mercredi 26 juin 2024

La Terre qui les sépare

 

Résumé : 
En 1990, Hisham Matar a dix-neuf ans lorsque son père, Jaballa Matar, disparaît. Celui-ci, après avoir trouvé refuge en Égypte avec ses proches, est enlevé et emprisonné en Libye pour s’être opposé dès le début au régime de Kadhafi. La famille reçoit quelques lettres, envoyées secrètement, jusqu’à ce que toute correspondance cesse brusquement. Vingt et un ans plus tard, lors de la chute de Kadhafi, en 2011, le peuple prend les prisons d’assaut et libère les détenus. Mais Jaballa Matar est introuvable. A-t-il été exécuté lors du massacre d’Abou Salim qui a fait 1 270 victimes en 1996? La détention l’a-t-elle à ce point affaibli qu’il erre quelque part, libre mais privé de souvenirs et d’identité?
Hisham Matar va mener l’enquête pendant des années, contactant des ONG et des ambassades, relatant l’histoire de cette disparition dans la presse internationale, se rendant à la Chambre des lords en Angleterre, son pays d’adoption, s’adressant aux personnalités les plus inattendues, de Mandela au fils de Kadhafi.
À travers une méditation profonde et universelle sur la condition des fils qui attendent le retour de leurs pères partis au combat, Hisham Matar retrace aussi l’histoire poignante d’un retour au pays, après une absence de plus de trente ans. Il livre également un portrait subtil de la Libye prise dans la tourmente de la dictature et de la révolution, qui synthétise les espoirs déçus du Printemps arabe.

Mon avis : 
C’est la première fois que je lis un livre d’Hisham Matar et La terre qui les sépare est un recit magnifique.

L’auteur nous emmène dans sa recherche de la vérité sur ce qui est arrivé à son père, kidnappé en Égypte et emprisonné en Libye, pour s'être ouvertement opposé au régime de Kadhafi.

C'est un voyage à travers l'histoire politique de ce pays, mais aussi un voyage à travers le passé familiale.

Lecture prenante, histoire belle et terriblement triste avec laquelle on apprend beaucoup sur la Libye et dont on ne ressort pas indemne.

Mon cher mari

 

Résumé : 
À tour de rôle, onze femmes se livrent sans tabou au sujet de leur époux. Adultère ou machiste, prétentieux ou destructeur, l'homme de chaque couple est décrit par sa compagne dans une situation quotidienne qui dévoile l'étendue de ses défauts, mais également à quel point il est difficile de vivre à deux. Car parler de son conjoint, c'est forcément révéler autant sur soi que sur l'autre...Tableau à la fois désopilant et terrible des rôles attribués par la société, Mon cher mari renouvelle la fiction féministe en égratignant tout le monde. Sur un fil d'équilibriste entre ironie décapante et tragique de la banalité conjugale, Rumena Bužarovska pointe les limites sociales comme intimes de notre discours sur le couple et interroge de son irrésistible talent chaque rouage du vaste jeu de l'amour et du mariage

Mon avis : 
Tout d’abord, j’ai été attiré par la couverture. J’avais envie de savoir ce qui se cachait derrière la photo de cette jeune femme souriante, nous faisant un clin d’œil et cet homme de dos tout raturé. Il s’agit en fait d’un recueil de nouvelles écrit par une auteure de Macédoine ou onze femmes partagent leur expérience, un pan de leur vie de famille, de couple. Toutes les nouvelles sont vraiment différentes mais elles ont un point en commun, l’utilisation de la première personne du singulier. 

J’ai aimé toutes ses nouvelles qui nous montre une société bien plus traditionnelle que la nôtre. Les femmes prennent soin de leur mari, de leur intérieur, de leur famille, tandis que les hommes sont bien plus machos et colériques. Les hommes sont vraiment tous plus affreux les uns que les autres : méprisants, lâches, infidèles…. Et toutes ses femmes tentent de survivre, de s’exprimer à leur manière. Mais j’aurais sans doute aimé un peu plus de couples heureux. On peut être marié depuis 20 ans, 30 ans et être heureux. Or tous ces couples sont insatisfaits, caustiques et amers. Ils semblent blâmer la terre entière de choix qu’ils ont fait et qu’ils regrettent aujourd’hui. Cette image du mariage, des hommes est vraiment très réducteur.

L’auteure veut dénoncer le patriarcat ce qui est une bonne chose mais pour autant je ne me suis attachée a aucune de ses femmes. Le style est aussi particulier, très fluide, les nouvelles se lisent très vite mais c’est parfois un langage familier qui m’a dérangé.

mardi 25 juin 2024

Qui a tué Lucy Davis ?

