Résumé :
C'était au temps où Bruxelles bruxellait...
À l'arrêt du tram, le célèbre peintre René Magritte, chapeau boule, costume sombre et pipe au bec, a une vision étrange : une jeune femme en robe fleurie, debout à côté de son corps ! Il en parle à Georgette, son épouse, et immortalise la scène dans un tableau. Quelques jours plus tard, cette femme est retrouvée assassinée, avec une lettre d'amour parfumée dans son sac et un bouquet de lilas sous sa robe.
Mon avis :
Je découvre Nadine Monfils avec ce titre et je n’ai qu’un seul regret : ne pas avoir lu un de ses romans avant.
Nom d’une pipe est le premier tome d’une saga qui met en scène un couple emblématique : René et Georgette Magritte. Tous deux se plongent dans une enquête en se déclarant détectives. Si j’ai douté de leur capacité dans les premières pages, j’ai très vite été épatée par la suite. Georgette est incroyablement douée, dotée d’un esprit de déduction impressionnant, qui ferait pâlir Sherlock Holmes. René est attendrissant, vraiment malin et bluffant dans sa capacité à s’introduire chez les gens aux risques de découvrir de mauvaises surprises. C’est un couple incroyablement amoureux et tellement mignon.
Bonne surprise également coté enquête parce que pour un cosy murder, l’intrigue se révèle être bien plus profonde qu’elle n’y paraît au premier abord. Deux femmes sont assassinées et toutes deux avaient un admirateur secret qui leur envoyé des mots doux dans des enveloppes bleues. Qui se cache derrière ses meurtres ? Un mari ou amant jaloux ? L’intrigue se révèle un peu plus compliquée que cela et après quelques retours dans le passé, les pièces du puzzle viennent s’emboiter à merveille avec une fin de roman très prenante.
J’ai été transporté grâce à l’ambiance bruxelloise très agréable. Bruxelles et la Belgique en général est un pays que j’aime beaucoup. J’y ai retrouvé cette ambiance si chaleureuse, ses bistrots emblématiques, sa gastronomie délicieuse. Certains diront que l’on tombe dans certains clichés mais cela ne m’a pas dérangé du tout bien au contraire.
Je suis impressionnée par l’imagination débordante de l’auteure : mettre en scène un couple célèbre, se documenter sur leur vie et les faire revivre sous nos yeux ce n’est pas facile mais Nadine Monfils relève le défi avec brio. Son humour est très appréciable et j’ai très souvent sourit voire carrément ri lors de certains passages. Et puis, elle arrive même à nous faire vivre une scène incroyable avec Jacques Brel et sa rencontre fictive avec Magritte.
Un premier tome vraiment incroyable, qui annonce une série passionnante. Il me tarde de lire la suite.
Extraits :
Jeanne, la gouvernante qui s’occupait de ses frères et lui a la mort de sa mère, leur avait expliqué que les pensées tricotent les choses. Que quand on a des idées noires, on les provoque dans la réalité. Elle avait du tellement souhaiter devenir la femme de leur père veuf qu’il avait fini par l’épouser ! Il faut dire qu’elle était belle et avait de l’allure avec ses chapeaux cloche, son grand manteau noir en poils de singe et ses hauts talons. Côté vertu, en revanche, elle n’avait pas le cul dans un bénitier…
Elle arborait un sourire mystérieux et ses collègues s’en étaient aperçus. Ils la charriaient par des « Oh, elle est amoureuse ! ». Madeleine restait silencieuse. Un secret, ça vous donne du charme et vous rend belle.
Comme disait une de ses collègues : « Vaut mieux épouser la sécurité. L’amour est un jeu de dupes dont personne ne sort gagnant. Et puisque, souvent, la plupart des hommes meurent avant leur épouse il te restera suffisamment de pognon pour mener la belle vie et aller rigoler sur la tombe de ton vieux crétin. »
Il était convaincu que l’art, le vrai, n’a besoin d’aucune explication. Il se suffit à lui-même. Ceux qui entourent une œuvre de mots comblent le vide qu’elle cache en cherchant à faire illusion. Seuls les esprits creux sont dupes.
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