jeudi 31 mai 2018

Retour à Little Wing

Résumé : 

Ils étaient quatre. Inséparables, du moins le pensaient-ils. Arrivés à l'âge adulte, ils ont pris des chemins différents. Certains sont partis loin, d'autres sont restés. Ils sont devenus fermier, rock star, courtier et champion de rodéo. Une chose les unit encore : l'attachement indéfectible à leur ville natale, Little Wing, et à sa communauté. Aujourd'hui, l'heure des retrouvailles a sonné. Pour ces jeunes trentenaires, c'est aussi celle des bilans, de la nostalgie, du doute...

Mon avis : 


J’ai posé mes valises au fin fond des Etats-Unis pour suivre nos cinq personnages : Ronny, Lee, Kip, Hank et sa femme Beth. Ils sont tous amis depuis l’enfance et ils ont grandi dans cette bourgade paumée qu’ils n’ont jamais vraiment quittée. Ils ont malgré tout vieilli et c’est l’occasion de faire le point sur leur vie. Ronny est un ancien alcoolique, Lee est devenu une rockstar célèbre, Hank a repris la ferme de ses parents tandis que Kip est endetté jusqu’au cou. 

Nickolas Butler est un auteur que je voulais lire depuis longtemps et je suis ravie d’avoir découvert Retour à Little Wing qui est un excellent roman. Il a été couronné de plusieurs prix littéraire et je n’en suis pas surprise. L’écriture est plaisante, les chapitres courts et la narration alterne entre les différents personnages. Ainsi, on découvre les pensées de chacun et l’on se lie forcement aux différents personnages. J’ai adoré le trio Lee, Hank et Beth même si je les ai trouvé un peu caricaturaux : Hank, le fermier bourru tandis que Lee est l’amoureux qui n’a jamais déclaré sa flamme. Malgré ça, ils sont tous trois terriblement attachants et je suis ravie d’avoir passé du temps à leur coté grâce à cette lecture. Kip et Ronny, sont eux, beaucoup plus difficile à cerner. L’intrigue est plutôt inexistante, l’auteur choisit plutôt de nous faire découvrir des tranches de vie de nos personnages. « Pour moi, c'est ça, l'Amérique : des pauvres gens qui jouent de la musique, partagent un repas et dansent, alors que leur vie entière a sombré dans le désespoir et dans une détresse telle qu'on ne penserait jamais qu'elle tolère la musique, la nourriture ou l'énergie de danser. On peut bien dire que je me trompe, que nous sommes un peuple puritain, évangélique et égoïste, mais je n'y crois pas. Je refuse d'y croire. » 

J’ai aussi beaucoup aimé le voyage au nord des Etats-Unis, seul lieu à mon sens, ou l’on peut trouver des étendues immenses de ce type avec des petites villes ou il ne se passe pas grand-chose et ou les habitants n’en partent pas vraiment. « Cette ville exerce une espèce de gravité insensée. Je sais que c’est un mot savant, mais j’y ai réfléchi. Elle doit avoir une sacrée, force sinon Lee serait jamais revenu. Kip et Félicia aussi. Sans parler de tous ceux qui ne sont jamais partis, comme Hank, Beth, Eddy et les Jumeaux Giroux. Merde alors, ils ne sont jamais allés plus loin que moi quand je fais du rodéo. Et je vais vous dire c’est dingue, mais c’est les matins où j’essayais de partir de fuguer, que je la sentais le plus. Cette attraction. » On découvre des personnages façonnait par la nature sauvages, par les conditions climatiques difficiles avec des hivers très rigoureux. « Ma vie se déroule désormais devant mes yeux comme une route qui va nulle part. Une de ces routes à travers les grandes prairies où vous pouvez conduire à cent quarante, cent cinquante ou cent soixante kilomètres à l’heure, et la seule indication de vitesse, c’est le boucan du moteur et l’aiguille de la jauge d’essence qui se rapproche du zéro de plus en plus vite. Sans un repère qui permet de mesurer votre vitesse. Pas d’arbre, pas de construction – quelques poteaux téléphoniques, si vous avez de la chance, mais la plupart du temps : rien.» 

