vendredi 21 avril 2023

Meurtres et pépites de chocolat


Résumé : 

Hannah Swensen est de retour dans sa ville natale d’Eden Lake. Entre sa mère, plutôt envahissante, et l’ouverture de sa boutique, le Cookie Jar, elle a fort à faire. Son quotidien devient plus passionnant encore quand son livreur, Ron LaSalle, est retrouvé assassiné juste derrière son magasin. Le beau-frère d’Hannah, shérif adjoint du comté, fait appel à elle pour l’aider à trouver le coupable. Un nombre surprenant de suspects et de mobiles émergent alors. Très vite Hannah va réaliser qu’elle n’est pas seulement douée pour les cookies, mais qu’elle est aussi une enquêtrice hors pair.

Fous rires et frissons, mystères et pépites : cette histoire pleine de rebondissements ressemble au meilleur cookie du monde : sucrée mais légère, surprenante de bout en bout.

Mon avis :
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un cosy murder et j’ai vraiment apprécié celui-ci.

On fait la connaissance d’Hannah qui tient un petit café et vend des cookies. Quand le livreur de lait se fait assassiner derrière sa boutique, elle décide de mener l’enquête.

Alors oui ce premier tome a pas mal de défaut de crédibilité : Pourquoi le beau-frère policier semble incapable de mener une enquête (c’est un peu gênant lorsque l’on est policier !) ? Hannah au contraire même super bien l’enquête et tout le monde se confie à elle avec une déconcertante facilité. Pourtant j’ai beaucoup aimé ce roman qui fait du bien. Un vrai moment gourmand et très cocooning, rempli de recettes toute plus appétissantes les unes que les autres.

Il y a beaucoup d’humour, notamment avec le chat d’Hannah, qui s’appelle moche et qui est drôlement futé. Les situations cocasses s’enchaînent dans cette petite ville américaine qui m’a beaucoup plus. Il semble y faire bon vivre et tout le monde se connait.

Les personnages sont attachants, j’ai adoré Hanna, en revanche, j’espère qu’elle va vivre une histoire avec ce nouveau policier et non avec le dentiste. Il me tarde donc de lire la suite.

vendredi 14 avril 2023

Sans un bruit


Résumé : 
Auteurs de thrillers écrits à quatre mains, Cameron et Lisa Murdoch jouissent d'une confortable notoriété à Christchurch, où ils mènent une existence paisible et heureuse. Certes Zach, leur fils de sept ans, peut être difficile à vivre, mais Cameron et Lisa font face, s'arment de patience. Jusqu'au jour où Zach disparaît en pleine nuit. Fugue ? Enlèvement ? Les Murdoch sont bouleversés, prêts à tout pour retrouver leur fils. Mais lorsque les médias s'emparent de l'affaire, une vidéo fait surface : Cameron, visiblement excédé par une crise de Zach, emportant son fils sous son bras pour le jeter dans la voiture. Et le doute, lentement, s'insinue dans les esprits : après tout, qui mieux qu'un auteur de romans policiers peut commettre le crime parfait ?

Mon avis : 
Qui de mieux pour commettre un meurtre qu'un auteur de thriller ? Peut-être deux auteurs ? Cameron et Lisa Murdoch forment un duo d’écrivains et prétendent lors de leurs interviews qu'ils pourraient commettre le crime parfait sans jamais se faire prendre. Lorsque leur fils disparaît, les histoires sanglantes semblent prendre vie. La police et le public se demandent si le couple n’est pas derrière tout cela et une chasse aux sorcières sans précédent commence.

L'histoire ne se concentre pas vraiment sur la disparition du garçon, c'est juste le déclencheur. Nous examinons plutôt comment les suspects, ici les parents, et le public se comportent face à l’horreur. Ce qui est excitant dans l'histoire, c'est que vous ne pouvez exclure personne qui ait quelque chose à voir avec la disparition du garçon. Les parents sont-ils vraiment derrière ou est-ce quelqu'un d'autre ?

Paul Cleave nous emmène dans les recoins les plus profonds de l'âme humaine, ce qui était vraiment effrayant parfois parce que cela en dit long sur l'être humain. L'impuissance, le désespoir ainsi que l'agitation intérieure qui s'installe en Cameron sont palpables et l’on se met de nombreuses fois a sa place. La folie est présente aussi parfois ce qui est compréhensible face à la disparition d’un enfant.

J’ai également beaucoup apprécié l’enquêtrice Rebecca Kent car elle est très humaine. Elle est à bout de nerfs, épuisée, se trompe, change de piste régulièrement mais ne laisse jamais tomber.

