jeudi 31 décembre 2015

Confidences à Allah

Résumé : 


A qui parler quand on est pauvre, perdue, rejetée de sa famille ? Jbara, petite bergère des montagnes du Maghreb, parle à Allah. Il est, dans un monde qui ne voulait pas d'elle, son seul confident. Elle lui raconte sa vie, la misère, le mépris, son père ignorant et brutal qui la traite en servante, les hommes qui la traitent en objet, la découverte progressive du pouvoir de la beauté, la prostitution, la prison, le désir d'ailleurs : une vie semblable à tant de vies de femmes, aujourd'hui. Monologue fiévreux, porté par une rage irrépressible, que la verve et l'humour rendent encore plus acérée, Confidences à Allah est un témoignage direct, cru, sur l'oppression des femmes, mais aussi, et d'abord, le portrait d'une jeune fille résolue à exister par elle-même, et qui ne se soumettra pas.

Mon avis : 


Quelle claque ! Voila ce qu'on se dit en refermant la dernière page de Confidences à Allah. Saphia Azzedine nous raconte la vie de Jbara, une petite bergère pauvre qui est malheureuse dans sa famille. Elle tombe enceinte et est reniée, elle doit donc partir vivre en ville, où elle tombe petit à petit dans la prostitution. 

Le ton est cru, l'auteur va droit au but et ça m'a quelque peu dérangé parfois. Je pense que c'est le but, et c'est très réussi. C'est encore plus dérangeant quand le récit se fait à la première personne sous la forme d'un long monologue.

C'est un récit poignant, ou l'on découvre l'oppression des femmes au Maghreb ou notre héroïne ne se soumet pas. Je découvre avec ce roman Saphia Azzedine est je suis conquise. C'est sur, je lirai d'autres de ses romans.

mercredi 30 décembre 2015

La vierge froide et autres racontars


Résumé : 



La nuit polaire est longue au Groenland. Pour la meubler, les chasseurs disséminés sur le désert de glace se racontent leurs aventures, véridiques ou pas, leurs racontars, devant une bouteille de schnaps. Un soir, à court d'idées, Mads Madsen invente l'irrésistible Emma. Qui prendra vie d'une manière assez imprévisible...

Mon avis : 


Voila un petit moment que je souhaite poser mes valises au Groenland et écouter les histoires de Jorn Riel, j'ai donc profité de cette fin d'année aux températures très douces pour prendre un peu de fraîcheur.

Pour être honnête avec vous, j'ai eu un peu de mal a rentrer dans le livre : déjà le dépaysement est total, le ton assez direct et  nos personnages on ne peut plus loufoque. Mais une fois passer une ou deux nouvelles, j'ai apprécié cette lecture. Jorn Riel est drôle et m'a fait sourire très souvent.

Tous les racontars ne sont pas tous excellents selon moi, ma préférence va pour Le tatoueur, mais je suis conquise et je pense sortir les autres tomes de ma PAL prochainement.

lundi 28 décembre 2015

Far away

Résumé : 


Martin Bonsoir est chauffeur de camion. Il parcourt seul les paysages grandioses du Canada et des États-Unis sans plus les voir. Jusqu’au jour où son camion est immobilisé par la neige dans un bled paumé du Canada. Il y est secouru par une femme seule, plus âgée que lui, Esmé Larivière. Sur un coup de tête, elle demande à Martin de l’emmener avec lui. Le voyage de Martin prend alors une autre tournure. Il se surprend à apprécier les paysages, à prendre le temps de savourer de bons repas… Une relation forte naît entre ces deux âmes solitaires, tellement inattendue qu’ils en deviendront vite maladroits… Ils vont devoir apprendre à se faire confiance et à se dévoiler pour ne pas se perdre.C’est un magnifique road movie que nous offrent ici Maryse et Jean-François Charles, friands d’exotisme et de romantisme. Leur complice au dessin, Gabriele Gamberini, peint aussi admirablement les paysages traversés que les subtiles émotions sur les visages de ces héros ordinaires.

Mon avis : 


Il y a des lectures que l'on garde a la maison, pour plus tard et une fois fini on se demande pourquoi on ne l'a pas lu avant. Far away est une BD magnifique qui nous entraîne sur les routes canadiennes et américaines en compagnie de Martin et d'Esmé.

Martin est routier et son camion reste prisonnier de la neige sur une petite route canadienne. Il s'aventure dans la neige et découvre la maison d'Esmé. Elle vit seule et l'héberge pour deux jours le temps que la météo soit plus clémente. Après ces deux jours, elle lui demande si elle peut l'accompagner sur les routes américaines. C'est l'occasion de voir des paysages fantastiques et entre eux nés une jolie histoire.

Après deux séjours aux États-Unis, et rêvant d'y retourner très vite, forcement j'ai adoré découvrir tous ses lieux mythiques. Martin est un routier un peu bourru mais Esmé sait comment s'y prendre avec lui. Et tous les deux sont très attachants. Je ne peux pas vous en dire plus sur la fin de l'album pour ne pas gâcher la lecture mais elle est très touchante.

En bref, c'est un album magnifique, tant pour ses dessins que pour son intrigue, que je vous recommande.

dimanche 27 décembre 2015

Fans de la vie impossible

Résumé : 


Trois adolescents en perte de repères : Amour, Amitié, Tentations.... Un 1er roman young adult affranchi, brulant, profond.

Mira tente de faire croire qu'elle peut fonctionner comme un être humain normalement constitué, dans ce nouveau lycée, et pas comme une fille incapable de quitter son lit pendant des jours.

Jeremy est le passionné d'art terriblement timide, qui s'isole depuis l’incident qui a ruiné sa dernière année scolaire.

Sebby, le meilleur ami gay de Mira, vit en famille d'accueil. Lumineux et charismatique, il s'est construit avec elle un univers de rituels magiques et d'escapades secrètes destiné a réparer les brisures de leurs vies.

Ensemble, ils tentent de sublimer une vie dont ils ne perçoivent que la dureté. Mais les tentations destructives sont la. S'aimer suffira-t-il a les sauver ? Un trio follement attachant et déterminé malgré tout a vivre pour le meilleur, pour l'impossible.

Mon avis : 


Tout d'abord, je tiens à remercier Gallimard Jeunesse - On lit plus fort pour l'envoi de ce roman qui sort en Février 2016.

Mon bilan est plutôt mitigé après cette lecture car je n'ai absolument pas compris ou l'auteur voulait en venir. On fait la rencontre de plusieurs ados en pleine crise, ou différents des autres : Mira est dépressive, Jeremy est homosexuel et à du mal à s’assumer, et Sebby lui aussi homo, vit en famille d'accueil et fait toutes les bêtises possibles (fugue, drogue, alcool).... Ajouter à ça des personnages secondaires comme Rose, lesbienne ou Peter, le prof pas du tout professionnel. Secouez le tout et vous aurez votre roman.

L'idée de l'auteur est bonne d’aborder tous ces problèmes, mais elle n'en fait absolument rien. Ils sont évoqués mais absolument pas traiter en profondeur.... Aucune solution n'est apportée, ces adolescents sont juste à la dérives. Pendant presque toute la durée du roman, je me suis demandée ou l'auteur souhaitait nous emmener, et au final, je n'en sais toujours rien car il n'y a pas vraiment de début ni de fin à ce roman que je trouve peu abouti.

Les personnages sont attachants mais pas de coup de cœur la non plus, disons qu'ils sont parfois très énervants a se mettre toujours dans de mauvaises situations. Bref, je suis que moyennement convaincu par ce roman.

samedi 26 décembre 2015

Le Maître de Peinture, tome 2 : L'inexplicable don

Résumé :


Adam Zinguleski tire Frédéric Cyprian des terribles geôles de la prison centrale de Varsovie. Le jeune peintre est soigné par Éliza, la femme d'Adam, et reprend peu à peu goût à la vie et à la peinture en la dessinant. Quel secret cache ce sauvetage ? Éliza, a-t-elle librement accepté de poser pour Frédéric ? Jusqu'où Adam sera-t-il prêt à aller pour percer à jour l'inexplicable don de Frédéric ?

Mon avis : 


Après avoir beaucoup aimé le premier tome, j'ai eu envie de me plonger dans la suite.

L'inexplicable don est beaucoup plu sombre que le précédent : Eliza est tourmentée et troublée par Frédéric, Adam s'éloigne d'elle et ils ne se comprennent plus vraiment.
"- La source d'inspiration? Et c'est quoi exactement?... Concrètement?
- Eh bien... Parfois, souvent même, lorsque je peignais, il se passait quelque chose de très... fort ! Entre la palette, le pinceau et l'image qui faisait que mes toiles devenaient beaucoup plus que des toiles ! Et ce quelque chose, appelle-le comme tu voudras : grâce, inspiration, dieu ou diable, j'ai fini par le rechercher de manière quasi obsessionnelle !... Ce qui n'a fait que m'en éloigner régulièrement, et presque irrémédiablement ! C'est a devenir fou....
"
Toutes ses intrigues amoureuses ont lieu sur un fond d'instabilité politique en Pologne.

