mercredi 9 juin 2021

Seule la haine


 Résumé :

Persuadé que Larry Barney, psychanalyste spécialisé dans les troubles de l'adolescence, est responsable du suicide de son frère, Elliot, quinze ans, se présente armé dans son cabinet.
Séquestré, Larry n'a d'autre choix que de laisser le jeune homme lui relater les derniers mois. Mais très vite, c'est l'escalade de l'horreur: Larry est jeté dans un monde qui le dépasse, aux frontières de l'abject et de l'inhumanité.
Au fil du récit, tandis que les détails se succèdent, une seule idée l'obsède: celle de s'en sortir, à tout prix...

 Mon avis : 

Seule la haine avait tout pour me plaire mais je ressors un peu déçue par cette lecture…

On fait la connaissance d’Elliot, quinze ans, qui prend en otage un psychologue. J’ai beaucoup aimé la partie en huis-clos avec toute la tension qui est présente au fil des pages. C’est un exercice périlleux mais l’auteur s’en sort très bien.

Niveau personnage, je suis moins convaincue : Elliot, tout d’abord, me semble peu crédible. Certes il est surdoué mais il tient vraiment des propos beaucoup trop adulte pour son âge. Je n’ai pas réussi a vraiment le cerner. Le personnage du psy est lui assez déconcertant et je trouve qu’il doute beaucoup et qu’il a une manière étrange de gérer cette situation.

J’ai trouvé que le récit était parfois confus et qu’on sautait un peu du coq à l’âne. Parfois, Elliot allait enfin se dévoiler un peu et l’on allait connaitre ses motivations et hop, on rebondissait sur une autre pensée du psy. Je me doute bien que l’auteur veut préserver le suspense mais la démarche m’a parfois semblait maladroite. De ce fait, il y a quelques petites longueurs par-ci par-là malgré le fait que le roman est court.

Je ne pense pas que le roman soit pour autant mauvais, il y a énormément de potentiel mais je n’ai pas réussie a rentrer pleinement dans le récit. Dommage.


Extraits : 

Il arrive quelquefois que la détresse soit si grande pour les adultes qu’ils en oublient celle des enfants qui gravitent autour d’eux, suppliant des explications qui parfois ne viennent pas. L’effet est souvent désastreux. Les mensonges détruisent l’être, mais l’ignorance torture l’esprit. Elle est plus vile, car invisible, elle s’implante dans la tête, provoque des idées noires et à terme, la pousse dans les méandres de la folie. 

 

« Elliot, pourquoi as-tu apporté cette arme dans mon cabinet ? »
Son regard se voile soudain.
« Parce qu’à mes yeux vous êtes en grande partie fautif.
– De… sa mort ?
– De son suicide ! »
Je suis pris de court. J’ignorais ce détail. Et je n’ai pas l’habitude que les rôles soient ainsi inversés. Puis, je suis pris d’un doute. Un furieux doute qui me noue le ventre et me sèche la gorge. Un doute qui va au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer.
« Qui est-ce ? Quel est le nom de ton frère ?
– Quel était son nom ! » me reprend-il.
Dans un geste de folie, Elliot retourne soudain l’arme contre lui, et j’imagine déjà l’horreur. Il va se faire sauter la cervelle ici, devant moi. Il va se loger une balle en pleine tête et souiller mon cabinet d’éclats d’os et de morceaux de cervelle, et contaminer la pièce entière de l’odeur de la mort ! Et je n’aurais rien pu faire pour l’éviter !
Le gosse se fiche alors le canon du revolver dans la bouche, ferme les yeux et imite le geste du tir. Il bascule sa tête en arrière et émet un son rauque, un son totalement absurde et incohérent, un son sorti tout
droit de ces mauvais films de série B qui tentent d’approcher avec un minimum de professionnalisme l’agonie d’un mourant.  



« Je m’appelle Elliot. J’ai 15 ans aujourd’hui. Mon nom de famille ? Il n’a aucune importance. En tout cas pas maintenant, à l’instant où je vous parle. L’important ici, en ce moment précis, c’est que j’ai apporté un flingue. Il reste quelques balles dedans. Et je m’apprête à tuer un homme… »

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