mardi 24 décembre 2019

La fille sans peau

Résumé : 

Nuuk, Groenland, 2014. Une découverte sensationnelle fait frémir la petite communauté : le corps d'un viking est extrait de la glace, en parfait état de conservation. Mais le lendemain, le cadavre a disparu et on retrouve l'agent de police qui montait la garde nu et éviscéré comme un poisson. L'épouvantable procédé résonne funestement avec des affaires de meurtres non élucidées vieilles de plus de quarante ans.
A l'époque, les victimes étaient toutes des hommes soupçonnés d'abus sexuels sur leurs filles. Le journaliste Matthew Cage et la chasseuse de phoques Tupaarnaq vont s'associer pour tenter de faire la lumière sur ce dont personne n'a envie de parler. Et à Nuuk, les secrets les plus tordus sont les mieux préservés, comme figés dans la glace par un pergélisol impitoyable.

Mon avis : 

La fille sans peau nous entraine à Nuuk au Groenland et juste pour ça, cette lecture vaut le détour. Moi qui rêve d’y aller un jour en attendant, j’ai pris plaisir à découvrir les lieux via ce roman. C’est aussi le premier tome des enquêtes de Matthew Cave et je dois dire que ce journaliste zélé et bien attachant et il me tarde de découvrir la suite.

Matthew est chargé par son journal de se rendre dans le nord du pays ou un corps momifié vient d’être découvert. Le lendemain c’est le policier qui était chargé de protéger la momie qui est retrouvé mort dans des circonstances qui rappellent une série de meurtres non élucidés dans les années 1970. Matthew décide donc déterrer le dossier et de reprendre l’enquête. Une investigation qui va l’emmener bien plus loin qu’il ne pensait.

L’enquête est bien menée et notre cerveau fonctionne à 100km à l’heure pour essayer de découvrir le fin mot de l’histoire. Les rebondissements s’enchainent, les chapitres alternent entre passé et présent et l’on passe un très bon moment.

J’ai quand même une petite critique à faire c’est que j’ai trouvé le livre brouillon. Certains éléments arrivent trop vite, on se mélange très rapidement les pinceaux avec les noms groenlandais et danois, c’est donc pas une lecture toujours très facile.

Le journal de Claire Cassidy

Résumé : 

Dans le collège anglais où elle enseigne, Claire Cassidy donne chaque année un cours sur un classique de la littérature gothique, " L'Inconnu ", de R.M. Holland. Cet écrivain a vécu et enseigné dans le même collège que Claire, qui, fascinée par ce personnage qui hante encore les murs de l'établissement, travaille à l'écriture de sa biographie. Mais un jour, Ella, sa collègue et amie est retrouvée morte. À côté de son corps, une citation de " L'Inconnu "... La littérature et la vraie vie entrent alors en collision, et Claire devient suspecte aux yeux de la police. Et le mystère s'épaissit lorsqu'elle ouvre son journal intime, ce journal dans lequel elle écrit chaque jour, et découvre une écriture qui n'est pas la sienne : " Bonjour, Claire. Tu ne me connais pas. " L'Inconnu, lui, connaît Claire, jusqu'à ses moindres secrets, et il n'est visiblement pas étranger aux meurtres qui vont se succéder au sein même du collège, toujours inspirés du livre de R.M. Holland. Claire arrivera-t-elle à changer la fin de l'histoire ?

Mon avis : 

Paru il y a un an, je me demande comment j’ai pu passer à côté de ce superbe roman. Il faut dire que j’ai envie de découvrir un roman d’Elly Griffiths plus connu pour les enquêtes Ruth Galloway. Celui-ci est un roman a part et je l’ai dévoré en quelques jours à peine.

On fait la connaissance de Clare Cassidy, enseignante de littérature anglaise et passionné par un auteur mystérieux  R. M. Holland. Quand une de ses collègues et amies est assassinée et qu’une citation littéraire et retrouver sur les lieux, la police commence à se plonger dans une longue enquête.

Les chapitres alternent entre Clare, sa fille Georgie et la policière en charge de l’enquête. Le suspense est prenant et l’enquête est bien menée. J’ai soupçonné tout le monde sauf le véritable coupable ce qui prouve que c’est une réussite.

Les personnages sont attachants, j’ai aimé Georgie, cette adolescente bien plus complexe et mystérieuse, qui cache bien son jeu. Il est facile de s’identifier à Clare, c’est une jeune femme brillante, un bon professeur et une mère de famille courageuse. J’ai beaucoup aimé également la policière, je l’ai trouvé drôle mais j’aurai aimé que l’auteure nous en dise un peu plus sur elle.

