you.
»

Les deux femmes sont très attachantes :
- Viv que l’on a envie d’aider, qui a fui sa famille pour tenter sa chance en ville et qui se retrouve dans ce coin paumé des États-Unis. Elle est seule et courageuse et j’ai adoré son récit.
- Carly est plus impulsive, mais j’ai adoré enquêter à ses côtés. Elle est perspicace, déterminée et ferait une excellente enquêtrice. C’est le genre de personnage que j’apprécierai retrouver dans une saga… C’est aussi un rat de bibliothèque et forcement ça parle à la lectrice que je suis : « Librairies were my places. I was that girl who maxed out her library card every week, starting with The Hobbit and The Witch of Blackbird Pond and moving up from there. I could kill an hour by wandering into an unfamiliar part of Dewey Decimal System and checking it out. Computers, card catalogs, microfiches - I could navigate them all.
So the Fell Central Library was immediately familiar.
»
De nombreux personnages secondaires gravitent autour des jeunes femmes et j’ai adoré Nick, un personnage mystérieux au passé trouble. Alma et Marnie sont deux femmes au caractère bien trempé et que j’ai beaucoup aimé également.

C’est un très bon roman, bourré de suspense avec quelques petits défauts (nombreuses répétitions par exemple) mais qui ne gâchent absolument pas la lecture. Je suis vraiment contente d’avoir découvert une nouvelle auteure et j’ai bien envie de me plonger dans un autre de ses romans pour y retrouver cette ambiance bien particulière.