L’auteur utilise des rebondissements auxquels je ne m'attendais absolument pas et qui m'ont laissé sans voix à maintes reprises. Il donne de l'espoir aux lecteurs, pour le détruire l'instant d'après et répète ce processus continuellement au fil des pages. Je crois que c’est le meilleur roman de l’auteur que j’ai pu lire.

mercredi 12 avril 2023

L’affaire du Golden State Killer


Résumé :
Californie : 13 meurtres, 50 agressions, 42 ans de traque : un true crime glaçant, en partenariat avec Society
En 2018, la police américaine annonçait l’arrestation du « Golden State Killer », auteur de plus de 140 cambriolages, 50 viols et au moins 13 meurtres dans les années 1970 et 1980.
C'est la fin de plus de 40 années de traque que le journaliste William Thorp va remonter, au fil d'une enquête totalement inédite et tentaculaire.
Dans ce décor idyllique de Californie, c'est toute une époque qui se dessine, celle des hippies, des banlieues et d'abord de petits délits sans lien apparent, plutôt inoffensifs. Des cambriolages, nombreux, et toujours dans la même zone géographique du comté de Sacramento. Et bientôt, des viols, à répétition, avec toujours un scénario identique. Il faudra des années aux enquêteurs pour parvenir à lier les affaires entre elles. Et des années encore pour les relier à une série de meurtres sanguinaires.
C'est grâce à l'acharnement de policiers et notamment d'un duo hors norme, Carol Daly et Richard Shelby, conjugué aux progrès scientifiques (l'ADN par parentèle) que le Golden State Killer sera arrêté.
Dans cette enquête où tout est vrai, c'est le portrait d'un homme, d'une époque et le récit d'une enquête qui permettent de comprendre la sauvagerie de ce criminel a pu se déchaîner en toute impunité.

Mon avis : 
Ce deuxième ouvrage 10/18 en collaboration avec Society nous emmène en Californie sur les traces du Golden State Killer. Je n’en avais jamais entendu parler et encore une fois, j’ai lu ce livre d’un trait sans pouvoir m’arrêter.

Le début de l’ouvrage contient beaucoup de descriptions, de violence, de scènes de viols notamment sur des jeunes filles qui ne sont pas faciles à lire. Attention, l’auteur ne fait jamais dans le sensationnel, il se contente de décrire les faits dans un style journalistique. Et c’est comme lire un très bon reportage qui fait parfois froid dans le dos.

J’ai beaucoup aimé l’arrestation et le portrait de ce tueur, qui semble, pour son entourage, un homme plutôt ordinaire mais qui a réussi à échapper à tous les policiers à ses trousses pendant toutes ses années. Je trouve incroyable aussi qu’il était père de famille, de trois filles, et qu’il semblait mener une vie paisible, que personne n’a jamais rien vu. Dommage, qu’il n’est jamais livré plus de détails sur ses motivations, sur ce qui l’a poussé à arrêter les meurtres…

Contrairement au premier ouvrage L’Affaire Alice Crimmins par Anaïs Renevier, j’ai trouvé le journaliste William Thorp, plus engagé dans son récit, il relate à la fin ses rencontres avec les protagonistes et ses recherches et j’ai beaucoup aimé cette touche plus personnelle. Il me tarde maintenant de lire L'inconnu de Cleveland à paraitre prochainement.

L’Affaire Alice Crimmins


Résumé : 
Un été caniculaire 1965, dans les grands ensembles du Queens, deux jeunes enfants disparaissent. Ils seront retrouvés assassinés quelques jours plus tard, et à quelques jours de distance, dans des terrains vagues.
Aucun indice, aucune preuve. Pourtant, les enquêteurs, catholiques et irlandais en majorité, orientent rapidement leurs pistes autour de la mère des enfants, Alice Crimmins, récemment séparée de leur père.
Pourquoi elle ? Ses principaux torts semblent résider dans le fait qu’elle soit séparée, qu’elle multiplie les amants et ne semble pas assez triste.
Un New York scorsésien, une histoire de moeurs et de justice patriarcale et un mystère : aujourd’hui encore, on ne sait pas qui a commis les meurtres.
La personnalité très complexe d'Alice Crimmins nous conduit tout autant du côté des personnalités politiques américaines des années 1960 que de la mafia new yorkaise.
Après deux procès particulièrement tortueux en 1968 et 1971, Alice Crimmins est condamnée et incarcérée.
Elle est libérée en 1977, elle refait rapidement sa vie sous un autre nom et elle s’évapore.
La journaliste Anaïs Renevier part sur ses traces et raconte à travers elle une époque, une famille et une femme qui échappent toutes aux archétypes. Comprendre cette affaire, c'est éviter le manichéisme tout en le frôlant. C'est aussi lire le récit d'une intense chasse à la sorcière qui déchira en son temps tout le pays.

