dimanche 27 mars 2016

Mariana Pineda / La Savetière prodigieuse / Les amours de Don Perlimplin

Résumé : 


Mariana Pineda est une figure emblématique de Grenade (Andalousie, Espagne), elle incarne l'Amour, la Liberté, la Révolte ... Cette pièce est suivie par deux autres : La Savetière Prodigieuse, et Les Amours de Don Perlimplin.

Mon avis : 


Je continue ma découverte de la litterature espagnole, cette fois avec Federico García Lorca et ce livre qui contient trois des ses pièces.

Mariana Pineda, figure emblématique de l'Espagne, est une pièce que j'ai adoré. Elle est très bien écrite et chaque dialogue pourrait être cité. J'ai fait la connaissance d'une femme forte et déterminée et c'est une belle hommage que lui rend l'ecrivain.

Les deux pièces suivantes sont d'un registre plus comique, j'ai ma petite préférence pour La Savetiere prodigieuse, mais elles ne sont pas à la hauteur de la première.

Pour finir cette critique, un court extrait de Mariana Pineda :
"MARIANA
J'ai si peur....

PEDRO, lui prenant la main.
Rapproche-toi !

MARIANA (Elle s'assied.)
... si peur que l'on devine
et que les bandits royalistes puissent te tuer

PEDRO, avec passion.
Mariana, ne crains rien, mon épouse, ma vie !
Nous conspirons dans le plus grand secret. Ne crains rien !
Le drapeau que tu brodes frémira dans les rues
entre les cœurs et les cris de tout un peuple
et grâce à toi la Liberté si désirée de tous
foulera le sol dur de ses grands pieds d'argent.
Pourtant si par malheur... si Pedrosa...

MARIANA, épouvantée.
Arrête !

PEDRO
...surprenait notre groupe et s'il fallait mourir...

MARIANA
Tais-toi !

PEDRO
Mariana, sans liberté, qu'est-ce que l'homme ? Sans cette
lumière en lui qui brille, harmonieuse et fixe ?
Dis, pourrais-je t'aimer, si je n’étais pas libre ?
Pourrais-je te donner ce cœur, s'il ne m'appartenait ?
Ne crains rien ; j'ai déjoué Pedrosa dans la plaine
et je pense arriver à mes fins, grâce à toi
qui m'offres ton amour, ta maison et ta main....
"

samedi 26 mars 2016

Pierre, feuille, ciseaux

Mon avis : 


Alice a perdu ses parents dans un accident de voiture. Accueillie par sa grand-mère qui vit à Oxford en Angleterre, elle s’enferme peu à peu dans une bulle de solitude et de souffrance.
Shane est un jeune homme rebelle et torturé. Adopté par un couple d’Anglais lorsqu’il était petit, il sent que ses origines coréennes et la difficulté d’être différent l’éloignent de ses parents adoptifs. Artiste contrarié, il se console dans les bras de jeunes femmes qu’il rejette ensuite sans scrupules. Tout sépare donc Alice et Shane, qui vont se trouver pourtant être réunis, le temps d’une panne d’ascenseur. A la faveur de l’obscurité, les carapaces se fissurent, des liens se nouent, une étincelle naît. Alice parviendra-t-elle à apaiser la colère et la violence de Shane ? Shane pourra-t-il redonner à Alice le goût à la vie ?

Mon avis :


Je participe cette année a plusieurs challenges littéraire dont le ABC romance et n'ayant pas de titre pour la lettre K, j'avais repéré Pierre, feuille, ciseaux dans la liste d'autres lecteurs. Le résumé m'avait plu alors je me suis lancée dans la lecture. Et franchement, je ne vous recommande absolument pas ce livre, au contraire.

L'histoire est plate, c'est lent et long. On attends une action qui n'arrive pas..... Les personnages sont insipides, ne sont pas assez travaillés à mon goût et m'ont laissé de marbre.
Le seul point positif que j'ai apprécié, c'est les descriptions de la ville d'Oxford que je rêve de découvrir.

Lu dans le cadre du challenge :
ABC romance 2016

jeudi 24 mars 2016

Un million de lumières

Résumé : 


Une grande société dans une tour de verre, parmi tant d'autres, où se révèle le monde du travail. Du jeune patron ambitieux au chauffeur mystérieux, du directeur général énigmatique à la surprenante secrétaire, la narratrice dévoile l'intimité des uns et des autres, les affinités, les jalousies et les intrigues, alors que se notre et se dénoue le destin de l'entreprise. Un roman foisonnant dans lequel Clara Sánchez décrit, avec tendresse et ironie, mais aussi avec une grande lucidité, les luttes du temps présent.