Un petit bémol tout de même : quelques longueurs notamment dans les passages du livre de R. M. Holland. L’histoire m’a moins intéressé mais j’ai beaucoup aimé la construction que nous offre l’auteure avec un roman à l’intérieur du roman.

C’était ma première rencontre avec Elly Griffiths et je suis conquise, et je pense très vite commencer la saga Ruth Galloway, qui compte déjà onze tomes pour le moment.

lundi 16 décembre 2019

Le livre du roi

Résumé : 

En 1955, un jeune étudiant islandais arrive à Copenhague pour faire ses études. Là il va se lier d’amitié avec un étrange professeur, bourru, érudit et buvant sec, spécialiste des Sagas islandaises, ce patrimoine culturel inestimable qu’ont protégé les Islandais au long des siècles comme symbole de leur nation. Il découvre le secret du professeur, l’Edda poétique, le précieux Livre du roi, dont les récits sont à l’origine des mythes fondateurs germaniques, lui a été volée pendant la guerre par des nazis avides de légitimité symbolique. Ensemble, le professeur et son disciple réticent, qui ne rêve que de tranquillité, vont traverser l’Europe à la recherche du manuscrit. Un trésor pour lequel certains sont prêts à voler et à tuer. Un trésor aussi sur lequel on peut veiller et qu’on peut aimer sans en connaître la valeur. Une histoire inhabituelle et une aventure passionnante sur ce qu’on peut sacrifier et ce qu’on doit sacrifier pour un objet aussi emblématique qu’un livre. Arnaldur Indridason met son talent et son savoir-faire de conteur au service de son amour des livres. Et de ce livre mythique en particulier.
 

Mon avis : 

Deuxième rencontre avec Arnaldur Indridason, le livre du roi est un récit passionnant pour tous les amoureux des livres.  

Nous sommes en 1955, Valdemar, islandais, arrive à Copenhague pour poursuivre ses études. Il fait la connaissance d’un étrange professeur, passionné de sagas islandaises. Valdemar ne le sait pas encore mais c’est le début d’une grande aventure.

L’intrigue est excellente et nous offre voyage au cœur de l’Europe. Les descriptions de l’époque après guerre, des villes sont plus vraies que nature et l’on s’y croirait. Le suspense est omniprésent et jusque dans les dernières pages, je n’avais aucune idée de comment le roman allait se terminer.

La Scandinavie est à l’honneur et encore une fois l’envie de prendre un avion et d’explorer l’Islande est très grande après cette lecture. Il y a énormément de référence et cette lecture est très enrichissante. D’ailleurs, il ne faut pas oublier l’énorme travail du traducteur à qui ce roman a dû donner du fil à retordre. En tout cas c’est une vraie réussite.

J’ai passé un excellent moment avec Valdemar que j’ai trouvé touchant. Le professeur est un sacré personnage, et il n’y a pas assez de pages à ce livre pour vraiment le cerner. Il en faudrait le double, voire le triple tant ce personnage est complexe. Autour d’eux gravitent énormément de personnages secondaires attachants tout comme d’autres absolument détestables. Mais tous sont très bien réussis, bien décrit et complexes.

Arnaldur Indridason m’a une nouvelle fois conquise et il me tarde de découvrir un autre de ses romans.

mardi 10 décembre 2019

Le petit-fils

Résumé :

Après trente ans à travailler dans un petit commerce, Lyle vit désormais au rythme des saisons avec sa femme Peg, dans leur ferme du Wisconsin. Il passe ses journées au verger où il savoure la beauté de la nature environnante. Leur fille adoptive, Shiloh, et leur petit-fils bien aimé, Isaac, se sont récemment installés chez eux, pour leur plus grande joie.

Une seule ombre au tableau : depuis qu’elle a rejoint les rangs des fidèles de Coulee Lands, Shiloh fait preuve d’une ferveur religieuse inquiétante. Cette église, qui s’apparente à une secte, exige la foi de la maison entière et Lyle, en proie au scepticisme, se refuse à embrasser cette religion. Lorsque le prédicateur de Coulee Lands déclare qu’Isaac a le pouvoir de guérison, menaçant par là-même la vie de l’enfant, Lyle se trouve confronté à un choix qui risque de déchirer sa famille.

Interrogeant les liens filiaux, la foi et la responsabilité, Le Petit-fils dépeint avec justesse, tendresse et amour le combat d’un couple de grands-parents prêts à tout pour leur petit-fils.
 

Mon avis :

 
J’avais adoré Retour à Little Wing alors c’est avec plaisir que j’ai retrouvé la plume de Nickolas Butler même si je dois avouer que Le petit-fils est un peu moins bon.