Mon avis : 
Premier ouvrage des éditions 10/18 en collaboration avec Society et je suis déjà conquise par l’idée de découvrir un fait-divers dans chacun des 50 Etats. Ici, on plonge au cœur du Queens des années 60 dans l’état de New-York.

Alice Crimmins, se réveille un matin et ses deux enfants ont disparu. Très vite les soupçons portent sur elle et son ex-mari : ils étaient en instance de divorce, se battaient pour la garde des enfants et Alice était connu pour son mode de vie particulier pour l’époque. Elle consommait pas mal d’alcool, aimait faire la fête et collectionnait les amants.

J’ai beaucoup aimé ce regard sur les années 60 et sur la société américaine. Les policiers sont tous des hommes misogynes et très croyants qui jugent très vite Alice coupable, sans se poser les bonnes questions. L’auteure, nous laisse entrevoir un élan féministe qui se met doucement en place même si encore aujourd’hui, les Etats-Unis ne sont pas toujours au top concernant le droit des femmes.

C’est un fait-divers très prenant, le livre se lit d’un trait, car il est court et le style journalistique est efficace. Malgré tout, je pense que les recherches auraient pu être plus poussée notamment sur les erreurs de la police ou les pistes qui n’ont pas été suivies. Par exemple, sur la cause féministe mentionnée plus haut, l’auteure maitrise son sujet et l’approfondi alors que sur d’autres pistes, elle se contente de les effleurer dans un style très détaché et peu impliqué. Je pense que j’aurai aimé qu’elle se livre d’avantage, nous raconte son point de vue, ses rencontres, ses recherches sur place… Mis à part à la fin ou elle tente de rencontrer Alice en Floride, je n’ai pas eu l’impression d’une réelle investigation ou un déplacement de l’auteure sur les lieux, et cela manque de commentaires personnels.

J’ai déjà lu le second livre de cette collection et je file rédiger ma critique, quant au troisième qui sort en juin, il rejoindra très vite ma PAL.

mardi 11 avril 2023

Changer l'eau des fleurs


Résumé : 
Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu’elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu’un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l’on croyait noires, se révèlent lumineuses.
Après l’émotion et le succès des Oubliés du dimanche, Valérie Perrin nous fait partager l’histoire intense d’une femme qui, malgré les épreuves, croit obstinément au bonheur. Avec ce talent si rare de rendre l’ordinaire exceptionnel, Valérie Perrin crée autour de cette fée du quotidien un monde plein de poésie et d’humanité.

Mon avis
Lu dans le cadre de mon club de lectures, Changer l’eau des fleurs est une histoire magnifiquement écrite sur la perte et le chagrin, ou s’ajoute l'amitié, les beaux souvenirs et l'amour.

Violette est gardienne de cimetière et je l’ai trouvé tellement touchante. J'ai été impressionné de voir à quel point Violette était respectueuse envers ceux qui y étaient enterrés alors qu'elle enregistre méticuleusement leurs funérailles, les célébrations de leur vie et s'occupe des tombes lorsque les familles ne peuvent pas arroser les fleurs.

Dès les premières pages, on sent que sa vie n’a pas été simple et petit à petit, on découvre son histoire entrecoupée par une galerie de personnage qui croisent sa route. Son mari Phillipe disparu, ses beaux-parents terriblement méprisants, ses amis les plus chers Celia et Sasha, un de mes personnages préférés, l'ancien gardien du cimetière qui la fait rire.

Sa vie, cependant, sera changée à jamais lorsque Julien Seul se présentera à sa porte, apportant avec lui l'histoire de sa mère Irène Fayolle, dont il souhaite déposer les cendres sur la tombe d'un homme qui y est enterré. L'intrigue se complique un peu au fur et à mesure que les histoires s'enchevêtrent.

C’est vraiment très bien écrit, plein de références à la culture française, beaucoup de chansons mais aussi de films que l’on a envie de revoir ou de réécouter. Je me demande comment les traducteurs ont fait avec les romans parus aux quatre coins du monde.

Je ne pensais pas qu’un simple roman se déroulant dans un cimetière pouvait être aussi attachant et c’est une excellente surprise.