vendredi 13 décembre 2024

Codex 632 : Le secret de Christophe Colomb


Résumé : 
La vie de Tomás Noronha bascule lorsqu’on lui demande de déchiffrer les notes d’un professeur d’histoire retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel alors qu’il travaillait sur la découverte du Nouveau Monde. De Lisbonne à Rio, New York ou Jérusalem, le jeune cryptologue se heurte à l’une des énigmes que les historiens n’ont toujours pas réussi à résoudre : l’identité de Christophe Colomb et la véritable histoire des Grandes Découvertes.

Pourquoi le nom de « Colomb » n’a-t-il jamais été trouvé dans les témoignages de l’époque ? Pourquoi le navigateur a-t-il embarqué sur la Santa Maria quelques heures avant l’avis d’expulsion des Juifs du Portugal ? Tomás se rend vite compte qu’un mystère en appelle un autre. Pourquoi ce jeune Génois ne parlait-il ni italien, ni génois ? Et l’Amérique était-elle vraiment inconnue avant 1492 ?

Mon avis
J'ai acheté ce roman à Lisbonne, il y a quelques semaines, car j'avais envie de découvrir des auteurs portugais lors de mon voyage. J'aime cette période des grandes découvertes et j'étais vraiment curieuse d'en découvrir plus sur les grands explorateurs notamment Christophe Colomb. 

Codex 632 est un récit absolument passionnant, on sent que l'auteur est un passionné d'histoire, et qu'il a fait énormément de recherches. J'ai trouvé que parfois, le roman voulait nous noyer sous les éléments histoires et ca faisait un peu trop. C'est bien la le seule bémol car pour le reste j'ai beaucoup aimé. 

J'ai apprécié le personnage de Tomas et je lirai ses prochaines aventures avec plaisir. c'est un professeur zélé et un homme très cultivé qu'il est intéressant de suivre aux quatre coins du globe.  La fin du roman est vraiment triste concernant sa vie personnelle, j'ai été vraiment touché. 

C'est une belle découverte qui m'a fait sortir de ma zone de confort habituelle. 

mercredi 11 décembre 2024

When we were silent


Résumé : 
“I’m not here for prestige, I’m here for revenge.”

Lou Manson is an outsider when she joins the final-year class at Highfield Manor, Dublin’s most exclusive private school. Beyond the granite pillars and the wrought-iron gates is a world of wealth, privilege and potential. But Highfield is also hiding a dark secret – and Lou is here to expose it.

When Lou befriends the beautiful and talented Shauna Power, her plans are thrown into turmoil. Speaking out against the school would mean betraying Shauna, and Lou soon discovers that the Highfield elite will go to any lengths to protect their own reputation…even when the consequences are fatal.

Thirty years later, Lou is called to testify in a new lawsuit against Highfield. But telling the truth means confronting her past – and there is one story she swore she’d never tell…

Mon avis : 
Une bonne intrigue, un roman féministe qui dénonce les violences sexuelles mais pour autant la narration m'a semblé un peu bancale...

On fait la connaissance de Lou de nos jours ou elle est contacté pour témoigner dans un procès. Cela la ramène a sa propre adolescence lors de son passage dans une prestigieuse école de Dublin. Elle avait tenté de dénoncer un professeur sans succès. 

D'habitude, j'aime les romans avec une double temporalité mais ici, je trouve que cela n'apporte pas grand chose a l'histoire si ce n'est de montrer que les femmes sont toujours de victimes quelque soit l'époque. J'ai adoré l'adolescence de Lou mais je n'ai pas aimé les passages de nos jours. 

La fin est intéressante et j'attendais la confession de Shauna avec impatience même si j'avais deviné depuis longtemps ce qu'elle allait révéler a Lou. 

jeudi 5 décembre 2024

The idea of you


Résumé : 
A 40 ans, Solène est propriétaire d'une galerie d'art à Los Angeles. Elle a toujours fait passer sa vie professionnelle avant sa famille, mais elle veut désormais tout faire pour se rapprocher de sa fille adolescente. Alors, quand elle a l'occasion de l'accompagner à un concert du boys band à la mode, Solène n'hésite pas. Au concert, elle fait par hasard la connaissance de Hayes Campbell, le chanteur star du groupe.
Il est charmant, plein d'esprit, très attirant... et jeune. Hayes n'a que 24 ans, Solène presque le double, mais l'attirance est instantanée. L'alchimie électrique. Dans le plus grand secret, ils entament une relation passionnée. Mais le jour où leur histoire d'amour fait les couvertures de la presse et s'étale sur les réseaux sociaux, les choses deviennent totalement incontrôlables... Solène peut-elle vraiment aimer l'homme que le monde entier désire ? Ou devra-t-elle prendre la décision la plus difficile de sa vie ?


Mon avis : 
J'ai d'abord vu le film et j'ai eu envie de lire le livre ensuite et comme c'est souvent le cas avec les adaptations, le livre est mille fois mieux !

Le film était tellement dégoulinant de romantisme qu'il en perdait toute crédibilité, le roman est beaucoup plus réaliste et les personnages plus attachants. On découvre Solène qui accompagne sa fille a un concert d'un boys band. Elle va faire la connaissance d'un membre du groupe et l'attirance va être immédiate. Le livre met plus en avant l'attirance et la tension sexuelle entre les personnages ce qui a bien plus de sens entre une femme de 40 ans et un jeune homme de 24. Il montre aussi les limites et les obstacles de cette relation. 

J'ai beaucoup aimé Solène que j'ai trouvé très attachante. On l'a sent tiraillé entre sa vie et son histoire avec Hayes et j'ai aimé son choix a la fin, je l'ai trouvé extrêmement courageuse. Hayes est mignon et touchant mais il a encore tellement a apprendre de la vie. 


Miracle à Speedy Motors

 

Résumé :
Tandis que des pluies diluviennes s'abattent sur Gaborone, Precious Ramotswe, la propriétaire de la plus célèbre agence de détectives du Botswana, a l'impression que le ciel lui tombe sur la tête : jamais elle n'a eu autant de soucis ! Entre son associée, l'irascible Mma Makutsi, en proie à la folie des grandeurs, l'étrange conduite de Mr J.L.B. Matekoni, son adorable époux, et les lettres de menaces anonymes qui arrivent quotidiennement à l'agence, elle en perdrait presque sa légendaire sérénité. Et la nouvelle enquête pour retrouver la famille d'une étrange cliente ne lui simplifie pas la vie. Mais Mma Ramotswe n'est pas du genre à attendre un miracle. Avec une bonne dose de sagesse, une générosité inépuisable et des litres de thé rouge, la voilà prête à affronter la tourmente !

Mon avis : 
Neuvième tome des enquêtes de Mma Ramotswe et c'est toujours avec le même plaisir que je retrouve les personnages que j'aime tant. 

J'ai beaucoup apprécié l'enquête principale avec cette femme qui veut retrouver sa famille biologique surtout la fin qui m'a fait sourire. Sinon les lettres anonymes reçues par nos détectives ont mis un peu de piments dans ce tome. C'était plutôt une bonne idée. 

