Resumé :
Lykke Andersen mène une vie heureuse, mondaine et épanouie : éditrice accomplie, compagne d’un auteur renommé et mère de jumeaux. À l’occasion de la fête suédoise de l’Écrevisse, elle organise un dîner intimiste dans leur maison en pleine campagne, où sera invitée Bonnie, la meilleure amie des garçons, et plusieurs proches du milieu de l’édition.
En ce doux mois d’août où les orpins et les rosiers éclosent, l’alcool coule à fl ot et les convives entonnent à coeur joie des chants traditionnels nordiques. Personne ne peut se douter que le lendemain, ce cadre idyllique se transformera en scène de crime effroyable.
Le cadavre de Bonnie est retrouvé dans la stuga, une petite dépendance dans le jardin, où vivent les garçons. Ces derniers nient catégoriquement avoir commis le crime mais il s’avère que la porte était fermée à clé de l’intérieur...
Huit ans plus tard, Lykke est placée en détention provisoire. Face à l’inspecteur responsable de l’affaire, elle va devoir retracer le fil de l’enquête afi n de trouver le véritable coupable du crime.
L’Énigme de la stuga est un puzzle littéraire habilement construit qui rend hommage au
mystère à huis clos et un thriller psychologique redoutablement efficace.
Mon avis :
Quel plaisir de retrouver Manfred pour cette sixième enquête et même si les livres de cette saga peuvent être lues indépendamment des autres, j’aime retrouver un personnage commun.
L'énigme de la stuga, ou « Välkommen till Evigheten » (bienvenue a l’Eternité) est encore une fois un roman passionnant. Camilla Grebe jongle ici entre deux époques : le présent ou une femme est accusée d’un meurtre et refuse de parler à un autre policier que Manfred. Il y a huit ans ce dernier à enquêter dans la famille de la meurtrière. En effet, ses deux fils étaient accusés d’avoir tués une de leur ami dans leur stuga. Mais sans aveux, les deux garçons ont dû être relâchés.
En plus d’une enquête policière, ce roman est l’histoire d’une famille brisée pleine de mensonges, de tragédies personnelles, de secrets jamais révélés. Le passé et le présent se mêlent habillement et les révélations arrivent au fur et à mesure.
J’aurai aimé en savoir davantage sur le meurtre de Bonnie, avoir moins de suppositions mais plus de faits concrets sur ce qu’il s’est vraiment passé dans cette chambre le soir du meurtre. Ça n’empêche que le roman est excellent, a la hauteur de précédent. J’ai adoré le revirement de situation concernant Lykke, son coté manipulateur que je n’avais absolument pas vu venir. Quant à Manfred, il reste un personnage que j’adore, terriblement humain avec ses défauts et sa vie personnelle chaotique.
Extraits :
Aucun parent ne pense que son enfant est capable d'une chose pareille.
Pourtant cela arrive - tous les tueurs sont les enfants de quelqu'un, et la plupart ont également un lien avec la victime.
L’erreur est humaine - même dans la police. La seule différence étant que les nôtres peuvent avoir des conséquences funestes.
Éditeur est le métier le plus étrange du monde.
On est à la fois coach en écriture, correcteur, psychologue, meilleur ami, manager et esclave. Il faut posséder une patience d’ange tout en sachant exercer une pression sur l’auteur quand cela s’avère nécessaire. On doit écouter des confidences qui donnent la chair de poule sans pouvoir les répéter. On se fait parfois humilier et passer un savon, mais on ne doit jamais perdre la face.
Nos missions peuvent être extrêmement terre à terre.
On raccompagne chez eux des auteurs ivres morts à la sortie d’un restaurant, on console de jeunes écrivains en pleurs, distribue du paracétamol et achète des préservatifs au Salon du Livre, parfois pour le même auteur - le tout sans broncher. […] On vit aussi des expériences de lecture formidables et de riches moments où l’on se réjouit des réussites de ses auteurs. Peut-être essuie-t-on même une larme lorsque l’un d’entre eux connaît un succès fou. Puis tout recommence.
Etre policier, c'est être confronté aux côtés les plus sombres de l'existence et de la société - des morts tragiques, des adolescents à la dérive, des enfants maltraités et exploités. Des gens qui sont des monstres sous leurs airs d'enfants de chœur. Des victimes lentement brisées qui finissent par se changer en bourreaux et ainsi conclure le cercle vicieux.
C'est sans fin.
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