Résumé :
1978, nord de l'Italie. Elia a seize ans. C'est un jeune homme solitaire, en proie aux tourments de l'adolescence - ses amitiés fragiles, ses questionnements, ses premiers émois amoureux. Cet été-là, dans le petit village de Ponte, comme tous les étés, la chaleur est étouffante. Mais si l'atmosphère est particulièrement pesante, c'est que le père d'Elia a un comportement étrange depuis quelques temps, depuis qu'il s'est fait licencier de l'usine pour laquelle il travaillait. Persuadé d'avoir été victime d'un complot, il s'isole des heures dans le garage de la maison, à son van, rentrant parfois tard dans la nuit, sans explications. La mère d'Elia ferme les yeux. La mère d'Elia est une femme amoureuse. Un jour, le village est secoué par la disparition d'une jeune femme, montée à bord d'une fourgonnette qui s'est enfoncée dans les bois. À Ponte, tout le monde se connaît, tout se sait. Mais il y a des choses que personne ne peut imaginer. Trente ans après les faits, Elia raconte cet été où tout a basculé, et ce qu'il en reste.
Mon avis :
Difficile de rassembler mes idées sur ce livre parce que, pour moi, il ressemble plus à une première ébauche qu'à un roman fini. C’est un roman avec énormément de potentiel mais très mal exploité et c’est vraiment dommage.
Tout d’abord, il est vendu comme un thriller or il s’agit plutôt d’un conte sur le passage à l’âge adulte à travers le regard d’un jeune homme qui se découvre et prend conscience des troubles mentaux de son père.
La construction est originale : énoncer la résolution d’une enquête puis revenir en arrière pour émettre des hypothèses sur le détail de événements qui ont engendrait le passage a l’acte. Il n'y a pas vraiment de mystère ici, mais ces chapitres sont remplis d'un lourd pressentiment et d’une tension insoutenable.
En revanche, tout est trop prévisible : Elia rencontre un garçon de son âge, Stefano, et est attiré par la jeune mère de Stefano, Anna, qui, selon le résumé de ce livre, "propulse Elia au bord de l'âge adulte". Pas besoin de vous faire un dessin pour comprendre ce qui va se passer.
D’une manière générale, les personnages sont ternes : Elia est un adolescent qui s'ennuie et c’est un cliché tous comme la totalité des personnages qui manquent de profondeur et n’ont aucune personnalité.
Extraits :
Plus tard, la voiture de ma mère s’est engagée dans l’allée.
Elle est restée assise un long moment, le moteur allumé, sans même se rendre compte que j’étais là, à la regarder, debout sur le pas de la porte. Finalement, elle est descendue, elle a marché jusqu’à la pelouse, dans la lumière rasante et chaude, avant d’ouvrir les bras en grand.
À quoi pensait-elle, à cet instant ?
Ses secrets, tous ses espoirs et ses peurs, l’endroit où l’amour la retenait : ma mère était une femme compliquée, même si j’avais alors l’impression qu’elle était plate et transparente.
Là, j’ai repensé à la question qu’il m’avait posée, un soir, assis sur le bord de mon lit, en regardant ses mains.
« Je me disais… Il y a des hommes qui vont toujours de l’avant, dans la vie, et d’autres qui n’y arrivent pas. Je suis quoi, moi, d’après toi ? »
J’avais répondu : « Tu es quelqu’un qui va de l’avant », et il avait esquissé un sourire puis collé les doigts sur ses tempes.
« Espérons. »
Avant de partir, je me suis penché pour lui faire signe : elle était allongée sur le divan, les pieds posés sur l’accoudoir, dans ses pantoufles roses.
— Tu sais ce que je lis, en ce moment ?
Elle a levé son livre pour me montrer la couverture : ça s’appelait Les Hauts de Hurlevent.
— Ça parle de ces moments où tu n’arrives ni à avoir ce que tu veux, ni à
vouloir ce que tu as. Enfin, j’ai l’impression. Ce n’est jamais très bon.
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