lundi 16 mai 2022

La gitane aux yeux bleus


Résumé : 

J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce superbe roman. Il n’est pas facile de le résumer tant il s’en passe : action, quiproquos, mensonges, retournements de situation. 380 pages denses mais que l’on lit avec plaisir.

Atticus est un jeune anglais, travaillant dans l’entreprise de son père. Il doit se rendre en Espagne pour licencier 4 femmes qui travaillent pour une revue littéraire. Mais elles vont lui donner du fil à retordre….

C’est un roman drôle, frais qui donne vraiment le sourire. L’intrigue est vraiment bien menée et j’ai adoré les multiples rebondissements. Les personnages sont tous plus attachants les uns que les autres, les stéréotypes sur les espagnols et les anglais sont tellement gros qu’ils prêtent eux aussi à sourire. En tout cas, ça donne vraiment envie de découvrir Grenade et sa région.

Et le petit plus : beaucoup de références littéraires viennent ponctuer la lecture pour le plus grand bonheur de tous les amoureux des livres.

J’espère vraiment que d’autres romans de Mamen Sanchez seront traduits.

Mon avis : 

J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce superbe roman. Il n’est pas facile de le résumer tant il s’en passe : action, quiproquos, mensonges, retournements de situation. 380 pages denses mais que l’on lit avec plaisir.

Atticus est un jeune anglais, travaillant dans l’entreprise de son père. Il doit se rendre en Espagne pour licencier 4 femmes qui travaillent pour une revue littéraire. Mais elles vont lui donner du fil à retordre….

C’est un roman drôle, frais qui donne vraiment le sourire. L’intrigue est vraiment bien menée et j’ai adoré les multiples rebondissements. Les personnages sont tous plus attachants les uns que les autres, les stéréotypes sur les espagnols et les anglais sont tellement gros qu’ils prêtent eux aussi à sourire. En tout cas, ça donne vraiment envie de découvrir Grenade et sa région.

Et le petit plus : beaucoup de références littéraires viennent ponctuer la lecture pour le plus grand bonheur de tous les amoureux des livres.

J’espère vraiment que d’autres romans de Mamen Sanchez seront traduits.




Extraits : 

Elle pénétra dans l’église pour la messe de dix heures, se signa, s’agenouilla et mobilisa ses cinq sens pour prier de toutes ses forces. Une fusée de détresse, voilà ce qu’elle envoya à Dieu.— Mon Père, si possible, que cette coupe s’éloigne de moi. Ne me laisse pas perdre mon travail, allez, mon Dieu, je t’en supplie. Que ta volonté soit faite, mais si tu pouvais éviter précisément que je me retrouve à la rue, enfin si c’est possible, quoi. Je sais bien que ta priorité, c’est la faim, la guerre et tout ça... Si tu es trop occupé, tu peux peut-être demander à un saint. Quelqu’un qui n’a pas trop de clients, saint Pantaléon, ou saint Lambert, ou saint Job, avec un nom pareil il devrait pouvoir m’aider.




A l'inverse des hommes, les femmes sont capables de discuter d'un problème des heures durant sans chercher de solution.



Où qu’il aille, Atticus Craftsman avait coutume d’emporter avec lui sa petite bibliothèque érotique. Elle se composait de cinq livres reliés en cuir rouge, sans aucun nom imprimé sur la couverture. Ce n’était pas des éditions très longues, elles occupaient à peu près autant de place que sa trousse de toilette. Elles n’avaient pas de préface ni d’appareil critique, aucune note de bas de page ou d’index. Juste le texte, sans commentaires.
C’était, à la vérité, son unique perversion. Il n’avait jamais vu de film pornographique ni acheté de revue cochonne, et les sites internet à contenu sexuel ne l’intéressaient pas. Il n’avait pas le goût du vice ni de la débauche.Pourtant, inexplicablement, il se sentait incapable de faire un pas sans sa bibliothèque portative.
Ce fut la première chose qu’il sortit de sa valise quand le bagagiste eut refermé la porte : les cinq livres, enveloppés dans du papier de soie. Après avoir pris soin de déplacer le téléphone et la lampe, il les déposa sur la table de chevet, dans l’ordre alphabétique comme toujours : Duras, Lawrence, Miller, Nabokov et Sade. Cinq façons de comprendre la sensualité féminine.