 

Résumé : 
Malgré la tempête qui approche de l’ile, le Capitaine Markou se rend à la soirée très prisée de la richissime Mariama.
Sur l’île de Nissos, la fête bat son plein jusqu’à ce que le corps de Lucy, jeune journaliste anglaise, soit retrouvé dans le débarras de la magnifique maison.
C’est la panique sur l’île paradisiaque car le crime a frappé. Le Capitaine Markou voit voler en éclats ses douces vacances et il n’est pas au bout de ses surprises.
Dix suspects sont identifiés. Dix personnalités inattendues. Tous ont une bonne raison d’avoir voulu tuer cette jeune femme. Mais aucun n’a le même mobile.
L’affaire s’annonce particulièrement tordue.
L’enquête se complique quand l’un des suspects est retrouvé à son tour mort et qu’un dossier criminel non résolu renaît.
Une course contre la montre s’engage pour dénouer ce crime presque parfait avant que l’île ne soit libérée de la tempête qui l’a coupée du reste du monde.

Mon avis : 
Qui a tué Lucy Davis ? est le dernier roman de Christos Markogiannakis mettant en scène le capitaine Markou.

J’avais aimé les précédents romans de l’auteur et j’étais vraiment ravie de pouvoir lire celui-ci mais je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé.

La première moitié du roman est très longue à démarrer, il y a énormément de détails superficiels, un défilé de personnages qu’il n’est pas facile d’identifier. Heureusement la seconde moitié rattrape le coup et j’ai commencé à aimer ma lecture.

Je n’ai pas réussi à m’identifier à aucun personnage, ils sont tous un peu trop caricaturaux pour moi. Le capitaine Markou est le seul personnage que j’ai trouvé extrêmement humain.

J’ai apprécié l’écriture de l’auteur, pleine d’humour, les chapitres courts qui donnent du rythme a l’histoire et l’histoire dans l’histoire avec les extraits du livres de Lucy.

J’aurai aimé sans doute un peu plus de descriptions de la Grèce, pays qui me fait tellement rêver, mais l’auteur a plus misé sur ses personnages et son intrigue.

vendredi 21 juin 2024

Hey, Zoey


Résumé : 
A provocative, tender and darkly funny novel that explores the painful truths of modern-day connection, and all the complicated and unexpected forms that love can take in a lifetime.

Imagine discovering an animatronic sex doll hidden in the garage. What would you do?

Dolores initially does nothing. She assumes the doll belongs to her husband, David, and their relationship is already strained. They're not young, they're not old; they have no children, they keep up with the markers of being middle class and Dolores is well versed in keeping men's secrets.

But then, Dolores and Zoey start to talk ...What surfaces runs deeper than Dolores could have ever expected, with consequences for all of the relationships in her life, especially her relationship to herself.

Hey, Zoey is a propulsive story of love, family, and trauma in our tech-buffered age of alienation, as strange as it is familiar.

Mon avis :
Dolores a une vie bien rangée, professeure dans un lycée, mariée depuis des années avec David, anesthésiste. Tous leurs proches pensent qu’ils forment un beau couple, jusqu’au jour ou Dolores trouve une poupée sexuelle dans leur garage.

Le résumé était intriguant, c’est pour ça que je me suis précipitée sur ce roman et je ne suis pas déçue.

L’intrigue d’abord est originale, on parle de plus en plus d’intelligence artificielle, et j’ai adoré les interactions entre Dolores et Zoey qui sont parfois à mourir de rire. Mais Zoey n’est finalement qu’un personnage secondaire. L’histoire repose uniquement sur Dolores. On se rend très vite compte de l’extrême solitude de cette femme et des nombreux traumatismes jamais guéris qui l’ont transformé. C’est uniquement dans les dernières pages qu’on comprend le pourquoi de l’échec de son mariage.

J’ai aimé la relation entre Zoey et Dolores. Finalement, c’est l’intelligence artificielle qui parvient à aider Dolores à surmonter sa séparation et à faire sortir tous les traumatismes trop longtemps garder à l’intérieur. Les robots font peur mais ici j’ai trouvé cela vraiment positif.

