dimanche 24 septembre 2017

Les trois saisons de la rage

Résumé : 

En 1859, le médecin-major Rochambaud, qui suit les armées de Napoléon III dans leurs campagnes d'Italie, écrit au médecin de campagne d'un village normand, le docteur Le Coeur. A travers eux, le soldat Délicieux, ordonnance du premier, et sa famille peuvent communiquer. Ce sont de pauvres paysans illettrés, qui n'ont eu pour seul recours contre la misère, que de « vendre » leur fils, enrôlé à la place de celui de paysans prospères. Mais Délicieux se révèle, à la déception de son mentor, plus retors qu'il n y paraît...
Suit le journal du médecin Jean-Baptiste Le Coeur, un veuf, père de trois enfants adultes. Ce praticien que l'on croit humaniste et vertueux y avoue ses troubles sexuels, des relations érotiques nombreuses et un tempérament de feu. Et il en faut pour accomplir ses tâches quotidiennes ! Plus de trente patients par jour dont il connaît secrets de famille, adultères, misères sociales et maladies et qu'avec le curé et le sorcier, il tente de soigner.
Il y a dans ce roman mille romans, autant d'expériences où la naïveté, le cynisme, la brutalité, l'avidité, l'égoïsme et le sexe sont la source des conduites des personnages. Une comédie humaine prend vie, tourbillon de destins où paysans et châtelains partagent une même avidité de vivre.

Mon avis : 

Voila un bon bout de temps que ce roman est dans ma PAL et c'est avec un challenge que je ne suis décidée à l'en sortir. Je ne suis pas totalement conquise mais mon bilan n'est pas complètement négatif.

La forme est un peu complexe et il m'a été difficile de m'y retrouver. On a d'abord un échange de lettres entre plusieurs personnages puis vient ensuite le journal intime d'un médecin de campagne qui retourne en arrière dans la passé. Heureusement l'écriture de l'auteur est belle et on se prend finalement au jeu. Le médecin brosse également un portrait de la médecine de XIXe siècle et l'on ne peut qu'être ravie d'être nés a notre époque. Saignées, peu d'hygiène, pas d'anesthésiant.... bref on se dit que la médecine a beaucoup évoluée. 

Ce personnage qui nous livre ses pensées est attachant et j'ai pris plaisir a le suivre. On se rend compte que son métier est épuisant et que mémé s'il voit un montagne de patient chaque jour, il est bien seul dans la vie. Heureusement, il a quelques maîtresses pour se consoler. 

Bref, c'est une bonne découverte a déguster par petites touches. Il faut bien prendre son temps, pour vraiment apprécier le récit. Pour terminer, je dirais que la fin m'a surprise, elle arrive rapidement, et de manière brutale. Je ne m'y attendais pas, mais je n'en dis pas plus et je vous laisse découvrir le roman et vous en faire une idée.

Lu dans le cadre des challenges : 
- Challenge de l'été 2017
- Challenge Le temps à l'envers (2017/1900)

samedi 9 septembre 2017

Le fait du prince

Résumé : 

Il y a un instant, entre la quinzième et la seizième gorgée de champagne, où tout homme est un aristocrate.

Mon avis :

Encore une fois Amélie Nothomb m'a conquise avec un de ses romans. Le fait du prince est un court roman que j'ai dévoré d'une traite. On fait la rencontre d'un homme qui lors d'une soirée à une étrange conversation. Que faire si un homme inconnu meurt chez vous ? Improbable pas tant que ça car le lendemain, cette situation va se produire au domicile de notre narrateur. 
"- Vous n'êtes pas innocent. Quelqu'un est mort chez vous.
- Il faut bien mourir quelque part.
- Chez vous, pas au cinéma, pas à la banque, pas dans son lit. Ce quidam a attendu d'être chez vous pour passer l'arme à gauche. Le hasard n'existe pas. S'il est mort à votre domicile, vous y êtes forcément pour quelque chose.
- Mais non. Cette personne peut avoir éprouvé une émotion violente à laquelle vous êtes étranger.
- Elle a eu le mauvais goût de l'éprouver dans votre appartement. Allez expliquer cela à la police.
"

Comme toujours c'est bien écrit, plein d'humour et le roman se dévore. L'intrigue est prenante, le roman bien mené et l'on passe un excellent moment "La villa n'a pas de fenêtres, mais des baies vitrées. J'en déteste la fonction. La fenêtre sert aux habitants d'une maison à voir l'extérieur, tandis que la baie vitrée sert aux habitants d'une villa à être vus de l'extérieur. La preuve, c'est que la baie vitrée va jusqu'à terre : or les pieds ne regardent pas. Cela permet de montrer aux voisins qu'on porte de belles chaussures, même quand on reste chez soi.

