mercredi 20 novembre 2024

Mr Ripley

 

Résumé :
Ripley voulait tout, l'argent, le succès, la belle vie. Il était prêt à tuer pour obtenir tout ça... Second roman de Patricia Highsmith, Monsieur Ripley est l'acte de naissance d'un des plus extraordinaires personnages de roman policier de tous les temps : Tom Ripley, immoraliste aussi séduisant que dangereux, cynique et d'une intelligence hors du commun. Chargé par un richissime Américain de lui ramener son fils parti en Italie, il va bientôt concevoir un projet diabolique : se substituer au fils prodigue, et vivre à sa place une vie dorée...

Mon avis : 
J'ai toujours en tête le film de 1999 avec Matt Damon, Jude Law et Gwyneth Paltrow qui m'avais incroyablement marqué quand j'étais adolescente. Je suis vraiment contente d'avoir finalement lu le livre de Patricia Highsmith que j'ai vraiment adoré également. 

On est dans la tête de Tom qui rêve d'avoir une belle vie, une belle maison, de l'argent.... Mais c'est en réalité un looser qui vit de petites escroquerie. Jusqu'au jour ou Mr Greenleaf, père, l'engage pour ramener son fils qui vit en Italie. Tom quitte donc New York pour l'Italie. Arrivé sur place, il comprend vite pourquoi Dickie ne veut pas rentrer. Il préfère profiter du soleil, de la plage et de l'argent facile de sa famille. Tom commence a élaborer un plan machiavélique. 

C'est un récit incroyable, habilement construit que j'ai adoré. Tom est un personnage fascinant, un méchant pour qui on éprouve parfois de la pitié. Mais si on a tendance au départ a le sous-estimer, on se rend vite compte qu'il est extrêmement intelligent. En tout cas, j'aime ce point de vue inversé. On est généralement dans la tête du gentil, qui vient rendre justice et qui combat le mal alors qu'ici c'est tout l'inverse. 

J'ai adoré le cadre, l'Italie des années 1960 est incroyable. J'ai pris plaisir a sillonner les différentes villes et a lire des mots / phrases en italien dans le texte qui apporte encore plus d'authenticité.


J'en profite pour regarder en parallèle la série Ripley sur Netflix que je trouve extrêmement réussite. Andrew Scott est incroyable dans le rôle de Ripley. 

Le choix du noir et blanc était un pari audacieux mais le rendu est superbe. 

mercredi 13 novembre 2024

Là où sont les oiseaux


Résumé
Au large de la Norvège se dresse, inébranlable, le phare de Kjeungskjær. Coupés du monde, les habitants de cette contrée soumise aux lois de la nature vivent dans un profond isolement. Johan rêve de fuir vers l’Amérique avec la belle Hannah, son premier amour. Mais pour subvenir au besoin de sa vieille mère, le jeune homme devient le gardien du phare et prend pour épouse la fille du pasteur, Marie. Rapidement, Marie met au monde deux enfants, Darling et Valdemar. Seulement ici, les liens familiaux sont des chaînes qui, une fois brisées, libèrent la folie de chacun. Les années s’écoulent, épuisantes, au gré de féroces tempêtes. Johan, Darling, Marie… les apparences sont trompeuses et, à mesure que le temps passe, de sombres désirs se réveillent.

Mon avis : 
Un début un peu long mais très vite on se retrouve plongé dans l'action de ce roman. C'est glauque, anxiogène, un huis clos dérangeant mais pourtant il est très difficile de lâcher le roman une fois commencé. 

Avec La ou sont les oiseaux, Maren Uthaug nous fait découvrir une famille : Johan le père, Darling la fille et Marie la mère qui vivent dans une phare. La promiscuité, le mauvais temps, l'isolement ne les empêche pas d'avoir tous des secrets enfouis, une succession de non-dits qui va leur gâcher la vie a tous. 

La construction du récit est très intéressante, puisque le livre est divisé en différentes parties qui permettent d'avoir le point de vue d'un personnage. Il est donc possible que l'on relise la même scène mais d'un point de vue différent. 

