samedi 19 juin 2021

Les muses


 Résumé : 

Mariana est thérapeute de groupe. Le jour où sa nièce Zoé l’appelle au secours suite au meurtre d'une étudiante sur le campus de Cambridge où elle étudie, Mariana ne peut s’empêcher de mettre son nez dans l’enquête. D'autant que Zoé accuse son professeur de grec ancien, le très charismatique Edward Fosca, d’être l’assassin. Mariana découvre alors que Fosca entretient des relations mystérieuses avec certaines de ses élèves qui se surnomment « Les Muses ». Bientôt, une autre étudiante est retrouvée morte, une autre muse…
Thriller psychologique mêlant psychanalyse, faux-semblants, mythologie grecque et huis clos dans une université mythique.

Mon avis : 

Je découvre Alex Michaelides avec ce roman et je dois dire qu'il a su conquérir mon cœur de lectrice. J'avais précommandé ce roman bien avant sa sortie et en plus il faisait partie de la sélection "book of the month", autant dire que j'avais donc très envie de le découvrir. 

Mariana est psychologue et sa vie est bien réglée mais a trente-six ans, elle peine à se remettre du décès de son mari, il y a un an. Et puis, un jour elle reçoit un appel de sa nièce, étudiante à Cambridge, qui lui annonce qu'une de ses amies a été sauvagement assassinée. Mariana se rend sur place pour soutenir Zoé mais elle décide aussi d’enquêter de son côté. 

J'ai vraiment adoré l'enquête où dès les premières pages Mariana, nous fait le récit de son intime conviction concernant le coupable. Et au fil du récit, l'auteur nous fait douter. Est-ce qu'il s'agit du vrai coupable qui agit avec brio pour toujours passer entre les mailles du filet ou bien Mariana est-elle obstiné et décidé à faire de lui le coupable ?

L'intrigue est bien menée et j'ai beaucoup aimé découvrir Cambridge et le milieu universitaire, ses codes et son fonctionnement. J'ai adoré les descriptions des cours de littératures et plus précisément les tragédies grecques. L'auteur insère même des passages en grec ancien, écriture que je trouve absolument magnifique. 

Les personnages sont attachants surtout Mariana dans laquelle, je me suis beaucoup reconnue. Elle m'a touché par son travail de deuil et son activité de psychologue. Autour d’elle gravitent d’autres personnages qui m’ont beaucoup plu également comme Clarissa par exemple.

Pour finir, je dirai que c’est une chouette découverte que je ne peux que vous recommandez. 

 

 

Extraits : 


Since Sebastian died, Mariana no longer saw the world in color. Life was muted and gray and far away, behind a veil—behind a mist of sadness.
She wanted to hide from the world, all its noise and pain, and cocoon herself here, in her work, and in her little yellow house.
And that’s where she would have stayed, if Zoe hadn’t phoned her from Cambridge, that night in October.
Zoe’s phone call, after the Monday-evening group—that was how it started.
That was how the nightmare began. 

 

She was on her knees, on the floor, surrounded by boxes. She was making yet another halfhearted attempt to sort through Sebastian’s belongings.
It wasn’t going well. A year on from his death, the majority of his things remained spread around the house in various piles and half-empty boxes. She seemed unable to complete the task.
Mariana was still in love with him—that was the problem. Even though she knew she’d never see Sebastian again—even though he was gone for good—she was still in love and didn’t know what to do with all this love of hers. There was so much of it, and it was so messy: leaking, spilling, tumbling out of her, like stuffing falling out of an old rag doll that was coming apart at the seams.
If only she could box up her love, as she was attempting to do with his possessions. What a pitiful sight it was—a man’s life reduced to a collection of unwanted items for a jumble sale.  



She would sit up all night and remember everything that had happened. She would sit here, in this small, dark room in Cambridge, and think, and work it out. She stared at the red bar of the electric heater on the wall, burning, glowing in the dark, willing her into a kind of trance. In her mind, she would go back to the very beginning and remember it all. Every single detail. And she would catch him… 

 

Don’t glorify the events of your life and try to give them meaning. There is no meaning. Life means nothing. Death means nothing. But she didn’t always think that way. 

vendredi 11 juin 2021

The girl who died


 Résumé : 

'TEACHER WANTED ON THE EDGE OF THE WORLD . . .'