Niveau personnage, j'adore toujours Mma Ramotswe et son mari J.L.B Matekoni, c'est un couple tellement mignon. J'apprécie un peu moins Mma Makutsi que je trouve de plus en plus horripilante, j'espère que son mari va l'a faire changer un peu. 

dimanche 1 décembre 2024

Sovietistan - Un voyage en Asie centrale

 

Résumé :
Les anciennes républiques d'URSS se trouvaient sur la route de la Soie, avant de subir le joug soviétique, puis de renouer avec l'indépendance en 1991. Riches de cultures et tradi­tions souvent nomades, leurs sociétés développent aujourd’hui une économie basée sur l’indus­trie du gaz et du pétrole, alors que la steppe flirte avec villes ultra­modernes et derniers despotes.
À la croisée du récit de voyage et du reportage littéraire, Erika Fatland livre le fruit de sa rencontre avec des hommes et des femmes du ­Turkménistan, du Kazakhstan, du Tadjikistan, ­du Kirghizistan et de ­l’­Ouzbékistan.
« Erika Fatland est avant tout guidée par la curiosité. Combinée au goût de l’aventure, c’est une réussite.? » Aftenposten

Mon avis : 
Je lis principalement de la fiction mais ce genre de livre me donne envie de lire plus de non-fiction. Avec Erika Fatland, j'ai parcouru cinq pays qui m'étais totalement inconnu et j'ai vraiment adoré cette découverte. 

C'est un récit d'un voyage incroyable avec énormément de recherches historiques, parfois certains passages m'ont semblé un peu longs mais ils sont tous sans aucun doute nécessaire tant nos connaissances sur ces 5 pays sont complètement inexistantes. Ce que j'ai préféré, c'était ses rencontres avec la population, les anecdotes sur leur vie tantôt drôles, tantôt tristes.

C'est fascinant de voir les différents tournant et cap que les pays ont pris après la chute de l'union soviétique. C'était la première fois que je lisais un livre d'Erika Fatland mais je ne tarderai pas a en lire un autre. 

samedi 23 novembre 2024

La dérobée

 

Résumé :
Antoine, l'ancien amour de jeunesse de Claire, s'installe avec son épouse dans un appartement situé juste au-dessus de celui qu'elle occupe avec son mari depuis presque vingt ans. En l'obligeant à interroger ses choix et à fouiller les drames du passé, l'irruption de cet homme singulier et secret va bouleverser son existence. Dans un même élan, Sophie de Baere nous livre une quête émancipatrice, une enquête haletante et le récit d'un amour fou. Mise à nu de la complexité des rapports humains et de la violence des non-dits, La Dérobée est un roman poignant qui offre une plongée dans l'intimité de l'âme humaine.

Mon avis : 
C'est la première fois que je lis un livre de Sophie de Baere et je suis incapable de dire si j'ai aimé ma lecture ou non. 

C'est un roman qui se lit très vite (en seulement quelques heures) mais pour autant, j'ai été dérangée par le style. J'ai trouvé le roman très froid et je n'ai pas réussi a m'attacher aux personnages. Je ne comprends d'ailleurs toujours pas ce que Claire peut bien trouver a Antoine. J'ai eu la sensation d'un roman qui n'était pas pleinement abouti, ou il manque un petit quelque chose.

Par contre j'ai beaucoup aimé comment les secrets, les non-dits peuvent briser les gens, comment chacun souffre et les répercussions que tout cela peut avoir sur une famille, sur plusieurs générations. 

Un soir d'été


Résumé :
"Nous étions six – cinq garçons et une fille – insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l'un d'entre nous disparaisse ?"
S'inspirant d'une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l'île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.

Mon avis : 
Encore un roman incroyablement bien écrit et touchant signé Philippe Besson. 

Un soir d'été se dévore en quelques heures, et nous plonge, le temps d'un été, passé sur l'ile de Ré avec Philippe et sa bande de copains au milieu des années 1980. C'est la fin de l'adolescence, la fin du lycée pour certain et la première année de fac qui commence pour d'autres. Le temps d'un été, les corps se cherchent, on découvre les amours de vacances et on fait la fête. C'est un été d'insouciance, jusqu'à l'évènement tragique. 

J'ai adoré la description des années 1980, les chansons qui passent en boite, le tour de France, la chaleur, la plage... L'ambiance est vraiment réussie et m'a rappelé les étés de ma jeunesse. L'intrigue est prenante, on sent qu'un drame se prépare et celui-ci est terrible. J'ai adoré la fin qui est pudique, presque en suspens.

mercredi 20 novembre 2024

Mr Ripley

 

Résumé :
Ripley voulait tout, l'argent, le succès, la belle vie. Il était prêt à tuer pour obtenir tout ça... Second roman de Patricia Highsmith, Monsieur Ripley est l'acte de naissance d'un des plus extraordinaires personnages de roman policier de tous les temps : Tom Ripley, immoraliste aussi séduisant que dangereux, cynique et d'une intelligence hors du commun. Chargé par un richissime Américain de lui ramener son fils parti en Italie, il va bientôt concevoir un projet diabolique : se substituer au fils prodigue, et vivre à sa place une vie dorée...

Mon avis : 
J'ai toujours en tête le film de 1999 avec Matt Damon, Jude Law et Gwyneth Paltrow qui m'avais incroyablement marqué quand j'étais adolescente. Je suis vraiment contente d'avoir finalement lu le livre de Patricia Highsmith que j'ai vraiment adoré également. 

On est dans la tête de Tom qui rêve d'avoir une belle vie, une belle maison, de l'argent.... Mais c'est en réalité un looser qui vit de petites escroquerie. Jusqu'au jour ou Mr Greenleaf, père, l'engage pour ramener son fils qui vit en Italie. Tom quitte donc New York pour l'Italie. Arrivé sur place, il comprend vite pourquoi Dickie ne veut pas rentrer. Il préfère profiter du soleil, de la plage et de l'argent facile de sa famille. Tom commence a élaborer un plan machiavélique. 

C'est un récit incroyable, habilement construit que j'ai adoré. Tom est un personnage fascinant, un méchant pour qui on éprouve parfois de la pitié. Mais si on a tendance au départ a le sous-estimer, on se rend vite compte qu'il est extrêmement intelligent. En tout cas, j'aime ce point de vue inversé. On est généralement dans la tête du gentil, qui vient rendre justice et qui combat le mal alors qu'ici c'est tout l'inverse. 

J'ai adoré le cadre, l'Italie des années 1960 est incroyable. J'ai pris plaisir a sillonner les différentes villes et a lire des mots / phrases en italien dans le texte qui apporte encore plus d'authenticité.


J'en profite pour regarder en parallèle la série Ripley sur Netflix que je trouve extrêmement réussite. Andrew Scott est incroyable dans le rôle de Ripley. 

Le choix du noir et blanc était un pari audacieux mais le rendu est superbe. 

mercredi 13 novembre 2024

Là où sont les oiseaux


Résumé
Au large de la Norvège se dresse, inébranlable, le phare de Kjeungskjær. Coupés du monde, les habitants de cette contrée soumise aux lois de la nature vivent dans un profond isolement. Johan rêve de fuir vers l’Amérique avec la belle Hannah, son premier amour. Mais pour subvenir au besoin de sa vieille mère, le jeune homme devient le gardien du phare et prend pour épouse la fille du pasteur, Marie. Rapidement, Marie met au monde deux enfants, Darling et Valdemar. Seulement ici, les liens familiaux sont des chaînes qui, une fois brisées, libèrent la folie de chacun. Les années s’écoulent, épuisantes, au gré de féroces tempêtes. Johan, Darling, Marie… les apparences sont trompeuses et, à mesure que le temps passe, de sombres désirs se réveillent.

Mon avis : 
Un début un peu long mais très vite on se retrouve plongé dans l'action de ce roman. C'est glauque, anxiogène, un huis clos dérangeant mais pourtant il est très difficile de lâcher le roman une fois commencé. 

