jeudi 19 mars 2020

La sentence

Résumé : 

Octobre 1946.
Pete Banning, l’enfant chéri de Clanton, Mississippi, est revenu de la Seconde Guerre mondiale en héros, décoré des plus hautes distinctions militaires. Aujourd’hui fermier et fidèle de l’église méthodiste, il est considéré comme un père et un voisin exemplaire.
Par un matin d’automne, il se lève tôt, se rend en ville, et abat calmement son ami, le révérend Dexter Bell.
Au choc que cause ce meurtre de sang-froid s’ajoute l’incompréhension la plus totale, car Pete se contente de déclarer au shérif, à ses avocats et à sa famille : "Je n’ai rien à dire".
Que s’est-il passé pour que Pete, un membre respecté de la communauté, devienne un meurtrier ? Et pourquoi se mure-t-il dans le silence ? Personne ne le sait. La seule certitude que sa famille possède c’est que ce qu’il tait est quelque chose de dévastateur, dont les retombées les hanteront, eux et la ville, pendant des décennies...
Avec cette œuvre majeure et unique, John Grisham nous embarque dans un voyage incroyable, du vieux Sud ségrégationniste aux jungles des Philippines de la Seconde Guerre mondiale, d’un asile psychiatrique aux lourds secrets du tribunal de Clanton où l’avocat de Pete tente désespérément de sauver la vie de son client.

Mon avis : 

C’est toujours avec plaisir que je retrouve John Grisham et sa plume, et La sentence, n’a pas fait exception à la règle.

L’auteur nous emmène dans l’Amérique profonde des années 40, en pleine ségrégation et où le traumatisme de la Première Guerre est encore très présent. Un matin, Pete Banning prend son revolver et tue de trois balles le révérend Dexter Bell. Pourquoi ? On ne le sait pas, car Pete refuse catégoriquement de parler et d’expliquer son acte.

Le roman est vraiment habilement construit et l’auteur nous pousse vraiment à nous poser des tonnes de questions. On cherche à en savoir plus sur nos deux hommes et comprendre ce qui a poussé Pete à commettre l’irréparable. Ici, l’originalité du roman repose sur le fait que l’on connait le meurtrier dès les premières pages, mais tout le livre est construit sur la recherche du mobile qu’on l’on ne connaitra que dans les dernières pages.

J’ai adoré le récit du procès, qui prend une grande place et qui est très bien détaillé. On le vit quasiment en temps réel, on se met à la place des jurés et l’on se demande qu’elle verdict on rendrait face à cet homme qui refuse toute défense et qui ne veut pas expliquer son geste. Il est donc très difficile d’éprouver une quelconque sympathie pour Pete qui se montre froid et fermé pendant toute la première partie du livre.

Le contexte historique est vraiment très bien décrit et l’on a vraiment l’impression d’y être. On se rend compte également de l’évolution des mentalités sur la question raciale, ou encore sur la place des femmes dans la société en 80 ans. Certaines pensées ou dialogues peuvent d’ailleurs nous heurter ou nous mettre en colère tant il est inconcevable aujourd’hui d’exprimer de telles opinions (et heureusement d’ailleurs).

Et justement ces deux éléments se mêlent à merveille : le coté juridique prend énormément de place dans le premier tiers du livre, le second tiers est plus accès sur la Seconde guerre mondiale et les éléments historiques tandis que le dernier tiers est un bon mélange des deux. L’auteur a comme toujours extrêmement documenté son récit, notamment sur ce pan de la Seconde Guerre Mondiale qui oppose les États-Unis avec le Japon. On apprend énormément au fil des pages mais tous ces récits de guerre ont un peu tendance à alourdir le récit et amènent quelques longueurs par-ci par-là.

Il y a aussi des scènes très dures et pour le lecteur, il faut avoir le cœur bien accroché car tout cela fait froid dans le dos. Je pense notamment aux descriptions des peines de morts par chaises électriques aux États-Unis ou  des tortures infligés aux américains par les japonais pendant la guerre. Bref, c’est un récit prenant, difficile parfois mais habillement construit et rédigé comme toujours avec beaucoup de talent comme tous les romans de John Grisham.
 

1 commentaire:

  1. Je découvre ton blog. Grand merci à toi pour ces littératures de divers horizons !

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