Mon avis : 



Je voulais découvrir Clara Sánchez depuis un petit moment et Un millions de lumières ne m'a pas déçu. La narratrice nous raconte son ascension au sein d'une grande compagnie, une Tour de Verre comme on en croise beaucoup dans les quartiers d'affaires. Elle démarre à la reception, puis grimpe, dans les deux sens du termes, les échelons et les etages de la tour. "Si je n'étais pas entrée dans la Tour de Verre ce jour-là, il est probable que rien de tout cela ne serait arrivé. Personne ne serait mort, personne n'aurait perdu la tête et les secrets seraient resté sous clé, dans leurs coffres. Mais parfois on trouve nécessaire d'intervenir dans la vie d'autrui. Et il arrive aussi qu'on intervienne sans le vouloir."

Autour d'elle gravite une série de personnages secondaires, ses collègues et supérieurs, que des personnages haut en couleurs et différents les uns des autres. "Rien de tel que le monde du travail pour apprendre à se connaître soi-même, pas de meilleur endroit pour que les défauts des autres croissent et s'épanouissent, pareils à des fleurs géantes."

 C'est une bonne analyse du monde du travail, un monde impitoyable. Il y a des situations que l'on reconnait forcement, d'autres non et heureusement. C'est un chouette roman qui me donne envie de poursuivre mes découvertes avec d'autres écrits de l'auteur.

Les nuits lugubres

Mon avis : 


Les nuits lugubres, ou Noches lúgubres en version originale, est une piece de théatre écrite par José Cadalso y Vázquez. Tombée dans le domaine public, elle est disponible sur le site gallica.

On y fait la rencontre de Tediato qui se rend au cimetière pour ouvrir la tombe de sa bien aimée avec la complicité du fossoyeur. Pour quelle raison, et bien je vous laisse le découvrir vous-meme mais autant vous le dire de suite, c'est comme son titre l'indique tres lugubre. Il fait sombre, il regne une ambiance inquietante et pourtant la piece se dévore car l'on veut connaitre le fin mot de l'histoire.

"LORENZO
J'ai inhumé de mes propres mains de petits enfants délicats, délices de leurs mères; de vigoureux adolescents, soutiens de leurs vieux pères, des filles dont la rare beauté avait excité la jalousie de leurs compagnes; des hommes morts dans la force de l'age, et revêtus de hautes charges; des vieillards vénérables, puissantes colonnes de l’État.... Jamais je n'ai tremblé : je plaçais leur cadavres parmi d'autres déjà corrompus ; je déchirais leurs vêtements pour y trouver quelque bijou précieux ; j'aplanissais avec force et sans répugnance leur membres glaces, je fracassais leurs têtes et leurs os ; je le recouvrais de poussière, de cendre et de vers ; mon cœur palpitait point ; et maintenant à peine ai-je franchi le seuil de cette porte que je suis prêt à tomber de frayeur. Le reflet de cette lampe me trouble ; je frémis d'horreur quand je touche ces marbres ; je rougis moi-même de ma faiblesse : gardez-vous d'en parler à mes camarades ; ils me bafoueraient pour ma poltronnerie.
TEDIATO
Les miens en voyant mon audace me railleraient bien davantage... insensés ! que leur esprit est bornés ! ah ! par leur dureté de cœur ils me deviendraient autant odieux, que je leur paraitrais stupide à cause de ma passion
."

Je n'ai pas lu le texte dans sa version originale mais la traduction francaise et je dois dire que le texte n'a pas pris une seule ride. C'est une pièce très courte et surtout une très belle découverte.

samedi 12 mars 2016

Cuentos, Nouvelles

Résumé : 


Quatre nouvelles d'un des maîtres de la littérature espagnole actuelle. - La soledad acompañada del pavo asado / La solitude accommodée au rôti de dinde Le célèbre héros de Montalbán, le détective privé Pepe Carvalho, envahi par la nostalgie de son enfance, évoque une recette de cuisine de Noël. - El Exhibicionista / L'exhibitionniste Une Française fait appel à Carvalho pour retrouver un exhibitionniste aperçu devant la statue de Mendès France dans le jardin du Luxembourg à Paris. - Tal como éramos / Ces années-là Un révolutionnaire des années 60 séduit une comtesse et la fait adhérer aux Brigades rouges. Alors qu'elle sombre dans la drogue son initiateur rejoint l'ordre établi et devient préfet. - El coleccionista / Le collectionneur Carvalho raconte la fin de la vie de Marylin Monroe qu'il surveille pour la C.I.A. La série BILINGUE propose : - une traduction fidèle et intégrale, accompagnée de nombreuses notes ; - une méthode originale de perfectionnement par un contact direct avec les œuvres d'auteurs étrangers.