Una knows she is struggling to deal with her father's sudden, tragic suicide. She spends her nights drinking alone in Reykjavik, stricken with thoughts that she might one day follow in his footsteps.

So when she sees an advert seeking a teacher for two girls in the tiny village of Skalar - population of ten - on the storm-battered north coast of the island, she sees it as a chance to escape.

But once she arrives, Una quickly realises nothing in city life has prepared her for this. The villagers are unfriendly. The weather is bleak. And, from the creaky attic bedroom of the old house where she's living, she's convinced she hears the ghostly sound of singing.

Una worries that she's losing her mind.

And then, just before midwinter, a young girl from the village is found dead. Now there are only nine villagers left - and Una fears that one of them has blood on their hands . . .

 

Mon avis : 

Un nouveau roman de Ragnar Jónasson, forcement je me suis précipitée dessus. Il faut dire que je l'avais précommandé plusieurs semaines avant sa sortie et je l'attendais donc avec impatience. D'autant que celui-ci ne fait pas partie d'une saga mais est un roman indépendant.  

Nous sommes en 1985 et Una répond à une petite annonce dans le journal, qui cherche une institutrice pour un petit village complètement isolé au nord-est du pays. Elle débarque donc à Skalar, ou il n'y a que 10 habitants. Très vite elle doit apprivoiser cette nouvelle vie rude et difficile, coupée du monde ou la population lui est plutôt hostile. 

J'ai vraiment adoré ce roman qui est très noir. On est loin des romans policiers à suspense, ici l'intrigue est très longue à se mettre en place et l'on aperçoit enfin un début d'intrigue après 190 pages sur 355. L’auteur prend le temps de décrire ses personnages mais surtout l'environnement, le village et ses secrets. Pourtant on ne s'ennuie pas une seule seconde et on savoure chaque page. 

Quand enfin arrive l'intrigue policière, il est difficile de cerner s'il y a réellement matière à enquêter ou si Una a sombré dans la folie du a son isolement. On doute de plus en plus et il devient difficile de deviner le vrai du faux. Encore une fois, Ragnar Jónasson nous entraine sur des fausses pistes et ce n'est que dans les dernières pages que tout s'éclaire enfin. 

J'ai vraiment adoré l'intrigue, le dépaysement au cœur de cette Islande sauvage et de ses habitants solitaires et secrets. J'ai dévoré ce nouveau roman et il me tarde d'être à l'année prochaine pour découvrir un nouveau roman de l'auteur. Mon édition de ce roman contient le premier chapitre du prochain roman de l'auteur qui paraitra en anglais en 2022. Quelle torture de devoir attendre une nouvelle année. 

 


 

Extraits : 

'You're not very receptive to that sort of thing, are you?' Una said. 'The down-to-earth type, I take it?'
His answer was a while in coming and, when it did, his manner was unusually grave. 'The thing is, as I've learned from bitter experience, the world is difficult, dangerous and unfair enough without needing to believe in ghosts and monsters.'
Una nodded again. This was a truth she knew only too well.  



'[...] But I've read a thing or two as well.'
'You're always reading.'
He laughed. 'It is ironic, really, because I never used to read anything. Reading makes you a better person.'
'As a teacher, I can hardly contradict you there,' 

 

'It's so nice of you to come round and see us'. Gudrún beamed at Una, then poured her coffee. The cup was genuine Danish seagull china, of the kind Una hadn't seen for donkey's years. An elderly aunt of hers in Reykjavík used to have a set. Come to think of it, Gudrún's sitting room might have been cut out of a magazine from twenty years ago.  