J'ai hâte malgré tout de découvrir le dernier tome pour savoir comment va se terminer cette intrigue.

jeudi 24 décembre 2015

Le Maître de Peinture, tome 1 : Eliza

Résumé : 


Dans la Pologne des années vingt, le jeune peintre Frédéric Cyprian multiplie les duels. Pour une raison mystérieuse il ne connaît pas la peur. Lorsqu'il se présente à l'atelier d'Adam Zinguleski, peintre reconnu et adulé de Varsovie, pour être admis à son cours, il n'a qu'une seule toile empaquetée sous le bras. Cette toile représente ce qu'il y a de plus terrible pour Zinguleski...

Mon avis : 


Le Maître de Peinture, nous emmène en Pologne dans les années 20.On y fait la connaissance de trois personnages principaux : Adam Zinguleski, un peintre célèbre ainsi que sa jeune et jolie femme, Eliza, et enfin Frédéric Cyprian, un jeune peintre qui mène une vie faite de duel et d'arme a feu.

Ce premier tome est la pour installer l'intrigue, nous faire découvrir les personnages mais est aussi fort prometteur. Niveau intrigue, j'ai de suite accroché et est vite envie de découvrir la suite.

Les dessins m'ont eu aussi beaucoup plu, les couleurs sont bien choisies et l'ensemble se marie tres bien.

Bref, c'est une bonne découverte, et il me tarde de lire les deux tomes suivants.

lundi 21 décembre 2015

Contes espagnols d'amour et de mort


Résumé : 



Recueil de 22 nouvelles.

Mon avis : 


Contes espagnols d'amour et de mort est un recueil de 22 nouvelles écrites par Vicente Blasco Ibañez. Certaines ont un peu vieillies mais dans l'ensemble c'est un très bon livre qui fait voyager le lecteur au cœur de l'Espagne ancienne et de ses croyances.

J'ai bien sur une petite préférences pour certaines nouvelles par rapport a d'autres, je pense notamment à certaines nouvelles dont le ton est plutôt humoristiques comme:
- Le second mariage du père Sento ou le curé du village décide de se remarier avec une jeune fille pauvre. Tout cela fait bien jaser le village et la nuit de noces ne se passe pas vraiment comme prévu. "Il devait être féru d'amour, le père Sento, pour violer ainsi toutes les coutumes. Avait-on jamais vu un homme si riche, possédant le quart de la contrée avec plus de cent outres de vin dans sa cave, cinq mules a l’écurie, épouser une fille qui, dans son enfance, maraudait dans les jardins ou travaillait chez les bourgeois pour sa nourriture !"
Coup double ou l'on fait la connaissance d'un homme qui reçoit une lettre anonyme qui lui demande une somme d'argent. Il décide de ne pas céder a la peur et de se défendre.

D'autres nouvelles sont elles très tristes comme :
Dimoni ou l'histoire d'un musicien alcoolique qui finalement rencontre l'amour, mais son bonheur n'est que de courte durée.
"De Cullera à Sagonte, dans toute la plaine de Valence, il n'y avait ni bourg ni village ou il ne fût connu.
Aux premiers sons de sa musette, les enfants accouraient au galop, les commères s'appelaient les unes les autres d'un air joyeux, les hommes quittaient le cabaret.
Et lui, les joues gonflées, le regards vague perdu dans les airs, il jouait sans relâche, au milieu des applaudissements qu'il accueillait avec une indifférence d'idole. Sa vieille musette toute fendillée, partageait avec lui l'admiration générale : lorsqu'elle ne roulait pas dans les paillers ou sous les tables de buvette, on la voyait toujours sous son aisselle comme un membre nouveau, crée par la nature dans un accès de mélomanie.
"
Le parasite du train ou l'histoire d'un homme qui prend chaque semaine le train clandestinement pour voir sa famille au risque de sa vie.
Un fonctionnaire  ou l'on fait la connaissance d'un bourreau qui se fait persécuter ainsi que sa famille a cause de son métier.
La condamnée ou l'histoire d'un homme condamné a mort puis gracié par la reine mais sa femme n'est pas aussi enthousiaste que son entourage.
"L’éternel mécontentement des hommes était deviné par Rafael. Il enviait ceux qui circulaient dans la cour, considérant leur situation comme une des pus désirables; et ceux-la enviaient les gens du dehors, qui jouissaient de la liberté; et les passants peut-être étaient eux aussi mécontents de leur sort, et ambitionnaient, qui sait quoi ?... Alors que la liberté est si bonne !... Ils méritaient d’être prisonniers."
- La rage  ou un jeune garçon se meurt petit a petit de la rage sous les yeux impuissant de sa famille.

C'est un recueil de nouvelles qui m'a conquise et surtout qui est aujourd'hui libre de droit et peut être lu ou téléchargé gratuitement.

dimanche 20 décembre 2015

Celle d'avant

Résumé : 


Vincent, Philippe et Jonas sont amis d’enfance. La quarantaine passée, les trois hommes se retrouvent le temps d’un week-end. Vincent a bâti une famille avec Chiara, tandis que Jonas semble se complaire entre son travail et quelques compagnes de passage. Quant à Philippe, il vit une relation instable avec Louise avec qui il n’imagine pas de lendemain. Pendant ces quelques jours ensemble, les souvenirs ressurgissent. Chacun retrouve ses habitudes, son caractère, sa peau d’avant, jusqu’à ce que Chiara ne découvre l’existence de Laure, que Vincent a follement aimé autrefois et dont il n’a jamais parlé jusqu’à présent. Elle tente alors de reconstituer le passé de ces trois hommes et de comprendre qui était Laure, morte vingt ans auparavant dans des circonstances restées inexpliquées.

Mon avis : 


Tout d'abord, je souhaite remercier Livraddict pour ce partenariat et bien évidement Ninon Maréchale pour l'envoi de son roman que j'ai dévoré en deux jours tant il est passionnant.

On fait la connaissance de Vincent, Philippe et Jonas qui sont amis d'enfance et qui ne se sont pas vu depuis plusieurs années. Ils se réunissent à l'occasion d'un week-end chez Vincent dans le Périgord, leur région natal. Jonas et Philippe font le déplacement depuis Paris pour ce week-end. Mais tout ne se passe pas comme prévu....

Ne vous fiez pas au apparences, ce n'est pas un simple week-end entre copains, car chaque personnage a été habilement travaillé par l'auteur et ils ont tous une part d'ombre.
D'abord, Vincent qui est le formidable mari de Chiara et un père de famille aimant cache en réalité une part d'ombre, puis Philippe, qui est en couple avec Louise et sur le point de rompre...
Ce week-end va être l'occasion pour lui de prendre du recul. Je pense que ça reste mon personnage préféré mais après la lecture de ce roman, j'ai encore tellement de questions le concernant.
Enfin Jonas, l'extraverti, le déconneur (si vous me permettez l'expression) qui lui cache vraiment bien son jeu.

Et puis, il y a tous les personnages secondaires, tous ces personnages dont on se demande ce qu'ils font la comme Louise ou Stéphane. Pourtant a la fin, lors des dernières pages, toutes les pièces du puzzle s'emboitent et le lecteur prend une sacré claque.

Une sacré claque et comme je le disais plus haut, je ressors avec encore énormément de questions. Quelle est la part de réalité et de folie concernant Louise? Quelle est la relation entre Philippe et Aurélie? Bref, je pense qu'il faut au lecteur, du temps pour digérer tous les rebondissements et imaginer soit-même quelques réponses. En tout cas, pour ma part, je n'aurais pas dis non a une centaine de pages supplémentaires.

C'est un roman dense, intense, très bien construit avec des chapitres courts qui alternent nos différents personnages et différentes époques. On découvre au fur a mesure des parts d'ombres, de secrets enfouis et le suspense est incroyable. L'écriture de Ninon Maréchale est vraiment belle et le texte est fluide. Comme je le disais plus haut, il m'a fallu seulement deux jours pour dévorer les 493 pages. Cette lecture est pour moi un vrai coup de coeur que je vous recommande.

Je termine ma critique par une citation que j'ai beaucoup aimé et qui parlera a tous les amoureux des livres :
"Viviane lisait. Viviane était une lectrice. Elle était éprise de mots et d’histoires, elle l’avait toujours été. Les murs de sa chambre étaient tapissés d’étagères pleines d’ouvrages de toutes les tailles, de tous les genres, de toutes les époques. De nouveaux tomes venaient régulièrement s’ajouter, trouvant de plus en plus difficilement une place au milieu des autres. […] Elle avait expliqué que toute la magie des livres était dans les images que l’esprit pouvait construire à partir de simples symboles graphiques, de minuscules petites lettres mises bout à bout pour former des mots. Les mots s’agençaient pour former une séquence unique et insufflaient au lecteur des visions toujours inédites. […] Lire, c’était choisir, c’était être maître de l’interprétation des mots et des signes. Un pouvoir fascinant."

