Dans une pièce vide, deux femmes se font face. D'un côté, Silvia Germano, jeune et talentueuse procureure adjointe. De l'autre, Annamaria, la veuve de Marcello Nicotra, chef de clan de la 'Ndrangheta. Elles se dévisagent en silence - puis la veuve se met à parler et raconte son histoire. De l'amour fou des premiers jours aux illusions perdues, Annamaria livre ses souvenirs. Sous les feux de la passion transparaît peu à peu la brutalité d'un homme impitoyable, prêt à tout pour étendre son influence au sein de la mafia. Prise au piège des secrets et des ambitions sanglantes de son mari, la jeune femme est forcée d'ouvrir les yeux sur la nature de celui qu'elle a aimé et à qui elle s'est livrée toute entière.
Durant cet interrogatoire sous haute tension, les deux femmes déroulent ainsi le fil des événements qui ont mené à la mort de celui qu'on nommait 'u Primu. Et Silvia sait déjà qu'il ne s'agit pas, mais alors pas du tout, d'une affaire comme les autres...
Mon avis :
Mon avis :
Je serai probablement passé à côté de ce roman sans m’arrêter et j’aurai vraiment raté quelque chose. Mais dans le cadre d’un challenge, il fallait que je lise des romans italiens et je suis tombée sur celui-ci par hasard.
Il me semble avoir lu quelque part que ce premier roman de l’auteur lui était venu comme une idée de film. Et l’on imagine très bien ce huis-clos : une petite pièce grise et nue, une table, deux chaises et deux femmes, assises l'une en face de l'autre. Un enregistreur et une caméra vidéo complètent le mobilier. Les deux femmes se parlent, mais ce n'est pas une conversation entre amis retrouvés, c'est un interrogatoire et la pièce est celle d'un commissariat. Silvia, substitut du procureur, reconstitue les faits de ses dernières années tandis que l’autre Annamaria, raconte les dernieres années passées aux côtés de son époux, un chef de la mafia.
Si l’histoire de l’une commence comme un conte de fée, plein d’amour et de tendresse, les rapports de police de l’autre montrent un personnage violent et meurtrier. Et c’est ce que j’ai le plus aimé, ce décalage entre les deux femmes qui relatent la vie d’un homme dont elles ont une image complètement différente.
L'interrogatoire se poursuit entre les deux femmes et les flashbacks se succèdent. La tension et la violence monte au fur et a mesure et l’on sent que le drame n’est pas loin.
Mais ce n'est pas la fin, non, parce que la révélation finale, on ne la voit absolument pas venir et le roman prend une tournure complétement inattendue et surprenante.
Ce roman est en tout cas un vrai coup de cœur et j’espère que l’auteur signera d’autre roman comme celui-ci.
"Vous me racontez une histoire, Annamaria. Une belle histoire d'amour. Peut-être est-ce comme cela que vous l'avez vécue, au moins pendant un certain temps. Ce n'est pas que je ne vous croie pas, vraiment... mais voyez-vous..." L'index de Silvia Germano se pose sur la première ligne de la feuille la plus à gauche sans qu'elle baisse le regard. "C'est seulement une partie de la vérité"