Mon avis : 


Première rencontre avec Manuel Vázquez Montalbán avec ce recueil de 4 nouvelles et un bilan plutôt mitigé. Pepe Carvalho est un personnage emblématique et atypique mais ces quatre nouvelles sont inégales et sans grande action.

La solitude accommodée au rôti de dinde ou Carvalho évoque son amour pour la nourriture. L'exhibitionniste est sans doute la nouvelle que j'ai le plus aimé et qui sort vraiment du lot. Les deux dernières sont bien construites mais je n'ai réussi à rentrer dans l'intrigue.

Bilan mitigé donc mais contente d'avoir lu pour la première fois un écrit de Manuel Vázquez Montalbán.

jeudi 10 mars 2016

La promenade des délices

Résumé :


Le premier octobre, alors, était le jour du caudillo, de Franco. Madrid était couverte de fleurs. Des bannières et des drapeaux flottaient aux balcons. Au début, son grand-père lui racontait que toutes ces fleurs et ces couleurs fêtaient son anniversaire, à elle, Mercedes. Après quelques années de doute, elle, Mercedes, découvrit qui étaient Franco et le franquisme. Des nouvelles qui évoquent l’Espagne, Franco, les petites gens et l’histoire avec un grand H. Mercedes Deambrosis a la plume assassine. Histoires d’amour, de haine, de ressentiments, où l’Espagne reste toujours le personnage principal… Le lecteur n’oubliera pas les figures émouvantes qui hantent cette « promenade des délices ».

Mon avis :

Ne vous laissez pas tromper par ce titre charmant, par cette couverture très féminine, car ce recueil de nouvelles est vraiment très difficile à lire. Toutes les nouvelles ont un point commun : la guerre civile espagnole et certaine sont très dur a lire. L'auteure n’épargne pas ses lecteurs et certaines scènes difficiles m'ont fait froid dans le dos. C'est violent, il y a des scènes de viol, torture, de dénonciation, de meurtre.... Bref c'est la triste réalité d'une guerre mais c'est parfois difficile d’être face à cette réalité.

L’écriture de Mercedes Deambrosis est très belle, le style parfois un peu confus : longue phrase avec plein de virgule. Il faut donc avoir de la patience et prend son temps pour bien saisir le message de l'auteur.

C'est un recueil très réussi, toutes les nouvelles sont excellentes. J'ai beaucoup aimé : Un mariage sans tache, Partie de Poker et Mes plus belles années.

C'est un recueil que je vous conseille mais a ne surtout pas lire dans un moment de coup de blues.

lundi 7 mars 2016

Jardins de Cannelle

Résumé : 


Colombo, île de Ceylan, 1927. Au cœur des luxuriantes villas des Jardins de Cannelle, quartier de la bourgeoisie sri-lankaise, souffle le vent de l’émancipation. A l’instar de ses amies européennes, la jeune Annalukshmi travaille, roule à bicyclette, se baigne en maillot de bain, discute de sujets réservés aux hommes et rêve à un amour qui ne serait pas le fruit d’une union arrangée par sa famille. Rebelle et indépendante, elle étouffe dans le carcan de conventions qui enserre les jeunes femmes de sa condition. Fils d’un potentat de la politique locale, son oncle Balendran, lui, s’est soumis vingt ans plus tôt à l’autorité de son père en renonçant à la grande passion de sa vie –pour un homme. Mari aimant, père comblé, pivot des affaires familiales, il semble revenu dans le droit chemin. La brusque résurgence de son passé va bouleverser ce fragile équilibre. Annalukshmi et Balendran sauront-ils, et leur pays avec eux, conquérir les promesses de la liberté ? Des mille et un détails qui tissent une histoire individuelle, Shyam Selvadurai fait une fresque captivante où se laisse entrevoir la destinée d’un peuple. Son écriture sensuelle et sensible, en faisant revivre les couleurs, les parfums et les tensions de l’Orient des années 1930, l’impose avec ce deuxième roman comme l’un de ces talentueux écrivains de l’exil qui donnent à la littérature du continent indien ses lettres de noblesse.

