jeudi 30 mars 2023

Elena knows


Résumé : 
After Rita is found dead in the bell tower of the church she used to attend, the official investigation into the incident is quickly closed. Her sickly mother is the only person still determined to find the culprit. Chronicling a difficult journey across the suburbs of the city, an old debt and a revealing conversation, Elena Knows unravels the secrets of its characters and the hidden facets of authoritarianism and hypocrisy in our society.

Mon avis : 
Troisième roman de Claudia Pineiro que je découvre et c’est sans doute celui que j’ai le moins aimé.

On fait la connaissance d’Elena dont la fille vient de mourir. Tout semble a croire que Rita se soit suicidée mais la mère est persuadée que sa fille a été assassinée. On va donc la suivre durant 24h, qui vont la mener à Isabel.

C’est un bref roman (143 pages) pourtant j’ai trouvé certains passages très longs. Il faut dire qu’il n’y a aucune ponctuation et chaque chapitre est juste un gros bloc de texte ou les dialogues sont insérés. Ce qui ne rend pas toujours la lecture facile.

C’est un roman féministe ou trois destins de femmes sont prisonnières, non libres de leur choix, de leur corps ou juger. Les thèmes abordés sont difficiles : la vieillesse et la maladie, le suicide et le poids de la religion, l’avortement et les violences conjugales. Claudia Pineiro écrit ici une vraie critique de la société argentine, il est bon de rappeler que l’avortement n’est légal là-bas que depuis 2020…. Elle expose plusieurs points de vue, les confronte mais laisse au lecteur le choix de ses opinions.

C’est un très bon roman mais je m’attendais à quelque chose de plus léger, un roman policier avec une vraie enquête. Bref, je pense être passée à côté de cette lecture.

mardi 28 mars 2023

La petite fille sous la neige


Résumé : 
Ne cesse jamais de chercher... New York, 1998. Pendant la parade de Thanksgiving, Kiera Templeton, trois ans, disparaît. Après avoir fouillé toute la ville, on ne retrouve que quelques mèches de cheveux à côté des vêtements que portait la petite fille. En 2003, le jour où Kiera aurait fêté ses huit ans, ses parents reçoivent un colis inattendu : une cassette VHS avec un enregistrement d'une minute où l'on voit leur fille jouer dans une pièce inconnue.
Attirée par l'affaire, Miren, une jeune étudiante en journalisme à l'université de Columbia, entreprend des recherches et trouve bientôt de nouveaux indices. Sa détermination à retrouver coûte que coûte l'enfant n'est pas un hasard car Miren porte aussi de lourds secrets...

Mon avis : 
J’avais adoré la série sur Netflix avec l’incroyable Milena Smit dans le rôle de Miren et j’étais vraiment curieuse de découvrir le roman. Les deux sont vraiment époustouflants et j’espère vraiment que d’autres romans de Javier Castillo seront très vite traduits. D’ailleurs, le tome deux est paru en Espagne et je serai au rendez-vous des sa parution en France.

A New-York, en 1998, Kiera, une petite fille de trois ans disparait. La police et ses parents la cherchent pendant des années sans succès. A la même époque, Miren, étudiante en journalisme, traumatisé par un viol lors d’une soirée étudiante, se jette corps et âme pour retrouver Kiera. Mais l'état de New York, la démesure de la ville et de ses environs donne l'impression de « chercher une aiguille dans une botte de foin » et malgré le fait que la ville ne se repose jamais, personne n'a rien vu.

Sur la couverture, Joel Dicker écrit « Le nouveau phénomène littéraire » et il n’a pas tort. D’ailleurs pendant toute ma lecture, j’ai trouvé des similitudes entre Joel Dicker et Javier Castillo. Leurs romans se deroulent aux Etats-Unis et arrivent à nous faire voyager, les chapitres sont courts avec de sauts de temps constants, avec une alternance des personnages… Tout cela constitue un puzzle fantastique. L’écriture de l’espagnol est peut-être un peu plus sombre, avec une ambiance un peu plus polar mais les deux écrivains arrivent à me séduire.