J'ai adoré ma lecture même s'il est impossible de s'attacher aux personnages. J'ai adoré le phare, découvrir la vie difficile de ses habitants, le travail éprouvant nuit et jour ou il faut veiller sur cette lanterne. 

lundi 4 novembre 2024

Poisons de Dieu, remèdes du Diable


Résumé : 
Sidónio Rosa est tombé éperdument amoureux de Deolinda, une jeune Mozambicaine, au cours d'un congrès médical à Lisbonne, ils se sont aimés puis elle est repartie chez elle. Il part à sa recherche et s'installe comme coopérant à Villa Cacimba. Il y rencontre les parents de sa bien-aimée, entame des relations ambiguës avec son père et attend patiemment qu'elle revienne de son stage. Mais reviendra-t-elle un jour ? Là, dans la brume qui envahit paysage et âmes, il découvre les secrets et les mystères de la petite ville, la famille des Sozihno, Munda et Bartolomeo, le vieux marin.
L'Administrateur et sa Petite Épouse, la messagère mystérieuse à la robe grise qui répand les fleurs de l'oubli. Les femmes désirantes et abandonnées. L'absence dont on ne guérit jamais. Un roman au charme inquiétant écrit dans une langue unique.

Mon avis :
Avec Poisons de Dieu, remèdes du Diable, je suis partie au Mozambique au coté de Sidonio, un médecin portugais qui a eu une aventure au Portugal avec une jeune femme. Sur un coup de tête, il a décidé de la rejoindre dans son pays natal. Il y rencontre ses parents, s’installe et l’attends car Deolinda est à l’étranger. Mais l’attente se poursuit sans qu’on sache où elle est…

J’ai adoré le rythme du récit, la langue, découvrir les coutumes et les croyances. C’est un vrai dépaysement. Les personnages se succèdent, avec eux, une histoire et l’on se perd vite entre le vrai et le faux. Pourtant, ce récit écrit à la manière d’un conte est vraiment réussi. On découvre une facette du pays avec Sidonio : la corruption, le racisme, les mensonges. J’ai beaucoup aimé les différences culturelles entre Sidonio est son portugais directe et moderne, tandis que les plus anciens du mozambique parlent un portugais beaucoup plus métaphorique et indirect. Les deux ne se comprennent pas toujours mais j’ai trouvé que la traduction française était vraiment très réussie.

Eufrasia Vela et les Sept Mercenaires


Résumé : 
De nos jours, à Lima, Eufrasia Vela est aide à domicile pour personnes âgées. Pour ses chers patients perclus de douleurs et de solitude, cette petite femme solaire est prête à tout – quitte à négliger, au passage, son jeune fils, ses maux de dos et ses problèmes d’argent récurrents. Pourtant, malgré les bons soins de leur gardienne, les retraités n’aspirent qu’à une chose : le repos, et éternel s’il-vous-plaît ! Pourtant, lorsque doña Carmen lui demande de l’aider à mourir, notre héroïne hésite : est-elle vraiment prête à tout pour ses « petits vieux » oubliés des leurs et de la société ? Avec tendresse et drôlerie, Gustavo Rodriguez raconte le roadtrip d’attachants vieux fourneaux et de leur aide-soignante. Un roman sur la liberté, l’amitié et le refus de laisser la morosité aseptisée régir sa vie.

Mon avis :
Eufrasia Vela et les Sept Mercenaires est un roman vraiment touchant et terriblement d’actualité sur la fin de vie.

Eufrasia est aide à domicile pour les personnes âgées. Elle doit gérer le quotidien de personnes affaiblis par l’âge, la maladie, prodigue des soins et gère le ménage et les courses. Un jour, une patiente, lui demande son aide pour mourir et Eufrasia est confronté à un dilemme, doit-elle accepter ou refuser ?

