dimanche 31 janvier 2021

Ma mémoire assassine

 

Résumé : 

Un ex-tueur en série décide de reprendre du service. Seul problème : il a soixante-douze ans et vient d'apprendre qu'il est atteint de la maladie d'Alzheimer. Sous ses dehors de vieillard inoffensif s'adonnant à ses heures perdues à la poésie et la philosophie, se cache un redoutable meurtrier qui a assassiné sans remords des dizaines de personnes. Aujourd'hui il repart en chasse alors que rôde autour de sa maison un homme qui menace de s'en prendre à sa fille adoptive bien-aimée. S'engage alors une course contre la montre : tuer avant d'oublier qui il est, avant que la maladie n'ait raison de lui, qu'il ne devienne prisonnier d'un temps sans passé ni futur. Un étrange roman d'humour noir dont l'héroïne n'est autre que la mémoire qui se dérobe et brouille les pistes.

 Mon avis : 

 Je termine ce mois de Janvier en beauté avec cette lecture coréenne, qui est un vrai coup de cœur.

On fait la connaissance d’un homme, ancien tueur en série, qui vit aujourd’hui paisiblement dans un petit village avec sa fille adoptive. Il a soixante-dix ans et vient d’apprendre qu’il a la maladie d’Alzheimer. Il tient donc un journal ou il note ses souvenirs avant qu’il ne lui échappe.

Ce qui m’a le plus plu c’est que l’on passe par tous les sentiments possibles au fil de cette lecture : la pitié pour ce vieil homme malade, le rire parce que c’est un sacré personnage, le frisson et la peur parce qu’il peut être sans pitié et enfin l’exaspération fasse a la maladie.

Le suspense est omniprésent, on a hâte de connaitre le fin mot de l’histoire et je dois dire que je n’ai pas été déçu. Le récit est habillement menée, l’intrigue très bien écrite.

Je suis ravie de retrouver l’auteur Young-Ha Kim que j’avais découvert avec L’empire des lumières. J’avais déjà passé un excellent moment et je me suis à nouveau régaler avec cette lecture. Fleur Noire est également dans ma PAL et j’ai hâte de le lire.

Enfin j’ai trouvé que la maladie du vieil homme était bien expliquée, et tout ce qui tourne autour comme la méfiance des autres, le sentiment d’avoir été cambriolé et tous ces petits exemple qui ponctue le récit. J’ai aimé aussi découvrir la Corée et son histoire qui est évoqué par petite touche avec les souvenirs de notre héros. 

 


 Extraits : 

Les hommes sont prisonniers du temps. Et ceux qui sont atteints d'Alzheimer sont enfermés dans une prison dont les cellules rétrécissent de plus en plus vite. J'étouffe.

 

Un des inconvénients de la vie de tueur en série, c'est que je n'ai aucun ami à qui je puisse parler à cœur ouvert. Mais après tout, les autres ont-ils vraiment ce genre d'ami?  


Suite à une coupure d’électricité, un père demande à son fils de lui apporter une bougie. Le fils dit : « Papa, je n’arrive pas à la trouver, il fait trop noir. », ce à quoi le père répond : « Espèce de crétin, tu n’as qu’à allumer pour la chercher. » Cela résume bien la relation que j’entretiens avec mes médicaments. Il faut les prendre pour améliorer la mémoire, mais justement parce que je perds la mémoire, je ne peux pas les prendre.

 

Je n'ai pas peur de la mort. Je ne peux empêcher ma mémoire de s'effacer. Le moi qui aura tout oublié ne sera plus le moi d'aujourd'hui. Si je ne parviens pas à me souvenir du moi d'aujourd'hui, même si la vie après la mort existe, le moi dans l'au-delà ne sera pas moi. Alors je me fous de l'apres-vie. 

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