L'une des pires craintes d’un parent c’est que son enfant disparaisse. La douleur des parents dépeinte ici est si bien décrite qu'elle nous déchire de l'intérieur. En fait, toutes les émotions du roman sont si bien rendues qu'elles sont presque palpables. Le désespoir, la tristesse, la colère, la jalousie, l’impuissance dans l’enquete et la frustration du manque de moyens et de ressources des policiers.

C'est une histoire de douleur, de perte, de peur et d'égoïsme. Mais surtout, c'est un livre sur l'amour et l'espoir, qui nous insiste à ne faut jamais renoncer. L'histoire de Miren m'a beaucoup ému et m'a serré le cœur. Je suis impressionnée par le fait que l’auteur, un homme, arrive a si bien décrire une femme, son traumatisme, et que tant de lectrices puissent être capable de s’identifier à Miren. C’est un personnage incroyablement attachant. J’ai beaucoup aimé sa relation avec le « professeur » que j’ai trouvé très touchante.

Enfin j’ai aimé revivre les années 1990 et 2000, voir l’évolution des nouvelles technologies, l’impacte d’internet puis des réseaux sociaux sur les étudiants et le monde de la presse. Tout ça est encore une fois merveilleusement bien décrit.

Rendez-vous au paradis


Résumé : 
Après avoir quitté la police, survécu à plusieurs tentatives de suicide et à une tentative de meurtre, Thorkild Aske se voit présenter une alternative par son psy : un atelier de fabrication de chandelles financé par l’agence pour l’emploi ou une mission de documentation pour une autrice de polars.

Le choix est vite fait ! Thorkild se penche sur la disparition de deux adolescentes et rassemble les informations qui doivent servir de toile de fond au roman tant attendu de Milla Lind. Un jeu de faux-semblants commence. La mission de documentaliste vire au cauchemar.

Une atmosphère qui colle à la peau, un anti-héros corrosif, une tension palpable… Bienvenue dans le monde du nouveau géant du polar norvégien.

Mon avis : 
Je suis contente de retrouver Thorkild Aske dans une nouvelle aventure. J’avais aimé Tu me manqueras demain et j’étais vraiment curieuse de découvrir le second tome Rendez-vous au paradis.

Thorkild doit aider Milla Lind, une célèbre auteure de romans policiers dans des recherches pour un prochain roman. Mais très vite, cette histoire de roman à écrire semble être un prétexte pour une enquête plus profonde, celle de la disparition de deux jeunes filles.

Thorkild Aske est complètement différent des héros que vous rencontrez habituellement dans les romans policiers norvégiens. Beaucoup de flics dans les romans sont légèrement dépressifs ou alcooliques, mais lui, c’est un niveau au-dessus. Ancien flic qui vient de purger une peine de prison, accro aux médicaments, dépressif qui ne rêve que d’en finir.

Comme beaucoup de romans scandinaves c’est extrêmement sombre, mélancolie, parfois macabre mais extrêmement bien écrit. L’intrigue est prenante, Thorkild est un enquêteur zélé malgré les fortes doses de médicaments qu’il prend, d’ailleurs je me demande comment il arrive encore à réfléchir. En revanche, je le trouve parfois extrêmement naïf, j’ai immédiatement trouvé louche l’entourage de Milla mais lui semblait ne pas se méfier suffisamment, ce qui est plutôt étonnant pour un ancien flic.

Un troisième tome a déjà été traduit en français et celui-ci va nous entrainer en Islande et je dois dire que j’ai hâte de quitter la Norvège pour ce nouveau pays qui me fait tant rêver.

vendredi 24 mars 2023

Du miel sous les galettes

 

Résumé : 
" Seul le tamarinier, debout au milieu de la cour, semblait résister à cette chaleur. Tout le monde était fasciné par cet arbre. Certains disaient à mes parents que c'était une bénédiction d'avoir un tel arbre dans sa cour. D'autres disaient qu'il abritait sûrement des génies. "

Roukiata est née au Burkina-Faso. De sa plume, légère et nostalgique, elle raconte avec tendresse et humour ses années d'enfance, son pays, ses écrasantes sécheresses et ses pluies diluviennes, la chaleur de ses habitants, la corruption et la misère.
Elle raconte sa famille, sa fratrie, ses parents, l'injustice qui les frappe avec l'arrestation de son père. Mais, surtout, elle raconte sa mère.
Cette femme, grande et belle, un " roc " restée seule pour élever ses sept enfants, bataillant pour joindre les deux bouts, en vendant sur le pas de sa porte ses délicieuses galettes. Des galettes au miel qui, pour la jeune Roukiata, auront toujours le goût de l'enfance et du pays natal.