Les cahiers japonais

Résumé : 


En se replongeant dans ses cahiers intimes, notes, croquis, photos prises au Japon lors de ses nombreux voyages, le désir est venue à Igort de faire un livre sur la culture japonaise. Il faut dire que c’est un domaine qu’il connaît bien. Il est l’un des rares auteurs occidentaux à avoir travaillé directement pour un éditeur japonais, et cela, durant onze années. Après avoir fait un tour d’horizon de l’édition manga au Japon vue de l’intérieur, les méthodes de travail, les relations avec les éditeurs de Kodansha publishing, il nous entraîne tout naturellement dans son sillage à la rencontre d’artistes qu’il a eu la chance de côtoyer comme Jirô Taniguchi, Katsuhiro Ôtomo… En sa compagnie et celle d’Hayao Miyazaki, nous visitons les studios Ghibli. Remontant le temps, Igort nous plonge également dans la beauté de oeuvres d’Hokusai et Hiroshige. Le cinéma non plus n’est pas oublié, avec un chapitre consacré à L’empire des sens et une rencontre avec Takeshi Kitano. Fort bien documenté, l’ouvrage d’Igort n’oublie pas de replacer les oeuvres ou auteurs cités dans leurs contextes culturels et historiques.

Mon avis : 


Tout d'abord, je remercie Babelio pour leur opération Masse Critique et puis les éditions Futuropolis pour l'envoi de ce magnifique album.

Je répète magnifique album car avant de parler du contenu, il faut parler du livre en lui-même. Couverture épaisse, qualité du papier, couleur choisis tout se marie a merveille et donne un album sublime.

Pour ce qui est de la BD, je ressors conquise mais avec quelques bémols.
Commençons par le positif, Igort, l'auteur nous fait découvrir son Japon, le Japon qu'il a connu il y a pas mal d'année maintenant. "Je mentirais si je disais que tout a commencé de façon inattendue. Avant d'y poser le pied pour la première fois, au printemps 1991, je rêvais du Japon depuis au moins 10 ans." C'est un voyage que nous propose ici l'auteur, on y rencontre toute sorte de personnages, au fur et a mesure d'anecdotes diverses et variées.

Les dessins sont magnifiques, différents styles se côtoie au fil des pages et donne un ensemble très réussi.

Ce qui m'a déplu par contre c'est que toutes les anecdotes que nous raconte l'auteur n'ont pas vraiment de fil conducteur, tout se suit comme dans un catalogue. On passe d'une anecdote a l'autre sans vraiment comprendre. Je suis donc perplexe par rapport a la construction de la BD.

Mais n'te promène donc pas toute nue

Résumé : 


Avec Feydeau, au début du XXe siècle, le vaudeville retrouve toute sa vigueur. Il s'emploie à mettre en musique, selon une mécanique implacable de rebondissements comiques et grinçants, la bêtise et la muflerie du ménage désaccordé. Dans Mais n'te promène donc pas toute nue !, Feydeau expose la joyeuse déconfiture du mariage, pour le plus grand bonheur du spectateur voyageur.

Mon avis : 


Ah Feydeau !  Toujours la bonne tournure pour me faire rire !

Dans Mais n'te promène donc pas toute nue, on fait la rencontre d'un couple qui se fait une scène de ménage. L'homme reproche à la femme de se promener dans l'appartement en tenue légère :
"CLARISSE.- En somme, toi, quoi ? tu es un étranger pour moi ! Tu es mon mari, mais c'est une convention ! Quand je t'ai épousé, je ne sais pas pourquoi...
VENTROUX, s'incline, puis. - Merci.
CLARISSE, sans s'interrompre - ... je ne te connaissais pas; et, crac, du jour au lendemain, parce qu'il y avait un gros monsieur en ceinture tricolore devant qui on avait dit "oui", c'était admis! tu me voyais toute nue. Eh! ben, ça, c'est indécent.
VENTROUX. - Ah ! tu trouves !
CLARISSE. - Tandis que mon fils, quoi ? C'est ma chair ! C'est mon sang ! Eh ben !... que la chair de ma chair voie ma chair, il n'y a rien d'inconvenant ! (Se levant.) A part les préjugés !
"

Les personnages sont caricaturaux, Ventroux, plutôt misogyne et jaloux tandis que Clarisse est légère et ingénue. Malgré ça, ils sont tous très bien travaillés et très attachants.

C'est une courte pièce, où les répliques fusent et sont toutes plus drôles les unes que les autres :
"CLARISSE - Ministre de la Marine ! tu ne sais même pas nager !
VENTROUX - Qu'ça prouve, ça ? Est-ce qu'on a besoin de savoir nager pour administrer les affaires de l'Etat ?
CLARISSE - Pauvres affaires !
"

Cette pièce n'a absolument pas pris une ride et se lit toujours avec beaucoup de plaisir. On passe un excellent moment.

 J'en ai profité après la lecture pour voir sur youtube, un adaptation sur scène. Et c'est 50 minutes de pur bonheur.

L'actrice qui joue le rôle de Clarisse est excellente.

Challenge ABC / ABC Romance / ABC thriller, policier... 2016

Pour 2016, je cherchais différents challenge de lecture. Sur la toile fleurisse déjà les challenges 50 livre pour 2016, 100 livres pour 2016. Et puis sur Livraddict, j'ai découvert pas un seul mais plusieurs challenge ABC (ABC, ABC Policier et Thriller et ABC romance). J'ai donc décidé de m'inscrire au trois et de bien sur lire des livres différents pour chacun de challenge, soit un total de 78 livres.


1er challenge :

ABC 2016 organisé par Nanet 

La version 2016 que je vous propose consiste à choisir un auteur par lettre, un minimum de 5000 pages pour l'ensemble des livres.

Le but reste de marier les styles : un classique, une nouvelle, un auteur étranger, un livre en fantasy, un en SF, un roman, un thriller... (Cette liste n'est pas exhaustive). Un minimum de 5 catégories différentes est demandé pour valider l'inscription.

3 Jokers sont accordés : soit un changement dans la liste de départ, soit une tricherie.

J'ai choisi de m'inscrire avec l'option A, ce qui signifie que je ne fais pas de liste de départ (même si j'ai préparé un fichier excel avec plusieurs possibilité de lecture), je lirai au gré de mes envies. 

Mes lectures  :
A : Isabel Allende / Zorro / 544 pages / Aventure [ma critique]
B : John Boyne / Le garçon au sommet de la montagne / 272 pages / Jeunesse [ma critique]
C : Camilo Castelo Branco /Amour de perdition / 260 pages / Classique [ma critique]
D : Marie Desplechin / Verte / 180 pages / Jeunesse [ma critique]
E : Maria Ernestam / Patte de velours, œil de Lynx / 128 pages / Contemporain [ma critique]
F : Maxence Fermine / Le palais des ombres / 363 pages / Contemporain [ma critique]
G : Yan Gauchard / Le cas Annunziato / 124 pages / Contemporain [ma critique]
H : Ron Hansen / Une irrépressible et coupable passion / 360 pages / Contemporain [ma critique]
I :
J : Gaëlle Josse / Les heures silencieuses / 134 pages / Historique [ma critique]
K : Liz Kessler / Comme un livre ouvert / 312 pages / Romance [ma critique]
L : Frédéric Lenoir / Cœur de Cristal / 206 pages / Conte
M : Ninon Maréchale / L'homme sans nez / 247 pages / Contemporain [ma critique]
N :
O : Erik Orsenna / Deux étés / 190 pages / Contemporain [ma critique]
P : Félix J Palma / La carte du temps / 730 pages / Science-fiction [ma critique]
Q :
R : J.K. Rowling / Une place à prendre / 792 pages / Contemporain [ma critique]
S : Shyam Selvadurai / Jardins de cannelle / 364 pages / Contemporain [ma critique]
T : Valérie Tong Cuong / Providence / 179 pages / Contemporain [ma critique]
U : Chiyo Uno / Ohan / 96 pages / Contemporain [ma critique]
V : Fabio Volo / Te retrouver / 388 pages / Contemporain [ma critique]
W :
X :
Y :
Z :
Bilan : 22/26 
 6718/5000 pages
9/5 genres



2eme challenge : 

ABC romance 2016 organisé par BooksAndTeas




Le principe du challenge est simple  lire 26 livres entre le 1er janvier et le 31 décembre 2016, en respectant le principe « une lettre, un auteur ».

Il faut donc choisir un auteur par lettre, en respectant une seule règle que le livre soit classé en romance et ses dérivés :

- Romance jeunesse
- Romance jeune adulte
- Romance historique
- Romance fantastique
-etc

De plus toujours dans un soucis de facilité 3 tricheries sont admises Par tricherie, j'entends l'utilisation de la première lettre du titre du livre ou la première lettre du prénom de l'auteur (au lieu de la première lettre du nom de famille de l'auteur)

La encore, j'ai choisi l'option A, sans liste prédéfinie au départ.