Vous l’aurez compris, c’est une très bonne découverte, et je vous recommande ce roman. Quant à moi, il me tarde maintenant de découvrir les autres romans de l’auteur.

Lu dans le cadre du challenge : 
- Tour du monde littéraire 

mercredi 30 mai 2018

Le poison de la vérité

Résumé : 

Josie et Caleb filent le parfait amour à New York. Ce que Caleb ignore, c’est que Josie a changé d’identité quelques années auparavant. Elle avait 15 ans et vivait dans l’Illinois lorsque sa vie a basculé. Son père a été abattu d’une balle en pleine tête dans leur maison. Lanie, sa sœur jumelle, a assisté à la scène et a accusé Warren, leur jeune voisin, condamné à perpétuité. Alors quand Josie découvre qu’un podcast écrit par la journaliste Poppy Parnell, et suivi par des millions d’Américains, reprend l’enquête, dans le but d’innocenter Warren, elle prend peur. Car ce podcast pourrait bien remettre toute sa vie en question. Et révéler une vérité que Josie n’est peut-être pas prête à entendre.

Mon avis : 

Tout d’abord, je souhaite commencer cette critique en remerciant Livraddict et ce dernier partenariat. Au fil des ans, j’ai découvert tellement de bonnes lectures, eu de vrais coup de cœur pour des romans que je n’aurais sans doute jamais découvert par moi-même et c’est encore une fois le cas avec Le poison de la vérité. Et puis, également un grand merci aux éditions Michel Lafon pour l’envoi de ce roman et pour m’avoir renouvelé leur confiance. 

A la lecture du résumé, ce roman m’avait immédiatement tapé dans l’œil et je savais d’avance que ce roman me plairait. Reçu lundi, sitôt commencé en rentrant du travail et déjà terminé seulement 24h après, tant le récit est prenant. Alors autant vous le dire de suite, prévoyez d’être indisponible le temps de la lecture, préparez des provisions et éteignez votre téléphone car impossible de lâcher ce livre avant d’en connaitre la fin ! 

On fait la connaissance de Josie, qui vit à New-York avec son petit ami Caleb. Dès les premières pages, on découvre que celle-ci cache une sombre histoire, un secret de famille lourd à porter, un passé douloureux qu’elle essaie d’oublier. Les détails arrivent au compte-goutte : l’assassinat de son père, l’abandon de sa mère qui a fui dans une secte et puis cette sœur jumelle au passé sulfureux… Tout ça aurait pu rester enfouit dans le passé de Josie mais une journaliste d’investigation a créé un podcast qui revient chaque semaine sur un nouvel épisode du meurtre du père de la jeune femme. Bientôt tout le monde parle que de ça et Josie est bien obligé de se remémorer ces douloureux souvenirs. 
« - La vérité est compliquée
- C’est là que tu te trompes, Jo. La vérité n’est jamais compliquée. C’est juste la vérité. Les circonstances peuvent être compliquées, mais la vérité est toujours en noir et blanc. » 

Comme je le disais plus haut, le récit est passionnant ! D’abord dans sa construction, le récit alterne entre la narration, les épisodes du podcast, des tweets d’internautes qui écoutent le podcast et les pensées de Josie. Bref, la diversité apporte encore plus de crédit à l’investigation et l’on a l’impression d’enquêter nous aussi aux cotés de Josie. Le podcast est aussi une excellente idée. Dans les remerciements, l’auteure dit s’être inspirée d’un podcast existant outre atlantique mais de mon côté, il m’a rappelé l’excellente émission de France Inter : Affaires sensibles qui revient chaque jour sur un fait-divers et que j’écoute de temps en temps. 
L’enquête est en tout cas passionnante et comme très souvent, j’ai soupçonné beaucoup de monde mais jamais la bonne personne. 