Mon avis : 
Attention pépite ! Je ne m’attendais absolument pas à découvrir un récit qui allait autant me plaire. Je ne connaissais pas Roukiata Ouedraogo avant de commencer mais j’ai depuis été écouté quelques-unes de ses interventions sur France inter et je suis déjà fan.

A travers ce livre autobiographique alternant entre le présent et le passé : on découvre son histoire. Ou comment une petite fille burkinabaise et devenu à l’âge adulte représentante de la Francophonie et comédienne. On découvre l’histoire de sa famille : la force de caractère de sa mère qui met tout en œuvre pour que ses enfants réussissent. L’arrestation de son père, victime d’une erreur judiciaire et la vie au Burkina Faso aux cotés de ses 6 frères et sœurs. On se laisse prendre par le récit simple, plein d’humour et de tendresse.

L’auteure abordent aussi des sujets plus profonds, l’amour de la langue française, la révolution de Sankara et son coup d’état en 1983, ou encore l’excision et les mutilations que subissent encore les petites filles dans le monde.

On apprend énormément au fil des pages, ce récit donne envie de découvrir le Burkina Faso et le reste du continent africain, d’y découvrir leur tradition, coutumes, recettes de cuisine et tant de chose encore. C’est un autre monde que l’on ne connait absolument pas qui s’ouvre à nous a travers ce livre.

J’espère que Roukiata Ouedraogo publiera d’autres livres comme celui-ci car je serai a coup sur au rendez-vous.

Détective Conan, tome 14


Résumé : 
Ran commence à avoir de sérieux doutes sur l'identité de Conan. Les parents de Shinichi participent pour la deuxième fois à une enquête du fiston.

Enigmes principales:
Les numéros de téléphone. Questions dans les feuilles mortes. Une étrange réunion.

Si Shinichi a réussi à tromper tout le monde, le secret de son identité a été percé par un détective lycéen venu du sud du Japon: Heiji Hattori. Conan, Ran et Sonoko partent au ski, et rencontrent par hasard une de leurs anciennes maîtresses d’école. C’est là qu’une nouvelle affaire commence dans le chalet où ils devaient passer la nuit ! Conan sait que la clé du mystère réside dans «un fait datant de 3 ans». Ainsi commence l’enquête, mais...

Mon avis : 
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un tome de Détective Conan et je suis contente de reprendre la série ou je me suis arrêtée. D’autant que ce tome était vraiment très bien puisqu’il mélange habilement les enquêtes mais aussi des éléments sur Conan.

Mais parlons d’abord des enquêtes qui sont au nombre de trois :
La première enquête dans le milieu de la magie est plutôt courte, peut-être un peu trop d’ailleurs parce que j’ai trouvé que Conan arrivait un peu trop vite a la solution. Pour autant, le mystère de ce monde mystérieux, de trucs que je n’arrive jamais a voir m’a plus.

La deuxième enquête est une histoire d’héritage bien complexe. Elle est plus longue et une fois n’est pas coutume, Conan enquête avec ses parents. J’ai beaucoup aimé ce changement de rythme qui il faut dire que les trois enquêteurs sont drôlement doués. L’intrigue est prenante et j’ai beaucoup aime le dénouement.

Enfin la troisième enquête nous entraine dans un chalet a la montagne pris dans une tempête de neige. L’enquête est coupée et il faudra lire le tome 15 pour connaitre le dénouement de l’intrigue. L’idée de départ est un huis-clos plutôt basique, un groupe est enfermé dans un chalet, pris dans une tempête. Les agressions se succèdent…. Je suis curieuse de connaitre la fin et j’espère qu’elle sera originale.