Mon avis : 


Avec cette lecture, j'ai posé mes valises au Sri-Lanka. Shyam Selvadurai nous emmène dans les années 20 au cœur d'une famille bourgeoise. On suit principalement deux personnages : Annalukshmi, une jeune fille qui rêve d’indépendance et qui espère échapper au destin tout tracé des jeunes filles de l’époque et Balendran, son oncle, homosexuel, qui a renoncé a l'amour à cause de son père.

L'intrigue est intéressante et surtout les personnages sont attachants. Mais au delà de ça, ce roman est l'occasion de découvrir les règles de ce petit pays ainsi que son histoire. C'est un roman magnifiquement écrit et surtout très bien documenté.

On passe une excellent moment avec cette lecture et pour moi, ce roman m'a permis de découvrir l'auteur. J’espère avoir vite l'occasion de découvrir un autre de ses écrits.
Lu dans le cadre des challenges : 
- ABC 2016
- Raconte-moi l'Asie
- Tour du monde en huit ans

vendredi 4 mars 2016

Verte

Résumé : 


À onze ans , la petite Verte ne montre toujours aucun talent pour la sorcellerie. Pire que cela , elle dit qu'elle veut être quelqu'un de normal et se marier. Elle semble aussi s'intéresser aux garçons de sa classe et ne cache pas son dégoût lorsqu'elle voit mijoter un brouet destiné à empoisonner le chien des voisins. Sa mère, Ursule, est consternée. C'est si important pour une sorcière de transmettre le métier à sa fille. En dernier ressort, elle décide de confier Verte une journée par semaine à sa grand-mère, Anastabotte, puisqu'elles ont l'air de si bien s'entendre. Dès la première séance, les résultats sont excellents. On peut même dire qu'ils dépassent les espérances d'Ursule . Un peu trop, peut-être.

Mon avis : 


Verte était dans mon pense-bête depuis longtemps et je suis vraiment ravie de l'avoir lu. C'est une roman jeunesse très bien écrit et plein d'humour.
Verte est issu d'une famille de sorcière.
"Sorcières : je n’aime pas le mot. Il sent le château fort et le bûcher, le bonnet pointu et le manche à balai, j’en passe et des meilleures. Tout un folklore désuet qui date du Moyen-âge.
Moi, de ma vie, je n’ai jamais porté de chapeau, et encore moins de chapeau pointu. Pointu pour pointu, je préfère les escarpins à très hauts talons. Quant au balai volant, laissez-moi rire. Quand je veux voler, je prends l’avion comme tout le monde.
"
Sa mère, Ursule, veut en faire une brillante sorcière. Mais la petite fille ne veut pas en entendre parler. Les relations entre la mère et la fille sont donc tendues :
"Elle aurait pu faire l'effort de m'appeler Violette. Mais non, il a fallu qu'elle choisisse Verte. Quelquefois j'ai envie de l'attaquer en justice. Mais quelque fois je l'aime et j'ai envie de lui offrir des vacances de rêves à Honolulu. Rien n'est plus fatiguant qu'une mère. Étant entendu que je ne sais pas ce que c'est qu'un père.
J'ai toujours vécu avec ma mère. Pendant des années, je n'ai pas eu a me plaindre, au contraire. Elle était un peu étrange, certes. Elle ne ressemblait pas aux mères des mes copines. En un sens, tant mieux : elle avait une allure folle, elle disait des gros mots et elle m'emmenait au cinéma pour un oui pour un non. Mais sa qualité de sorcière présentait des désavantages. Elle passait un temps fou dans sa cuisine a marmonner devant sa cocotte-minute en regardant bouillir de dégoutantes purées brunâtres. L'appartement empestait pendant des jours. Et les catastrophes s'abattaient sur l'immeuble. Fuites d'eau à tous les étages, décès foudroyants de chiens du voisinage, éruptions de boutons sur des familles entières. Il fallait ensuite affronter pendant des semaines les remarques furieuses des habitants de l'immeuble.
"

C'est un livre vraiment drôle, prenant que les petits comme les grands adoreront. L’écriture de l'auteure est très agréable. L'intrigue est prenante et on se demande pendant tout le roman comment il va se terminer.
C'est ma première rencontre avec l'auteur mais certainement pas la dernière.

Lu dans le cadre du challenge :
- ABC 2016

jeudi 3 mars 2016

Sortilège au Muséum

Résumé : 


Stéphane vit avec son père dans le Muséum d'histoire naturelle de Rouen. Il a grandi au milieu des animaux empaillés et des fossiles. Mais le vieux musée doit fermer. Difficile à accepter pour Stéphane. Et il n'est pas le seul. Des faits inquiétants se produisent : du sang apparaît dans la vitrine du puma, une momie disparaît ... Est-ce un sabotage ? Une malédiction ? Le Muséum se révolte.