Avec La ou sont les oiseaux, Maren Uthaug nous fait découvrir une famille : Johan le père, Darling la fille et Marie la mère qui vivent dans une phare. La promiscuité, le mauvais temps, l'isolement ne les empêche pas d'avoir tous des secrets enfouis, une succession de non-dits qui va leur gâcher la vie a tous. 

La construction du récit est très intéressante, puisque le livre est divisé en différentes parties qui permettent d'avoir le point de vue d'un personnage. Il est donc possible que l'on relise la même scène mais d'un point de vue différent. 

J'ai adoré ma lecture même s'il est impossible de s'attacher aux personnages. J'ai adoré le phare, découvrir la vie difficile de ses habitants, le travail éprouvant nuit et jour ou il faut veiller sur cette lanterne. 

lundi 4 novembre 2024

Poisons de Dieu, remèdes du Diable


Résumé : 
Sidónio Rosa est tombé éperdument amoureux de Deolinda, une jeune Mozambicaine, au cours d'un congrès médical à Lisbonne, ils se sont aimés puis elle est repartie chez elle. Il part à sa recherche et s'installe comme coopérant à Villa Cacimba. Il y rencontre les parents de sa bien-aimée, entame des relations ambiguës avec son père et attend patiemment qu'elle revienne de son stage. Mais reviendra-t-elle un jour ? Là, dans la brume qui envahit paysage et âmes, il découvre les secrets et les mystères de la petite ville, la famille des Sozihno, Munda et Bartolomeo, le vieux marin.
L'Administrateur et sa Petite Épouse, la messagère mystérieuse à la robe grise qui répand les fleurs de l'oubli. Les femmes désirantes et abandonnées. L'absence dont on ne guérit jamais. Un roman au charme inquiétant écrit dans une langue unique.

Mon avis :
Avec Poisons de Dieu, remèdes du Diable, je suis partie au Mozambique au coté de Sidonio, un médecin portugais qui a eu une aventure au Portugal avec une jeune femme. Sur un coup de tête, il a décidé de la rejoindre dans son pays natal. Il y rencontre ses parents, s’installe et l’attends car Deolinda est à l’étranger. Mais l’attente se poursuit sans qu’on sache où elle est…

J’ai adoré le rythme du récit, la langue, découvrir les coutumes et les croyances. C’est un vrai dépaysement. Les personnages se succèdent, avec eux, une histoire et l’on se perd vite entre le vrai et le faux. Pourtant, ce récit écrit à la manière d’un conte est vraiment réussi. On découvre une facette du pays avec Sidonio : la corruption, le racisme, les mensonges. J’ai beaucoup aimé les différences culturelles entre Sidonio est son portugais directe et moderne, tandis que les plus anciens du mozambique parlent un portugais beaucoup plus métaphorique et indirect. Les deux ne se comprennent pas toujours mais j’ai trouvé que la traduction française était vraiment très réussie.

Eufrasia Vela et les Sept Mercenaires


Résumé : 
De nos jours, à Lima, Eufrasia Vela est aide à domicile pour personnes âgées. Pour ses chers patients perclus de douleurs et de solitude, cette petite femme solaire est prête à tout – quitte à négliger, au passage, son jeune fils, ses maux de dos et ses problèmes d’argent récurrents. Pourtant, malgré les bons soins de leur gardienne, les retraités n’aspirent qu’à une chose : le repos, et éternel s’il-vous-plaît ! Pourtant, lorsque doña Carmen lui demande de l’aider à mourir, notre héroïne hésite : est-elle vraiment prête à tout pour ses « petits vieux » oubliés des leurs et de la société ? Avec tendresse et drôlerie, Gustavo Rodriguez raconte le roadtrip d’attachants vieux fourneaux et de leur aide-soignante. Un roman sur la liberté, l’amitié et le refus de laisser la morosité aseptisée régir sa vie.

Mon avis :
Eufrasia Vela et les Sept Mercenaires est un roman vraiment touchant et terriblement d’actualité sur la fin de vie.

Eufrasia est aide à domicile pour les personnes âgées. Elle doit gérer le quotidien de personnes affaiblis par l’âge, la maladie, prodigue des soins et gère le ménage et les courses. Un jour, une patiente, lui demande son aide pour mourir et Eufrasia est confronté à un dilemme, doit-elle accepter ou refuser ?

C’est un roman qui est vraiment réussi car il n’est absolument pas triste ou tragique. Au contraire, on rit, car toutes les personnes âgées que l’on croise dans ces pages sont attachantes, modernes, touchantes et pleine de vies. Et pourtant, elles souhaitent toutes abréger leurs souffrances, leurs dépendances….

J’ai été terriblement attristé par la fin, j’aurais aimé voir Eufrasia heureuse mais le destin est parfois tellement cruel.

La malédiction des Flores

 

Résumé : 
2010, Rio de Janeiro. Lorsqu’une tante qu’elle n’a jamais vue lui offre un voile de dentelle, la jeune Alice ne sait qu’en faire. Pour cette militante féministe, la relique familiale incarne le pire de la domination patriarcale. Elle ignore pourtant que cette véritable œuvre d’art raconte une histoire de violence et de lutte pour la liberté survenue cent ans plus tôt.
1918, dans le Nordeste. Eugênia est mariée contre son gré et ne peut plus communiquer avec l’extérieur qu’à travers un code formé des points de sa dentelle. Et le message est clair : elle veut s’échapper…
Un siècle les sépare et, pourtant, les vies d’Alice et d’Eugênia sont unies par un fil invisible, une même volonté : celle de choisir leur destin.

Mon avis : 
La malédiction des flores est un roman puissant et féministe vraiment très réussi.

Le récit alterne entre présent et passé, le tout relié par un voile en dentelle. On fait la connaissance d’Alice qui de nos jours reçoit un vieux voile de messe en dentelle. Elle va remonter le temps, cent ans en arrière et découvrir le destin malheureux d’Eugenia.

J’ai beaucoup aimé la construction du récit, la double temporalité est efficace dans ce genre de roman. Il y a énormément de personnages et peu de pages, c’est déstabilisant au départ mais on s’y retrouve rapidement.

J’aurais aimé découvrir un peu plus sur le Brésil, un pays complétement fascinant, mais ce n’était pas l’objectif principal de l’auteure qui voulait d’abord montrer le combat des femmes.

vendredi 25 octobre 2024

Les filles du manoir Foxcote

 

Résumé : 
Gloucestershire, août 1971. Un bébé est retrouvé dans les bois du manoir de Foxcote. La famille Harrington, endeuillée par une terrible tragédie, recueille avec joie la petite fille et décide de l’élever en secret. Mais ce bonheur familial est très vite ébranlé par la découverte d’un cadavre sur la propriété.
Des années plus tard, Sylvie, désireuse d’éclaircir des zones d’ombre de sa vie, est à son tour entraînée dans les bois majestueux et sauvages de Foxcote, là où rien n’est tout à fait ce qu’on croit. Sylvie découvrira-t-elle la vérité et osera-t-elle la révéler ?

Mon avis :
Première fois que je lis un roman d’Eve Chase et je comprends la comparaison que de nombreux lecteurs font avec Kate Morton. La construction du roman est assez similaire : double temporalités, secrets de familles, saga sur plusieurs générations…

Les personnages sont attachants : Rita, Sylvie et même Jeannie qui m’a fait beaucoup de peine mais le gros bémol de cette lecture c’est le manque de suspense. Tout est terriblement prévisible, le roman n’a aucune surprise et dès les premières pages, on devine très rapidement le dénouement de l’intrigue.