Entre les enquêtes, j’ai aimé que l’histoire personnelle de Conan se complique : Ran le soupçonne de plus en plus tandis que les parents de Conan font irruption.

lundi 20 mars 2023

Voir du pays


Résumé : 
Deux filles, Aurore et Marine, reviennent d'Afghanistan. Elles y ont vécu six mois de tension, d'horreur, de peur. Elles vont passer trois jours à Chypre, dans un hôtel cinq étoiles, pour ce que l'armée appelle un « sas de décompression », où on va leur réapprendre à vivre normalement, à oublier la guerre, à coup de séances de débriefing collectif et cours d'aquagym, de soirées arrosées et de visites de sites archéologiques de la vieille Europe.
Dans un décor de filles en maillots et de fêtes sur la plage, Aurore et Marine vont s'apercevoir qu'elles n'ont peut-être plus rien à perdre, et aller jusqu'au bout de la violence.

Mon avis : 
Il y a longtemps que je veux lire Voir du pays et je regrette de ne pas l’avoir lu avant. J’ai adoré ce roman dont la fin m’a énormément bouleversé.

On fait la connaissance de Marine et Aurore, deux jeunes femmes militaires qui reviennent d’une mission de six mois en Afghanistan. On suit leur parcours, du moment ou elles font connaissance sur les bancs de l’école dans l’insouciance de l’adolescence a maintenant ou elles séjournent pendant 3 jours à Chypre en sas de décompression.

Dephine Coulin décrit a merveille cette guerre qui n’a servi a rien et qui a été un fiasco total. Elle brosse un portrait d’hommes et de femmes tous traumatisés par les horreurs qu’ils ont vu et ou finalement il y a peu d’aide pour les épauler à reprendre une vie normale. Elle nous parle de ce milieu d’hommes ou il faut être constamment sur ces gardes et faire doublement ses preuves quand on est une femme.

La fin fait froid dans le dos, la violence est atroce et c’est une vraie claque. J’ai été triste de constater que nos deux héroïnes avaient perdu leur insouciance et leur rêve. On s’identifie énormément à Aurore, quant à Marine, elle est encore plus touchante car sous cette carapace, se cache une jeune femme qui souffre.

Je sais qu’un film a été adapté de ce roman mais je ne crois pas que je le regarderai, car j’ai vraiment peur de certaines scènes qui sont déjà très difficile à lire.

mercredi 15 mars 2023

A travers ma fenêtre, tome 2 : A travers toi


Résumé : 
« Qu'est-ce que ça fait de vivre avec trois mecs aussi canons ? », « T’as trop de chance, Claudia ! », « Tu veux bien me filer leur numéro ? » : voilà le genre de questions et remarques auxquelles j’ai droit tous les jours depuis que les frères Hidalgo sont devenus le fantasme de toutes les filles du coin.
On m’envie de vivre chez eux, mais ma vie à leur côté est loin d’être aussi rose et enviable qu’on pourrait le penser. Oui, j’ai grandi avec Artemis, Ares et Apollo Hidalgo, mais je ne fais pas partie de leur famille. Si les gens en savaient un peu plus sur mon histoire, ils seraient surpris…

Mon avis : 
Quel plaisir de retrouver la famille hidalgo avec ce deuxième tome. J’avais adoré A travers ma fenêtre, le livre comme le film et je suis contente de retrouver cette famille pour le moins atypique.

L’intrigue ne change pas vraiment, c’est encore une fois un jeu de séduction a là je t’aime moi non plus pourtant c’est prenant et j’ai aimé suivre Artemis et Claudia.

Si avec le premier tome, on découvrait Ares (dont je suis toujours sous le charme), ici on en apprend davantage sur le fils ainé de la fratrie, Artemis. J’ai un peu moins aimé celui-ci, je trouvais Ares plus mystérieux, plus torturé alors qu’Artemis est juste une personne très froide. Claudia m’a touché mais encore une fois, je préfère Raquel.
 
