lundi 28 mars 2022

Les petites robes noires

Résumé :

1959. Au deuxième étage du grand magasin F.G. Goode's de Sydney, des jeunes femmes vêtues de petites robes noires s'agitent avant le rush de Noël. Parmi elles, Fay, à la recherche du grand amour ; l'exubérante Magda, une Slovène qui règne sur les prestigieux Modèles Haute Couture ; Lisa, affectée au rayon Robes de cocktail, où elle compte bien rester en attendant ses résultats d'entrée à l'université...
Dans le secret d'une cabine d'essayage ou le temps d'un achat, les langues se délient, les vies et les rêves des vendeuses se dévoilent sous la plume délicate de Madeleine St John.
Avec la finesse d'une Edith Wharton et l'humour d'un Billy Wilder, l'australienne Madeleine St John (1941-2006), livre un remarquable instantané de l'Australie des années 1950 et une critique subtile de la place de la femme dans la société. Devenu un classique dans les pays anglo-saxons, Les petites robes noires, traduit pour la première fois en français, est un chef-d'oeuvre d'élégance et d'esprit.

Mon avis : 

J’ai passé un très agréable moment avec les petites robes noires et j’ai découvert la plume délicate de Madeleine St John.

L’auteure nous entraine à la fin des années 1950, en Australie, en pleine période des fêtes de noël et des soldes de Janvier. L’été bat des records de chaleur et nous suivons le quotidien de quatre vendeuses. Patty, Fay, Magda ou Lisa vont nous faire vivre leur quotidien de femmes dans un monde d’hommes, ou toutes recherches l’amour, essaie de s’émanciper et de transformer leur quotidien.

J’ai aimé cette plongée dans les années 1950, l’auteure retranscrit a merveille cette période. En 1959, elle avait tout juste 18 ans et je pense qu’elle a dû fréquenter ce genre de magasin et avoir les mêmes rêves que nos quatre héroïnes. Et puis s’ajoute à cela, le voyage en Australie qui est un dépaysement total. Je rêve un jour de vivre un noël en été et j’ai apprécié de le vivre dans cette lecture.

Les personnages sont attachants, complexes et bien décrits. Elles sont toutes attachantes et j’ai adoré les suivre au fils des pages, dommage d’ailleurs que le roman soit si court.

Je suis maintenant curieuse de découvrir l’adaptation sur grand écran et j’espère que le film est a la hauteur de cet excellent roman.



Extraits : 



Magda ouvrit ses grands yeux bruns sur un temps radieux. Elle regarda son réveil : il était dix heures. Elle hésita un instant à se lever pour aller à la messe puis elle se retourna et se rendormit. Dieu sait que j’ai encore besoin de sommeil, se dit-elle.



Quand vint l'heure du dîner, elle avait terminé le Women's Weekly et, après avoir préparé des macaronis au fromage, elle s'installa par terre pour manger, posa Anna Karénine, l'ouvrit à la première page et se mit à lire. Le dimanche, en fin de soirée, elle se dit : c'est fou ce que le temps passe vite quand on lit un livre, je n'aurais jamais cru.



Lisa écarquillait les yeux, plus décontenancé que jamais ; elle commençait à avoir le tournis.il lui était apparu ces derniers temps que le vêtement était peut-être davantage qu'une simple protection plus ou moins à la mode : qu'il avait peut-être d'autres significations. Ce qui lui apparaissait maintenant, mais d'une façon vague et très étrange, très soudaine, c'était une signification qu'elle n'aurait jamais pu soupçonner auparavant : ce qui lui apparaissait maintenant, mais d'une façon vague et étrange et si soudaine, c'était que le vêtement était peut-être - pour ainsi dire - un art.

lundi 14 mars 2022

L'Horizon d'une nuit


Résumé : 

Dans sa grande maison aux abords de Stockholm, Maria aime sa famille recomposée avec son nouveau mari Samir, son petit Vincent, si fragile et attachant, et sa splendide belle-fille Yasmin, qui couvre ce dernier d'amour. Par une terrible nuit d'hiver, Yasmin disparaît près de la falaise, mais aucun corps n'est jamais retrouvé. Bientôt, tout accuse Samir. Après tout, n'avait-il pas une relation conflictuelle avec sa fille ? Maria ne peut y croire, mais petit à petit, le doute l'envahit...
Les inspecteurs Gunnar Wijk et Ann-Britt Svensson sont chargés de l'enquête. Jamais faux-semblants et mensonges n'auront autant régné. L'Horizon d'une nuit est un nouveau tour de force psychologique, aussi captivant que bouleversant, car chaque membre de la famille dévoile tour à tour sa version du drame, nous menant tout droit vers un rebondissement final qui laisse sans voix.

Mon avis : 

Un nouveau livre traduit de Camilla Grebe que j’attendais avec impatience et je ne suis pas déçue car une nouvelle fois l’auteure a su me captiver. Pourtant ce n’était pas gagné car j’ai trouvé les deux cents premières pages très longues. Peu d’action, une intrigue dont on devine très vite le dénouement et pourtant je ne suis généralement pas une bonne détective….