Paris-Briançon


 Résumé : 

Le temps d'une nuit à bord d'un train-couchettes, une dizaine de passagers, qui n'auraient jamais dû se rencontrer, font connaissance, sans se douter que certains n'arriveront jamais à destination. Un roman aussi captivant qu'émouvant, qui dit l'importance de l'instant et la fragilité de nos vies.
Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais à l'aube, certains auront trouvé la mort.
Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire.

Mon avis : 

Il y a longtemps que je n’avais pas lu un roman de Philippe Besson et je me suis rendu compte pendant ma lecture que le style et la plume de l’auteur m’avait manqué.

On embarque à bord d’un train de nuit qui relie la capitale à Briançon dans les Alpes. On y rencontre un petit groupe de voyageurs qui partage un wagon, on apprend à les connaitre, à s’attacher à eux, bercé par le roulis du train, puis survient le drame, auquel on ne s’attend pas….

Comme je le disais plus haut, j’aime comment l’auteur décrit ses personnages, les lieux, le train. On efflore le passé des personnages, on entrevoit les personnalités de chacun. Son style est poétique, plein de pudeur et toujours prenant.

J’ai beaucoup aimé l’idée du voyage a bord de ce train et un de mes rêves est de voyager à travers l’Europe en train avec mes enfants. Alors forcément, j’ai beaucoup aimé la lecture de ce roman, ce huis-clos ou l’ambiance est vraiment agréable et propice aux discussions et réflexions.

La fin est réussite même si elle laisse un gout amer en bouche. J’ai été triste de devoir dire au revoir à certains personnages, à qui je m’étais tant accrochée.



Extraits : 

C’est un vendredi soir, au début du mois d’avril, quand les jours rallongent et que la douceur paraît devoir enfin s’imposer. Le long du boulevard, aux abords de la Seine, les arbres ont refleuri et les promeneurs sont revenus. Autour d’eux, des flocons virevoltent, tombés des peupliers ; on dirait de la neige au printemps.
C’est une gare, coincée entre un métro aérien et des immeubles futuristes, à la façade imposante, venue des siècles, encadrée de statues, où les vitres monumentales l’emportent sur la pierre et reflètent le bleu pâlissant du ciel. Des fumeurs et des vendeurs à la sauvette s’abritent sous une marquise à la peinture écaillée.
C’est la salle des pas perdus, où des inconnus se croisent, où une Croissanterie propose des sandwichs et des boissons à emporter, ne manquez pas la formule à 8 euros 90, tandis qu’un clochard file un coup de pied dans un distributeur de sodas et de friandises.
C’est un quai, noirci par la pollution et les années, où un échafaudage a été installé parce qu’il faut bien sauver ce qui peut l’être, et où des voyageurs pressent le pas, sans prêter attention à la verrière métallique qui filtre les derniers rayons du soleil.
C’est un jour de départ en vacances, les enfants sont libérés de l’école pour deux semaines, ils s’en vont rejoindre des grands-parents, loin, une jeune femme est encombrée par un sac trop lourd qu’elle a accroché à la saignée du coude, un homme traîne une valise récalcitrante, un autre scrute fébrilement le numéro des voitures, un autre encore fume une dernière cigarette avec une sorte de lassitude, ou de tristesse, allez savoir, un couple de personnes âgées avance lentement, des contrôleurs discutent entre eux, indifférents à l’agitation.
Bientôt, le train s’élancera, pour un voyage de plus de onze heures. Il va traverser la nuit française.
Pour le moment, les passagers montent à bord, joyeux, épuisés, préoccupés ou rien de tout cela.

No-no-yuri

 

Résumé : 


Originaire d’une petite ville de la région du San’in, Kyôko est une femme célibataire d’une grande beauté. Tout l’oppose à sa sœur cadette Anzu, divorcée, mère d’un garçon, céramiste reconnue. Kyôko, elle, poursuit depuis treize ans une carrière de secrétaire de direction dans une société de cosmétiques à Tokyo. Elle profite ainsi, avec légèreté, du magnétisme qu’elle exerce sur les hommes et s’épanouit au gré de ses voyages d’affaires. Mais le départ soudain de son patron et l’arrivée du nouveau, plus jeune, plus charmant, vont ébranler en elle bien des certitudes.