Mes Lectures :
A : Camille Adler / Rose soie / 282 pages [ma critique]
B : Jo Barker / Une saison à Longbourn / 456 pages [ma critique]
C : Cora Carmack / Ce si joli trouble / 288 pages [ma critique]
D : Robyn DeHart / Fruit défendu, tome 1 : Un Soupçon de Malice / 312 pages [ma critique]
E :
F :
G : Abandonnées au pied de l'autel, tome 1 : Le mariage de la saison / 312 pages [ma critique]
H : Les fantômes de Maiden Lane, tome 1 : Troubles intentions / 324 pages [ma critique]
I : Janet Inglis / Daddy's girl / 523 pages [ma critique]
J : Syrie James / Le manuscrit perdu de Jane Austen / 472 pages [ma critique]
K : Catherine Kalengula / Pierre, feuille, ciseaux / 320 pages [ma critique]
L : Karine Lambert /L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes / 213 pages [ma critique]
M : Fiona McIntosh / La rose et la tour / 640 pages [ma critique]
N :
O : Ito Ogawa / le restaurant de l'amour retrouvé / 254 pages [ma critique]
P : Barbara Pym / Crampton Hodnet / 275 pages [ma critique]
Q : Paula Quinn / Héritiers des Highlands, tome 1 : Le Ravisseur / 480 pages [ma critique]
R : Lady Julia Grey, tome 1 : Le Silence de Grey House / 536 pages [ma critique]
S : Jess Swann / Amour, orgueil et préjugés / 425 pages [ma critique]
T : Sherry Thomas / Mon bel ennemi / 320 pages [ma critique]
U : *tricherie* Unbroken / Melody Grace / 285 pages [ma critique]
V :
W :
X : *tricherie* Collectif / Balades irlandaises / 144 pages [ma critique]
Y :
Z  :
Bilan : 19/26



3eme challenge :

ABC thriller, policier.... 2016 organisé par Salhuna
Le principe du challenge ABC :

•    Lire 26 romans de genre policier/thrillers/romans noirs/à suspense… entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2016, selon le principe de 1 lettre = 1 auteur.
Comment participer :

•    Établir une liste avec 26 romans de 26 auteurs différents correspondant à chaque lettre de l’alphabet (A : Barbara Abel / B : Michel Bussi / C : Maxime Chattam…) => C’est le Nom de l’auteur qui compte.
•    Vous inscrire ici jusqu’au 31 janvier 2016, et me faire vérifier votre liste. 

J'ai choisi la catégorie 2, challenge Freestyle, pas de liste établie au début mais choix des lectures au fur et a mesure.

Mes lectures :
A : Selva Almada / Les jeunes mortes / 144 pages [ma critique]
B : M.C Beaton / Agatha Raisin, tome 1 : The quiche of death / 142 pages [ma critique]
C : Florence Clerfeuille / Le chat du jeu de quilles, tome 1 : Qui a tué le père Pommier? / 305 pages [ma critique]
D : Colin Dexter / les silences du porfesseur / 286 pages [ma critique]
E : Charles Exbrayat / Notre Imogène / 190 pages [ma critique]
F :
G : Robert Galbraith / L'appel du coucou / 695 pages [ma critique]
H : Keigo Higashino / Le dévouement du supect X / 320 pages [ma critique]
I : Arnaldur Indridason / Les nuits de Reykjavik / 351 pages [ma critique]
J : Brenda Joyce / Un odieux chantage / 341 pages [ma critique]
K :
L :
M : Miyuki Miyabe / Une carte pour l'enfer / 328 pages [ma critique]
N :Magdalen Nabb / Cadavre d'automne / 191 pages [ma critique]

O : Otsuichi / Rendez-vous dans le noir / 254 pages [ma critique]
P : Claudia Pineiro / A toi / 192 pages [ma critique]
Q :
R : Dolores Redondo / Le gardien invisible / 519 pages [ma critique]
S : Roman Sardou / Pardonnez nos offenses / 410 pages [ma critique]
T : Thanh-Van Tran-Nhut / Le temple de la grue écarlate / 375 pages [ma critique]
U :
V : Meurtres à la pause-déjeuner / 256 pages [ma critique]
W :
X : Qiu Xialong / Mort d'une héroïne rouge / 502 pages [ma critique]
Y : Misa Yamamura / Des cercueils trop fleuris / 250 pages [ma critique]
Z :
Bilan : 21/26

vendredi 18 décembre 2015

L'oeuvre d'une nuit de mai

Résumé : 


Extrait : De tout ceci, Ellenor ne se doutait guère. Le nouveau clerc n'était pour elle qu'un être de raison. Son père chéri primait toujours, à ses yeux, le demeurant de la race humaine. Elle n'avait conscience que de ses brillantes qualités, de sa douceur, de ses charmants propos, de ses connaissances variées, de sa générosité inépuisable. Après lui, elle aimait surtout miss Monro, et parmi les domestiques de la maison, le cocher Dixon. Dixon était un grand gaillard, robuste encore malgré les premières atteintes de l'âge, et qui s'étant trouvé jadis le compagnon de jeux de l'enfant destinée à devenir ensuite sa jeune maîtresse, n'avait jamais complètement perdu la tradition et les privilèges de cette lointaine intimité. Serviteur favori, on lui passait des libertés de langage qui n'eussent été tolérées chez aucun autre, et miss Ellenor, habituée dès l'enfance à le trouver fort discret, lui faisait par-ci par-çà telle confidence dont aurait pu être jaloux M. Corbet, qu'elle affectionnait pourtant,... mais en seconde ligne et après Dixon.

Mon avis : 


Elizabeth Gaskell est une auteur parfois difficile a lire. Elle aime parfois les longues descriptions, faire souvent dans le dramatique mais pourtant L’œuvre d'une nuit de Mai m'a vraiment conquise et surprise à la fois.

On fait la connaissance Ellenor et de son père, M. Wilkins. On l'a suit depuis son enfance, jusqu'à son adolescence quand elle se fiance avec un jeune homme. Mais une nuit de mai va changer a jamais leur destin. Ce court roman ou cette longue nouvelle est vraiment habilement construite. Tout va très vite, jusqu'à cette tragique nuit. Et ensuite l'auteur prend le temps d'analyser comment ses personnages sortent changer des évènements.

Ellenor est attachante est tiraillée entre son père et son fiancé. Elle doit faire des choix qui sont parfois lourd de conséquences.

Je ressors vraiment enchantée de cette lecture.

jeudi 17 décembre 2015

Le fiancé d'Elvire


Résumé : 



Quelle jeune fille accepterait avec enthousiasme l’annonce d’un mariage de raison, arrangé par les familles ?
Quelle jeune fille ne préférerait-elle pas un amour romantique, avec bouquets de fleurs, guitare et échelle de corde ?
Comment Elvire va-t-elle accueillir le fiancé officiel, annoncé par le télégraphe et conduit par la main par son père ?

Mon avis : 


Le fiance d'Elvire est une courte pièce de théâtre en un seul acte écrit par Manuel Pinheiro Chagas.

C'est l'histoire d'Elvire que son père veut marier au fils d'un de ses amis :
"ELVIRE : Mon Dieu, mon père, je vous admire !
FULGENCE : N'est-ce pas que je fais bien les choses ?
ELVIRE (ironiquement) : Trop bien, en vérité... Ne croirait-on pas que ce beau fiancé est quelque prince charmant qui daigne quitter les splendeurs de sa cour pour venir, au fond du Bourbonnais, chercher la sœur de Cendrillon ? Est-ce qu'on illuminera en son honneur ? Tirera-t-on un feu d'artifice ? Et quand il apparaîtra, devrais-je me mettre au piano, pour jouer la Marseillaise, comme on fait pour le Président de la République ?
FULGENCE : Ce langage ironique est déplacé ici !
ELVIRE : C'est qu'il est bien agaçant, pour un jeune fille, d’être ainsi mariée, sans qu'on est daigné consulter son cœur ?
FULGENCE : J'ai voulu te faire une agréable surprise...
"

Seulement la jeune fille n'est pas très enthousiaste a l'idée de devoir épouse un inconnu et décide de se faire un peu désirer. Quand elle rencontre, Henri, le jeune homme elle lui annonce que son cœur est déjà pris. 
"ELVIRE : C'est comme j'ai l'honneur de vous dire : j'aime les nuits étoilées, le lac dont la brise ride la surface, les chants suaves du rossignol, les mystérieuses mélodies des sérénades et les vers inspirés des poètes... {elle semble rêveuse}
HENRI : De grâce, veuillez continuer : c'est fort intéressant.
ELVIRE : Tel que je le comprends, l'amour doit s'entourer d'ombre et de mystère; c'est l’imprévu qui en fait le principal charme. Je n'accepterai donc jamais un fiancé officiel, annoncé à l'avance par le télégraphe, et conduit, par la main, par l'auteur de mes jours... Celui que j'entends choisir moi-même devra chanter sous mes fenêtres la cantilène d'Almaviva, grimper par une échelle de soie et entrer par le balcon, la guitare en bandoulière, comme dans le Barbier de Séville. C'est mon dernier mot... {Elle part d'un éclat de rire, en voyant l'air stupéfait de Henri}
HENRI {à part} : Elle veut rompre, c'est certain... Eh bien ! Jouons-lui la même ritournelle... {Haut}... Mademoiselle, je regrette bien sincèrement de n'avoir pas été prévenu ; je n'ai apporté ni la guitare ni l’échelle de corde d'Almaviva... Je n'en suis pas moins capable de tout entreprendre pour me faire ouvrir la porte de votre cœur...
"

Mais Henri a plus d'un tour dans son sac, et au lieu de l'a supplier, il décide de lui aussi de lui faire une farce. Vient ensuite, un tas de quiproquo tous plus drôle les uns que les autres.

