vendredi 27 mars 2020

L'épidémie

Résumé : 

Le charismatique Premier ministre Johan Svärd n'a qu'un seul objectif en tête : faire de la Suède le pays le plus sain d'Europe. Et le plus mince. Sa promesse de campagne repose sur une idée précise. Il veut éradiquer l'obésité, considérée comme une maladie et une menace pour l'économie.
Les églises se transforment peu à peu en centres de sport, les régimes extrêmes et les opérations chirurgicales se multiplient, et tous ceux dont l'indice de masse corporelle dépasse un certain seuil sont licenciés et expulsés de leur logement. Mais, à l'approche des nouvelles élections, le chef du gouvernement perd patience. Les "porcs", comme il les surnomme, restent encore trop nombreux et continuent de mettre en péril l'avenir de la nation. S'inspirant des pages les plus sombres de notre histoire, il décide alors de passer à la vitesse supérieure et de mettre son plan à exécution...
Landon Thomson-Jaeger, un jeune chercheur, comprend très vite le danger qui menace la population, mais lorsque sa voisine, Helena, disparaît subitement, il découvre que la situation est bien pire que ce qu'il pouvait imaginer.
L'Épidémie est le roman glaçant du basculement vers le totalitarisme, annoncé par le nuage noir du populisme qui assombrit le ciel de notre humanité.

Mon avis : 

Jamais un titre n’a été plus d’actualité et il arrive à pic dans le catalogue de chez Actes Sud. Mais je vous rassure, ici il n’est pas question de Corona virus.

La Suède a élu Johan Svärg, comme Premier ministre, il y a quatre ans. Il était nouveau dans le paysage politique, et peu de gens l’on prit au sérieux. Pourtant son programme de santé, ce veut radical : éliminer l’obésité et les gens en surpoids. Les prochaines élections sont dans six mois et il tient absolument à être réélu.

On suit donc quatre personnages
- Johan Svräg, lui-même, qui met en place son plan diabolique pour sa réélection. Sa mégalomanie est absolument incroyable et fait froid dans le dos. C’est un homme sans scrupule, prêt à tout pour le pouvoir et l’argent.
- Landon, qui est en surpoids mais ne fait pas encore partie de ceux qui sont classés comme très vulnérables par le gouvernement. Il ne rêve que de quitter le pays pour s’installer aux États-Unis et ça se comprend vu les discriminations auxquelles il doit faire face.
- et Gloria, qui avec ses 150 kilos est déjà aux prises avec le changement de société.Tout comme Helena qui se bat pour sauver sa fille.

L'auteur nous montre très ouvertement et directement quelles dimensions les actions politiques peuvent prendre, et c’est terrifiant. Propagande, endoctrinement (et ça dès le plus jeune âge), discrimination…. Tout est bon pour le gouvernement pour arriver à ses fins. On débarque dans une Suède ou toute la société à reçu un lavage de cerveau. Depuis l’arrivée de Johan Svärg au pouvoir, des centres de fitness ont remplacé les églises, les cliniques de liposuccion ou de chirurgie gastro-intestinale sont partout, les émissions de cuisine avec des nutritionnistes tournent en boucle sur toutes les chaines et l'industrie pharmaceutique est bien sûr en plein essor!

C’est un récit captivant, prenant dès les premières pages. Une fois commencé, il est impossible de le lâcher. Certaines méthodes employées dans le roman ne sont pas sans rappeler Hitler et l'on est toujours aussi consterné / fasciné par la façon dont on pourrait contrôler une société entière sans que personne ne semble le remarquer. Il y a un côté voyeur, on est souvent très mal à l’aise au fil du récit et j’ai vraiment eu peur d’une fin terrible. Je me demandais sans cesse comment tout cela pouvait finir. La tension est présente du début à la fin et j’ai dévoré ce roman en à peine 48h.

En tout cas, c’est vraiment très bien écrit, original et effrayant.  Åsa Ericsdotter est, définitivement, une auteure à suivre ! Elle décrite à merveille la sphère politique et son roman est encore et toujours d’actualité. Un livre qui fait réfléchir sur ce que nous tenons souvent pour acquis dans la société d'aujourd'hui : la Démocratie, la liberté d'expression et, surtout, les droits de l'homme qui au final pourrait être très vite supprimés au profit d’une société comme celle décrite dans ce roman.
 

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