Mon avis : 


Sortilège au Muséum est un excellent roman jeunesse que j'ai dévoré d'un trait. Il faut dire que tous les éléments sont réunis pour que ça soit une reussite : les personnages sont attachants, il y a du suspense et une très bonne intrigue qui plaira aux plus jeunes comme aux adultes.

On y rencontre donc Stéphane et Paul son papa, qui vivent dans le Muséum d'Histoire Naturelle de Rouen. La maman de Stéphane les a quitté il y a peu, mais on n'en sait pas plus. Paul veut prendre un nouveau départ et quitter le musée mais Paul ne veut pas en entendre parler :
«- Si, Stéphane, tu peux me croire, une grande nouvelle, et qui va nous changer la vie !
Il insistait. Sans doute ne devais-je pas être assez enthousiaste à son goût. Depuis le départ de ma mère, deux ans auparavant, j'avais tendance à me méfier des grandes nouvelles. Ce que j'aimais, c’était cette curieuse petite vie à deux que nous nous étions faite entres hommes, sans chichis. Le lundi, c'est moi qui préparais le dîner et mes pâtes au fromage étaient parfaitement al dente, ce soir-là.
» Il est attaché au lieu et aime déambuler dans les couloirs.

Mais dans ces couloirs justement il se passe de drôles de choses. Il apparaît du sang dans une des vitrines, puis des oiseaux envahissent le musée, une momie disparaît.... Bref, le suspense est a son comble et même les adultes auront quelques frissons.

J'ai passé un très bon moment avec Philippe Delerm, c'était pour moi une première rencontre mais certainement pas la dernière.

mardi 1 mars 2016

Les heures silencieuses

Résumé : 


"A l'heure où mes jours se ternissent comme un miroir perd son tain, le besoin de m'alléger de ce qui m'encombre devient plus fort que tout. Je garde l'espoir, naïf peut-être, qu'un tel aveu sera comme l'amputation d'un membre inguérissable qui, pour douloureuse qu'elle soit, permet de sauver le reste du corps." Tout paraît à sa juste place dans la vie de Magdalena, épouse de Pieter Van Beyeren, administrateur de la Compagnie des Indes orientales à Delft. Rigoureuse, maîtresse d'elle-même, elle aurait pu succéder à son père. Mais le commerce est réservé aux hommes. Sa place est au foyer. Magdalena doit se limiter à cet espace intérieur, où elle a souhaité se faire représenter à son épinette, de dos. Un décor à secrets, que son journal intime dévoile. Déceptions, souvenirs, drames familiaux, mais aussi joies, et désirs interdits... Dans le silence de l'heure, derrière le précaire rempart de l'ordre et de la mesure, Magdalena transcrit les vacillements de son coeur, explorant les replis les plus secrets de l'âme.

Mon avis : 


Gaelle Josse signe ici un magnifique roman historique dans lequel on fait la connaissance de Magdalena Van Beyeren, épouse de l'administrateur de la Compagnie des Indes orientales à Delft, en Hollande. Cette forte femme, vieillissante, se confit à nous grâce a son journal :
" Je m'appelle Magdalena van Beyeren. C'est moi, de dos, sur le tableau. Je suis l'épouse de Pieter van Beyeren, l'administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft, et la fille de Cornelis van Leeuwenbroek. Pieter tient sa charge de mon père. 

J'ai choisi d'être peinte, ici, dans notre chambre où entre la lumière du matin. Nous avançons vers l'hiver. Les eaux de Oude Delft sont bleues de gel et les tilleuls, qui projettent au printemps leur ombre tachetée sur le sol, ne sont aujourd'hui que bois sombre, et nu."

Ce père, justement joue un rôle important dans sa vie. Elle a toujours été très proche de lui, l'a observé et connaît énormément sur ses affaires mais elle était née fille et au XVIIème siècle, les femmes ont leur place a la maison. Elle se marie donc et est toujours de bons conseils pour son mari

C'est un joli portrait d'une femme forte, épouse et mère de famille. Elle a certains regrets mais son journal lui permet de rêver et de s'évader.

C'est un roman magnifique, l'écriture de l'auteur y est pour beaucoup et une belle interprétation du tableau d'Emanuel de Witte intitulé : Intérieur avec une femme jouant du virginal.




Lu dans le cadre du challenge ABC 2016