Coté personnage, Josie est terriblement attachante et apporte beaucoup au récit. J’ai parfois eu du mal à cerner Lanie, j’ai trouvé Ellen vraiment très drôle et tante A. m’a beaucoup touché. Mention spéciale pour Caleb, qui semble être le parfait petit-ami et qui passe beaucoup de chose à Josie ! 
J’aurais aimé d’avantage connaitre le père de Josie : comment était-il avant son assassinat ? Quel genre d’homme ? Au final on n’a que des rumeurs sur son compte mais peu d’éléments. 
En tout cas, la quatrième de couverture promet une adaptation à la télévision par Reese Witherspoon et je suis très curieuse de voir le résultat, même si ça promet des belles heures devant son écran !

lundi 28 mai 2018

Les Crèvecoeur, intégrale, tome 1 : Edith et Romain

Résumé : 

Ce premier volet de la saga des Crèvecœur commence en 1914, lorsque la belle Édith est mariée bien malgré elle à Romain Crèvecoeur, un cordonnier fétichiste aux habitudes étranges, pour sauver l’affaire familiale. La guerre 14-18 éclate et la jeune femme y voit l’occasion de fuir le désastre de son mariage. Amours secrètes et interdites, obsessions dangereuses et ambitions démesurées, le couple Crèvecoeur donnera néanmoins naissance à un enfant, Germain, qui bouleversera leur existence. Enfant sensible et conscient de sa différence, Germain puisera dans l’amour inconditionnel de sa mère et la folie de son père toute la force de son génie créatif et partira à la conquête des pieds des femmes. Bayeux, Paris, la découverte de la sensualité, la création de sa première collection de chaussures féminines, plus rien n’arrête Germain dans quête de l’élégance féminine. Mais jusqu’où peut-on vraiment fuir les secrets de notre famille ?

Mon avis : 

Tout d’abord, je tiens à remercier chaleureusement Livraddict pour ce partenariat ainsi que les éditions Silk Thread Publishing pour l’envoi de ce roman.

Édith et Romain nous plonge dans une saga familiale passionnante de près de 500 pages. Le roman, en deux parties, s’ouvre sur Raphaël, qui est contacté par un notaire qui lui déclare la mort de son père dont il héritera s’il se rend aux obsèques. Raphaël, remonte alors l’existence de Germain, son père né de l’union d’Édith et Romain, juste avant la première guerre mondiale.

Le roman suit les bases des sagas familiales mais à ceci près qu’ici nous avons affaire à une famille atypique de cordonniers. Édith est un personnage que j’ai beaucoup aimé, c’est une femme soumise à la volonté de ses parents et plus tard à son mari tyrannique mais elle est aussi indépendante et moderne pour son temps. « Il entonna ses grandes phrases, remplies de bons sentiments, sur le mariage et l’amour et l’amour éternel, ajouta quelques allégories bibliques dont il oublia la signification et acheva l’ensemble par une déclaration d’union surréaliste des époux. Avant même qu’Édith et Romain puissent s’embrasser, il les avait poliment dirigés sur le côté et, par de grands gestes hospitaliers, s’affairait à inviter l’auditoire à boire le vin divin. Les nouveaux mariés observèrent la foule avide se précipiter vers l’autel sans se dire un mot, jusqu’à ce que Romain glisse sa main dans sa poche pour en sortir une fine alliance.
« Tenez, je crois que c’est à vous », dit-il en lui tendant l’objet.
Intriguée et émue, Édith enfila cette alliance qui lui allait étrangement bien et s’aperçut alors que c’était le père Violette qui avait conservé celle qu’elle devait donner à son époux. Il avait non seulement oublié de la tendre à Édith, mais il avait également omis de bénir les alliances. Et il était déjà trop tard : Romain l’entrainait vers la sortie de l’église, ou des enfants leur jetèrent du riz et des fleurs séchées.
Et c’est ainsi que commença le mariage d’Édith et Romain Crèvecœur, sur un petit oubli et un grand malentendu.
 »
Romain, c’est le personnage que l’on adore détesté. Germain est lui bien complexe et il me tarde de lire le second tome pour mieux apprendre à le connaitre, notamment en apprendre davantage sur la naissance de Raphaël. Si je devais décerner un prix pour le personnage secondaire qui m’a le plus plu c’est sans aucun doute le prêtre qui m’a tant fait rire : « C’est donc dans les caves à liqueurs de la cathédrale que, bien souvent, le père Violette trouvait le réconfort dont il avait besoin. Inutile de dire que la cave de la cathédrale était pour le moins bien garnie, ce que le prêtre justifiait aisément. Plus la paroisse était grande, plus il y avait de soucis à se faire, et plus il fallait abreuver ses peurs et se confesser. Après tous, il s’agissait de vin bénit, et un petit remontant nous rapprochait plus de Dieu qu’il ne nous en éloignait. »

