jeudi 31 décembre 2020

La chambre bleue


 Résumé : 

Policiers, juge et psychiatre cherchent à comprendre l'étrange comportement de Tony Falcone, après la mort de Nicolas, le mari de sa maîtresse. Ancien ouvrier, fils d'immigré italien à la tête d'une petite entreprise de vente de tracteurs et de machines agricoles, Tony est marié à Gisèle et père d'une petite Marianne. Mais il vivait en secret, il y a quelques mois encore, une relation amoureuse avec Andrée. Etait-il amoureux d'elle ? Il ne peut aujourd'hui l'affirmer. Ses jeudis après-midi, dans la chambre bleue de l'hôtel, dont son frère Vincent est le propriétaire, étaient bercés de "je t'aime" auxquels, il ne savait quoi répondre. Andrée et lui "formaient un tout avec leur corps, leur salive, leur sueur". Des promesses étaient effleurées et surtout des questions restaient sans réponse : "Dis moi, Tony, si je devenais libre ? Tu te rendrais libre aussi ?" À la mort suspecte de Nicolas, Tony est brusquement parti avec sa famille et affirme aujourd'hui, à ceux qui l'interrogent n'avoir jamais reçu les lettres qu'Andrée lui adressait. "Tout va bien", écrivait-elle. Tony sait que, même innocent, il est coupable. Et les jurés s'apprêtent à le condamner. Henry Miller écrivait à propos de Simenon : "Je ne pensais pas qu'il était possible d'être à la fois aussi populaire et aussi bon." 

 Mon avis : 

La chambre bleue est un excellent roman policier. Nous sommes transportés, à Saint-Justin-du-Loup,  un petit village français au début des années 1960, où tout le monde se connait et où les ragots vont bon train.

Le roman s’ouvre et se déroule presque uniquement sous forme d’interrogatoire et entremêle les souvenirs de Tony. Nous savons qu’il est accusé mais le mystère reste entier sur son crime. Il trompait son épouse avec Andrée et cet adultère va lui apporter bien des ennuis.

La construction du roman m’a beaucoup plu et ménage le suspense jusque dans les dernières pages. L’intrigue est très noire, prenante et la tension monte crescendo.

Tony est attachant, un peu bêta, qui ne se rend pas compte que ses actes / paroles peuvent être lourds de conséquence. Il se retrouve pris au piège et on éprouve forcement de la compassion pour lui.

Adapté plusieurs fois au cinéma, il me tarde de voir ce que peut donner cet excellent roman sur grand écran.


 

Extrait : 

Combien la vie est différente quand on la vit et quand on l'épluche après coup ! Il finissait par se laisser troubler par les sentiments qu'on lui supposait, par ne plus reconnaître le vrai du faux, par se demander où finissait le bien et où commençait le mal.

dimanche 27 décembre 2020

A pas de loup

 

Résumé : 

Lorsque Rosalie, Philippe et leur petit Martin, âgé de six mois, décident de s'installer à La Barbarie, un éco-hameau niché en plein coeur des Alpes-de-Haute-Provence, c'est bien pour fuir un quotidien trop pesant. pour tenter une expérience audacieuse. Vivre autrement. En communion avec la terre et en harmonie avec les saisons. Mais l'équilibre de cette nouvelle vi va un jour se fissurer. Un grain de sable va s'infiltrer, déstabiliser et enrayer cette belle mécanique.
Et ce très beau rêve ça se transformer peu à peu en un véritable cauchemar.
Votre pire cauchemar...

Mon avis : 

Un grand merci aux éditions Taurnada et à Joël pour l’envoi de ce roman que j’ai pris plaisir à lire avant sa parution en janvier 2021.  Je suis ravie d’avoir retrouvé la plume d’Isabelle Vilain que j’avais découvert avec Mauvais genre.

A pas de loup, nous raconte l’histoire Rosalie, de Philippe et de leur petit garçon Martin. Ils ont tout quitté pour partir dans un village totalement isolé. C’est un retour aux sources, ou il cultive leurs légumes, vendent le reste sur les marchés et fuit la société de consommation. Pourtant loin du cadre idyllique, on comprend très vite que Philippe est parti il y a deux ans et que les deux époux ne sont plus sur la même longueur d’onde. Que s’est-il passé ? L’auteure va susciter le suspense jusqu’au bout.

L’intrigue est superbe, on est happés dès les premières pages, les éléments s’enchaînent parfois sans qu’on arrive a bien comprendre mais à la fin toutes les pièces du puzzle s’assemblent pour former un très bon roman.

En bonne citadine que je suis, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman, du mal à comprendre l’envie de tous ces personnages de tout plaquer pour se retrouver à la campagne au milieu de nulle part. Moi qui rêve de vivre dans une grande capitale européenne, entourée de plusieurs millions d’habitants, j’étais absolument horrifiée au début de ma lecture. Et puis au fil des pages, on s’attache de plus en plus aux personnages et j’ai réussi à surmonter ma crainte du départ.  Ce roman est finalement un coup de cœur.

Les personnages sont attachants, j’ai adoré Philippe ou encore Martin que j’ai trouvé extrêmement mature pour son âge. J'ai eu un peu plus de mal a apprécier Rosalie mais c'est sans aucun doute le personnage le plus fascinant.

Enfin je tire mon chapeau à l’auteure pour ce travail de documentation : tout est incroyablement bien décrit et j’ai voyagé dans des coins qui me sont totalement inconnus, j’ai appris énormément à propos des loups, de la Russie et j’en passe. J’avais déjà souligné ce point dans ma critique de Mauvais genre et je remarque une nouvelle fois ce style très détaillé qui m’a beaucoup plu.

Pour finir, il faut souligner la fin du roman. Je ne vous donne pas de détails pour ne pas dévoiler l’intrigue mais elle m’a tout simplement fait froid dans le dos. C’est encore une fois une très bonne découverte et je vous recommande vivement de ne pas passer à côté de ce superbe thriller.

 


 Extraits : 

Ce père représente tout pour lui. Mais ce père l’a aussi abandonné, un soir de novembre, sans lui donner la moindre explication. Des raisons, sa mère lui en a bien entendu fournies quelques-unes. Mais Martin n’a pas vraiment tout compris : « Ce sont des histoires de grandes personnes… Papa a dû quitter le village. Il ne pouvait plus rester vivre avec nous. Il ne reviendra plus jamais. Mais tu dois être convaincu du fait que nous t’aimons fort tous les deux… »


Un simple panneau de bois gravé annonce la présence du lieu-dit, situé au bout d’un chemin, niché au milieu d’un cirque de montagnes, entre alpages et forêts de pins.
Bienvenue au hameau de La Barberie
Un véritable havre de paix. Un petit coin de paradis. Quelques vieilles maisons en pierres sèches. Une grange. Une fontaine. Un lavoir et un séchoir à foin. Le vert tendre des prairies alterne avec celui plus sombre des pins et des argousiers. Au printemps, les genêts apportent une touche de couleur jaune soleil. Un parfum de miel. Envoûtant.