Résumé :
Policiers, juge et psychiatre cherchent à comprendre l'étrange comportement de Tony Falcone, après la mort de Nicolas, le mari de sa maîtresse. Ancien ouvrier, fils d'immigré italien à la tête d'une petite entreprise de vente de tracteurs et de machines agricoles, Tony est marié à Gisèle et père d'une petite Marianne. Mais il vivait en secret, il y a quelques mois encore, une relation amoureuse avec Andrée. Etait-il amoureux d'elle ? Il ne peut aujourd'hui l'affirmer. Ses jeudis après-midi, dans la chambre bleue de l'hôtel, dont son frère Vincent est le propriétaire, étaient bercés de "je t'aime" auxquels, il ne savait quoi répondre. Andrée et lui "formaient un tout avec leur corps, leur salive, leur sueur". Des promesses étaient effleurées et surtout des questions restaient sans réponse : "Dis moi, Tony, si je devenais libre ? Tu te rendrais libre aussi ?" À la mort suspecte de Nicolas, Tony est brusquement parti avec sa famille et affirme aujourd'hui, à ceux qui l'interrogent n'avoir jamais reçu les lettres qu'Andrée lui adressait. "Tout va bien", écrivait-elle. Tony sait que, même innocent, il est coupable. Et les jurés s'apprêtent à le condamner. Henry Miller écrivait à propos de Simenon : "Je ne pensais pas qu'il était possible d'être à la fois aussi populaire et aussi bon."
Mon avis :
La chambre bleue est un excellent roman policier. Nous sommes transportés, à Saint-Justin-du-Loup, un petit village français au début des années 1960, où tout le monde se connait et où les ragots vont bon train.
Le roman s’ouvre et se déroule presque uniquement sous forme d’interrogatoire et entremêle les souvenirs de Tony. Nous savons qu’il est accusé mais le mystère reste entier sur son crime. Il trompait son épouse avec Andrée et cet adultère va lui apporter bien des ennuis.
La construction du roman m’a beaucoup plu et ménage le suspense jusque dans les dernières pages. L’intrigue est très noire, prenante et la tension monte crescendo.
Tony est attachant, un peu bêta, qui ne se rend pas compte que ses actes / paroles peuvent être lourds de conséquence. Il se retrouve pris au piège et on éprouve forcement de la compassion pour lui.
Adapté plusieurs fois au cinéma, il me tarde de voir ce que peut donner cet excellent roman sur grand écran.
Extrait :
Combien la vie est différente quand on la vit et quand on l'épluche après coup ! Il finissait par se laisser troubler par les sentiments qu'on lui supposait, par ne plus reconnaître le vrai du faux, par se demander où finissait le bien et où commençait le mal.