On fait la connaissance de Lyle et sa femme Peg.  Leur fille Shiloh vient de tomber dans le piege d’une secte et Lyle est prêt à tout pour son petit-fils, Isaac, qu’il veut sauver des griffes de tout cela.

C’est un roman intéressant qui encore une fois dépeint une autre image de l’Amérique. Pas celle de la télévision, du rêve américain, de l’argent facile. Il nous montre au contraire, les laissés pour compte, la pauvreté, l’Amérique rurale et profonde qu’il décrit avec beaucoup de justesse. On sent peu à peu Shiloh, s’enfonçait progressivement dans cette secte abominable et l’on se sent terriblement impuissant.

Je dirai que ce qui m’a un peu déplu, c’est la place de la religion. Bien sûr, c’est le sujet central du livre mais elle est un peu trop omniprésente pour moi. D’ailleurs l’auteur commence son roman par une note qui stipule qu’il s’est inspiré de faits réels pour son écriture, ce qui fait encore plus froid dans le dos.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Lyle, très attachant, très humain et prêt à tout. Peg est un peu trop naïve à mon gout même si elle est touchante parfois. Shiloh, c’est la jeune fille paumé, parfaite cible pour la secte.

Un roman court, efficace et réussi qui m’a convaincu que Nickolas Butler est vraiment un auteur à suivre.

dimanche 8 décembre 2019

L'Ile des chasseurs d'oiseaux

Résumé : 

Marqué par la perte récente de son fils unique, l’inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d’élucider un assassinat commis à Edimbourg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il n’est pas retourné depuis dix-huit ans.
Un cadavre exécuté selon le même modus operandi que celui d’Edimbourg vient d’y être découvert. Sur cette île tempétueuse du nord de l’Ecosse, couverte de landes, où l’on se chauffe à la tourbe, pratique encore le sabbat chrétien et parle la langue gaélique, Fin est confronté à son enfance. La victime n’est autre qu’Ange, ennemi tyrannique de sa jeunesse. Marsaili, son premier amour, vit aujourd’hui avec Artair.
Alors que Fin poursuit son enquête, on prépare sur le port l’expédition rituelle qui, chaque année depuis des siècles, conduit une douzaine d’hommes sur An Sgeir, rocher inhospitalier à plusieurs heures de navigation, pour y tuer des oiseaux nicheurs. Lors de son dernier été sur l’île, Fin a participé à ce voyage initiatique, qui s’est dramatiquement terminé. Que s’est-il passé alors entre ces hommes ? quel est le secret qui pèse sur eux et resurgit aujourd’hui ? Sur fond de traditions ancestrales d’une cruauté absolue, Peter May nous plonge au cœur de l’histoire personnelle de son enquêteur Fin Macleod.
Fausses pistes, dialogues à double sens, scènes glaçantes : l’auteur tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
 

Mon avis :


Fin Macleod est de retour sur l’île de Lewis où il a grandi. Il est chargé d’enquêter sur un meurtre qui vient de s’y produire et qui ressemble étrangement à une autre affaire commise un peu plus tôt, à Edimbourg. Par la même occasion, il fuit son mariage qui bat de l’aile et la mort de son fils de huit, il y a tout juste un mois. Les fantômes du passé ne sont pas loin et sont prêt à resurgir à tout moment.

Première fois que je lis un roman de Peter May, grâce à Stellade qui a organisé cette superbe lecture commune et je dois dire que j’ai adoré ce premier tome de la trilogie qui s’annonce très prometteuse.

Peter May sublime l’Écosse par ses très belles descriptions des lieux, des coutumes, des traditions. On a qu’une seule envie, c’est de prendre son billet d’avion et de se mettre au gaélique écossais.

L’enquête est habilement menée, les chapitres alternent entre présent à la troisième personne et les souvenirs de Fin à la première personne. Si cette construction est un peu déroutante au début, très vite on comprend que les fantômes du passé ont laissé énormément de traces et que les événements présents ne se sont pas déroulés au hasard.

L’auteur nous emmène de fausses pistes en fausses pistes, de révélations en révélations et le suspense est omniprésent du début à la fin. J’ai vraiment été captivé par ce récit, très bien écrit, et une fois commencé, il est difficile de reposer le livre tant on a envie de découvrir le fin mot de l’histoire.

Le personnage de Fin m’a beaucoup plu, il est très professionnel dans son enquête mais reste très humain avec ses qualités mais aussi ses défauts. Il nous avoue, d’ailleurs sans détour, ses faiblesses et ses erreurs de jeunesse et cela le rend encore plus attachant. J’ai hâte de le retrouver dans de futures aventures.