L’écriture de l’auteur est agréable et apporte beaucoup au roman. Tantôt le roman est joyeux tantôt rempli de tristesse et de mélancolie. L’auteure trouve en tout cas toujours le mot juste « Sur le bord du lit, Édith regardait ses chaussures. Elle balançait ses pieds dans le vide et repensait aux histoires de princesses qu’elle lisait toute petite. Ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Mais personne ne lui avait raconté ce qui se passe après le mot «fin», lorsque tout commence vraiment et que le monde des adultes souille celui des princesses. Elle se demanda soudain d’où venaient les méchantes sorcières qui en voulaient tant aux jeunes filles parfaites et innocentes des contes de fées. Et elle comprit avec horreur qu’il s’agissait surement de princesses déçues, celles que les princes avaient trompées et bafouées en leur faisant miroiter une vie de rêve, tout en leur offrant la laideur d’un mariage trop humain, ou l’ennui finit par laisser place à une terrible solitude. »
On découvre également une région de France peu / pas assez connue : Bayeux et ses alentours. Cette histoire m’a d’ailleurs poussé à me documenter sur la fameuse tapisserie de Bayeux dont il  est plusieurs faits mention dans ces pages. Bien évidemment on découvre aussi l’art de la cordonnerie et de la fabrique de chaussures et j’ai été surprise de constater la complexité pour habiller un pied. Le roman fourmille de détails qui sont tous plus passionnant les uns que les autres. Malgré les 480 pages, l'on ne s'ennuie pas une seconde, bien au contraire.

Bref, c’est une excellente découverte que je suis ravie d’avoir faite. Et avant de vous recommander chaudement cette lecture, je ne peux terminer cette lecture sans vous parler de cette couverture magnifique qui illustre parfaitement cette belle saga.
 

samedi 26 mai 2018

Le fruit de ma colère

Résumé : 

Le jour où Ackerman vient demander de l'aide à Josey Kowalsky, le compte à rebours a déjà commencé.
Il faut faire vite, agir rapidement.
Josey n'hésite pas un seul instant à venir au secours de cet homme qui, par le passé, a su le comprendre.
Ensemble, ils vont découvrir que la colère et la vengeance peuvent prendre bien des visages.
Et s'il était déjà trop tard ?

Mon avis : 

Tout d’abord, mille mercis à Joël des éditions Taurnada pour l’envoi de ce roman qui m’a permis de sortir de ma zone de confort le temps d’une lecture. En effet, les premières pages sont assez violentes et m’ont surprise, n’étant pas habituée à ce genre de lecture. Mais très vite, je ne suis laissée entrainer par le suspense qui m’a tenu en haleine jusqu’aux dernières pages.

Le fruit de ma colère est le tome deux de la saga Josey Kowalsky, je vous rassure, ceux qui n’ont pas lu le premier tome (ce qui est mon cas) n’auront pas de problème de compréhension de l’intrigue. Ici on fait donc la connaissance d’Ackerman, un ancien flic qui a enquêté sur la disparition de la femme et la fille de Josey dans le premier tome. Ackerman vient ici demander l’aide de Josey car son frère jumeau a disparu. Les deux hommes se lancent donc dans l’enquête pour retrouver Eric.