C’est un roman qui est vraiment réussi car il n’est absolument pas triste ou tragique. Au contraire, on rit, car toutes les personnes âgées que l’on croise dans ces pages sont attachantes, modernes, touchantes et pleine de vies. Et pourtant, elles souhaitent toutes abréger leurs souffrances, leurs dépendances….

J’ai été terriblement attristé par la fin, j’aurais aimé voir Eufrasia heureuse mais le destin est parfois tellement cruel.

La malédiction des Flores

 

Résumé : 
2010, Rio de Janeiro. Lorsqu’une tante qu’elle n’a jamais vue lui offre un voile de dentelle, la jeune Alice ne sait qu’en faire. Pour cette militante féministe, la relique familiale incarne le pire de la domination patriarcale. Elle ignore pourtant que cette véritable œuvre d’art raconte une histoire de violence et de lutte pour la liberté survenue cent ans plus tôt.
1918, dans le Nordeste. Eugênia est mariée contre son gré et ne peut plus communiquer avec l’extérieur qu’à travers un code formé des points de sa dentelle. Et le message est clair : elle veut s’échapper…
Un siècle les sépare et, pourtant, les vies d’Alice et d’Eugênia sont unies par un fil invisible, une même volonté : celle de choisir leur destin.

Mon avis : 
La malédiction des flores est un roman puissant et féministe vraiment très réussi.

Le récit alterne entre présent et passé, le tout relié par un voile en dentelle. On fait la connaissance d’Alice qui de nos jours reçoit un vieux voile de messe en dentelle. Elle va remonter le temps, cent ans en arrière et découvrir le destin malheureux d’Eugenia.

J’ai beaucoup aimé la construction du récit, la double temporalité est efficace dans ce genre de roman. Il y a énormément de personnages et peu de pages, c’est déstabilisant au départ mais on s’y retrouve rapidement.

J’aurais aimé découvrir un peu plus sur le Brésil, un pays complétement fascinant, mais ce n’était pas l’objectif principal de l’auteure qui voulait d’abord montrer le combat des femmes.

vendredi 25 octobre 2024

Les filles du manoir Foxcote

 

Résumé : 
Gloucestershire, août 1971. Un bébé est retrouvé dans les bois du manoir de Foxcote. La famille Harrington, endeuillée par une terrible tragédie, recueille avec joie la petite fille et décide de l’élever en secret. Mais ce bonheur familial est très vite ébranlé par la découverte d’un cadavre sur la propriété.
Des années plus tard, Sylvie, désireuse d’éclaircir des zones d’ombre de sa vie, est à son tour entraînée dans les bois majestueux et sauvages de Foxcote, là où rien n’est tout à fait ce qu’on croit. Sylvie découvrira-t-elle la vérité et osera-t-elle la révéler ?

Mon avis :
Première fois que je lis un roman d’Eve Chase et je comprends la comparaison que de nombreux lecteurs font avec Kate Morton. La construction du roman est assez similaire : double temporalités, secrets de familles, saga sur plusieurs générations…

Les personnages sont attachants : Rita, Sylvie et même Jeannie qui m’a fait beaucoup de peine mais le gros bémol de cette lecture c’est le manque de suspense. Tout est terriblement prévisible, le roman n’a aucune surprise et dès les premières pages, on devine très rapidement le dénouement de l’intrigue.

L'amour ouf


Résumé : 
Jackie et Johnser ont grandi à la va-comme-je-te-pousse dans la cour jonchée de verre d'une cité déshéritée de Dublin, là où " les choses ne changent jamais ". Appartenant à la même bande, ils voulaient s'en sortir. Ensemble. Et ça leur semblait parti pour la vie. Alors pourquoi Johnson a-t-il épousé Tara la lopsa ? Et pourquoi Jackie s'est-elle mariée avec Jeffrey le baltringue ? Sur fond de désespoir social, la chronique bouleversante, mélange de tragédie et de l'humour d'un amour fou qui finit mal. Dans L'Amour ouf, les mots claquent comme des coups de fusil et la vie s'écrit comme elle se parle. Le Dublin de Roddy Doyle réinventé par un mauvais garçon au style irrésistible.