Le style est souvent critiqué mais je trouve que ce n’est pas trop mal par rapport à certaines romances et puis il ne faut pas oublier qu’à la base c’est un roman partagé sur Wattpad. C’est léger et ce genre de livre fait du bien entre deux lectures plus difficiles. J’ai hâte de découvrir le film qui doit sortir prochainement mais aussi le troisième tome qui concerne le plus jeune frère Apollo.

mardi 14 mars 2023

Trois vies par semaine


Résumé : 
Habiter trois villes différentes ? Posséder trois identités reconnues ? Aimer trois femmes intensément ?
Avoir trois vies par semaine.
Pour tirer les fils de ce nouveau suspense qui mêle les thèmes de l’exil, la vengeance, la multiplicité d’une vie… l’unique Michel Bussi.

Un mort
Deux disparus
Trois femmes amoureuses

Un corps est retrouvé dans la vallée de la Meuse, au cœur des Ardennes. Accident, suicide, meurtre ?
La révélation de l’identité de la victime plonge la capitaine Katel Marelle dans la sidération.
Renaud Duval menait-il… trois vies par semaine ?
Trois femmes attendent son retour. Chacune revendique d’être son unique amour.
Ensemble, elles vont tenter de percer l’énigme d’une impossible triple vie...
Mais comme dans un théâtre d’illusions, des ombres rôdent, prêtes à se venger.
Qui sait la vérité ? Qui manipule ? Qui tire les ficelles ?

Mon avis : 
J’aimais beaucoup les romans de Michel Bussi, mais dernièrement, je suis souvent déçue. J’étais curieuse de découvrir Trois vies par semaine, petit clin d’œil a la chanson d’Indochine, et j’ai beau avoir fini ma lecture depuis plusieurs heures, je ne suis pas capable de dire si j’ai aimé ou pas.

Tout n’est pas négatif, il y a énormément de suspense, et une fois le livre commencé, on veut aller jusqu’à la fin et connaitre le dénouement. L’auteur nous entraine sur de nombreuses fausses pistes, et en tant que lecteur, on se pose énormément de questions. Renaud, Hans et Pierre sont intrigants, fascinants et leurs vies vraiment atypiques. Tant de points communs mais aussi tant de différences….

La fin est réussie, le retournement de situation est à la hauteur de nos attentes et l’on ne voit rien venir. La construction du récit est prenante avec des chapitres courts qui se succèdent d’autres personnages qui interviennent.

Cependant, il y a des choses qui m’ont fait rouler des yeux comme les personnages extrêmement caricaturaux notamment Katel qui est tellement agaçante, qui essaie de faire de l’humour mais qui ne fait rire personne ou Elea, qui m’a tapé sur les nerfs avec sa précieuse.

J’aime les connaissances de Michel Bussi a propos de la France, de ses regions et de son terroir mais parfois c’est trop, digne d’un guide de voyage ou encore la description des plats comme la Cacasse a cul nu…

Enfin certaines descriptions sont vraiment ridicules. Katel, une gendarme demande a Agnès de décrire son mari qui vient d’être retrouvé mort et voilà un exemple de réponse : « Renaud n’était pas vraiment beau, mais il possédait un charme bien à lui. Ses yeux étaient d’un gris particulier, on ne le distingue pas bien sur les photos. Gris crayon-à-papier. Très clair. Une mine entre le 4 H et le 3 H, pour être précise, souvent on en plaisantait. Des cheveux châtain clair, ou blond foncé, comme vous voulez. Et puis il avait cette façon de marcher, soit trop voûtée, soit trop raide, comme s’il ne pouvait régler sa colonne vertébrale que sur deux ou trois positions ». Sérieusement ? Ce n’est absolument pas crédible et sonne complètement faux.

Bref, par son suspense et son intrigue, Trois vies par semaine m’a conquise mais je ne conseillerais pas ce roman. J'ai failli abandonner ma lecture plusieurs fois tant c'etait laborieux mais j'ai reussi malgré tout a aller jusqu'au bout.

lundi 13 mars 2023

La femme éclaboussée

 

Résumé : 
Catherine Salernes, 45 ans, mariée à un grand cadre bancaire, est belle, distinguée. Le hasard lui fait rencontrer un professeur de quinze ans son cadet qui devient son amant. Elle rayonne ! Mais il y a Xavier, un modeste employé de banque, qui l'observe : elle est ce dont il a toujours rêvé ! Aussi est-il bien décidé à lui faire payer le pris de cet adultère...