Mon avis : 


A chaque nouveau roman d’Aki Shimazaki je suis au rendez-vous et comme toujours, j’ai beaucoup aimé ma lecture.

On fait la connaissance de Kyôko, une jeune femme ambitieuse qui fait passer sa carrière avant les hommes. Elle veut être indépendante et se contente d’amants de passage. Mais après treize ans au sein de son entreprise, son patron change et elle va remettre sa vie en question.

J’ai beaucoup aimé ce court roman qui montre un aspect de la société japonaise. D’un côté, il y a les traditions : le mariage, les rencontres organisées et de l’autre la modernité, et toutes ses femmes qui ne veulent plus dépendre des hommes et s’épanouissent dans leur vie professionnelle. On aperçoit également les différences culturelles entre les Japonais et les Américains, surtout dans le monde de l’entreprise et les différentes manières de travailler, de traiter avec des clients.

Le style de l’auteure me plait toujours autant et mais j’aimerai tellement que ses romans soient plus longs. Cependant, celui-ci est bien construit, comme une boucle qui commence et se termine au même endroit. Encore une fois, je suis conquise et j’attend le prochain roman avec impatience.




lundi 9 mai 2022

Une soif de livres et de liberté


Résumé : 

Odile Souchet, vingt ans à peine, s'épanouit dans son travail à la Bibliothèque américaine de Paris, où elle côtoie la fameuse directrice Dorothy Reeder. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, la jeune femme risque de tout perdre, y compris sa chère Bibliothèque. Alors que les nazis envahissent Paris, Odile et ses amis s'engagent dans la Résistance avec leurs propres armes : les livres. Inspiré de la vie de ces amoureux des mots qui ont pris le risque d'aider leurs lecteurs juifs, Une soif de livres et de liberté explore la géographie des sentiments, les conséquences de choix irréversibles et nous enseigne comment le courage peut surgir en des lieux et circonstances inattendus.

Mon avis : 

Je n’aurai sans doute jamais lu ce roman s’il n’avait pas été proposé par mon bookclub. Et je serai passé a coté d’une petite pépite car je l’ai dévoré en trois jours.

Le roman se déroule sur deux périodes, l'une dans le passé de 1939 à 1944 et l'autre entre 1983 et 1989. Le personnage central est Odile, toute jeune bibliothécaire à Paris au début de la Seconde Guerre mondiale, puis retraitée dans une petite ville Américaine. Comment est-elle arrivée là et pourquoi ? J’ai beaucoup aimé la construction du roman qui apporte du suspense et en tant que lectrice, on ressent énormément de curiosité sur la vie d’Odile.

J'ai adoré découvrir la Bibliothèque Américaine de Paris, à travers cette histoire. Il s'agit d'une véritable fiction historique mais la plupart des employés et des clients de la bibliothèque sont des personnes réelles, qui ont risqué leur vie pour s'entraider et pour sauver la bibliothèque et les livres du mieux qu'ils pouvaient. Ils étaient les combattants de la résistance et la laideur de cette guerre saute aux yeux tout au long du livre.

Je suis agréablement surprise par la précision de l’auteure a restitué cette époque, l’atmosphère de Paris sous l’occupation et tout le travail de documentation et de recherche pour écrire ce roman. C’était la première fois que je lisais un de ses romans et je suis conquise.

Mon seul reproche est que la fin a été précipitée à mon avis. J'aurais aimé "encore 10%" consacrés à la relation d'Odile avec Buck et Marc et un peu plus de détails sur l'avenir de Lily. J’aurai aimé aussi en savoir davantage sur la famille d’Odile et Paul resté en France. L’ont-ils cherché et que sont-ils devenus ? On reste avec une multitude de questions qui ne trouve pas de réponse.






Extraits : 

- La meilleure chose à savoir sur Paris ? C’est une ville où les gens lisent, déclara notre voisine.
Elle nous apprit que chez ses amis, les livres étaient aussi importants que le mobilier.



Si j'étais sceptique quant aux âmes sœurs, je pouvais tout à fait accepter la notion de " sœurs de livres", deux êtres reliés l'un à
l'autre - à l'image des livres eux-mêmes- par la passion de la lecture.




Les livres comme les idées sont pareils au sang dans nos veines, ils ont besoin de circuler et nous gardent en vie.