L'amour ouf


Résumé : 
Jackie et Johnser ont grandi à la va-comme-je-te-pousse dans la cour jonchée de verre d'une cité déshéritée de Dublin, là où " les choses ne changent jamais ". Appartenant à la même bande, ils voulaient s'en sortir. Ensemble. Et ça leur semblait parti pour la vie. Alors pourquoi Johnson a-t-il épousé Tara la lopsa ? Et pourquoi Jackie s'est-elle mariée avec Jeffrey le baltringue ? Sur fond de désespoir social, la chronique bouleversante, mélange de tragédie et de l'humour d'un amour fou qui finit mal. Dans L'Amour ouf, les mots claquent comme des coups de fusil et la vie s'écrit comme elle se parle. Le Dublin de Roddy Doyle réinventé par un mauvais garçon au style irrésistible.

Mon avis : 
J’ai envie de commencer cette critique en disant merci à Gilles Lellouche pour l’adaptation de ce roman en film actuellement au cinéma en France. Sans ça, je n’aurai jamais lu « L’amour ouf » ce merveilleux roman.

On fait la connaissance de Jackie et Johnser, Johnser est un bad boy, un caïd qui gagne sa vie en volant. Jackie, c’est la fille de bonne famille un peu paumée dans l’adolescente qui tombe amoureuse du bad boy. Ce premier amour est très fort, intense pour tous les deux mais le destin les sépare quand Johnser la trompe puis tombe pour meurtre. Il prend douze ans de prison.

J’ai vraiment adoré ce roman, très bien écrit, avec un incroyable travail de traduction qui reprend le parler des gens des cités, avec énormément de verlan. J’ai adoré les descriptions des banlieues de Dublin dans les années 1980, le chômage, l’alcoolisme, le banditisme et l’IRA.

Le récit est prenant, les personnages terriblement attachants, forcément avec la sortie du film, j’ai eu les visages des principaux acteurs en tête : Francois Civil et Adèle Exarchopoulos. Je trouve le casting parfait d’ailleurs.

La fin du roman est inattendue, elle arrive très rapidement. J’aurais aimé quelque chose de différent mais finalement, elle était sans doute inévitable.

mercredi 16 octobre 2024

Coeur-d'amande

 

Résumé :
"J'ai souvent touché le fond, sauf qu'à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu'une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J'aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. J'ai appris une chose dans la vie - pour se dépasser, il faut savoir prendre son pied là où l'on traîne l'autre. Même avec des béquilles ou avec des prothèses, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué. Je ne lâche rien." Hymne au courage d'être soi, à l'amour et à la solidarité inoxydable des "gens du quartier", Coeur-d'amande est une formidable bouffée d'air dans un monde en apnée.

Mon avis :
« Cœur-d ’amande », le dernier roman de Yasmina Khadra est un récit bien différent des autres livres de l’auteur mais encore et toujours très émouvant.

Nestor se retrouve au chômage et n’arrive pas à retrouver un emploi. Il vit avec sa grand-mère et s’occupe d’elle mais Nestor n’est pas comme tout le monde, il est nain et doit faire face depuis son enfance aux moqueries. Sa grand-mère l’a toujours encouragé à écrire, ne doutant jamais de ses capacités. Alors quand celle-ci commence à perdre la tête, il décide de raconter sa vie.

C’est un très beau récit avec d’excellentes réflexions sur le handicap, le vieillissement, la démence ou encore l’homosexualité. J’ai adoré l’esprit de solidarité et l’amitié qui ressort de ses pages, l’esprit du quartier de Barbès est vraiment très bien décrit. C’est un roman qui fait du bien, qui montre que la persévérance paye et malgré la cruauté des épreuves de la vie, le roman est construit de manière positive et est très touchant. Tous les personnages que l’on croise sont attachants : débrouillards, petits dealers, prostituées, ils sont tous la pour s’aider et s’épauler dans les moments difficiles.

lundi 14 octobre 2024

What have you done ?

 

Résumé : 
Nothing ever happens in sleepy little Fairhill, Vermont. The teenagers get their kicks telling ghost stories in the old graveyard. The parents trust their kids will arrive home safe from school. Everyone knows everyone. Curtains rarely twitch. Front doors are left unlocked. But this morning all of that will change. Because Diana Brewer isn't lying safely in her bed where she belongs. Instead she lies in a hayfield, circled by vultures, discovered by a local farmer. How quickly a girl becomes a ghost. How quickly a town of friendly, familiar faces becomes a town of suspects, a place of fear and paranoia. Someone in Fairhill did this. Everyone wants answers. And one innocent question could be deadly.

Mon avis : 
Un nouveau roman de Shari Lapena, encore et toujours tellement addictif, qu’une fois commencé, il est difficile de le lâcher tant on veut connaitre la fin.
On se retrouve plongé au cœur d’une petit ville du Vermont, ou tout le monde connait tout le monde et c’est le choc quand Diana, une adolescente sans histoire est retrouvée morte dans un champ.

Les soupçons vont très vite se porter sur son petit ami, jaloux et possessif mais au fil des témoignages de ses amis, professeurs, connaissances, nous allons pouvoir apprendre à connaitre Diana et remonter le cours de la soirée qui lui a été fatale.

C’est un roman très bien écrit, avec une enquête réussite et habilement menée. J’ai adoré le renversement de situation finale qui est vraiment réussi. L’auteure m’a une nouvelle fois conquise, je suis toujours au rendez-vous quand elle publie un roman et jamais déçue.

mardi 8 octobre 2024

Badjens

 

Résumé : 
« Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. »

Chiraz, automne 2022. Au cœur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public. Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l’adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d’un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s’affranchir. Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ? De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d’apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l’image de cette nouvelle génération en pleine ébullition.

Mon avis : 
Le dernier roman de Delphine Minoui se déroule en 2022, où nous faisons la connaissance de Zahra surnommée Badjens, une jeune fille de seize ans. Ça pourrait être le récit de n’importe qu’elle adolescente, mais cette dernière vit en Iran ou la condition des femmes se dégrade de jours en jours.

C’est un récit incroyablement bien écrit et on éprouve de l’admiration pour toutes ces femmes pleines de courage qui doivent subir l’oppression. Un récit incroyable qui montre que les toutes petites choses de notre quotidien doivent être fait clandestinement là-bas : aller sur les réseaux sociaux, regarder un film sur Netflix, se maquiller, chanter, porter des vêtements de couleurs, boire un verre de vin, écouter de la musique…. C’est un cri de révolte, sur un sujet terriblement d’actualité depuis la mort de Mahsa Amini et de bien d’autres femmes.

C’est aussi superbement écrit, des phrases chocs, des retours à la ligne sans cesse, comme un discours clamé haut et fort mais où l’on peine à reprendre sa respiration entre chaque phrase. Je découvre pour la première fois la plume de l’auteure mais j’ai déjà l’envie de découvrir un autre de ses romans tant celui-ci m’a touché.

Femme, vie, liberté à toutes les femmes iraniennes mais aussi a toutes les femmes opprimées dans le monde.

Extraits : 
"Je repense à ces livres achetés avec ma mère à Téhéran. A ceux dont certaines pages ont été déchirées. A force d'être censurés, ils ne font plus aucun sens.
C'est ça aussi le féminin.
A force de l'effacer, la femme devient un non-sens.
Maman dit qu'on a deux cerveaux, un pour réfléchir et l'autre pour le reste.
J'ai envie du reste.
Envie de me rappeler que j'ai un corps, d'être sensuelle, de sentir que j'attire, d'être désirable et de désirer. Hommes, femmes, qu'importe. Les portes du monde sont multiples.
A chacun(e) son chemin.
Je hais la neutralité.
Je hais les mots qui nous gomment. Les virgules qui nous éclipsent, les points qui nous condamnent.
Je hais le monde au masculin."