Mon avis : 
J’avais adoré Intuitions et c’est avec plaisir que je retrouve la plume de Dominique Dyens avec cet autre roman.

Ce qui m’a le plus plu c’est d’abord l’ambiance qui règne dans ces pages. L’auteure prend le temps de dresser le portrait de cette famille bourgeois de Paris, leurs habitudes, leur train-train quotidien, les apparences qu’il faut a tout pris sauver. Catherine et sa vie bien rangée, jusqu’au jour ou elle prend un amant et que sa vie bascule.

C’est un roman noir qui mêle habilement les genres, l’érotisme d’abord avec les rencontres entre Catherine et son jeune amant et puis dans un deuxième temps l’enquête policière.

Les personnages sont habilement décrits, tous plus tourmentés les uns que les autres mais silence, il ne faut pas en parler dans cette famille ou l’on ne se croise que pour diner. Je ne sais pas si le lecteur peut vraiment s’attacher un personnage en particulier, car l’auteure nous brosse un portrait tragi-comique de chacun d’entre eux : comique car elle se moque gentiment de cette bourgeoisie parisienne mais en même temps, on ne peut qu’éprouver un peu de pitié pour leur vie terne.

Je trouve dommage que Dominique Dyens ne soit pas mieux connue car j’adore vraiment sa plume et j’ai très envie de découvrir ses autres romans.

Untamed Shore

Résumé
Baja California, 1979. Viridiana spends her days watching the dead sharks piled beside the seashore, as the fishermen pull their nets. There is nothing else to do, nothing else to watch, under the harsh sun. She’s bored. Terribly bored. Yet her head is filled with dreams of Hollywood films, of romance, of a future beyond the drab town where her only option is to marry and have children.

Three wealthy American tourists arrive for the summer, and Viridiana is magnetized. She immediately becomes entwined in the glamorous foreigners’ lives. They offer excitement, and perhaps an escape from the promise of a humdrum future.

When one of them dies, Viridiana lies to protect her friends. Soon enough, someone’s asking questions, and Viridiana has some of her own about the identity of her new acquaintances. Sharks may be dangerous, but there are worse predators nearby, ready to devour a naïve young woman who is quickly being tangled in a web of deceit.

Silvia Moreno-Garcia is one of the most exciting voices in fiction, and with her first crime novel, UNTAMED SHORE, she crafts a blazing novel of suspense with an eerie seaside setting and a literary edge that proves her a master of the genre.

Mon avis : 
Untamed Shore est le troisième roman de Silvia Moreno-Garcia que je lis et c’est sans aucun doute mon préféré.

Viridiana vit dans la petite ville de Desengaño, dans l'État de Basse-Californie, au Mexique. La principale industrie de cette paisible station balnéaire est la pêche, et beaucoup continue d’attraper et tuer des requins, bien que cela soit de moins en moins rentable. Le village entier est en déclin avec un tourisme presque tari, alors quand trois Américains arrivent, Viridiana saute sur l’occasion de se faire embaucher. Car la jeune fille en veut plus. Elle aspire à partir pour une plus grande ville où elle pourra choisir la vie qu'elle veut pour elle-même. Elle se distrait avec des livres, des films hollywoodiens et rêve du grand amour.

C’est un roman initiatique, une description très réussite du passage a l’âge adulte ou Viridiana passe de la jeune fille extrêmement naïve a un personnage calculateur qui lutte pour réaliser ses rêves, a n’importe quel prix.

J’ai adoré le rythme très lent du début de roman, qui illustre très bien la lenteur de la vie dans cette petite ville ou il ne se passe quasiment rien. Il y a énormément de suspense, l’ambiance est noire, pleine de mensonges, de manipulations, et chacun a quelque chose à cacher. La fin est complètement inattendue mais extrêmement bien réussite. J’ai vraiment adoré ce roman et j’ai hâte de lire le prochain roman de l’auteure.