It was an unusually fine August day, mild with not a breath of wind stirring the leaves, and even the odd glimpse of sun.
Una tended to find August rather depressing. It marked the end of the brief Icelandic summer, the point at which the first proper darkness began to creep back after weeks of light nights, but this year she felt different.

mercredi 9 juin 2021

Seule la haine


 Résumé :

Persuadé que Larry Barney, psychanalyste spécialisé dans les troubles de l'adolescence, est responsable du suicide de son frère, Elliot, quinze ans, se présente armé dans son cabinet.
Séquestré, Larry n'a d'autre choix que de laisser le jeune homme lui relater les derniers mois. Mais très vite, c'est l'escalade de l'horreur: Larry est jeté dans un monde qui le dépasse, aux frontières de l'abject et de l'inhumanité.
Au fil du récit, tandis que les détails se succèdent, une seule idée l'obsède: celle de s'en sortir, à tout prix...

 Mon avis : 

Seule la haine avait tout pour me plaire mais je ressors un peu déçue par cette lecture…

On fait la connaissance d’Elliot, quinze ans, qui prend en otage un psychologue. J’ai beaucoup aimé la partie en huis-clos avec toute la tension qui est présente au fil des pages. C’est un exercice périlleux mais l’auteur s’en sort très bien.

Niveau personnage, je suis moins convaincue : Elliot, tout d’abord, me semble peu crédible. Certes il est surdoué mais il tient vraiment des propos beaucoup trop adulte pour son âge. Je n’ai pas réussi a vraiment le cerner. Le personnage du psy est lui assez déconcertant et je trouve qu’il doute beaucoup et qu’il a une manière étrange de gérer cette situation.

J’ai trouvé que le récit était parfois confus et qu’on sautait un peu du coq à l’âne. Parfois, Elliot allait enfin se dévoiler un peu et l’on allait connaitre ses motivations et hop, on rebondissait sur une autre pensée du psy. Je me doute bien que l’auteur veut préserver le suspense mais la démarche m’a parfois semblait maladroite. De ce fait, il y a quelques petites longueurs par-ci par-là malgré le fait que le roman est court.

Je ne pense pas que le roman soit pour autant mauvais, il y a énormément de potentiel mais je n’ai pas réussie a rentrer pleinement dans le récit. Dommage.


Extraits : 

Il arrive quelquefois que la détresse soit si grande pour les adultes qu’ils en oublient celle des enfants qui gravitent autour d’eux, suppliant des explications qui parfois ne viennent pas. L’effet est souvent désastreux. Les mensonges détruisent l’être, mais l’ignorance torture l’esprit. Elle est plus vile, car invisible, elle s’implante dans la tête, provoque des idées noires et à terme, la pousse dans les méandres de la folie. 

 

« Elliot, pourquoi as-tu apporté cette arme dans mon cabinet ? »
Son regard se voile soudain.
« Parce qu’à mes yeux vous êtes en grande partie fautif.
– De… sa mort ?
– De son suicide ! »
Je suis pris de court. J’ignorais ce détail. Et je n’ai pas l’habitude que les rôles soient ainsi inversés. Puis, je suis pris d’un doute. Un furieux doute qui me noue le ventre et me sèche la gorge. Un doute qui va au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer.
« Qui est-ce ? Quel est le nom de ton frère ?
– Quel était son nom ! » me reprend-il.
Dans un geste de folie, Elliot retourne soudain l’arme contre lui, et j’imagine déjà l’horreur. Il va se faire sauter la cervelle ici, devant moi. Il va se loger une balle en pleine tête et souiller mon cabinet d’éclats d’os et de morceaux de cervelle, et contaminer la pièce entière de l’odeur de la mort ! Et je n’aurais rien pu faire pour l’éviter !
Le gosse se fiche alors le canon du revolver dans la bouche, ferme les yeux et imite le geste du tir. Il bascule sa tête en arrière et émet un son rauque, un son totalement absurde et incohérent, un son sorti tout
droit de ces mauvais films de série B qui tentent d’approcher avec un minimum de professionnalisme l’agonie d’un mourant.  



« Je m’appelle Elliot. J’ai 15 ans aujourd’hui. Mon nom de famille ? Il n’a aucune importance. En tout cas pas maintenant, à l’instant où je vous parle. L’important ici, en ce moment précis, c’est que j’ai apporté un flingue. Il reste quelques balles dedans. Et je m’apprête à tuer un homme… »