"Sur le tombeau de Mahsa Amini, ses parents ont écrits : 
Tu n'es pas morte. Ton nom est devenu un mot de passe. 
Sur ceux de Hadis, 20 ans, Nika, 16 ans, Sarina, 17 ans, Hamid Reza, 20 ans, Mehrshad, 19 ans, ou encore Mohammad Hassan, 26 ans, la foule a dansé et chanté pendant les funérailles. 
Nos martyrs à nous n'ont pas de barbe. 
Ils ne rêvaient pas d'épouser des vierges au paradis. 
Nos martyrs rêvaient d'un travail, d'une vie decente, du jour où les filles pourraient êtres fières de leur chevelure.
"Ne lisez pas le Coran, ne soyez pas tristes. Ne faites pas la prière et écoutez de la musique", a déclaré l'un d'eux avant d'être pendu."




lundi 7 octobre 2024

Le beurre de Manako

 

Résumé : 
Le quotidien de Rika, jeune journaliste ambitieuse mais surmenée, est bouleversé quand elle rencontre Manako, une femme accusée d'avoir assassiné trois de ses amants. Pleine d'assurance, Manako ne cache pas son amour pour la cuisine somptueuse grâce à laquelle elle a su garder ses hommes. Rika veut à tout prix l'interviewer, et Manako y consent à condition que celle-ci se plie à ses demandes culinaires.
Fascinée par ce personnage, Rika accepte. Mais en changeant de régime alimentaire, elle gagne quelques kilos et pour la première fois, subit le regard des autres. Entre emprise et velléités d'indépendance, Rika va mener son enquête sur le passé trouble de Manako, tout en prenant conscience des injonctions de la société à l'endroit des femmes. Inspiré d'un fait divers qui a défrayé la chronique, Le Beurre de Manako est un roman délicieux saupoudré de tension psychologique et un portrait panoramique du Japon contemporain.

Mon avis : 
Je m’attendais à quelque chose de différent avec ce roman. Je pensais qu’il y aurait une véritable enquête mais au final ce n’est qu’un prétexte, presque relégué au second plan, pour vraiment dénoncer les injonctions faites aux femmes dans la société japonaise très patriarcale. 

On découvre la pression qui pèse sur les femmes qui doivent savoir cuisiner pour leur mari mais sans jamais prendre un kilo, la pression concernant la vie de couple, le travail…. La grossophobie a aussi une place centrale et certains passages sont extrêmement révoltants. 

Enfin, la place de la nourriture est centrale dans ce livre mais si normalement j’adore la cuisine japonaise, je dois dire qu’ici, certaines descriptions m’ont plutôt dégoûtée (notamment le beurre).

lundi 30 septembre 2024

Our Fault

 

Résumé : 
Nick and Noah's rocky relationship is struggling through its worst moment, and it seems that nothing can go back to the way it was before. They will have to surmount a new and frightening set of challenges to finally understand if they are really made for each other or if being apart is their only chance to be happy.
Love is not always enough, and forgiveness sometimes doesn't fix what's been broken. But can you forget such a strong connection? How can memories tattooed on the heart be erased? Will they be able to leave the past behind and start over?

Mon avis : 
Sans aucun doute le meilleur tome de la trilogie.

Beaucoup de suspense, de tension entre Noah et Nick qui sont séparés mais ne peuvent pas éviter de se croiser et de retomber dans les bras l’un de l’autre avant de se quitter a nouveau. Ce sont un peu les montagnes russes en termes d’émotions et le roman se lit en seulement quelques heures malgré les 500 pages.

Noah et Nick vont beaucoup me manquer, même avec tous leurs défauts et parfois une certaine toxicité dans leur relation, je pense qu'ils ont eu la fin qu'ils méritaient et surtout que les lecteurs attendaient tous.

mercredi 25 septembre 2024

Le restaurant des recettes oubliées

Résumé : 
Caché dans les ruelles de Kyoto se trouve le petit restaurant des Kamogawa d’où s’élèvent d’exquises odeurs de riz cuit, de nabe et de légumes sautés. En plus de savoureux repas faits maison, Nagare et sa fille Koishi proposent une expérience qui sort de l’ordinaire : reproduire un plat que leurs clients ont en mémoire, mais dont la recette est depuis longtemps oubliée. Nabeyaki udon, sushis au maquereau, tonkatsu ou spaghettis à la napolitaine... pour chaque nouveau plat, la famille Kamogawa enquête et propose à ses convives de déguster une nouvelle fois les délicieux mets qui ont marqué leur vie. Et grâce à un soupçon de magie, ces saveurs perdues enfin retrouvées permettent de rêver à de nouveaux départs.

Mon avis : 
Le restaurant des recettes oubliées est un roman très japonais et tout en délicatesse.

Kamogawa Nagare et sa fille Koishi sont des enquêteurs culinaires qui gèrent un restaurant atypique : ils aident les clients à redécouvrir des saveurs gardées au fin fond de leur mémoire. Chaque histoire peut être lue séparément mais elles s’enchainent toutes très bien et j’ai aimé que chaque client évoque ses souvenirs. Celle que j’ai prefere est l’histoire de cette femme qui s’est enfuit quand le jeune homme l’a demandé en mariage. J’ai trouvé cela extrêmement touchant.

Hisashi Kashiwai fait réfléchir le lecteur sur combien certains plats sont liés à la sphère de nos souvenirs et de nos émotions et forcément on se pose la question de quel plat on n’aimerait nous même gouter un nouvelle fois. Pour moi, je dirais le pot-au-feu de ma grand-mère.

Pour autant, j’ai tendance à penser que le livre lent et extrêmement répétitif : chaque histoire a exactement le même déroulement, les mêmes scènes qui se répètent et parfois même le même échange de paroles entre les deux restaurateurs et le client. Je pense que les répétitions auraient pu être évité en changeant quelques phrases par exemple.

J’espère que le deuxième tome se renouvelle un peu car je crains qu’il soit un peu répétitif. Pour autant, j’ai quand même bien envie de le lire juste pour saliver à l’évocation de tous ces plats qui semblent tellement délicieux.

mardi 24 septembre 2024

L'eau rouge


Résumé : 
Croatie, 1989. Dans un bourg de la côte dalmate, Silva, 17 ans, disparaît durant la fête des pêcheurs.
L'enquête menée par Gorki Sain fait émerger un portrait complexe de cette jeune fille qui prenait et revendait de la drogue.
Quand le régime de Tito s'effondre, l'inspecteur est poussé à la démission et l'affaire classée. Seule la famille de Silva poursuit obstinément les recherches.
À travers ce drame intime et la quête de la vérité par la famille, L’Eau rouge déploie dans une grande fresque les bouleversements de la société croate : chute du communisme, guerre de 1991 à 1995, effondrement de l’économie et de l’industrie, statut des vétérans de guerre, explosion de l’industrie touristique et spéculation foncière, investissements étrangers et corruption…
Ou comment les traumatismes de l’Histoire forgent les destins individuels.

Mon avis : 
L’eau rouge débute en 1989 à Misto, une petite ville fictive près de Split. La famille Vela – père, mère, fils et fille – dîne, puis une fête est organisée dans le village. Le lendemain matin, Silva Vela, dix-sept ans, a disparu. Ses parents, son frère et la police la recherche sans savoir que les recherches dureront 27 ans. En effet, cette disparition n'aurait pas pu arriver à un pire moment : le pays est en pleine transition, les troubles politiques commencent, la guerre se profile à l'horizon. Avec tout ce qui se passe, la disparition de la jeune fille finit par tomber dans l'oubli. D’autant que chaque piste se termine par une impasse et que certains éléments indiquent que Silva n'a pas disparu, mais qu'elle s'est peut-être volontairement enfuie de chez elle.