Le style d’écriture est parfois déroutant car le roman se compose uniquement de phrases courtes, d’aller-retours constants dans le passé et le présent de Dolores. Cette dernière a parfois des réactions extrêmement étranges que l’on ne comprend pas forcément immédiatement. Et ce n’est qu’aux fils des pages et des souvenirs que l’on arrive à mieux la cerner. C’est assez étrange car en tant que lecteurs on ne sait absolument pas ou Sarah Crossan va nous emmener et dans les derniers chapitres toutes les pièces du puzzle finissent par s’emboiter.





mercredi 19 juin 2024

Les cris de l'innocente

 

Résumé : 
Amantle accomplit son service national dans un dispensaire de brousse, du côté des superbes paysages du delta de l'Okavango. Affectée à des tâches subalternes, elle découvre une boîte contenant les vêtements d'une petite fille, couverts de sang. Il s'avère que ce sont ceux de la jeune Neo, disparue cinq ans plus tôt. La police avait classé l'affaire : " attaque par un lion, aucune trace de l'accident ".
Véritable empêcheuse de danser en rond, Amantle va relancer l'enquête, au grand dam des autorités locales. Dans les hautes sphères aussi on s'inquiète de cette exigence de vérité qu'osent poser des villageois supposés dociles. On ne parle plus de lion mais d'erreur humaine, d'élimination de preuves, de crime rituel perpétré par des gens haut placés. La découverte des vêtements gêne du monde, les coupables sans doute, ceux qui ont peur des pouvoirs occultes certainement, ceux aussi qui craignent et jalousent leurs supérieurs.
Mais Amantle ne lâche pas, elle contacte une amie avocate et se fait des alliés parmi les villageois qui voient en elle la seule chance d'en savoir plus, de coincer peut-être les coupables impunis de ces meurtres rituels relativement réguliers qui frappent de petites campagnardes. Maîtrisant parfaitement les dialogues, les portraits, les cadres de vie, Unity Dow écrit là non seulement un bon thriller sur fond d'Afrique partagée entre modernité et tradition mais aussi un réquisitoire contre des pratiques excessivement barbares.

Mon avis : 
Je suis déçue par Les cris de l’innocente, tout d’abord parce que le personnage principal : Amantle n’est pas crédible. C’est une toute jeune fille de 22 ans qui tient tête à tout monde et qui n’a peur de rien.

Le roman est aussi très long à démarrer et la fin beaucoup trop rapide et entre deux, il y a peu de suspense.

Il reste malgré tout intéressant pour ses descriptions du Botswana, des paysages magnifiques mais aussi de la corruption, de l’instabilité politique et du poids des traditions et de la sorcellerie. Malgré tout, je préfère les romans feel good d’Alexander McCall Smith pour découvrir le pays.

mardi 18 juin 2024

L' Odysée de Pénélope

 

Résumé : 
" Depuis toujours nous étions tous deux, de notre propre aveu, des menteurs émérites et éhontés. " Ainsi Pénélope évoque-t-elle le couple qu'elle formait avec Ulysse - Pénélope qui, comme son époux, recourut à la ruse et à l'artifice pour sauver sa vie.
Selon Homère, Ulysse à son retour de Troie massacra tous les prétendants à son trône qui, en son absence, avaient courtisé son épouse. Mais il fit aussi pendre les douze servantes de Pénélope qu'il accusa de l'avoir trahi. Dans cette relecture originale du mythe grec que nous propose Margaret Atwood, Pénélope, hantée par la mort de ses servantes, raconte depuis les Enfers sa propre version de l'histoire, celle d'une femme, d'une épouse, d'une mère et surtout d'une reine bien plus lucide et plus forte que ce que les hommes ont voulu croire jusqu'à aujourd'hui.

Mon avis : 
Je n’ai encore vraiment jamais lu Margaret Atwood mais je connais la série LA servante écarlate que j’ai commencée et est dû arrêter tant elle était difficile à regarder émotionnellement.

L’odyssée de Penelope me rendait vraiment curieuse, j’avais envie de découvrir le mythe sous les traits d’une femme. Autant le confesser tout de suite, je ne connais pas grand-chose à la mythologie mais je suis toujours fascinée pour toutes ses histoires de Dieux, de Déesses, de monstres et d’épopées.

J’ai donc débuté ma lecture pleine de curiosité et j’ai découvert un court roman très moderne et féministe. En effet, cette Penelope casse peu à peu tout le mythe : Ulysse n’est pas le héros que pourrait croire, il aura passé pas mal de temps dans des bordels et le fameux cyclope serait en réalité un aubergiste un peu trapu. Penelope n’aurait peut-être pas été si fidèle que l’on voudrait le croire. Bref, on rétablit une sorte d’égalité des sexes au fil des pages. Leur couple est aussi remis en cause ou en réalité, il faisait tout deux semblants de s’aimer, d’un commun accord. C’est un point de vue intéressant, peut-être difficile à assimiler par le lecteur tellement conditionné par les récits d’Homère. En tout cas, peu importe la vérité, les deux formes un couple qui aime raconter des histoires, en enjolivant sans doute beaucoup les choses et ce livre se lit comme un conte. "Dans la vie, tout est question de point de vue : c'est souvent celui qui raconte l'histoire qui emporte le morceau car, en l'absence de récit contradictoire, on est bien obligé de le croire sur parole."