C'est une pièce vraiment très drôle, elle m'a beaucoup fait rire et puis elle est surtout très bien écrite et n'a pas pris une seule ride.

C'est une œuvre qui est maintenant dans le domaine public est qui est disponible :
- dans sa version texte ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5468917g
- ou dans sa version audio (que je vous recommande) ici : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/chagas-manuel-pinheiro-le-fiance-delvire.html

mardi 15 décembre 2015

La Belle et la Bête

Résumé : 


" Le monstre se fit entendre.
Un bruit effroyable, causé par le poids énorme de son corps, par le cliquetis terrible de ses écailles et par des hurlements affreux, annonça son arrivée. En voyant approcher la Bête, qu'elle ne put envisager sans frémir en elle-même, la Belle avança d'un pas ferme, et d'un air modeste salua fort respectueusement la Bête. Cette démarche plut au monstre et, se retournant vers la Belle, il lui dit : "Bonsoir, la Belle".

Mon avis : 


Quand j’étais petite, j'adorais La Belle et la Bête, version Disney et je serai bien incapable de vous dire combien de fois je l'ai vu.... 
Les fêtes approchant, j'ai eu envie de magie et de contes et je me suis donc plongée dans le classique de Madame de Villeneuve. 
Et la magie a encore opéré puisque je ressors enchantée par cette lecture. 

Tout le monde connaît l'histoire, le père de famille qui fait faillite et sa fille cadette qui lui demande une rose comme cadeau. Le père décide d'en cueillir une mais la bête arrive et la fille décide de se sacrifier plutôt que de sacrifier son propre père.

Toute la première moitié du livre est exactement la même que Disney mais la suite du texte est assez surprenante. Je ne vous en dis pas plus car je vous conseille vraiment cette lecture......


J'en ai profité pour découvrir le film sorti sur les écrans en 2014 et autant vous dire que je suis rester sans voix tellement j'ai adoré.

Les acteurs jouent a merveille, et de plus j'adore Vincent Cassel donc forcement, je l'ai trouvé excellent.

Le coté conte, enchanteur est bien présent et même adulte, on regarde ce film avec des yeux d'enfant.

Lu dans le cadre du challenge :
- Challenge adaptation

dimanche 13 décembre 2015

Un héritage compromettant

Résumé : 


Carden posait la main sur la poignée de la porte lorsque la sonnette retentit pour la quatrième fois. Agacé, il tira le lourd panneau d'acajou vers lui, avec la ferme intention d'exprimer le fond de sa pensée à sa visiteuse. Mais en la voyant, il eut le souffle coupé. C'était sans conteste une vraie beauté, au charme exotique et aux courbes sensuelles. Qu'elle portât des vêtements usés et démodés n'entamait en rien l'impression de séduction qui se dégageait de sa personne. Grande, les yeux bleus, brune à en juger par les boucles qui s'échappaient de son bonnet délavé, elle était l'image même de la jeune femme de bonne famille, malmenée par la vie. Ses traits fins, délicatement sculptés, tranchaient avec un teint hâlé, qui ne faisait qu'ajouter à son ensorcelante beauté. Ses mains fines étaient tout aussi dorées. Et elle ne portait pas d'alliance.

Mon avis : 


Un héritage compromettant a été une lecture agréable et légère pour ce week-end ou j'avais envie de me détendre.

Seraphina s'occupe tant bien que mal de trois petites filles. Son mari, et les parents des enfants sont parti depuis plusieurs mois en exploration dans la jungle de Belize et ne sont jamais revenus. Un jour, elle reçoit une lettre et découvre que les petites ont de la famille a Londres. Ni une ni deux elles embarquent sur un bateau pour l’Angleterre et arrive chez Carden.
"Carden Reeves, vêtu d'un élégant costume gris, venait d'apparaître dans l'encadrement de la porte. Dieu qu'il était beau ! D'une beauté diabolique.
Il aurait fallu qu'il soit un saint pour ne pas essayer d'en tirer avantage.
Même les religieuses devaient le remarquer et l'admirer quand elles le croisaient dans la rue ! Le regard appuyé qu'il posa sur elle confirma ses soupçons : cet homme n’était pas un saint. La douce chaleur qui se répandit a cet instant dans son corps lui prouva qu'elle n'avait pas non plus l’étoffe d'une nonne
."
C'est un beau jeune homme, dandy, libertin et bien sur ils vont tomber amoureux..... Mais tout n'est pas si facile et ils vont se retrouver dans plusieurs situations délicate.
"- L’expérience m'a appris que les hommes ne font pas plaisir aux femmes par simple bonté d’âme, déclara-t-elle avec franchise. Ils sont généralement motivés par l'espoir d’être récompensés d'une façon ou d'une autre.
- Vous n'avez pas rencontré beaucoup de vrais gentlemen, n'est-ce pas ?
Seraphina le considéra un instant, puis se mit a rire.
- J'ai constaté que les gentlemen étaient les pires de tous. Leurs bonnes manières ne servent qu'a dissimuler leurs desseins et a donner le change.
- Des loups déguisés en agneaux, c'est cela ?
- Je trouve la comparaison excellente, monsieur Reeves.
- Carden, rectifia-t-il immédiatement.
"

La première moitié du roman est un peu longue, le roman traîne en longueur, et il y a peu d'action. Seraphina et les jeunes demoiselles s'installent chez Carden, ils se disputent, se chamaillent, ne sont pas d'accord. Comme dans beaucoup de romances, elle le trouve arrogant, lui la trouve séduisant et ne rêve que de la mettre dans son lit.... Bref le scénario classique. Pourtant la seconde moitié du livre se révèle plus intéressante et un intrigue autour des parents et du mari de Seraphina se met en place. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas tout révéler mais j'ai vraiment été captivé a ce moment la, jusqu'à la fin. Dommage que le début soit aussi long.

C'est une romance qui m'a plu, les personnages sont attachants et la lecture est agréable. Il ne faut pas s'attendre a de la grande littérature mais pour un week-end détente c'est un très bon choix.

samedi 12 décembre 2015

Mansfield Park

Résumé : 


Fanny Price est issue d'une famille pauvre qu'elle quitte à l'âge de dix ans pour vivre avec son oncle et sa tante, Sir Thomas et Lady Bertram, à Mansfield Park. Sir Thomas désire en effet aider Mrs. Price, la mère de Fanny et la sœur de Lady Bertram, en prenant en charge l'éducation de Fanny.

Celle-ci est donc élevée avec ses cousins, légèrement plus âgés qu'elle, Tom, Edmund, Maria et Julia, mais il lui est presque constamment rappelé qu'elle leur est inférieure. Seul Edmund fait preuve de gentillesse à son égard; Maria et Julia la méprisent, Tom ne lui prête pas attention. Fanny maintient une correspondance régulière avec son frère William, officier de la Royal Navy. Elle acquiert en grandissant, notamment au contact d'Edmond, un sens moral qui lui sert de guide pour toute chose. La gratitude et l'affection qu'elle éprouve à l'égard de son cousin se transforment au fil des ans en un amour qu'elle garde secret.

Les jours passent calmement à Mansfield Park, jusqu'au jour où Lord Bertram part aux Caraïbes et que de nouveaux jeunes gens font leur arrivée dans les environs : Mr. et Miss Crawford, frère et sœur de la femme du nouveau pasteur. Leur arrivée bouleverse la vie austère de Mansfield Park, sous les yeux de Fanny...

Mon avis : 


J'ai découvert un autre classique de Jane Austen avec Mansfield Park. Ça a été une lecture agréable même si j'ai moins apprécié cette lecture que Emma que j'ai découvert il y a quelques semaines.
On fait la connaissance de Fanny, qui a l'âge de 10 ans vient vivre a Mansfield Park auprès de son oncle, sa tante et ses cousins et cousines.  C'est la qu'elle va grandir sans jamais oublier de lui rappeler qu'elle est pauvre. Seul son cousin Edmund se montre gentil et attentionné avec elle. Alors c'est tout naturellement qu'elle tombe amoureuse de lui en grandissant. Mais l'arrivée des Crawford va changer beaucoup de chose.

Il y a au final peu d'action, seul quelques intrigues amoureuses mais peu de rebondissements. L'histoire m'a donc paru un peu longue. Malgré tout, le style de Jane Austen est comme toujours très prenant et on savoure chaque ligne.