C’est un récit passionnant, une chronique vivante sur les changements et la guerre qui a conduit à l’éclatement de la Yougoslavie. Le roman s’étend de 1989 à 2016 est l’on entrevoit le déclin des usines, la guerre, l'essor du tourisme et l'émergence d'appartements et d’hôtels qui changent complètement l'apparence des petites villes dans toute la Dalmatie. Pour avoir visiter le sud de la Croatie, la Bosnie et le Monténégro, l’année dernière, j’ai adoré retrouver certains endroits dans ce roman et surtout je comprends mieux que certains endroits portent toujours les marques de cette guerre.

C’est un roman qui est différent des romans policiers classiques, on est plus sur un roman social qui montre comment la disparition de Silva a eu un impact sur ses parents, son frère et sur leur vie de famille. Les dernières pages font des révélations que l’on n’attendait pas. J’ai aimé cette fin même si je l’espérais plus positive.

jeudi 19 septembre 2024

Trente jours d'obscurité


Résumé : 
“N’importe quel imbécile peut écrire un polar en un mois !” Hannah en est persuadée lorsqu’elle interpelle Jørn Jensen, star du polar au Danemark. Snob, alcoolique et solitaire, Hannah aussi est romancière, mais elle écrit de la ‘‘vraie’’ littérature. Même si dernièrement elle est en panne d’inspiration. Aussi, quand Jensen la met au défi d’écrire un polar en trente jours, accepte-t-elle. Direction l’Islande, ses tempêtes de neige et sa nature indomptable, le décor idéal pour un roman policier. Mais le voyage prend une autre tournure lorsqu’un adolescent est retrouvé mort dans le village où Hannah a posé ses valises. Elle s’improvise alors enquêtrice. Mais ses maladresses et son insistance ne sont pas au goût de tous. Entre orgueil et écueils, Hannah trouvera-t-elle enfin sa propre lumière ?

Mon avis : 
Avec « Trente jours d’obscurité », Jenny Lund Madsen parvient à se moquer des romans policiers scandinaves d'une manière très intelligente et divertissante. Le livre est très bien écrit, passionnant, et une fois commencé, il est difficile de le lâcher. Mais qui dit parodie, dit une accumulation de clichés du type "Je pourrais appeler à l'aide, mais au lieu de cela, je pense simplement que je vais me jeter dans la gueule du loup" qui parfois m’ont fait rouler des yeux.

L’intrigue policière en elle-même est plutôt bien menée même si quelques éléments sont plutôt évidents. J’ai adoré l’atmosphère, l’Islande, la neige, les jours très courts, la nature et les maisons bien cozy avec le feu dans la cheminée.

C’est plus Hannah qui m’a dérangé et que j’ai le moins apprécié. Elle est d’abord très clichée, elle fourre son nez dans les affaires des autres mais surtout prend des décisions stupides et risquées. Dans une parodie, c’est plutôt normal et je suis entièrement d’accord mais elle a aussi ce côté hautain que je n’aime pas. J’ai eu l’impression que le fait d’être danoise lui donné une position de supériorité par rapport aux islandais qu’elle rencontré. J’aurais aussi aimé que les personnages islandais secondaires soient plus développés, qu’on en sache davantage sur eux, sur leur vie…

En tout cas, j’ai lu que l’auteure écrivait aussi des scenarios de films ou de séries, je pense que ce roman ferait une superbe adaptation.

mercredi 18 septembre 2024

Le harem du roi


Résumé : 
Seini, médecin, et Boussoura, professeure de littérature, mènent une vie épanouie à Yaoundé. Quand Seini, fils de roi, est appelé à prendre la succession de son père, il ne résiste pas à l'attrait du pouvoir, malgré les réserves de son épouse. Devenu lamido, commandeur des croyants et garant des traditions ainsi que de la religion, il se transforme en souverain tout-puissant.


Mon avis :
Après “Les impatientes” et “Coeur de Sahel”, j’avais hâte de lire ce nouveau roman et c’est encore une fois un vrai coup de cœur.

On fait la connaissance de Seini et Boussoura, un couple moderne qui vit à l’occidental, marié depuis vingt-cing ans. Il est médecin et elle est professeure, ils ont quatre enfants aujourd’hui adultes. Quand le lamido, chef politique et religieux, meurt, Seini décide de se lancer dans la course au trône. Il va alors devoir revenir sur ses convictions et se plier aux traditions au détriment de Boussoura. Le roman se déroule sur une vingtaine d'années dans les murs clos du palais où se côtoie des Djaagués, les esclaves et les Soulaabés, concubines du lamido, offertes par leur famille.

C’est un roman très émouvant sur l’amour et les changements qui qui surviennent dans une relation mais aussi sur la polygamie, le pouvoir et l’argent et bien sur les traditions qui perdurent. L’auteure essaye de rompre le silence et donner la parole à toutes ses femmes soumises de la société camerounaise : Une société patriarcale où la femme n’est la que pour le plaisir de l'homme. Toutes les femmes que l’on rencontre au fil des pages, sont extrêmement touchantes, prisonnière de leur sort et de cette cage dorée.

C’est un roman intense, une lecture qui secoue, Djaïli Amadou Amal a un vrai talent de conteuse et pour la troisième fois, elle signe un roman magnifique a la hauteur des deux précédents.

lundi 16 septembre 2024

L'été où tout a commencé


Résumé : 
« C’était ce fameux été qui n’existe qu’une fois dans la vie. Cet été que tout le monde a connu, j’espère ; l’été où tout bascule. Oui. Peut-être n’est-ce pas tant le chagrin que la nostalgie de cet été-là – de ce miracle absolu des premières fois, de sa beauté foudroyante. »

Eté 77, dans une petite ville de l’ouest. Friedrich, seize ans, redoute les semaines qui s’annoncent : il doit passer des épreuves de rattrapage après une très mauvaise année scolaire. Pas de vacances en famille pour lui : il révisera chez son grand-père, un homme sévère. Heureusement, il y a Alma, Johann – et Beate, la fille de la piscine, en maillot de bain vert bouteille.
Friedrich va tout découvrir en même temps : l’amour et la mort, l’amitié, la peur, le respect et la confiance.
Jamais il n’oubliera cet été-là.

Mon avis : 
C’est l’été 1977, l’école est terminée mais Friedrich a raté son année scolaire. S’il veut passer dans la classe supérieure, il va devoir aller au rattrapage en septembre. Au lieu de partir en vacances avec sa famille, il reste chez sa grand-mère Nana et son mari Walther pour réviser latin et mathématique. Mais c’est surtout l’été ou sa vie va changer puisqu’il va rencontrer son premier amour, Beate ; il découvrira la profonde affection que son grand-père a pour lui ; il entrera en possession du journal de sa grand-mère et découvrira son histoire et enfin il verra pour la première fois la fragilité de son meilleur ami Johann.

Ce livre se lit quasiment d’une seule traite, c’est un magnifique roman initiatique, vraiment touchant. Friedrich est vraiment attachant, et j’ai beaucoup aimé comment l’auteur arrive à merveille à nous transmettre des émotions si fortes. L’adolescence n’est pas une période facile mais au fil des pages, on arrive vraiment bien à cerner l’enfant qui sommeille toujours en Friedrich mais aussi le futur adulte qu’il deviendra, et toutes les questions importantes qui sommeillent en lui : l’amour, la sexualité, la mort. Etant moi-même, maman de deux garçons, forcément, je les ai imaginé dans quelques années vivant un été comme celui-ci, et c’est sans doute pour cette raison que le roman m’a plu.