Mon avis : 
J’ai envie de commencer cette critique en disant merci à Gilles Lellouche pour l’adaptation de ce roman en film actuellement au cinéma en France. Sans ça, je n’aurai jamais lu « L’amour ouf » ce merveilleux roman.

On fait la connaissance de Jackie et Johnser, Johnser est un bad boy, un caïd qui gagne sa vie en volant. Jackie, c’est la fille de bonne famille un peu paumée dans l’adolescente qui tombe amoureuse du bad boy. Ce premier amour est très fort, intense pour tous les deux mais le destin les sépare quand Johnser la trompe puis tombe pour meurtre. Il prend douze ans de prison.

J’ai vraiment adoré ce roman, très bien écrit, avec un incroyable travail de traduction qui reprend le parler des gens des cités, avec énormément de verlan. J’ai adoré les descriptions des banlieues de Dublin dans les années 1980, le chômage, l’alcoolisme, le banditisme et l’IRA.

Le récit est prenant, les personnages terriblement attachants, forcément avec la sortie du film, j’ai eu les visages des principaux acteurs en tête : Francois Civil et Adèle Exarchopoulos. Je trouve le casting parfait d’ailleurs.

La fin du roman est inattendue, elle arrive très rapidement. J’aurais aimé quelque chose de différent mais finalement, elle était sans doute inévitable.

mercredi 16 octobre 2024

Coeur-d'amande

 

Résumé :
"J'ai souvent touché le fond, sauf qu'à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu'une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J'aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. J'ai appris une chose dans la vie - pour se dépasser, il faut savoir prendre son pied là où l'on traîne l'autre. Même avec des béquilles ou avec des prothèses, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué. Je ne lâche rien." Hymne au courage d'être soi, à l'amour et à la solidarité inoxydable des "gens du quartier", Coeur-d'amande est une formidable bouffée d'air dans un monde en apnée.

Mon avis :
« Cœur-d ’amande », le dernier roman de Yasmina Khadra est un récit bien différent des autres livres de l’auteur mais encore et toujours très émouvant.

Nestor se retrouve au chômage et n’arrive pas à retrouver un emploi. Il vit avec sa grand-mère et s’occupe d’elle mais Nestor n’est pas comme tout le monde, il est nain et doit faire face depuis son enfance aux moqueries. Sa grand-mère l’a toujours encouragé à écrire, ne doutant jamais de ses capacités. Alors quand celle-ci commence à perdre la tête, il décide de raconter sa vie.

C’est un très beau récit avec d’excellentes réflexions sur le handicap, le vieillissement, la démence ou encore l’homosexualité. J’ai adoré l’esprit de solidarité et l’amitié qui ressort de ses pages, l’esprit du quartier de Barbès est vraiment très bien décrit. C’est un roman qui fait du bien, qui montre que la persévérance paye et malgré la cruauté des épreuves de la vie, le roman est construit de manière positive et est très touchant. Tous les personnages que l’on croise sont attachants : débrouillards, petits dealers, prostituées, ils sont tous la pour s’aider et s’épauler dans les moments difficiles.

lundi 14 octobre 2024

What have you done ?

 

Résumé : 
Nothing ever happens in sleepy little Fairhill, Vermont. The teenagers get their kicks telling ghost stories in the old graveyard. The parents trust their kids will arrive home safe from school. Everyone knows everyone. Curtains rarely twitch. Front doors are left unlocked. But this morning all of that will change. Because Diana Brewer isn't lying safely in her bed where she belongs. Instead she lies in a hayfield, circled by vultures, discovered by a local farmer. How quickly a girl becomes a ghost. How quickly a town of friendly, familiar faces becomes a town of suspects, a place of fear and paranoia. Someone in Fairhill did this. Everyone wants answers. And one innocent question could be deadly.

