Qui est le véritable meurtrier d’un être qui se suicide ?
Lorsque Juliette se réveille après que Roméo l’a crue morte et qu’elle se rend compte que son amour s’est donné la mort de désespoir, elle lui offre un dernier baiser avant de se tuer avec le poignard de celui qu’elle a tant aimé.
Quand Fanny, l’héroïne du nouveau roman de Barbara Abel, ouvre les yeux, malgré le chaos qui règne dans sa tête, elle sait qu’elle ne devrait plus être là. Pourtant l’histoire de Fanny sera tout aussi tragique que celle de Juliette.
Martin et elle formaient un couple parfait, fusionnel. Et puis un matin on les a retrouvés dans leur lit, suicidés. Si Fanny s’est réveillée sauvée mais mutique dans une chambre d’hôpital, Martin lui, n’a pas eu sa chance... ou sa malchance. La sidération est totale, pour Fanny et pour leurs proches. Comment expliquer la folie de leur geste ? Comment justifier la terrible décision qu’ils ont prise ? Celle de partir là d’où on ne revient jamais…
Fanny va devoir s’expliquer devant deux belles familles qui se déchirent, et bientôt devant la police, car ce suicide en partie raté ne serait-il pas en réalité un meurtre parfait ? Ce couple amoureux, était-il si uni, si complice et véritablement sans histoire ? Que savons-nous réellement de ce qui se passe au sein d’un couple ? Que savons-nous réellement de ce qui se passe au sein d’une famille ? Que savons-nous des fêlures de chacun ?
Qui est le véritable meurtrier d’un être qui se suicide ?
Lui, sans doute.
Et puis tous les autres, aussi.
Mon avis :
Il y a longtemps que je n’avais pas lu un roman de Barbara Abel et je suis contente d’avoir retrouvé l’auteure avec ce très bon roman.
Tout d’abord le scenario est intriguant : Roxane et Martin commettent une tentative de suicide alors qu’’aux yeux de tous ils étaient un couple uni et soudé. Martin meure alors que Roxane survit. Mais s’agit-il vraiment d’une tentative de suicide ou Roxane a-t-elle voulait assassiner Martin ?
L’auteure joue vraiment avec nos nerfs et l’on se pose une tonne de questions aux fils des pages. Le suspense est omni présent et une fois commence il est difficile de poser le roman. On a envie de savoir…
Les personnages sont absolument bien décrits, ils sont tous profonds et torturés. Les relations de couples, mère-filles, mère-fils, ou entre sœurs sont travaillés à la perception et l’on voit les damages qui peuvent survenir à l’âge adulte lorsque l’on a souffert dans l’enfance.
J’ai beaucoup aimé Odile, je ne sais pas si c’est parce que je suis mère mais je me suis attachée a elle. C’est pourtant un personnage secondaire mais pour finir elle a un gros impact sur cette histoire. Je suis toujours touchée par ces mères qui font leur possible mais qui sont finalement humaines et non parfaites.
Le roman est très bien construit : des chapitres courts qui alternent entre présent et passé et qui rythme le récit.
C’est encore une belle découverte et je n’attendrai pas longtemps pour me replonger dans un roman de l’auteure.
En regardant autour d’elle, Garance se dit que la mort doit ressembler à ça : une étendue sans fin, sans limite, sans mesure. On a beau marcher, avancer droit devant soi ou même tourner, retourner, contourner, quelle que soit la direction que l’on prend, on a la sensation de faire du surplace. Parce que tout est toujours pareil. Rien ne change, ni à proximité, ni à l’horizon. Et pourtant on avance. Malgré soi. Parce que rester là où l’on est n’a aucun sens. Même si avancer n’a plus de sens, puisqu’il n’existe aucune direction, pas de droite, pas de gauche, et d’ailleurs par rapport à quoi ? Aucun chemin, aucune route. Pas de départ, pas d’arrivée.
Le problème, avec les suicidés, c’est que le bourreau et la victime ne sont qu’une seule et même personne. Impossible de condamner l’un pour pouvoir pleurer l’autre.
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