Mais j’ai aimé cette alternance de personnages, que toute cette histoire soit vue sous différents points de vue. L'accent est mis sur les relations personnelles plutôt que sur l’intrigue et pour ceux qui aiment les romans policiers psychologiques, je le recommande vivement.

Enfin je trouve que le choix du titre français est mal trouvé et que le titre suédois était mieux trouvé - Alla ljuger : Tout le monde ment.




Extraits : 

N’est-il pas étrange qu’un événement, une seconde, puisse, avec une précision chirurgicale, couper une vie en deux, la mutiler, séparer à jamais le présent du passé ?
Le samedi 16 décembre 2000, ma vie changea pour toujours. Ce jour-là, ma famille fut projetée dans un maelström d’événements incontrôlables, insoutenables.
Voilà comment tout a commencé.


Les livres de Li.
je ne les ai jamais lus, mais j'aime les avoir là. Li disait toujours qu'on est jamais seul quand on a une bibliothèque remplie.
Elle avait raison, comme d'habitude.

lundi 7 mars 2022

Ce qu'il reste

 

Résumé : 

1978, nord de l'Italie. Elia a seize ans. C'est un jeune homme solitaire, en proie aux tourments de l'adolescence - ses amitiés fragiles, ses questionnements, ses premiers émois amoureux. Cet été-là, dans le petit village de Ponte, comme tous les étés, la chaleur est étouffante. Mais si l'atmosphère est particulièrement pesante, c'est que le père d'Elia a un comportement étrange depuis quelques temps, depuis qu'il s'est fait licencier de l'usine pour laquelle il travaillait. Persuadé d'avoir été victime d'un complot, il s'isole des heures dans le garage de la maison, à son van, rentrant parfois tard dans la nuit, sans explications. La mère d'Elia ferme les yeux. La mère d'Elia est une femme amoureuse. Un jour, le village est secoué par la disparition d'une jeune femme, montée à bord d'une fourgonnette qui s'est enfoncée dans les bois. À Ponte, tout le monde se connaît, tout se sait. Mais il y a des choses que personne ne peut imaginer. Trente ans après les faits, Elia raconte cet été où tout a basculé, et ce qu'il en reste.

Mon avis : 

Difficile de rassembler mes idées sur ce livre parce que, pour moi, il ressemble plus à une première ébauche qu'à un roman fini. C’est un roman avec énormément de potentiel mais très mal exploité et c’est vraiment dommage.

Tout d’abord, il est vendu comme un thriller or il s’agit plutôt d’un conte sur le passage à l’âge adulte à travers le regard d’un jeune homme qui se découvre et prend conscience des troubles mentaux de son père.

La construction est originale : énoncer la résolution d’une enquête puis revenir en arrière pour émettre des hypothèses sur le détail de événements qui ont engendrait le passage a l’acte. Il n'y a pas vraiment de mystère ici, mais ces chapitres sont remplis d'un lourd pressentiment et d’une tension insoutenable.

En revanche, tout est trop prévisible : Elia rencontre un garçon de son âge, Stefano, et est attiré par la jeune mère de Stefano, Anna, qui, selon le résumé de ce livre, "propulse Elia au bord de l'âge adulte". Pas besoin de vous faire un dessin pour comprendre ce qui va se passer.

D’une manière générale, les personnages sont ternes : Elia est un adolescent qui s'ennuie et c’est un cliché tous comme la totalité des personnages qui manquent de profondeur et n’ont aucune personnalité.





Extraits : 

Plus tard, la voiture de ma mère s’est engagée dans l’allée.
Elle est restée assise un long moment, le moteur allumé, sans même se rendre compte que j’étais là, à la regarder, debout sur le pas de la porte. Finalement, elle est descendue, elle a marché jusqu’à la pelouse, dans la lumière rasante et chaude, avant d’ouvrir les bras en grand.
À quoi pensait-elle, à cet instant ?
Ses secrets, tous ses espoirs et ses peurs, l’endroit où l’amour la retenait : ma mère était une femme compliquée, même si j’avais alors l’impression qu’elle était plate et transparente.



Là, j’ai repensé à la question qu’il m’avait posée, un soir, assis sur le bord de mon lit, en regardant ses mains.
« Je me disais… Il y a des hommes qui vont toujours de l’avant, dans la vie, et d’autres qui n’y arrivent pas. Je suis quoi, moi, d’après toi ? »
J’avais répondu : « Tu es quelqu’un qui va de l’avant », et il avait esquissé un sourire puis collé les doigts sur ses tempes.
« Espérons. »



Avant de partir, je me suis penché pour lui faire signe : elle était allongée sur le divan, les pieds posés sur l’accoudoir, dans ses pantoufles roses.
— Tu sais ce que je lis, en ce moment ?
Elle a levé son livre pour me montrer la couverture : ça s’appelait Les Hauts de Hurlevent.
— Ça parle de ces moments où tu n’arrives ni à avoir ce que tu veux, ni à
vouloir ce que tu as. Enfin, j’ai l’impression. Ce n’est jamais très bon.