Suis ma voix


Résumé : 
Depuis la mort de sa mère, Klara n’est plus la même, sa santé mentale est au plus mal. Mais grâce au soutien de sa sœur et de son beau-frère, elle remonte peu à peu la pente. Ce qui l’apaise le plus, c’est son rituel quotidien pour écouter l’émission de radio Suis ma voix. La voix du présentateur, Kang, un adolescent d’un an son aîné, et les débats qu’il anime la passionnent. Lorsque Klara ose contacter l’émission, elle ne s’attend pas à recevoir de réponse et encore moins un message privé de Kang en personne. Entre les deux adolescents brisés par la vie, la complicité est immédiate. Une lueur d’espoir signe d’amour naissant ?

Mon avis : 
Le film doit sortir bientôt avec Berta Castañé et Jae Woo alors avant j’ai eu envie de rencontrer Klara et Kang avec le roman. J’ai passé un bon moment, mais j’ai moins aimé que la trilogie – A travers ma fenêtre. Ici, on est plus sur un roman pour adolescents, avec une histoire d’amour naissante au lycée qui aborde des thèmes difficiles comme la perte d’un être cher, la dépression, le harcèlement scolaire…

Il m’a manqué un petit quelque chose de plus adulte pour vraiment accrocher. Klara et Kang sont mignons mais ils n’ont absolument pas le charisme de mon couple préféré : Raquel et Ares. J’ai trouvé le personnage de Klara plutôt intéressant mais Kang est un garçon très ennuyeux. J’ai eu du mal à comprendre pourquoi toutes les filles étaient folles de lui dans le roman. Il semble mignon, il a une belle voix a la radio mais sinon… et bien rien, je n’ai pas réussi à lui trouver quelque chose. Je pense que c’est pour cette raison que je suis un peu déçue par cette lecture.

Pour autant c’est une lecture facile, qui fait du bien, le livre se lit très rapidement et les chapitres courts s’enchainent très bien. J’espère que je serai plus conquise après avoir vu le film dans quelques mois.

lundi 9 septembre 2024

Le ghetto intérieur


Résumé : 
Vicente Rosenberg est arrivé en Argentine en 1928. Il a rencontré Rosita Szapire cinq en plus tard. Vicente et Rosita se sont aimés et ils ont eu trois enfants. Mais lorsque Vicente a su que sa mère allait mourir dans le ghetto de Varsovie, il a décidé de se taire.
Ce roman raconte l'histoire de ce silence - qui est devenu le mien.

Mon avis : 
Le ghetto intérieur aurait pu être un très bon roman mais le style et la construction du roman ont rendu ma lecture laborieuse.

L’écriture de l’auteure est lourde et pleine de répétitions qui alourdissent le roman. Je pense que cela aurait fait une bonne nouvelle mais certainement pas un roman qui est beaucoup trop étiré.

On assiste à la destruction de Vicente, qui culpabilise d’avoir fui la Pologne, tandis que sa mère et son frère subissent le nazisme à l’intérieur du ghetto de Varsovie. Je n’ai pas compris pourquoi, il fait payer à sa famille surtout sa femme qui fait tout pour maintenir l’unité familiale, a ses enfants qui n’y sont pour rien. A cause de ce style si froid, on n’arrive qu’à éprouver de l’agacement pour lui.

Le jeu de l'âme


Résumé
New York, 2011. La journaliste d’investigation Miren Triggs reçoit la photo d’une adolescente bâillonnée. Sur l’enveloppe, un message anonyme : « Tu as envie de jouer ? ». En légende, ces mots : « Gina Pebbles, 2002 ».
Gina, portée disparue neuf ans plus tôt dans le quartier du Queens, est-elle encore vivante ?
Simultanément, dans le même périmètre, une autre adolescente est retrouvée crucifiée. Y a-t-il un lien entre les deux affaires ?
Miren et son mentor, Jim Schmoer, se lancent à corps perdu dans une double enquête. À la clé : un obscur secret dont la révélation pourrait chasser à jamais les fantômes qui hantent Miren...
Après La Petite Fille sous la neige, best-seller international et série n°1 sur Netflix, Javier Castillo renoue avec ses héros dans un thriller qui nous plonge au cœur d’un jeu macabre, aussi fascinant qu’effrayant.

Mon avis : 
J’attendais la traduction de ce second roman, mettant en scène Miren, depuis des mois et je suis ravie de ma lecture. Le jeu de l’âme est vraiment prenant, une suite a la hauteur du premier roman.

Après le succès de sa première enquête, et la publication d’un roman, Miren reçoit une enveloppe qui l’encourage à enquêter sur une autre disparition. Aidée de Jim, son mentor et ancien prof et Miller, le policier meurtri par des années de recherches d’enfants disparus (dont le sien), ils vont tout trois enquêter sur la mort d’une jeune fille sur fond de fanatisme religieux.

Les chapitres courts s’enchainent, le rythme est rapide et l’action omniprésente. Une fois le roman commençait, il est très difficile de le lâcher.

Les trois personnages sont tellement attachants, on ressent énormément d’empathie pour eux, qui sont tous les trois meurtris par la vie. J’ai beaucoup aimé le rapprochement entre Miren et Jim, ainsi que Miller et son épouse, un peu d’amour dans ce roman si noir ça ne fait pas de mal.

La fin laisse entrevoir une troisième enquête pour nos trois héros, celle de Daniel et j’attends la traduction avec impatience.

Qu'à jamais j'oublie


Résumé :
Et si votre famille n'était pas celle qu'elle prétendait être ?
Nina Kircher, une sexagénaire, veuve d'un photographe mondialement célèbre, passe quelques jours dans un hôtel de luxe dans le sud de la France. Soudain, elle quitte la piscine où elle vient de se baigner pour suivre un homme jusqu'à son bungalow puis, sans raisons apparentes, elle le poignarde dans un enchaînement inouï de violence, avant de s'enfermer dans un mutisme complet.
Pour tenter de comprendre cet acte insensé, son fi ls Théo, avec lequel elle a toujours entretenu des relations difficiles, n'a d'autre choix que de plonger dans le passé d'une mère dont il ne sait presque rien. De Paris à la Suisse en passant par la Côte d'Azur, il va mener sa propre enquête, jusqu'à découvrir des secrets inavouables et voir toute sa vie remise en question...
L'histoire bouleversante d'une femme décidée à prendre en main son destin.
Un suspense redoutable qui vous manipule jusqu'à la dernière page.

Mon avis : 
Encore un très bon roman de Valentin Musso, prenant jusqu’à la dernière page mais peut-être un peu prévisible.

On suit Théo, le personnage principal qui découvre que sa mère vient d’être arrêtée pour une tentative de meurtre. Pour Théo, c’est le début d’une enquête sur son passé et sa famille. Connaît-on vraiment nos parents ? Que s’est-on d’eux et de leur vie avant notre naissance ?

C’est un roman intéressant, pleins de bonnes questions se posent au fil des pages. L’enquête est intéressante même si on voit les choses arrivaient très rapidement et qu’il n’y a pas de grandes surprises. En tout cas, le livre dénonce le sort des femmes, les emprisonnements abusifs et les violences sexuelles.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Théo même si j’ai trouvé peu crédible qu’il tombe amoureux aussi vite….

mardi 3 septembre 2024

Death at the sanatorium


Résumé : 
1983. Un ancien hôpital à Akureyri, petite ville du nord de l’Islande, autrefois sanatorium pour traiter les tuberculeux, est le théâtre d’un événement dramatique : une infirmière est retrouvée sauvagement assassinée dans son bureau, les deux doigts de sa main droite coupés. L’inspectrice Hulda et son collègue Sverrir sont chargés de l’enquête. Seules quatre autres personnes étaient présentes dans le bâtiment au moment du meurtre. Quatre suspects. Quelques jours plus tard, le médecin en chef est lui aussi retrouvé mort au pied du bâtiment. Tout porte à croire qu’il s’est suicidé. Un aveu indirect de culpabilité ?