J'en ai profité pour regarder son adaptation datant de 2007 qui est très fidèle au roman.

J'ai passé un excellent moment mais je suis moyennement convaincu par la prestation de Billie Piper.

Blake Ritson est par contre lui très bon dans le rôle d'Edmund.

Lu dans le cadre des challenges :
- Challenge pavé 2015-2016
- Challenge adaptations

Le coeur d'Angeliki

Résumé :


À vingt-neuf ans, Angeliki n'est toujours pas mariée, contrairement aux autres jeunes filles de son village – ce qui agace prodigieusement sa mère. Dans le zacharoplasteion familial, les deux femmes pétrissent le pain et préparent de délicieux biscuits de carême, des brioches de Pâques, des beignets au miel... Plus jolie que toutes les autres jeunes filles, plus douce qu'un baklava, Angeliki a de surcroît le talent merveilleux de créer de délicats animaux en pâte d'amande. Pourtant, elle s'obstine à repousser toutes les avances qu'on lui fait.

Mon avis :


Le cœur d'Angeliki est une nouvelle très courte (seulement 13 pages sur ma liseuse) mais c'est pourtant assez pour nous offrir du dépaysement et un moment d’évasion.

On fait la connaissance d'Angeliki et de sa mère Sofia qui tiennent une pâtisserie / confiserie. On sent beaucoup d'amour entre elle-deux : "La peau de sa fille était aussi lisse et dorée que les miches, et même lorsqu'elle plongeait des cerises ou des amandes dans leur glaçage au chocolat, elle réussissait a conserver une blouse blanche immaculée. Elle n'avait aucun défaut, et sa mère ne s'expliquait pas pourquoi une jeune femme comme elle, plus douce qu'un gâteau, plus parfaite que ses baklavas les plus réussis, semblait avoir été oubliée dans la boutique tel un biscuit de l'an passé."
Pourtant, il y a une source de conflit entre elles : le fait que la jeune femme ne soit toujours pas mariée : "Sofia Papalenou suivait le passage des saisons au gré des diverses spécialités : au printemps il y avait les biscuits du carême et les brioches de Pâques; puis venait l’été, saison des mariages, avec ses commandes de pièces montées et de beignets trempés dans du miel, le kserotigano, qu'on distribuait lors des noces. Août était aussi le mois ou elles confectionnaient leurs propres glaces, déclinées dans une gamme de parfums incroyables. Arrivait ensuite l'automne, avec son cortège de gâteaux traditionnels pour célébrer les fêtes des saints, Stavros, Elpida et Thomas étant des noms très populaires dans cette ville. Leur succédaient les spécialités de la Saint-Nicolas, début décembre, avant la frénésie de Noël et, enfin, la période de la vassilopita, ce gâteau du nouvel an qui ne manquait pas de lui rappeler que douze nouveaux mois s’étaient écoulés et que sa fille était encore seule."

C'est une nouvelle agréable a lire, pleine de gourmandise et qui permet de s'évader. Une nouvelle qui fait se sentir bien et qui donne le sourire.

mardi 8 décembre 2015

Le temps d'un très grand week-end ... Du 10/12 au 14/12/2015



Le temps d’un très grand week-end … n°9

Noël arrive & vous attendez impatiemment que le Père Noël dépose de nouveaux livres sous votre sapin, non ? Alors réservez votre week-end de décembre car le TGWE va venir vous tenir compagnie !
Jeudi 10 décembre à 20h30 au lundi 14 décembre 2015 à minuit !

Je me lance donc dans cette nouvelle édition du challenge Le Temps d'un grand week-end, organisée par celineJ, sur livraddict avec les consignes suivantes :

Niveau de lecture :
- Lecteur suprême : 451 à 600 pages ok

3 consignes : 
- Lire une romance ok
- Lire un livre dont la couverture contient du bleu, du vert, du rouge ou du jaune/doré ok
- Lire un livre de poche ok

3 actions : 
- Emballer des cadeaux de Noël ok
- Lire sous la couette et/ou au coin du feu ok
- Prendre une photo de son sapin et/ou de sa déco de Noël : pas de photo mais j'ai fait mon sapin

Suivi lecture :


Jeudi 10 : 
Aucune lecture 

Vendredi 11 : 
J'ai lu "Le cœur d'Angeliki" de Victoria Hislop [ma critique] dont la couverture est bleue = 13 pages
J'ai commencé une romance : "Un héritage compromettant" de Leslie LaFoy

Samedi 12 : 
J'ai fini "Un héritage compromettant" de Leslie LaFoy [ma critique]
Bilan : 390 pages lues

Dimanche 13 : 
Aucune lecture 

Lundi 14 : 
J'ai fini un livre commencé avant le challenge "La belle et la Bête" : 100 pages lues
Bilan : 490 pages lues


La confession de la lionne


Résumé : 



Lorsque le chasseur Arcanjo Baleiro arrive à Kulumani pour tuer les lions mangeurs d’hommes qui ravagent la région, il se trouve pris dans des relations complexes et énigmatiques, où se mêlent faits, légendes et mythes. Une jeune femme du village, Mariamar, a sa théorie sur l’origine et la nature des attaques des bêtes. Sa sœur, Silência, en a été la dernière victime. L’aventure est racontée par ces deux voix, le chasseur et la jeune fille, au fil des pages on découvre leurs histoires respectives. La rencontre avec les bêtes sauvages amène tous les personnages à se confronter avec eux-mêmes, avec leurs fantasmes et leurs fautes. La crise met à nu les contradictions de la communauté, les rapports de pouvoir, tout autant que la force, parfois libératrice, parfois oppressive, de leurs traditions et de leurs croyances. L’auteur a vécu cette situation de très près lors d’un de ses chantiers. Ses fréquentes visites sur le théâtre du drame lui ont suggéré l’histoire inspirée de faits et de personnages réels qu’il rapporte ici. Clair, rapide, déconcertant, Mia Couto montre à travers ses personnages forts et complexes la domination impitoyable sur les femmes, la misère des hommes, la dureté de la pénurie et des paysages. Un grand roman dans la lignée de L’Accordeur de silences.

Mon avis : 


J'ai posé mes valises au Mozambique grâce à Mia Couto. La confession de la lionne est un court roman qui alterne les points de vue de deux personnages : Un chasseur venu tué une lionne qui terrorise et a déjà fait une vingtaine de victime et une jeune femme dont la sœur a été victime de l'animal.

L’atmosphère du roman est vraiment magique, on voyage au rythme des croyances, chaque chapitre s'ouvre sur un proverbe : 
"Une armée de brebis dirigée par un lion est capable de vaincre une armée de lions dirigée par une brebis.
Proverbe africain
"
ou encore: 
"Jusqu'à ce que les lions inventent leurs propres histoires, les chasseurs seront toujours les héros des récits de chasse.
Proverbe africain
"

Malgré tout c'est un bilan en demi teinte, car j'ai été souvent perdu, souvent confuse, car il est dur de décerner la réalité de la folie, du rêve, des croyances..... Tout se mélange et il est difficile de s'y retrouver.

Je suis malgré tout ravie du dépaysement que ma procurer l'auteur et je lirai très vite un autre de ses romans.

Lu dans le cadre du challenge : 
- le tour du monde en huit ans : Le Mozambique

Une rue en Amérique, Broadway, tome 1

Résumé : 


Carrefour entre les extravagances du music-hall et les "speakeasies" baignant dans les vapeurs prohibées d'alcool frelaté, Broadway ne dort jamais. Ses façades parées d'enseignes lumineuses attirent les hommes et les femmes qui vouent un culte à la nuit. Gangsters, écrivains, danseuses, nouveaux riches ou célébrités, tous se donnent rendez-vous sur la "grande voie blanche", animés d'un même désir : saisir le rêve et le faire sien.

Le "Chapman's Paradise" est fermé momentanément : à la mort de Walter, Lenny et George Chapman décident de reprendre la direction de l'établissement. Mais le suicide de l'aîné des trois frères a couvert le club d'une mauvaise aura : il est déserté par ses chorus girls, et les deux frères ne connaissent pas encore grand-chose au monde du showbiz. Faisant fi de leur inexpérience, Lenny et George font le pari de rassembler une nouvelle troupe, et surtout de faire du cabaret un lieu incontournable de Broadway.

Fanny King, une chorus girl ingénue et un peu distraite, s'est fait renvoyer du club qui l'employait à cause de son animal de compagnie. Mais la jeune femme est d'une nature optimiste et entreprenante ; ses recherches la mènent tout droit au Chapman's Paradise.

Mon avis : 


Coup de cœur pour cette magnifique BD qui nous plonge en plein Broadway des années 20. Le Music-Hall, les années folles, la prohibition tout est très bien exploité et c'est un vrai voyage dans le temps.

Walter le propriétaire du Chapman's Paradise vient de se suicider et ses deux frères décident de reprendre l'affaire. Mais on ne s'improvise pas gérant d'un cabaret aussi facilement. C'est un parcours semait d’embûches qui les attends. Parallèlement, on suit l'histoire de Fanny, qui va être embauchée comme danseuse. 

