mardi 17 novembre 2020

La Daronne

Résumé : 

« On était donc fin juillet, le soleil incendiait le ciel ; les Parisiens migraient vers les plages, et alors que j’entamais ma nouvelle carrière, Philippe, mon fiancé flic, prenait son poste comme commandant aux stups de la 2e dpj. – Comme ça on se verra plus souvent, m’a-t-il dit, réjoui, en m’annonçant la nouvelle deux mois auparavant, le jour de sa nomination. J’étais vraiment contente pour lui, mais à cette époque je n’étais qu’une simple traductrice-interprète judiciaire et je n’avais pas encore une tonne deux de shit dans ma cave. » Comment, lorsqu’on est une femme seule, travailleuse avec une vision morale de l’existence… qu’on a trimé toute sa vie pour garder la tête hors de l’eau tout en élevant ses enfants… qu’on a servi la justice sans faillir, traduisant des milliers d’heures d’écoutes téléphoniques avec un statut de travailleur au noir… on en arrive à franchir la ligne jaune ? Rien de plus simple, on détourne une montagne de cannabis d’un Go Fast et on le fait l’âme légère, en ne ressentant ni culpabilité ni effroi, mais plutôt… disons… un détachement joyeux. Et on devient la Daronne.

 

Mon avis

J’ai souvent vu / lu des critiques sur La Daronne et pourtant ce n’est que bien des années plus tard, que j’ai eu envie de me plonger dans ce roman. Je ne vais pas vous mentir, l’élément déclencheur ça a été la bande annonce du film avec Isabelle Huppert qui m’a vraiment motiver. Et quel coup de cœur pour cet excellent livre que je regrette maintenant de ne pas l’avoir découvert plus tôt.

Patience est une femme veuve, ses deux filles ont quitté le nid et elle travaille comme traductrice judiciaire. C’est une femme toute simple a qui ont ne prête pas attention et pourtant à la cinquantaine, elle va se reconvertir en dealeuse et va devenir La Daronne. Scenario atypique et drôle, le roman se dévore.

 L’écriture est méticuleuse et le cynisme de l’auteure apporte une touche en plus. Les grands sujets de société sont abordés avec un certain parti-pris de l’auteure mais tellement criant de vérité.

Prudence  nous donne une bonne leçon de vie : il faut saisir les opportunités de la vie à tout âge et toutes les reconversions sont possibles. Pour autant, je ne suis pas certaine de me lancer dans le trafic de drogue, je vous rassure.  C’est un personnage original car terriblement banal. Elle fait partie de ces gens que l’on croise chaque jour sur son pallier, dans le métro ou en ville sans jamais lui prêter attention et pourtant. Elle est aussi terriblement attachante et parfois très touchante notamment quand elle essaie de s’occuper de sa mère en fin de vie. Rusée, elle cache plus d’un tour dans son sac pour notre plus grand plaisir.

Je m’attendais à une fin différente mais là encore Prudence a réussi un tour de maitre et je lui tire mon chapeau. En tout cas, elle va beaucoup me manquer.



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