mardi 3 octobre 2017

Comme une pierre que l'on jette

Résumé : 

En retrouvant par hasard son amour d’étudiante sur Facebook, Frida n’imaginait pas que tant de souvenirs remonteraient à la surface. Les photos et les actualités qui défilent font ressurgir dans sa tête admiration, frustration, et quantité de sentiments enfouis.

Elle ressent à nouveau l’intimité partagée vingt ans plus tôt, le doute, la jalousie, le renoncement. Alors elle rédige un message qui, comme une bouteille lancée à la mer, ramènera dans son sillage bien des surprises.

Un roman tout en douceur qui rappelle l’infime frontière entre l’amour et l’amitié. Loin des clichés de la littérature sentimentale, on oscille avec les personnages entre le passé et le présent. On rature et on réécrit l’histoire en même temps qu’on apprend à la connaître. Un écrin d’émotions pour une ode à la vie.

Mon avis : 


Tout d’abord, je tiens à remercier Livraddict pour leur partenariat ainsi que les éditions Persée pour l’envoi de ce roman. Je dois être honnête avec vous, je ne sais pas vraiment comment commencer cette critique car je n’ai pas aimé ma lecture. Il est toujours aisé de dire du bien d’un roman mais l’exercice est bien plus difficile en sens inverse. Un roman demande beaucoup d’effort, de travail a un auteur et je ne renie pas ça mais je pense que je m’attendais à autre chose.

Frida, notre héroïne traîne sur Facebook quand elle tomber sur le profil de son ancien meilleur ami dont elle était amoureuse. C’est l’occasion pour elle de remonter le fil de ses souvenirs et de nous les confier : « Nous ne nous sommes plus vus depuis vingt ans, tu en avais vingt-cinq à l'époque, moi vingt, tu en as quarante-cinq aujourd'hui, moi quarante. Comme tu as changé ! Avoir eu du mal à t'identifier avec certitude induit évidemment la question "et toi, me reconnaîtrais-tu si tu tombais par hasard sur mes photos d’aujourd’hui ?" Cette interrogation m'a donné l'impression de délirer !
Mille fois je suis revenue à ton image, Clark, mille fois ! Plutôt que grossi, je dirai que tu as épaissi, et n'as plus rien à voir avec le jeune homme au visage fin et au corps nerveux et noueux qui attirait tous les regards. Tu étais grand, longiligne, les épaules larges et la taille très fine, une ancienne scoliose courbait un peu le haut de ton dos, mais tu dégageais une impression d’élégance, et tu précisais qu'avoir fait du tennis depuis l'enfance avait sculpté ton corps. Même si on te voit pas en entier sur la photo, il n'est pas difficile de deviner qu'il n'y a plus rien d'élancé ! »


Le point positif du roman est qu’il est très touchant. Frida se confie, sur cet amour de jeunesse, plein de bons sentiments. Elle est sincère et le roman d’à peine 163 pages, se lit très vite. Malgré tout, pour moi c’est une déception car ces 163 pages sont très longues !
Il y a très peu d’actions, la plupart du temps (à l’exception de la fin), il s’agit juste des pensées de notre narratrice. Et donc, la construction est vraiment brouillonne : notre narratrice pense et couche directement ses pensées sur le papier. Et le pire de tout son les répétitions qui jalonnent les pages et qui sont insupportables pour le lecteur. Ça me rappelle un exercice que l’on faisait à l’école primaire ou l’on devait chercher des synonymes pour éviter les répétitions. Ici les mêmes idées, les mêmes phrases reviennent encore et encore, comme si il n’y avait eu aucune relecture.

Frida, quant à elle, m’a laissé de marbre. « Aujourd'hui, mon mari me compare à une chatte, mais à l’époque de notre compagnonnage, je crois que je ressemblais plutôt à un écureuil. As-tu jamais pris le temps d'en observer un ? Quand il est en confiance, il s'avance vers nous par petits bonds précautionneux, marque des arrêts pour juger de la situation et se convaincre qu'elle est sure, puis s'enhardit jusqu’à aller piocher dans la main qui lui est tendue. Puis il s'empresse de faire demi-tour, va s'installer plus loin en tournant le dos pour manger ce dont il a été gratifié, et surtout, surtout, se remettre de l'effort consenti pour s’approcher d'un être humain. Je ne sais pas si tu t'es jamais rendu compte que j’étais cet écureuil, Clark, car il y avait ce que je donnais à voir, et il y avait ce que je protégeais, tout en ces heures ou je revisite le passé, je réalise qu'au fond j'ai peu changé, et mon compte Facebook en témoigne. Je m'y cache derrière l'entreprise que j'ai créée, et n'y ai pas posté de photo de moi.
Même en vingt ans, un écureuil ne se transforme pas en paon qui fait la roue. »

Je n’ai pas réussi à éprouver quelque chose pour elle. Je l’ai trouvé immature et je pense que j’aurais aimé la découvrir un peu plus. Ce qu’elle a fait pendant ces vingt dernières années, comment elle vit…. C’est un choix de la part de l’auteur de n’avoir construit son roman autour des pensées de Frida, de ses confidences, mais une partie du roman aurait pu être à la troisième personne pour nous en apprendre d’avantage sur elle. J’ai toujours un peu de mal avec les romans à la première personne car au final, on a qu’une seule version d’un fait au lieu d’un narrateur neutre qui nous expose les faits sous différents point de vue.

Bref, c’est une déception pour moi. J’ai pu lire d’autres avis, certains bons, d’autres mauvais et j’ai l’impression qu’avec Comme une pierre que l'on jette, ça passe ou ça casse. Je vous invite quand même à vous en faire une idée par vous-même.


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