jeudi 7 octobre 2021

Sans passer par la case départ


 Résumé : 
Skurusundet, détroit huppé dans l'archipel de Stockholm, réveillon de la Saint-Sylvestre. Quatre jeunes sont réunis pour fêter la nouvelle année. Pour braver l'ennui, ils décident de jouer au Monopoly. Mais ils ne sont plus des enfants : il faut pimenter les règles et les enjeux. La partie d'action ou vérité dans laquelle ils se lancent les entraîne vers des révélations de plus en plus fracassantes et des mises en situation de plus en plus dangereuses, jusqu'au point de non-retour...


Mon avis : 


Avec Camilla Lackberg, je ne suis jamais déçue et une fois de plus, ce nouveau roman est à la hauteur de mes attentes.

On fait la rencontre de 4 adolescents qui sont réunis pour célébrer le Nouvel an. Ils sont issus de familles aisés, sont dans la villa des parents qui font la fête dans celle d’à côté. Ils boivent énormément et pour patienter jusqu’à minuit, décident de se lancer dans une partie de monopoly en modifiant les règles avec un jeu d’action ou vérité. Très vite, les langues se délient et l’on découvre que chaque jeune cache un sombre secret.

J’ai vraiment adoré ce roman ou la construction est vraiment habile. On sent la tension et le suspense monter progressivement. C’est un huis clos qui fait froid dans le dos. Encore une fois, l’écriture est crue, sans fioriture, c’est troublant et dérangeant au départ mais on s’y fait rapidement. Les pages se tourne très rapidement tant le roman est fascinant.

Nos quatre jeunes semblent froids, désagréables et superficiels au premier abord, issu de la jeunesse dorée, qui ont toujours été gâtés et qui ne connaissent rien a la vie. Mais au fil du roman, on se rend compte que derrière les portes closes, ils ont, en réalité, vécus des choses traumatisantes. Et c’est la toute l’habilité de l’auteure à nous faire changer de regard sur ces quatre personnages.

La fin du roman est étonnante, on ne s’y attend pas mais elle est vraiment réussie. Ce roman est court et je pense que certains lecteurs diront qu’il aurait pu être plus long mais je ne trouve pas. Il se suffit à lui-même et n’a pas besoin de plus de pages.

C’est un roman subversif, avec des personnages brisés qui reproduisent ce qu’on leur a inculqué. Excellent thriller psychologique qui pointe du doigt les travers de la société moderne en toile de fond : les écarts entre riches et pauvres, le problème de l’immigration en Suède, les réseaux sociaux ou l’on s’invente une vie.

Vivement le prochain roman de l’auteur !




Extraits : 

Le père de Max dirige une grande banque, sa mère est femme au foyer.
Quoique la notion de femme au foyer soit plutôt trompeuse. Car elle ne prend pas particulièrement soin de la maison, pas plus qu’elle ne s’occupait des enfants quand ils étaient petits. Ils ont des employés pour tout. Max est le plus jeune d’une fratrie de quatre et le seul à vivre encore sous le même toit que ses parents.


C’est ici, du côté chic de Skurusundet à l’extérieur du centre-ville, qu’elle a grandi. Elle avait quatre ans quand sa famille a quitté Örebro pour venir s’y installer. Les villas sont grandes, tournées vers l’étroit bras de mer. Les plus cossues ont un accès privé à la mer, bien sûr. Vues d’un bateau, les vastes baies vitrées font penser à des aquariums où des gens fortunés vivent leur vie. Liv sait de quoi elle parle : sa famille habite l’un de ces aquariums. Il n’y a plus que des taxis qui tournent encore, les SUV et les voitures de sport sont garés dans les allées des propriétés ou dans les garages. La plupart des maisons sont dans le noir. Les habitants de Skurusundet fêtent en général le réveillon du Nouvel An à l’étranger. À Chamonix, aux Seychelles, à St Anton ou aux Maldives. L’Instagram de Liv est un véritable tour du monde à cette période de l’année.




Secrets et mensonges sont étalés, déballés au grand jour. Des abîmes s’ouvrent. Parfois, celui qui raconte pleure, parfois ceux qui écoutent pleurent. Ils remplissent leurs verres et continuent leurs confessions.

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