Ensuite, le livre nous donne un bel aperçu de la société grecque de l’époque avec ses codes et l’on découvre que certains aspects n’ont pas trop changé. Pénélope parle beaucoup de sa cousine Helene, de sa beauté alors qu’elle est juste une femme intelligente. De nos jours, ces critères de beauté sont toujours présents : dans les magazines de mode, sur Instagram et autres réseaux sociaux. On demande toujours aux femmes d’être belle mais l’on craint toujours les femmes intelligentes, les femmes carriéristes ou les femmes de pouvoir.

J’ai quand même un point qui m’a dérangé c’est le fil du récit qui est extrêmement décousu. L’auteure tisse son histoire comme Pénélope son linceul et entremêle les récits de l’héroïnes avec des chants des servantes qui continuent d’hanter Ulysse. C’est habile mais parfois extrêmement frustrant pour le lecteur.

J’ai aussi aimé le prologue de Christophe Ono-dit-Bit qui est tout aussi moderne que la plume de Margaret Atwood mais j’aurais préféré découvrir ce texte dans un dossier a la fin car malheureusement il dévoile beaucoup trop de choses de l’intrigue.

Le piano oriental


Résumé : 
Un récit inspiré de la vie de son ancêtre, inventeur d'un nouvel instrument de musique dans le Beyrouth des années 1960. Folle tentative pour rapprocher les traditions musicales d'Orient de d'Occident, ce piano au destin méconnu n'aura vu le jour qu'en un seul exemplaire, juste avant que la guerre civile ne s'abatte sur le Liban.

Une métaphore amusante - et touchante - de la rencontre de deux cultures, de deux mondes, qui cohabitent chez Zeina et dans son oeuvre.

Mon avis : 
Le piano oriental nous offre deux histoires parallèles du grand père musicien dans les années 1960 à Beyrouth, parlant français couramment puis de sa petite fille de nous jour qui quitte le Liban pour venir vivre a Paris.

C’est un roman graphique plein de contrastes : entre Orient et Occident, entre arabe et français, entre musique tonale (tradition européenne, basée sur les tons et demi-tons) et microtonale (tradition orientale, basée sur les quarts de ton), entre une Beyrouth belle et luxuriante d’hier et celle d’aujourd’hui, détruite et pleine de contrastes.

Pour illustrer l’histoire, les dessins géométriques luxuriants et magnifiques uniquement en noir et blanc comme les touches d'un piano.

J’ai vraiment adoré cette lecture qui m’a fait voyager dans le Liban d’avant-guerre civile. Je ne connaissais pas Zeina Abirached mais j’ai maintenant très envie de découvrir ses autres écrits.

lundi 17 juin 2024

How to solve your own murder

 

Résumé : 
It’s 1965 and teenage Frances Adams is at an English country fair with her two best friends. But Frances’s night takes a hairpin turn when a fortune-teller makes a bone-chilling One day, Frances will be murdered. Frances spends a lifetime trying to solve a crime that hasn’t happened yet, compiling dirt on every person who crosses her path in an effort to prevent her own demise. For decades, no one takes Frances seriously, until nearly sixty years later, when Frances is found murdered, like she always said she would be.

In the present day, Annie Adams has been summoned to a meeting at the sprawling country estate of her wealthy and reclusive great-aunt Frances. But by the time Annie arrives in the quaint English village of Castle Knoll, Frances is already dead. Annie is determined to catch the killer, but thanks to Frances’s lifelong habit of digging up secrets and lies, it seems every endearing and eccentric villager might just have a motive for her murder. Can Annie safely unravel the dark mystery at the heart of Castle Knoll, or will dredging up the past throw her into the path of a killer?

As Annie gets closer to the truth, and closer to the danger, she starts to fear she might inherit her aunt’s fate instead of her fortune.

Mon avis : 
Passionnant ! Et je viens de voir que le roman aura une suite en 2025, alors c’est sur je serai au rendez-vous.

