jeudi 10 février 2022

Une affaire comme les autres

Résumé : 

Dans une pièce vide, deux femmes se font face. D'un côté, Silvia Germano, jeune et talentueuse procureure adjointe. De l'autre, Annamaria, la veuve de Marcello Nicotra, chef de clan de la 'Ndrangheta. Elles se dévisagent en silence - puis la veuve se met à parler et raconte son histoire. De l'amour fou des premiers jours aux illusions perdues, Annamaria livre ses souvenirs. Sous les feux de la passion transparaît peu à peu la brutalité d'un homme impitoyable, prêt à tout pour étendre son influence au sein de la mafia. Prise au piège des secrets et des ambitions sanglantes de son mari, la jeune femme est forcée d'ouvrir les yeux sur la nature de celui qu'elle a aimé et à qui elle s'est livrée toute entière.

Durant cet interrogatoire sous haute tension, les deux femmes déroulent ainsi le fil des événements qui ont mené à la mort de celui qu'on nommait 'u Primu. Et Silvia sait déjà qu'il ne s'agit pas, mais alors pas du tout, d'une affaire comme les autres...

Mon avis : 

Je serai probablement passé à côté de ce roman sans m’arrêter et j’aurai vraiment raté quelque chose. Mais dans le cadre d’un challenge, il fallait que je lise des romans italiens et je suis tombée sur celui-ci par hasard.


Il me semble avoir lu quelque part que ce premier roman de l’auteur lui était venu comme une idée de film. Et l’on imagine très bien ce huis-clos : une petite pièce grise et nue, une table, deux chaises et deux femmes, assises l'une en face de l'autre. Un enregistreur et une caméra vidéo complètent le mobilier. Les deux femmes se parlent, mais ce n'est pas une conversation entre amis retrouvés, c'est un interrogatoire et la pièce est celle d'un commissariat. Silvia, substitut du procureur, reconstitue les faits de ses dernières années tandis que l’autre Annamaria, raconte les dernieres années passées aux côtés de son époux, un chef de la mafia.

Si l’histoire de l’une commence comme un conte de fée, plein d’amour et de tendresse, les rapports de police de l’autre montrent un personnage violent et meurtrier. Et c’est ce que j’ai le plus aimé, ce décalage entre les deux femmes qui relatent la vie d’un homme dont elles ont une image complètement différente.

L'interrogatoire se poursuit entre les deux femmes et les flashbacks se succèdent. La tension et la violence monte au fur et a mesure et l’on sent que le drame n’est pas loin.

Mais ce n'est pas la fin, non, parce que la révélation finale, on ne la voit absolument pas venir et le roman prend une tournure complétement inattendue et surprenante.

Ce roman est en tout cas un vrai coup de cœur et j’espère que l’auteur signera d’autre roman comme celui-ci.




Extraits : 

"Vous me racontez une histoire, Annamaria. Une belle histoire d'amour. Peut-être est-ce comme cela que vous l'avez vécue, au moins pendant un certain temps. Ce n'est pas que je ne vous croie pas, vraiment... mais voyez-vous..." L'index de Silvia Germano se pose sur la première ligne de la feuille la plus à gauche sans qu'elle baisse le regard. "C'est seulement une partie de la vérité"

lundi 7 février 2022

Ceux d’à côté


 Résumé : 

Les bonnes clôtures font les bons voisins.
À Köpinge, localité résidentielle proprette de Suède, tout le monde se connaît, et l'entraide entre voisins fait office de loi. Du moins, en apparence. Car Mike et Bianca Andersson, qui ont quitté Stockholm pour élever leurs deux enfants dans le calme de la petite ville, découvrent rapidement que leur voisinage est loin d'être aussi idyllique que prévu. Entre Jacqueline, l'ex-mannequin croqueuse d'hommes, Ola, le voisin collant au passif violent, et Åke et Gun-Britt, le couple de retraités avides de ragots, la rancoeur et les tensions ne sont jamais loin. Et le malaise monte, lentement, au sein même du couple des Andersson. Jusqu'à un accident qui va faire basculer leurs vies.

Après Une famille presque normale, lauréat étranger du prix Nouvelles voix du polar 2021, M. T. Edvardsson est de retour pour disséquer, avec un sens inégalé du suspense, la société suédoise et les travers d'une petite communauté bien sous tous rapports. Connaissez-vous vraiment vos voisins ? Au point de laisser la porte ouverte ?

Mon avis : 

J’avais adoré le précédent roman de M.T. Edvardsson alors forcément j’attendais celui-ci avec impatience (précommandé 2 mois avant sa sortie).

Nous sommes dans une petite ville suédoise ou tout le monde se connait. Dans ce lotissement ou il n’y a que quatre maisons et ou tout le monde s’entraide. Mike et Bianca sont heureux de s’y installer et autour d’eux vivent Åke et Gun-Britt, un vieux couple, Ola, un homme divorcé et Jacqueline et son fils. Mais il s’agit bien d’une façade car en réalité tout le monde cache des secrets. Jusqu’au jour ou Bianca est renversée par une voiture.

J'ai aimé la construction du roman consistant à suivre une intrigue à la fois dans le présent et dans le passé et à assembler toutes les petites pièces du puzzle qui ont conduit à la catastrophe.

Le récit est incroyablement vivant et a chaque page on se pose des questions. Au fur et a mesure, l’étau se resserre, la tension monte entre tous les personnages et surtout l’auteur nous entraine sur des fausses pistes régulières a un point où l’on finit par soupçonner tout le monde.

Le livre s’achève sur un joli rebondissement car oui il faut attendre la dernière phrase avant de connaitre le dénouement et je trouve cela très habile.

Encore une fois je suis conquise et j’espère vite lire un nouveau roman de l’auteur.




Extraits : 

Être parent, c’est ce qu’il y a de plus difficile au monde. Le moindre faux pas peut avoir des conséquences dévastatrices. Il n’y a pas de manuel, pas de conseil qui vaille. A certains, pourtant, cela semble venir naturellement. Comme une mise a jour de la personnalité, un reformatage du cerveau, désormais réglé en mode parent.
Pendant neuf mois avec Fabian dans le ventre, j’ai sans arrêt attendu que cela m’arrive. Jusque dans la salle de travail j’ai croisé des doigts. Bientôt, bientôt. Reformatage terminé, redémarrage de l’unité centrale. Mais tout ce que j’ai ramené chez moi de la maternité, c’est un dépliant expliquant comment amorcer l’allaitement et comment coucher le bebe pour éviter la mort subite du nourrisson. Rien sur comment apprendre à un être humain à devenir un être humain.



Les gens sont comme des devinettes, et je n'ai jamais aimé les devinettes. Les réponses sont toujours tirées par les cheveux et ridicules.