En parallèle, Eric nous raconte sa séquestration. « La douleur a maintenant laissé place à la peur, et celle-ci atteint son point culminant lorsqu’il entend ses bourreaux revenir.
Il se recroqueville dans le coin opposé tandis qu’une main actionne le verrou qui l’emprisonne. Assis, les jambes calées contre sa poitrine, il tremble et marmonne un semblant de prière.
Il se souvient très bien de chaque visage qu’il a vu défiler lorsqu’il était enfermé dans une des cages de l’autre côté de cette porte, juste avant qu’on ne lui crève les yeux. Et chacun d’eux est ressorti d’ici dans un grand sac plastique noir après avoir poussé d’effroyables cris.
»

Les chapitres sont courts, le récit très prenant et le lecteur n’a pas une seconde de répit. Les rebondissements s’enchainent très vite et le suspense monte de pages en pages. J’ai adoré retrouvé des lieux bien connus : le ferry de Cherbourg qui effectue la navette entre la France et l’Irlande, Cork ou encore Blarney et son château. Sur cette trame, l’auteur brode une intrigue palpitante. Le récit se veut très féministe mais terriblement d’actualité avec la retentissante affaire Weinstein ou en plein referendum en Irlande pour changer la constitution et obtenir le droit à l’avortement : « Vous apprendrez, messieurs, que lorsque l’on est une femme et que l’on veut apparaître comme telle, il y a deux solutions : soit on accepte les remontrances graveleuses et parfois les mains aux fesses d’une certaine catégorie d’hommes n’ayant pas encore été touchée par le gène de l’homo sapiens, soit on décide de leur tenir tête et il est préférable dans ce cas-là d’être prête à affronter les mauvaises situations. Entre deux séances de judo, je me détends dans un club de tir. » Bref, si j’ai d’abord été surprise par cette lecture, je l’ai au final beaucoup aimé.

La briscola à cinq

Résumé : 

Dans un village près de Livourne, en Toscane, un jeune homme découvre dans une poubelle le cadavre d'une adolescente, Alina Costa. Il se rend dans l'établissement le plus proche pour appeler les secours et tombe sur le BarLume, tenu par Massimo. Et voilà que ce trentenaire fantasque, râleur et bon enfant, amoureux de la nourriture italienne, se retrouve enquêteur malgré lui ! Mais il pourra compter sur les quatre habitués du bar, une bande d'octogénaires originaux qui se retrouvent pour jouer aux cartes, fuir leur femme et échanger leurs avis sur l' "affaire Alina". Premier opus de la série des retraités du BarLume, qui a connu un succès critique et commercial retentissant en Italie. Marco Malvaldi est également l'auteur du Mystère de Roccapendente, roman policier historique mettant en scène le célèbre gastronome Pellegrino Artusi.

Mon avis : 

La briscola à cinq est un roman policier qui sort de l’ordinaire. Pas de flic charismatique qui enquête mais un patron de bar et ses quatre plus fidèles clients : 4 vieux papis qui tournent autour des quatre-vingt ans et qui viennent jouer aux cartes chaque après-midi. Rien que pour un scénario aussi original, le roman vaut le détour. Et je comprends l’engouement autour de cette intrigue chez nos voisins italiens qui l’on adapté à la télévision.

Mais revenons à l’intrigue, le corps d’une jeune fille est découvert dans une poubelle sur un parking par un jeune homme complètement saoul qui rentre d’une soirée. Les policiers pensent alors à un canular mais quand le patron du bar les appelle pour confirmer la présence du cadavre, l’enquête peut commencer. En étant derrière le bar, notre héros entend tout et surtout connait tout le monde alors il décide de se jouer les détectives pour notre plus grand plaisir.

C’était la première fois que je lisais Marco Malvaldi et j’ai adoré son écriture. Le roman est prenant, plein d’humour et l’on passe un excellent moment. « Heureusement que le café existe. Qui est le petit malin qui a inventé le café? Sans doute le cousin du petit génie qui a inventé le lit. Ils méritent tous deux le prix Nobel, je vous en donnerais du Dario Fo... Prix Nobel aussi à l'inventeur du nutella.
On devrait les mettre à l'église, à la place de la statue de San Gaspare. Au moins, on verrait un peu plus de dévotion sincère.
»

Un seul bémol, c’est que cette enquête est bien trop courte : seulement 165 pages. Tout va très vite et j’aurais aimé qu’elle se prolonge un peu. L’ambiance italienne, la chaleur, les glaces, le bar et nos quatre papis m’ont fait beaucoup rire et il me tarde de les retrouver dans Un tour de passe-passe. J’espère également que les autres romans de la saga du Bar Lume seront traduits.

