mercredi 17 novembre 2021

Alabama 1963

 Résumé : 

Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d’une fillette noire est retrouvé. La police s’en préoccupe de loin. Mais voilà que d’autres petites filles noires disparaissent…

Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d’enquêter pour le père de la première victime.

Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s’interroge : « Les petites filles, ça disparaît pas comme ça… »

Deux êtres que tout oppose. A priori.

Mon avis : 

Alabama 1963 a été la surprise de la rentrée littéraire de septembre 2020. Un roman écrit a quatre mains par deux français qui nous plonge au cœur de l’Amérique profonde des années 1960. J’étais intriguée depuis sa sortie et je suis contente d’avoir participé à la lecture commune organisée par Julie27 sur Livraddict pour enfin sortir ce roman de ma PAL. J’ai vraiment adoré ce roman même s’il y a quelques maladresses aux fils des pages.

On fait la connaissance de deux personnages centraux : Adela, femme de ménage noire, veuve et mère de trois enfants et Bud, ancien flic, alcoolique, reconverti en détective privé. Et c’est ici le premier défaut : même si les personnages sont extrêmement attachants, on est vraiment dans la caricature parfaite. Et autour d’eux gravitent encore plus de personnages caricaturaux : Edwin, le flic blanc super raciste membre du KKK ou encore la femme blanche canadienne ultra naïve et ingénue.

Cela n’enlève rien au fait qu’Adela et Bud forment un duo d’enquêteurs hors-pair. L’intrigue est intéressante et prenante, des disparitions d’adolescentes noires dont la police se désintéresse à cause de leur couleur de peau. L’enquête est bien menée et les auteurs nous entraine sur de fausses pistes. La tension monte progressivement et l’étau se referme progressivement sur le meurtrier mais il y a là un deuxième défaut selon moi : la fin arrive beaucoup trop rapidement.

J’ai aimé la plongée dans les années 1960, on revit vraiment l’époque a travers son actualité : l’assassinat de JFK, les chansons qui passe sur le jukebox, les magazines que lisent les femmes…. Cette époque en pleine mutation est vraiment très réaliste et bien décrite. Le racisme envers les noirs aux Etats-Unis reste malheureusement toujours d’actualité.



Extraits : 

Dorothy manqua de glisser sur le parquet fraîchement lustré.
« Ouh, vous avez failli me tuer, Adela, dit-elle en s’esclaffant.
- Ah… » fit Adela, une pointe de regret dans la voix.


« Si c’est pas malheureux de voir ça. Des blancs qui traînent avec des négresses !
- Mais je vous emmerde, Monsieur. »
Le vieil homme en resta pantois. De même qu’Adela. Bud et elle poursuivirent leur chemin. Plus loin, Adela se mit à rire.
« Quoi ? » fit Bud.
Elle le regarda et se remit à rire.
« Quoi ? J’ai été poli, j’ai dit ´monsieur’. »


-Vous préférez qu'on dise de vous que vous êtes une femme noire ou que vous êtes une femme de couleur ?
-Je préfère qu'on dise que je suis une femme bien.


- T'es allée voir pour l'annonce ?
- Oui. C'était une porcherie. Et le type, soi-disant un détective... Agressif, grossier, sale. Et arrogant. Et fainéant.
- Un Blanc, quoi.


Et voilà comment une femme de ménage noire de Birmingham se retrouva à feuilleter McCall's, un chocolat chaud à la main, dans le salon de sa patronne qui passait l'aspirateur. Le livreur qui assista à cette scène n'en crut pas ses yeux.

1 commentaire:

  1. Dommage pour les personnages caricaturaux, mais le reste a l'air très intéressant. C'est un roman qui me tente depuis un moment.

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