Mon avis : 
Un nouveau roman de Shari Lapena, encore et toujours tellement addictif, qu’une fois commencé, il est difficile de le lâcher tant on veut connaitre la fin.
On se retrouve plongé au cœur d’une petit ville du Vermont, ou tout le monde connait tout le monde et c’est le choc quand Diana, une adolescente sans histoire est retrouvée morte dans un champ.

Les soupçons vont très vite se porter sur son petit ami, jaloux et possessif mais au fil des témoignages de ses amis, professeurs, connaissances, nous allons pouvoir apprendre à connaitre Diana et remonter le cours de la soirée qui lui a été fatale.

C’est un roman très bien écrit, avec une enquête réussite et habilement menée. J’ai adoré le renversement de situation finale qui est vraiment réussi. L’auteure m’a une nouvelle fois conquise, je suis toujours au rendez-vous quand elle publie un roman et jamais déçue.

mardi 8 octobre 2024

Badjens

 

Résumé : 
« Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. »

Chiraz, automne 2022. Au cœur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public. Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l’adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d’un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s’affranchir. Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ? De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d’apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l’image de cette nouvelle génération en pleine ébullition.

Mon avis : 
Le dernier roman de Delphine Minoui se déroule en 2022, où nous faisons la connaissance de Zahra surnommée Badjens, une jeune fille de seize ans. Ça pourrait être le récit de n’importe qu’elle adolescente, mais cette dernière vit en Iran ou la condition des femmes se dégrade de jours en jours.

C’est un récit incroyablement bien écrit et on éprouve de l’admiration pour toutes ces femmes pleines de courage qui doivent subir l’oppression. Un récit incroyable qui montre que les toutes petites choses de notre quotidien doivent être fait clandestinement là-bas : aller sur les réseaux sociaux, regarder un film sur Netflix, se maquiller, chanter, porter des vêtements de couleurs, boire un verre de vin, écouter de la musique…. C’est un cri de révolte, sur un sujet terriblement d’actualité depuis la mort de Mahsa Amini et de bien d’autres femmes.

C’est aussi superbement écrit, des phrases chocs, des retours à la ligne sans cesse, comme un discours clamé haut et fort mais où l’on peine à reprendre sa respiration entre chaque phrase. Je découvre pour la première fois la plume de l’auteure mais j’ai déjà l’envie de découvrir un autre de ses romans tant celui-ci m’a touché.

Femme, vie, liberté à toutes les femmes iraniennes mais aussi a toutes les femmes opprimées dans le monde.

Extraits : 
"Je repense à ces livres achetés avec ma mère à Téhéran. A ceux dont certaines pages ont été déchirées. A force d'être censurés, ils ne font plus aucun sens.
C'est ça aussi le féminin.
A force de l'effacer, la femme devient un non-sens.
Maman dit qu'on a deux cerveaux, un pour réfléchir et l'autre pour le reste.
J'ai envie du reste.
Envie de me rappeler que j'ai un corps, d'être sensuelle, de sentir que j'attire, d'être désirable et de désirer. Hommes, femmes, qu'importe. Les portes du monde sont multiples.
A chacun(e) son chemin.
Je hais la neutralité.
Je hais les mots qui nous gomment. Les virgules qui nous éclipsent, les points qui nous condamnent.
Je hais le monde au masculin."




"Sur le tombeau de Mahsa Amini, ses parents ont écrits : 
Tu n'es pas morte. Ton nom est devenu un mot de passe. 
Sur ceux de Hadis, 20 ans, Nika, 16 ans, Sarina, 17 ans, Hamid Reza, 20 ans, Mehrshad, 19 ans, ou encore Mohammad Hassan, 26 ans, la foule a dansé et chanté pendant les funérailles. 
Nos martyrs à nous n'ont pas de barbe. 
Ils ne rêvaient pas d'épouser des vierges au paradis. 
Nos martyrs rêvaient d'un travail, d'une vie decente, du jour où les filles pourraient êtres fières de leur chevelure.
"Ne lisez pas le Coran, ne soyez pas tristes. Ne faites pas la prière et écoutez de la musique", a déclaré l'un d'eux avant d'être pendu."