vendredi 24 avril 2020

Nos contrées sauvages

Résumé : 

Dans une petite ville australienne, Sandy élève seule sa fille Sophie. C’est d’un mauvais oeil qu’elle voit l’irruption dans leur vie de Rich, le père de Sophie, qui était parti peu après sa naissance. Soignant son image d’éternel aventurier, Rich propose à sa fille, pour ses quinze ans, un trek d’une semaine sur l’île de Tasmanie. À l’endroit même où Sandy et lui s’étaient rencontrés lors d’une action militante contre la construction d’un barrage. Sophie, adolescente gothique rivée à son portable, fait tout pour arracher l’accord à cette mère, dont l’affection débordante et les préceptes hippies l’insupportent. Enfin elle aura l’opportunité de faire connaissance avec son père ! Alors que père et fille s’engagent sur les sentiers d’une randonnée vertigineuse, Sandy part en retraite spirituelle pour calmer ses angoisses. Mais Rich fait courir des dangers à Sophie que même Sandy n’a pas imaginés. Rancœurs, douleurs enfouies, petits arrangements avec la vérité : Cate Kennedy dresse une cartographie sensible des contrées sauvages de l’âme humaine. L’enchantement et la force de ce roman émanent du regard vif et décapant, souvent drôle, que porte l’auteur sur ses trois protagonistes. D’une écriture alerte, l’histoire est alternativement racontée du point de vue de chacun d’eux – sous l’angle de trois expériences bien différentes. Tout ici est vibrant de vie.

Mon avis : 

Ce roman est dans ma PAL depuis bien trop longtemps et j’ai eu envie d’une virée en Australie. Je m’attendais à avoir un gros coup de cœur pour cette histoire et ça a presque été le cas mais l’intrigue présente quelques points négatifs qui ont gêné ma lecture.

On fait la connaissance de trois personnages, un couple, Rich et Sandy séparé depuis des années et leur fille, Sophie, de quinze ans. Rich a toujours été un père absent et c’est Sandy qui a élevé, seule, sa fille. Mais pour ses quinze ans, le père décide de retrouver sa fille et de partir en randonnée dans le bush avec elle, pour se rapprocher.

J’ai adoré l’intrigue et le style de l’auteure. La construction du roman est vraiment bien faite : les chapitres alternent entre le point de vue des trois personnages et cela fonctionne très bien. On constate vite que la communication n’est pas le point fort de cette drôle de famille. « Sophie les regarde, assis tous les deux à l'avant, sidérée qu'ils puissent constituer les deux moitié de sa personne. Ses parents. Ça paraît à peine croyable. Il y a Rich, cet inconnu, monteur pour la télévision, qui connaît sûrement des tas de gens célèbres. Et il l’emmène, elle, Sophie, dans un endroit à la renommée mondiale, il la traite en adulte en présumant qu'elle est capable d'effectuer une randonnée de six jours. Et puis il y a sa mère, qui va partir en stage, se retirer pour retrouver le lien avec ses vies passées ou Dieu sait quoi encore. Rich est calme, il présente bien, porte des lunettes de soleil Oakley et écoute Korn ; sa mère a une chemise trop serrée sous les aisselles, et une voiture avec un cintre plié en guise d'antenne radio. »

J’ai vraiment aimé le dépaysement qu’offre le roman, les descriptions des paysages qui font rêver et laisse sans voix. On a qu’une envie c’est de prendre son sac à dos et de partir en randonnée sur leur trace. « Quel monde terrible, dévasté, pense-t-elle. Tout est en train de fondre, de sombrer, de s'abîmer, les vertes prairies se transforment en désert. Plus rien de bon ne reste intact, tout est brisé, rongé, détruit, et les ordures balancées à la figure de la génération suivante. »

Coté personnage et c’est de la que vient ma petite déception, c’est qu’aucun des trois n’est vraiment attachant : La mère est agaçante, son coté hippie est horripilant à souhait, Nick, le père est encore pire, tout le temps à critiquer et être dans son monde sans se soucier des autres et Sophie, l’ado en pleine rébellion contre ses parents, toujours dans l’opposition.
« Puis Sandy se tourne vers Rich, tandis que Sophie cherche son portable au fond de son sac. Elle tend les bras vers lui pour qu'il s'approche, et Rich pense un instant avec surprise qu'elle veut le serrer contre elle, lui aussi, pour présenter un front uni devant Sophie, ou mettre de côté leur animosité. Il imite son geste, un peu stupéfait, et elle relève le menton pour être plus près de son oreille.
"Si tu touches à un seul de ses cheveux, chuchote-elle, tu le paieras, tu le paieras, je te le jure."
»
J’aurai sans doute apprécié des personnages un peu moins extrêmes ou caricaturaux car cela apporte une certaine lourdeur notamment sur les cent premières pages.

J’ai en tout cas aimé cette découverte, Cate Kennedy nous transporte, nous fait voyage et nous rapproche de la nature. Pour un premier roman, c’est très réussi et j’espère qu’il y en aura d’autres.

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