2012. Trois décennies plus tard, le mystère reste entier. Helgi, un jeune criminologue, se penche sur l’affaire non résolue des meurtres d’Akureyri pour les besoins de sa thèse. Au même moment, il se voit proposer un poste au sein de la police de Reykjavík. Ses recherches le mènent à interroger les anciens suspects de 1983. Lorsque l’un d’entre eux est retrouvé assassiné dans son lit, Helgi décide d’accepter le poste d’enquêteur, pour résoudre enfin les meurtres inexpliqués de l’ancien sanatorium. Une enquête tortueuse qui viendra remuer de vieilles blessures, levant le voile sur de sombres réalités.

Mon avis : 
Précommandé depuis des mois, lu aussitôt après sa sortie la semaine dernière et une nouvelle fois conquise par la plume de l’auteur.

C’est une quatrième enquête qui met en scène Hulda et qui se déroule sur deux époques : les années 80 dans un vieux sanatorium au nord du pays et de nos jours ou Helgi, un flic écrivant un mémoire dans le cadre de ses études déterre ce vieux cold case.

J’ai adoré cette enquête qui est vraiment bien menée. Il y a plein d’indices disséminés au compte-goutte mais les révélations sont toujours des vraies surprises. Chaque personnage a quelque chose à se reprocher, un secret a garder et cela les rend extrêmement humain et attachant.

J’ai adoré Helgi, son amour pour la littérature policière et son secret qu’il tente de protéger. J’aimerais beaucoup le retrouver dans une autre enquête, c’est un policier zélé et plutôt original.

jeudi 22 août 2024

Cette nuit, je l'ai vue


Résumé : 
Veronika Zarnik est de ces femmes troublantes, insaisissables, de celles que l'on n'oublie pas. Sensuelle, excentrique, éprise de liberté, impudente et imprudente, elle forme avec Leo, son mari, un couple bourgeois peu conventionnel aux heures sombres de la Seconde Guerre mondiale, tant leur indépendance d'esprit, leur refus des contraintes imposées par l'Histoire et leur douce folie contrastent avec le tragique de l'époque.

Une nuit de janvier 1944, le couple disparaît dans de mystérieuses circonstances, laissant leur entourage en proie aux doutes. Qui était vraiment Veronika ? Quelle fut vraiment sa vie ? Que cachait-elle ? Cinq proches du couple tentent alors de cerner l'énigmatique jeune femme et délivrent, par fragments, les nombreuses facettes de sa personnalité, et ainsi reconstruisent son histoire, celle de son mari et celle de la Slovénie.

Une oeuvre polyphonique magistrale !

Mon avis : 
Cette nuit, je l’ai vu est un magnifique roman slovène qui raconte la disparition d’un couple Veronika et Leo lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Veronika est une femme excentrique pour l’époque qui n’hésite pas à promener un alligator en laisse par exemple. Elle est belle, élégante, ayant fait des études à Berlin, c’est une femme bourgeoise et son mari est un riche Slovène. Son histoire nous est racontée à travers 5 personnages : un officier de cavalerie qui très vite devient son amant, sa mère âgée qui vit à travers ses souvenirs, d’un médecin allemand, de la gouvernante, et d’un résistant.

C’est un récit difficile, qui montre la violence de la guerre, des différents camps et opinions qui s’opposent et des drames qui en découlent.

mercredi 21 août 2024

L'impossible retour


Résumé : 
"Tout retour est impossible, l'amour le plus absolu n'en donne pas la clef."

Mon avis : 
Comme chaque année, je me plonge dans le nouveau roman d’Amélie Nothomb et j’ai vraiment aimé L’impossible retour. Elle raconte ici, son voyage au Japon avec son amie Pep en mai 2023.

Leurs aventures sont drôles mais aussi pleine de nostalgie. Amelie se confie, raconte ses souvenirs (d’enfance mais aussi dans la vingtaine), parle de son père décédait.

Elle arrive à merveille à écrire une énième autobiographie, à nous plonger dans le Japon qui est déjà présent dans plusieurs de ses livres sans jamais que l’on s’ennuie une minute. Certes, elle a un égo démesuré mais c’est aussi ce qui fait son charme et pourquoi on l’aime.

En revanche, comme toujours le livre est malheureusement bien trop court, deux heures dans sa version audio. J’espère qu’un jour, elle écrira un roman plus long car maintenant, il faut attendre une nouvelle année avant le prochain livre.

mardi 20 août 2024

Mrs March


Résumé : 
Mrs March vit oisive dans un appartement huppé de New York. Alors que George, son mari, atteint la consécration littéraire avec son dernier roman, l'existence de Mrs March se met à vaciller. Aurait-elle, comme on le dit, servi de modèle à l'un des personnages peu reluisant du livre de son mari ? Impossible, connaissant George. Mais le connaît-elle vraiment ? N'aurait-elle pas été aveuglée, toutes ces années, par son existence dorée ? Mrs March se met alors à enquêter sur la vie intime de l'homme qui partage sa vie. Et elle découvre que celui-ci se passionne pour l'étrange disparition d'une jeune femme. Simple travail de romancier ? Peu à peu, le doute s'installe, et ses soupçons la mènent bien au-delà de ce qu'elle pensait. Au-delà même de la raison ?

Avec ce portrait d'une femme dont le monde s'effondre, Virginia Feito nous offre un récit à la tension extrême. Un coup de maître, pour un premier roman, qui la place d'emblée en digne héritière de Patricia Highsmith. Les droits d'adaptation du livre ont été achetés par l'actrice Elisabeth Moss.

Mon avis : 
Premier roman de Virginia Feito et avec Mrs March, elle a déjà mis la barre très haute. On compare l’ambiance du livre à Patricia Highsmith ou encore à Alfred Hitchcock et je suis plutôt d’accord. Mise à part quelques longueurs, Mrs March est un roman que j’ai vraiment adoré.

Mrs March est l’épouse d’un écrivain très célèbre et ne vit qu’à travers son mari, elle se dévoue corps et âme à lui, quitte à s’oublier complètement et ne pas remarquer les changements dans sa vie. Au fil du récit, l’auteure va nous faire entrer dans la tête de la protagoniste et nous faire vivre ses journées marquées par la multitude de pensées intrusives. On se rend vite compte qu’il y a une grande souffrance, une phobie sociale, une peur d’interagir avec les autres, une peur du jugement et l’importance de toujours paraître parfaite aux yeux des autres. Les journées se suivent avec le même schéma obsessionnel, la dépression s’installe.

Petit à petit, on la voit sombrer dans la paranoïa, dans la folie et le lecteur perd aussi pied car très vite, on ne sait plus faire la différence entre réalité et folie, on perd nos repères chronologiques (on ne sait absolument pas à quelle époque se déroule le livre) et on se met à soupçonner tout le monde.


J’ai adoré la fin ou dans la dernière phrase, on découvre enfin son prénom. Elle n’est plus Mrs March, elle s’est enfin affranchie de son époux (d’une drôle de manière certes) et elle retrouve son identité.

Le prochain roman de l’auteure sort en 2025 et je pense le lire des sa sortie.