Résumé :
Avec Feydeau, au début du XXe siècle, le vaudeville retrouve toute sa vigueur. Il s'emploie à mettre en musique, selon une mécanique implacable de rebondissements comiques et grinçants, la bêtise et la muflerie du ménage désaccordé. Dans Mais n'te promène donc pas toute nue !, Feydeau expose la joyeuse déconfiture du mariage, pour le plus grand bonheur du spectateur voyageur.
Mon avis :
Ah Feydeau ! Toujours la bonne tournure pour me faire rire !
Dans Mais n'te promène donc pas toute nue, on fait la rencontre d'un couple qui se fait une scène de ménage. L'homme reproche à la femme de se promener dans l'appartement en tenue légère :
"CLARISSE.- En somme, toi, quoi ? tu es un étranger pour moi ! Tu es mon mari, mais c'est une convention ! Quand je t'ai épousé, je ne sais pas pourquoi...
VENTROUX, s'incline, puis. - Merci.
CLARISSE, sans s'interrompre - ... je ne te connaissais pas; et, crac, du jour au lendemain, parce qu'il y avait un gros monsieur en ceinture tricolore devant qui on avait dit "oui", c'était admis! tu me voyais toute nue. Eh! ben, ça, c'est indécent.
VENTROUX. - Ah ! tu trouves !
CLARISSE. - Tandis que mon fils, quoi ? C'est ma chair ! C'est mon sang ! Eh ben !... que la chair de ma chair voie ma chair, il n'y a rien d'inconvenant ! (Se levant.) A part les préjugés !"
Les personnages sont caricaturaux, Ventroux, plutôt misogyne et jaloux tandis que Clarisse est légère et ingénue. Malgré ça, ils sont tous très bien travaillés et très attachants.
C'est une courte pièce, où les répliques fusent et sont toutes plus drôles les unes que les autres :
"CLARISSE - Ministre de la Marine ! tu ne sais même pas nager !
VENTROUX - Qu'ça prouve, ça ? Est-ce qu'on a besoin de savoir nager pour administrer les affaires de l'Etat ?
CLARISSE - Pauvres affaires !"
Cette pièce n'a absolument pas pris une ride et se lit toujours avec beaucoup de plaisir. On passe un excellent moment.
L'actrice qui joue le rôle de Clarisse est excellente.
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