Résumé :
Mais les débuts prometteurs de leur agence matrimoniale sont menacés quand leur nouvelle cliente, Tillie La Salle, est retrouvée morte et que l’homme arrêté pour le meurtre se trouve être le mari potentiel qu’elles lui avaient trouvé. La police est convaincue de tenir le coupable mais Miss Sparks et Mrs Bainbridge ne sont pas du même avis. Afin de laver le nom du suspect – et rétablir la fragile réputation de leur agence – Sparks et Bainbridge décident de mener leur propre enquête. Elles ne savent pas encore qu’elles vont mettre leur vie en danger…
Le bureau du mariage idéal, un titre un peu cucul, si vous me permettait l’expression, qui cache en réalité un excellent roman à mi-chemin entre le roman policier historique et le cosy-murder.
Nous sommes à Londres, juste après-guerre, la ville est en ruine suite aux bombardements et nous faisons la connaissance de deux jeunes femmes Iris et Gwen, qui se sont associés pour fonder une agence matrimoniale. Mais quand une de leur cliente est assassinée et que l’homme qu’elles planifiaient de lui présenter est incarcéré Iris et Gwen décident de mener l’enquête.
Iris et Gwen forment un duo attachant et il me tarde déjà de les retrouver dans leurs prochaines aventures (3 tomes sont déjà parus en anglais et le 4eme est prévu pour 2022). Elles sont charmantes, indépendantes et sournoisement intelligentes. Chacune a connu une période difficile pendant la guerre et aucune n'est disposée à entrer dans les détails, même pas l'une envers l'autre. Mais voir leurs relations professionnelles se transformer en une véritable amitié m’a beaucoup plu. J’ai beaucoup aimé leur modernisme et leur indépendance : Iris est son amant marié tandis que Gwen veut reprendre sa vie en main et récupérer son fils des griffes de ses beaux-parents. Le roman se veut aussi féministe et dénonce la dure vie des femmes dans un monde encore très masculin : une chose qui m’a surprise a été l’évocation des femmes qui étudiaient à l’université mais qui ne pouvait pas obtenir de diplômes.
C’est un roman très divertissant et amusant tout en abordant des problèmes de fond. L’auteure n’aborde presque pas la guerre en elle-même mais aborde plutôt les séquelles sur ceux qui ont combattu et ceux qui ont perdu des êtres chers. Les descriptions de Londres après la guerre permettent de replacer l'histoire dans son contexte : les ruines de la ville, le rationnement continu de la nourriture et des vêtements. On ressent vraiment les dommages physiques mais surtout psychologiques sur les survivants, mais surtout un envie de liberté et de reprendre une ville normale.
Le roman est très bien écrit avec des dialogues vifs, des personnages authentiques, un mystère intelligent avec une fin fabuleuse. L’auteure nous entraine sur une fausse piste alors que le coupable était sous notre nez depuis le début et je dois vous avouer que je n’avais rien vu venir.
C’est un roman drôle mais aussi terriblement émouvant : mon passage préféré reste sans aucun doute le moment ou Gwen trouve la lettre de son défunt mari. On rit mais les larmes ne sont vraiment pas loin.
Extraits :
- Il existe deux catégories de dangers : l’inévitable, qui surgit sans prévenir, et l’évitable, qui se produit parce que vous l’avez provoqué.
- Personne. C'est venu plus tard.
— « Ça » ? Vous voulez dire le sexe ?
— Oui, ce que vous avez fait au moins une fois dans votre vie puisque vous avez un enfant. Ça fait partie de l’existence.
— Ça faisait. Beaucoup même.
— Et ça ne vous donne pas envie de…
— Si, bien sûr, rétorqua sèchement Gwen. Ça me manque, comme vous dites, parce que Ronnie me manque, parce que je l’aimais. S’il était vivant, je l’accueillerais chaque soir dans un déshabillé de soie affriolant en prenant des poses qui feraient passer les cartes postales françaises pour des images pieuses. Je chercherais dans l’Enfer des bibliothèques des traités de techniques érotiques orientales dont je m’inspirerais chaque nuit, parce que, oui, ça me manque, car Ronnie était Ça avec une majuscule.
- En effet.
- C'est un terme réservé aux hommes, non ?
- "Entrepreneuses" eût sonné ridicule, non ? rétorqua Sparks.
- Et "entreprenantes" eût prêté à confusion. Qui nous aurait prises au sérieux ? ajouta Mrs Bainbridge.
Le lieutenant Kinsey, debout derrière son chef, eut un sourire en coin.
- Eh bien, je n'aime pas ça, bougonna Parham.
Mrs Bainbridge baissa la tête et répondit humblement :
- Nous nous efforcerons de poursuivre notre activité sous le joug de votre désapprobation. Bonne journée, messieurs, et bonne chasse
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