jeudi 24 mai 2018

Visa pour Shanghaï

Couverture Visa pour Shanghaï

Résumé : 

L'inspecteur Chen s'apprête à s'attaquer aux redoutables triades chinoises lorsque, comme par hasard, il est sollicité par le Parti. Les autorités lui demandent de servir de guide à Catherine Rohn, agent du FBI en mission à Shanghaï. Objectif : ramener aux Etats-Unis la femme d'un passeur chinois qui, en échange, acceptera de témoigner sur l'immigration clandestine. Mais voilà, cette femme a disparu. Et Chen n'a pas que ça à faire...

Mon avis : 

J’ai repris la route de Shanghai pour retrouver L'inspecteur Chen que j’avais déjà rencontré dans le premier tome de ses aventures : Mort d'une héroïne rouge. Voulant continuer la saga, je me suis lancée dans cette lecture, un peu à reculons à cause du résumé de la quatrième de couverture. Celle ne m’emballé pas plus que ça et pourtant, je me suis régalée.


C’est encore une fois une très bonne enquête qui nous est offerte ici. Le suspense est présent, et en prime Chen a, a ses cotés une policière américaine pour le seconder.
« - Les policiers chinois ne sont pas tous comme dans les films américains, continua-t-il, ne connaissant que les arts martiaux, estropiant l’anglais, et mangeant du poulet Gongbao.
- Ce sont des stéréotypes hollywoodiens. J’ai étudié le chinois à l’université, inspecteur principal Chen.
- Je plaisantais…
Pourquoi était-il tout d’un coup si susceptible à propos de l’image de la police chinoise ? A cause de l’insistance du secrétaire du Parti Li ? Il haussa les épaules, touchant les siennes de nouveau.
- Quoique j’avoue cuisiner assez bien le poulet Gongbao, aussi.
- J’y goûterais avec plaisir. »


L’intrigue est prenante mais c’est surtout le dépaysement qui est encore une fois total. On est loin des romans policiers classiques, celui-ci nous fait découvrir la culture chinoise ainsi qu’un pan de son histoire. Nous sommes toujours dans les années 90 dans un pays ou le parti communiste est au cœur de la vie de tous les jours.
« Une fois de plus, Chen, inspecteur principal de la police criminelle de Shanghai, reprenait, dans la brume du petit matin, la direction du parc du Bund.
A l’extrémité nord, son entrée principale faisait face à l'Hôtel de la Paix, tandis que l'autre entrée débouchait sur le pont de Waibai, dont le nom, inchangé depuis l’époque coloniale, signifiait littéralement Pont-pour-que-les-Blancs-traversent. Le parc était connu pour sa Promenade dominant l’étendue où se joignaient les fleuves Huangpu et Suzhou. De là-haut, on distinguait le va-et-vient des navires à l'entrée de la lointaine Wusongkou, la mer de Chine orientale. En dépit de sa taille relativement modeste, près de six hectares, la situation centrale du parc en faisait un des endroits les plus fréquentés de la ville.
Ce jour-là, Chen était l'un des premiers promeneurs matinaux. Il s'achemina vers le milieu du jardin en direction d'une clairière entourée de saules et de peupliers. Le kiosque blanc à véranda, de style européen, contrastait avec les bancs verts repeints de frais.
Chen aimait d'autant plus ce parc que bien des souvenirs y étaient associés. Il en avait appris l'histoire à l'époque primaire. Le manuel scolaire officiel de l’époque expliquait qu'au début du siècle, celui-ci n’était ouvert qu'aux Occidentaux. Des pancartes accrochées aux grilles le proclamaient interdit aux Chinois et aux chiens. »


Je me suis encore plus attachée à Chen et j’ai aimé sa relation ambiguë avec Catherine. C’est un policier efficace et consciencieux que l’on prend plaisir à suivre et il me tarde de lire la suite.

Lu dans le cadre du challenge :
- ABC policier / thriller 2018