J’ai adoré la construction du roman qui alterne à merveille entre deux époques : 1966 et aujourd’hui. Je me suis vraiment attachée à Frances et à Annie et je regrette qu’une chose, c’est qu’elle n’est pas eue le temps de se connaitre. D’ailleurs, Annie est tellement humaine, avec ses défauts, ses remises en question, qu’on ne peut que l’aimer dès les premières pages. Elle adore la lecture, s’essaie à écrire sans grand succès pour le moment, bref ça pourrait être vous ou moi et c'est ce qui fait son charme.

La fin de l’enquête m’a plu, je suis contente qu’Annie est résolue le mystère ! Je ne m’attendais pas à cette révélation, il faut dire que le roman nous entraine sur pas mal de fausses pistes. Je me suis demandais à un moment d’ailleurs si je ne tombais pas dans la paranoïa, un peu comme Frances, car j’ai vraiment soupçonné tout le monde.

Cependant, j’aurais aimé en savoir plus sur Ford, il semble être un personnage charismatique et mystérieux mais il n’est juste que brièvement mentionné et c’est dommage. En tout cas, le thème de l’amitié, de la jalousie est vraiment très bien exploité et j’ai vraiment adoré ce premier roman très prometteur.

lundi 10 juin 2024

La statuette


Résumé : 
Quand Helena hérite de l’appartement de ses grands-parents à Athènes, elle est submergée par ses souvenirs d’enfance. Chaque été, alors que la Grèce subissait la dictature des colonels, elle séjournait auprès de sa giagia adorée et de son tyrannique pappou qu’elle craignait tant.

Devenue adulte, Helena retrouve le chemin de la Grèce grâce au séduisant Nick, qui la convainc de l’accompagner sur un site de fouilles archéologiques. Elle redécouvre les beautés de ce pays, mais aussi un versant bien plus sombre, celui du trafic d’objets d’art. Et alors qu’elle pensait avoir définitivement tourné une page sinistre de son histoire familiale avec la mort de son grand-père, elle est conduite à mener une enquête qui lui fera croiser son terrible fantôme et les crimes qu’il a commis.

En renouant étroitement avec ses origines grecques, Helena va peu à peu se révéler à elle-même et trouver sa place dans le monde.

Mon avis : 
J’ai beaucoup aimé ce roman de Victoria Hislop qui nous plonge dans le trafic et le pillage des antiquités en Grèce.

Une nouvelle fois, l’auteure déclare son amour pour le pays, la langue avec des mots qu’elle insère un peu partout dans le récit et énormément de références à la musique grecque. J'ai recherché certaines des chansons mentionnées et écoutées pendant que je lisais le livre et la lecture devient une vraie immersion à part entière dans la culture grecque.

Un seul bémol, la troisième partie est un peu plus lente et casse un peu le rythme du roman. Mais la quatrième partie est passionnante tout comme les deux premières.

J’ai beaucoup aimé l’héroïne que l’on suit et voit grandir au fil des pages. Je l’ai parfois trouvé extrêmement naïve notamment envers Nick. Je suis tombée amoureuse d’Haris et j’ai adoré cette happy end. C'est un roman qui fait énormement de bien et qui est vraiment parfait pour l'été.

jeudi 6 juin 2024

Madre piccola


Résumé : 
Exilée à Rome, Barni voit son passé resurgir : un jeune Somalien grièvement blessé arrive à l'hôpital et ne peut communiquer avec personne - à part elle ? En tentant de découvrir qui il est, elle renoue avec tout un pan de son histoire, et retrouve miraculeusement sa complice de toujours, sa cousine Domenica.

Elles se souviennent de Mogadiscio, des années d'adolescence et de la vie qui s'offrait à elles, avant que la guerre civile éclate et que leur univers se disloque...

Roman de la diaspora somalienne, Madre piccola donne la parole aux exilés.

Mon avis : 
Madre piccola est un récit passionnant où l’on suit plusieurs somaliens, dispersés à travers le monde, qui ont fui la guerre et la violence de Mogadiscio.

Le style du récit est très intéressant : il se présente sous la forme de monologues des différents personnages, dont les vies se croisent ou se sont croisées : des amis d'enfance, des cousins qui se rencontrent encore parce qu’ils sont à la recherche d’un proche.

Ils racontent leur déracinement, leur recherche de leur propre identité, leur lutte et leur amour pour la vie, leur famille et leurs amitiés. C’est un défi pour le lecteur car il y a beaucoup de personnages et pour comprendre leur relation, mais les pièces du puzzle finissent par s'assembler.

Ce sont des témoignages extrêmement touchants, toujours terriblement d’actualité ou chaque jour des personnes essayent de traverser la Méditerranée.