mardi 7 mars 2023

L'enigme de la Stuga


Resumé : 
Lykke Andersen mène une vie heureuse, mondaine et épanouie : éditrice accomplie, compagne d’un auteur renommé et mère de jumeaux. À l’occasion de la fête suédoise de l’Écrevisse, elle organise un dîner intimiste dans leur maison en pleine campagne, où sera invitée Bonnie, la meilleure amie des garçons, et plusieurs proches du milieu de l’édition.
En ce doux mois d’août où les orpins et les rosiers éclosent, l’alcool coule à fl ot et les convives entonnent à coeur joie des chants traditionnels nordiques. Personne ne peut se douter que le lendemain, ce cadre idyllique se transformera en scène de crime effroyable.
Le cadavre de Bonnie est retrouvé dans la stuga, une petite dépendance dans le jardin, où vivent les garçons. Ces derniers nient catégoriquement avoir commis le crime mais il s’avère que la porte était fermée à clé de l’intérieur...
Huit ans plus tard, Lykke est placée en détention provisoire. Face à l’inspecteur responsable de l’affaire, elle va devoir retracer le fil de l’enquête afi n de trouver le véritable coupable du crime.
L’Énigme de la stuga est un puzzle littéraire habilement construit qui rend hommage au
mystère à huis clos et un thriller psychologique redoutablement efficace.

Mon avis : 
Quel plaisir de retrouver Manfred pour cette sixième enquête et même si les livres de cette saga peuvent être lues indépendamment des autres, j’aime retrouver un personnage commun.

L'énigme de la stuga, ou « Välkommen till Evigheten » (bienvenue a l’Eternité) est encore une fois un roman passionnant. Camilla Grebe jongle ici entre deux époques : le présent ou une femme est accusée d’un meurtre et refuse de parler à un autre policier que Manfred. Il y a huit ans ce dernier à enquêter dans la famille de la meurtrière. En effet, ses deux fils étaient accusés d’avoir tués une de leur ami dans leur stuga. Mais sans aveux, les deux garçons ont dû être relâchés.

En plus d’une enquête policière, ce roman est l’histoire d’une famille brisée pleine de mensonges, de tragédies personnelles, de secrets jamais révélés. Le passé et le présent se mêlent habillement et les révélations arrivent au fur et à mesure.

J’aurai aimé en savoir davantage sur le meurtre de Bonnie, avoir moins de suppositions mais plus de faits concrets sur ce qu’il s’est vraiment passé dans cette chambre le soir du meurtre. Ça n’empêche que le roman est excellent, a la hauteur de précédent. J’ai adoré le revirement de situation concernant Lykke, son coté manipulateur que je n’avais absolument pas vu venir. Quant à Manfred, il reste un personnage que j’adore, terriblement humain avec ses défauts et sa vie personnelle chaotique.





Extraits :
Aucun parent ne pense que son enfant est capable d'une chose pareille.
Pourtant cela arrive - tous les tueurs sont les enfants de quelqu'un, et la plupart ont également un lien avec la victime.


L’erreur est humaine - même dans la police. La seule différence étant que les nôtres peuvent avoir des conséquences funestes.



Éditeur est le métier le plus étrange du monde.
On est à la fois coach en écriture, correcteur, psychologue, meilleur ami, manager et esclave. Il faut posséder une patience d’ange tout en sachant exercer une pression sur l’auteur quand cela s’avère nécessaire. On doit écouter des confidences qui donnent la chair de poule sans pouvoir les répéter. On se fait parfois humilier et passer un savon, mais on ne doit jamais perdre la face.
Nos missions peuvent être extrêmement terre à terre.
On raccompagne chez eux des auteurs ivres morts à la sortie d’un restaurant, on console de jeunes écrivains en pleurs, distribue du paracétamol et achète des préservatifs au Salon du Livre, parfois pour le même auteur - le tout sans broncher. […] On vit aussi des expériences de lecture formidables et de riches moments où l’on se réjouit des réussites de ses auteurs. Peut-être essuie-t-on même une larme lorsque l’un d’entre eux connaît un succès fou. Puis tout recommence.


Etre policier, c'est être confronté aux côtés les plus sombres de l'existence et de la société - des morts tragiques, des adolescents à la dérive, des enfants maltraités et exploités. Des gens qui sont des monstres sous leurs airs d'enfants de chœur. Des victimes lentement brisées qui finissent par se changer en bourreaux et ainsi conclure le cercle vicieux.
C'est sans fin.