Les dessins sont magnifiques et cet album est un vrai bijou. J'ai vraiment hâte d'avoir la suite et fin entre les mains.

samedi 5 décembre 2015

Le voyage d'Octavio

Résumé :


Les tribulations épiques d'Octavio, un paysan analphabète vénézuélien qui va se réapproprier son passé et celui de son pays, grâce à Alberto Perezzo, un médecin de village, et surtout grâce à la belle Venezuela, qui va lui apprendre à écrire. Mais le destin voudra qu'il soit enrôlé par la bande de brigands "chevaleresques" du charismatique Guerrero, qui organisera un cambriolage précisément au domicile de sa bien-aimée Venezuela....

Mon avis : 


Le voyage d'Octavio est pour moi un vrai coup de cœur qui m'a transporté au Venezuela. "Dans le port de La Guaira, le 20 aout 1908, un bateau en provenance de La Trinidad jeta l'ancre sur les cotes vénézuéliennes sans soupçonner qu'il y jetait aussi une peste qui devait mettre un demi-siècle a quitter le pays."

On fait la connaissance d'Octavio, illettré qui se débrouille tant bien que mal dans sa vie de tous les jours. "Personne n'apprend à dire qu'il ne sait ni lire ni écrire. Cela ne s'apprend pas. Cela se tient dans une profondeur qui n'a pas de structure, pas de jour. C'est une religion qui n'exige pas d'aveu."
Jusqu'au jour ou il rencontre Venezuela, une femme qui va lui apprendre a lire et a écrire. Cette rencontre va changer sa vie. "Un matin,il se surprit de voir que "mujer" s'écrivait aussi simplement.
- J'aurais pensé que pour un personnage aussi considérable,y avait un mot plus difficile,s'était-il exclamé
.
" Malheureusement, cette période heureuse avec Venezuela, ne sera que de courte durée car il se retrouve embarqué dans un gang de cambrioleurs et se fait démasquer par la femme. Il prend donc la route, a travers son pays, fais de multiples rencontres.

J'ai découvert un petit pays, dont on parle peu, mais plein de légendes et de croyances :
"Parmi ces maisons, à la robe d’une montagne, il y avait celle d’un créole qui avait planté contre sa haie un citronnier robuste, aussi vieux que lui, dont les fruits se mêlaient au gui du feuillage. La procession s’était approchée. Le Créole était sorti avec un fusil à verrou et une grappe de cartouches sous l’aisselle.

- Je tue le premier qui franchit la haie, avait-il crié depuis la rambarde. Et je commencerai par celui que vous promenez. Nous allons voir si les saints ne meurent pas.


Les porteurs firent demi-tour sans discuter. Mais à l’instant de repartir, la couronne d’épines resta accrochée à l’une des branches de l’arbre. Le créole épaula l’arme et, au milieu d’une injure, tira une seule balle dont l’éclat résonna longtemps dans la montagne. La balle sépara la statue de la branche, secoua le feuillage et fit tomber sur les têtes, comme un pluie de bubons verts, des centaines de citrons qui roulèrent jusqu’aux portails des cabanes.

On crut au miracle. On utilisa la pulpe jaunie pour les infections, on fit sécher les zestes qu’on saupoudra sur les poissons et on purifia l’air avec l’acidité des huiles. On mélangea le citron au gingembre dans es marmites et on les fit passer, porte après porte, à toutes les alcôves, avec un secours que deux mille ans de médecine n’avaient su offrir. En dix mois, on fit reculer dix ans de peste.

Voilà l’histoire du citronnier du Seigneur telle qu’on la trouve à peu près sous la plume du poète Andrés Eloy Blanco, dans les livres de mon pays
."

Comme dans de nombreux romans sud-américains, il y a un petit coté magique. L'auteur sait nous captiver et décrit son pays a merveille. C'est un récit a la fois drôle et touchant :
"Les gens prirent l'habitude de mesurer l'importance d'une maison au nombre de ses fenêtres. On écrivait le nom des rues sur des plaques en bois portant les noms de ceux qui les habitaient. La rue de l'hôpital était celle de l'hôpital, la rue des Sœurs celle du couvent, dans la rue Doctor-Dominguez habitait le vénérable docteur Dominguez, et dans la rue des Cornards, qui ne touchait en rien a l’honnêteté des dames, se trouvait l’abattoir ou l'on déchargeait les cornes du bétail."

Ce roman est a la fois une fiction mais aussi un excellent documentaire qui nous montre le vrai visage du Venezuela ou la majorité de la population s'entasse dans des bidonvilles :
"Des écrivains publics faisaient  payer une fortune les lettres d'amour, les vieux comptaient les mois en grains de mais et les marchands racontaient aux enfants des légendes pour les éloigner de la nuit. C'était un époque simple et craintive. Le village n'était alors  menacé que de superstitions et de croyances populaires [...].
Avec le temps, touffu et foisonnant, le flanc de la colline se gonfla de baraques et de blocs, la vie ne cessant d'apparaître. Année après année, il se chaussa de pierres et se peupla d'hommes qui fuyaient la misère des grandes villes. Ils montaient jusqu'au sommet de la colline, trouvaient une friche loin des autres et y dressaient une maison de tôle ondulée. Avec l'expansion des quartiers, on dut organiser des élections démocratiques désignant  des présidents et un conseil. Le marché noir fit concurrence aux anciens commerces, tandis que l'ombre des platanes abritait des femmes auxquelles, tantôt l'alcool, tantôt les malheurs, avaient volé un époux.
Les vieilles légendes poussaient les enfants hors des maisons. Beaucoup se retrouvaient  aujourd'hui dans la contrebande, souvent par crainte d'être exclus, ou parce qu'il était plus dangereux parfois de ne pas y entre. Les nuits étaient agitées, révoltées, elles s'encombraient  souvent d'un crime, au détour d'une ruelle. Les jeunes filles  subissaient des  grossesses précoces et avortaient avec des cuillères qu'on faisait bouillir dans des casseroles. C'était une carte de la colère
."

Vous l'aurez compris, c'est un roman magnifique, superbement écrit que je vous recommande fortement.

Lu dans le cadre du challenge :
- Le tour du monde en huit ans : Venezuela

vendredi 4 décembre 2015

Cris, murmures et rugissements

Résumé :


Marinella et Alessandra se retrouvent dans l'appartement de leur père qui vient de mourir, un lieu de souvenirs, celui de leur enfance. L'une vit une situation précaire, l'autre est bien plus affirmée. L'une est prête à fouiller leur passé avec minutie, l'autre a juré de se taire ; mais, quand les mots déchirent le silence, la gamme des sentiments mis à nu est riche, entre désenchantement et rancœur, amour et commisération...
Et l'apparition soudaine de la voisine de palier, détentrice de bien des secrets, changera une nouvelle fois la donne. Dans ce roman, Fois renverse les perspectives, affine la psychologie des personnages, multiplie les coups de théâtre, prend de la hauteur pour examiner la situation et la clarifier, introduit des pauses de réflexion. Aussi, bien que les personnages soient statiques comme sur une scène de théâtre, on a le sentiment d'être toujours pris dans un mouvement, un véritable tourbillon.
La situation est animée par la présence de la jungle, qu'évoquent le papier peint et les bruits de tuyauterie de l'appartement, et qui passe au rang de symbole : les deux soeurs sont en effet, chacune à sa façon, des prédatrices.

Mon avis : 


Lu ou plutôt dévoré dans l’après-midi, Cris, murmures et rugissements est ma première rencontre avec l'auteur italien Marcello Fois.
On y fait la connaissance de deux sœurs qui se retrouvent pour une occasion bien particulière :
"Alessandra était sa jumelle, raison pour laquelle Marinella n'avait pas besoin de la voir pour la sentir derrière elle.Elle percevait clairement sa gêné, car c’était sa propre gêne. Dans cet appartement s’était éteint leur père, celui-la même qui les avait abandonnées enfants, et n'avait plus donné signe de vie."

Ce roman est un huis-clos vraiment très réussi. Le lecteur passe par tous les sentiments. Le rire car c'est l'occasion pour les sœurs de se disputer :
"" Réponds à ma place", s'exclame Alessandra en lui tendant l'appareil. Marinella s'en saisit, hésitante.
"Moi ? Qu'est-ce que je dois dire ?
-Ce que tu veux ! Ah, dis que je ne peux pas parler, que j'ai une sœur égoïste qui, malgré mes efforts, refuse de me comprendre....
- Non, elle ne peut pas parler, vous savez, elle a une sœur égoïste qui, malgré ses efforts, refuse de la comprendre....On a raccroché."
Alessandra se jette sur le téléphone et se le réapproprie, étonnée que Marinella l'ait prise au sérieux.
" Allô...allô ? On a vraiment raccroché. Mais qu'est-ce qui t'a pris ?
- Je t'ai obéi...
-Tu dois être contente. C'était peut être un coup de fil professionnel, mais tu t'en fiches...Par les temps qui courent, le travail est précieux...
- Tu m'as demandé de répondre et tu m'as dit exactement quoi...
- J'ai dit ça comme ça...Tu l'as fait exprès !
- J'ai suivi tes instructions à la lettre, tu devrais être satisfaite....
- Ça, c'est bien toi ! Tu désobéis même quand tu obéis en apparence. Il y avait dans ce que j'ai dit une nuance que tu as préféré négliger...."
"
Mais aussi l'agacement car parfois les deux sœurs sont difficilement supportables ou encore la tristesse et la nostalgie.  Les répliques fusent telles une pièce de théâtre.

