samedi 23 janvier 2021

Zone B

 

Résumé : 

Daniel reçoit une lettre inattendue. Son frère jumeau Max, dont il n’a pas eu de nouvelles depuis des années, lui demande de venir le voir à Himmelstal, dans une maison de repos perdue au coeur des Alpes suisses. La raison du séjour de son frère reste obscure, mais selon Max, il s’agit juste d’un havre de paix paradisiaque pour les gens fortunés.
Prétextant une affaire extrêmement urgente à régler, il propose à Daniel de se substituer à lui pour quelques jours. La perspective d’un petit séjour dans un établissement luxueux ne déplaît pas à Daniel et les deux frères échangent leur identité. Or lorsque Daniel comprend que Himmelstal n’est pas une clinique ordinaire, où les patients se remettent d’un simple burnout, mais un endroit complètement coupé du reste du monde, il est trop tard ; il est pris au piège.
Masques d’apparence troublants, sourires un peu trop insistants, contours imprécis d’une doctrine inintelligible, les sombres lois de la vallée vont bientôt se révéler à lui dans toute leur perversité. À Himmelstal, personne n’est celui qu’il prétend…
Avec une subtilité déconcertante, Marie Hermanson instaure un huis clos twinpeaksien et capture le lecteur dans les rets d’un thriller à double fond.

 Mon avis : 

Zone B est une grande surprise car le roman a pris une tournure que je n’avais absolument pas imaginée au début de ma lecture. Je pensais lire un simple thriller mais l’intrigue frôle par moment la science-fiction. Ce n’est pas un genre littéraire que j’apprécie vraiment mais pourtant j’ai été agréablement surprise et surtout happée par l’intrigue.

Le roman s’ouvre avec Daniel qui reçoit une lettre de son frère jumeau, hospitalisé dans une clinique psychiatrique en Suisse. Max, lui demande alors de prendre sa place quelques jours pour qu’il puisse régler quelques affaires. Mais Daniel va aller de surprises en surprises au sein de cet établissement qui se révèle de plus en plus étrange chaque jour.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Daniel. C’est quelqu’un à qui nous pouvons très vite nous identifier. On s’imagine à sa place et on se pose autant de questions que lui-même. J’ai beaucoup aimé le contraste entre les personnages inquiétants qui l’entourent et à qui il ne peut pas faire confiance tandis que le roman se déroule en pleine campagne au cœur de la Suisse qui paraît tellement idyllique.

L’intrigue est passionnante, peut-être un petit peu trop poussée sur la fin mais on est très vite pris dans le roman au point qu’il est difficile de le lâcher. J’ai trouvé le livre très bien documenté notamment en termes de psychiatrie et des recherches scientifiques qui se déroulaient au sein de l’établissement.

Enfin l’ambiance est vraiment très bien décrite, on frissonne parfois tant cette endroit semble hostile à Daniel. On tremble pour lui qui semble tellement incompris et mal entouré. C’est une chouette découverte et je suis curieuse de lire prochainement un autre roman de l’auteure car j’ai beaucoup apprécié celui-ci.

 

 


 

Extraits : 

Ces dernières années, Daniel avait quasiment perdu le contact avec son frère. Comme lui, Max avait habité à l’étranger, à Londres d’abord, puis dans d’autres villes où, d’après ce que savait Daniel, il avait fait des affaires.
Depuis toujours, la vie de Max ressemblait à une montagne russe, une suite de succès et d’échecs dont il était seul responsable. Lorsqu’il se lançait dans un projet, il pouvait faire montre d’une ingéniosité impressionnante doublée d’une énergie presque surhumaine. Puis, alors que le succès était enfin là, il s’en désintéressait subitement d’un haussement d’épaules, laissant derrière lui des clients et des collaborateurs désemparés, qui se cassaient le nez sur des lignes téléphoniques coupées et des bureaux désertés.
Leur père dut le tirer d’embarras plus d’une fois. Le pauvre homme en avait vu de toutes les couleurs et peut-être était-ce, justement, le souci causé par cet enfant terrible qui le fit s’écrouler, un matin, sur le sol de la salle de bains, victime d’une crise cardiaque qui mit fin à ses jours. 

 

Il est aussi difficile pour un psychiatre d’ausculter un patient sous traitement que pour un généraliste d’ausculter un patient habillé. Ce patient pourrait souffrir aussi bien d’éruptions cutanées que de tumeurs, sans que le médecin remarque quoi que ce soit. La vocation des psychotropes, comme celle des vêtements, est justement de camoufler. Ils ne possèdent aucune vertu thérapeutique, ne combattent pas les méchants microbes comme la pénicilline. Leur seule vertu est de recouvrir la maladie comme un vêtement protecteur. 

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