Je suis conquise par l'auteur, son écriture est jolie et le roman se lit très vite.Ses personnages sont très bien travaillés, Marinella et Alessandra sont jumelles, elles se ressemble donc mais pourtant elles sont très différences, ont des vies opposés, des points de vue qui divergent et des souvenirs différents.
Je pense me pencher sur ses autres écrits prochainement.


Northanger Abbey

Résumé : 


Catherine Morland est une jeune femme un peu naïve qui ne connaît pas grand-chose du monde. Elle vit dans un pittoresque village où il ne se passe rien et, pour égayer sa vie, se perd dans les livres. Surtout des histoires gothiques qui lui procurent de délicieux frissons. Quelle joie lorsque des amis l'invitent à Edimbourg. Elle y rencontre Henry Tilney, le jeune homme propriétaire d?un domaine au nom prometteur : Northanger Abbey. L'imagination de Catherine s'emballe : une ancienne abbaye, des tourelles en ruine, des chambres secrètes, des fantômes? Elle est fascinée par Henry, mais ne peut pas s'empêcher de se demander si tout est réellement aussi parfait? Et quels secrets dissimulent les hauts murs de Northanger Abbey ? Quand Val McDermid revisite le classique de Jane Austen.

Mon avis : 


Si vous avez envie de retrouver l'univers de Jane Austen, ou espérez retrouver sa jolie plume ou son style passez immédiatement votre chemin. La grosse erreur de ce roman est la comparaison avec le roman de Jane Austen car forcement on ne peut qu’être déçue. 
Le moins est de complètement oublié le classique anglais et de lire ce roman avec un œil complètement nouveau et extérieur.

Catherine Morland est une jeune fille qui a été élevé entouré par ses frères et sœurs dans la campagne anglaise et ne connait pas grand chose a la vie mis a part, les romans qu'elle lit. Comme toutes les ado, elle adore Facebook et twitter (allusion aux réseaux sociaux qui revient un peu trop a mon gout....). Elle part avec ses voisins a Edimbourg a l'occasion du festival et va faire la connaissance de plusieurs jeunes de son age qui vont la faire grandir et cet été la, va être riche en rebondissements.

Toute la première moitié du roman est extrêmement longue, le rythme est lent, les journées défilent sous nos yeux sans beaucoup d'actions. On attends avec impatience de découvrir Northanger Abbey qui peine a arriver. Pourtant une fois que Cat, s'y rend, le roman prends une tournure plus agréable et enfin j'ai pris plaisir a la lecture.

C'est donc un bilan en demi teinte pour cette Austenerie, c'est un roman léger, sans prise de tête et agréable a lire mais qui n'égal en rien Jane Austen et son célèbre roman Northanger Abbey.

jeudi 3 décembre 2015

Emma


Résumé : 



Orpheline de mère, seule auprès d'un père en mauvaise santé, Emma Woodhouse, désormais la maîtresse de maison, s'est mis en tête de marier Harriet Smith, une jeune fille qu'elle a recueillie chez elle. Ce faisant, ne s'est-elle pas attribué un rôle qui n'est pas (ou pas encore) pour elle ? Son inexpérience des cœurs et des êtres, ses propres émotions amoureuses, qu'elle ne sait guère interpréter ou traduire, lui vaudront bien des déconvenues et des découvertes.

Mon avis : 


Ah Jane Austen ! Cette grande dame de la littérature anglaise m'a conquise avec Emma et c'est avec tristesse que je referme le livre que j'ai tant adoré.

Emma, est une jeune femme très attachante et très drôle. Elle vit seule avec son père et se met en tête de marier Harriet Smith. Mais l'amour ne se commande pas toujours et elle va l'apprendre aux fils des pages de cette excellent roman.

Une multitude de personnages se côtoient et se croisent ici, mais on si retrouve bien vite et l'on s'attache forcement a eux. C'est un roman très travaillé, écrit a la perfection avec un style bien unique que je ne peux que vous recommandez.

J'en ai profité pour regarder le mini-série adapté par la BBC en 2009, qui comprends 4 épisodes d'une heure que j'ai adoré également. En même temps, la BBC produit d'excellentes adaptations donc difficile de ne pas aimer.

Tous les acteurs sont excellents, notamment Romola Garai qui excelle dans le rôle d'Emma.


La série est vraiment fidèle au roman et c'est un vrai plaisir de découvrir nos héros a l'écran.

Lu dans le cadre des challenges :
- Adaptations
- Pavés 2015-2016


dimanche 29 novembre 2015

La dame a la camionnette

Résumé :


Miss Shepherd, vieille dame excentrique, vit dans une camionnette aux abords de la résidence londonienne d’Alan Bennett. Victime de l’embourgeoisement du quartier et de quelques vauriens, elle finit par installer son véhicule dans la propriété de l’auteur. Commence alors une incroyable cohabitation entre la marginale et la célébrité, qui durera près de vingt ans. Entre disputes, extravagances et situations drolatiques, la dame à la camionnette n’épargne rien à son hôte ni au lecteur. Bennett, en excellent conteur, saisit leur duo et livre, au-delà des anecdotes, un tableau très juste du Londres des années 1970 et 1980, de sa bourgeoisie progressiste et de ses exclus. Un récit d’une grande humanité qui croque avec humour les travers de la société britannique contemporaine.

Mon avis : 


Après avoir beaucoup aimé La Reine des lectrices, j'ai eu envie de relire Alan Bennett et puis comme je projetai d'aller voir The lady in the van au cinéma, c’était l'occasion idéale.

La construction du roman est assez déstabilisante, car il s'agit de souvenirs apposés les uns a la suite des autres. Je pense que j'aurai préféré un roman a proprement parlé mais cette Miss Shepherd est excellente.

Alan Bennett, nous révèle donc qu'il a acheté une maison dans un quartier résidentiel londonien. Puis est arrivé Miss Sheperd, une vieille dame qui vivait dans sa camionnette. Elle s'est d'abord garée dans la rue puis a atterri dans l'entrée de l'écrivain. D'abord provisoire, cette situation a duré en réalité 15 ans. Forcement c'est attendrissant, c'est touchant et on éprouve vraiment de la compassion pour cette pauvre dame forcée de vivre dans ces conditions. Mais d'un autre coté, elle a une repartie incroyable, qui fera énormément rire le lecteur.

 Je suis donc allée au cinéma, hier soir, voir cette adaptation sur grand écran. Si je vous dis que Maggie Smith est excellente, je ne vous apprends rien et de mon coté, je l'adore donc je ne peux pas être objective.

On rit beaucoup aux répliques de Miss Sheperd : 
"I only asked for one coat, and green is not my colour..."
"Don't sweetheart me, I'm dying... possibly"
"I've had guidance from the virgin Mary, she spoke to me yesterday outside the post office."

Bref, je suis conquise par le roman comme par le film.

Lu dans le cadre des challenges :
- Adaptations

- Le tour du monde en 8 ans 

samedi 28 novembre 2015

A l'origine des Contes : Blanche Neige

Résumé : 


Les frères Grimm auraient trouvé un livre racontant la vie d’Otilie et en auraient tiré leur conte Blanche-Neige que cela ne leur aurait ôté aucun mérite. Une belle et jeune écuyère qu’ils transforment en une véritable sorcière, un géant, un ours, des enfants égarés et un nain... Et qui sont d’ailleurs les « vrais 7 nains » de leur conte, dans ce coin d’Allemagne de la fin du XVIIIe siècle ?

Mon avis : 


Une réécriture d'un conte, forcement je suis toujours partante mais je dois dire qu'avec cette BD, j'ai un sentiment un peu mitigé.

Commençons par le positif, j'ai aimé retrouvé Blanche Neige et son univers. Les dessins sont vraiment bien travaillés et j'ai aimé le voyage dans le passé.

Par contre, j'ai trouvé cette BD très longue a démarré. Au début, tout est assez confus et il faut un certain temps au lecteur pour arriver a situer les personnages. Et puis parfois, les bulles avec les paroles des personnages sont en décalage avec les images, ce qui n'aide absolument pas le lecteur. L'auteur s’éloigne aussi du conte en ajoutant un certains nombres de femmes dénudés (poitrine et fesses a l'air) qui plairont sans aucun doute aux lecteurs mais que je trouvais un peu en trop.

Bref, c'est une lecture en demi teinte, et une BD qui ne m'a que moyennement convaincue.