 Lu dans le cadre des challenges  :
- Challenge de l'été 2017
- Objectif du mois

mardi 5 septembre 2017

Les sorcières de North Hampton, tome 1

Résumé : 

Joanna Beauchamp et ses filles Ingrid et Freya vivent à North Hampton, à la pointe de l’île de Long Island. La ville, belle et brumeuse, semble comme figée dans le temps, et les trois femmes y mènent une vie en apparence paisible.
En réalité elles sont de puissantes sorcières. Joanna peut ressusciter les morts et guérir les blessures graves. Ingrid, passionnée de livres, prédit le futur et tisse des fils qui résolvent les problèmes d’infertilité et d’infidélité. Enfin Freya, la fille rebelle, possède les charmes et potions capables de guérir les peines de cœur.
Mais depuis des centaines d’années, les trois femmes n’ont pas le droit d’utiliser leurs pouvoirs. Jusqu’au jour où Freya, partagée entre deux frères séduisants, et prise dans un dangereux jeu de désir, met son secret en péril. Ingrid et Joanna connaissent le même dilemme, et les femmes de la famille Beauchamp comprennent qu’elles ne peuvent plus dissimuler leur nature profonde. Elles récupèrent leur baguette magique au grenier, nettoient leur balais et commencent à lancer des sorts sur les gens de la ville. Au départ plutôt des petits sorts simples et bienveillants. Mais des attaques violentes troublent bientôt North Hampton, et quand une jeune fille disparaît le week-end du 4 juillet, Joanna, Ingrid et Freya décident de découvrir qui et quelles forces maléfiques œuvrent contre elles.

Mon avis : 

Voilà un moment que je voulais découvrir cette saga. Je ne suis pas trop littérature fantastique mais j'aime les histoires de sorcières. De plus, cette trilogie a été adapté en série TV et avant de la visionner, je préfère toujours lire le livre.  Alors ici, pas de coup de cœur mais j'ai passé un bon moment en compagnie de Joanna et de ses deux filles Freya et Ingrid.

Nos trois héroïnes sont des sorcières qui n'ont plus le droit d'exercer la magie. Mais par un concours de circonstance, elles vont être amenés a s'y remettre pour aider leur entourage. Mais très vite, elles vont découvrir qu'une menace plane sur la ville et elles vont tout faire pour sauver le monde.

Ce n'est pas la trilogie du siècle mais j'ai passé un bon moment. Le roman se lit très vite et le suspense est présent. Mon petit bémol irait pour l'écriture : c'est la première fois que je lis Melissa de la Cruz et je suis un peu déçue quand a son style. La fin est malgré tout prometteuse et je pense que je lirai la suite.

Lu dans le cadre des challenges : 
- Le temps à l'envers (2017/1900)
- Challenge de l'été 2017

La fille du roi araignée

Résumé : 

À dix-sept ans, Abike Johnson, la fille d'un richissime magnat de Lagos, a l'habitude de se laisser porter par l'immense Mercedes noire de son père dans les rues de la ville. Un jour, alors que la voiture est assaillie par des vendeurs à la sauvette, le regard d'Abike croise celui d'un colporteur : jeune, beau, élégant sous ses haillons, il détonne dans la foule. Lui vit dans un quartier mal famé. Tous les jours, il parcourt des kilomètres en vendant des glaces pour subvenir aux besoins de sa soeur et de sa mère. Abike découvre un univers inconnu qui la fascine et invite à son tour le jeune homme dans son monde. Mais le coup de foudre initial se transforme bientôt en un jeu de séduction mortel, entre amour et haine, tandis que des secrets de famille les obligent à choisir leur camp...

Mon avis : 

J'ai posé mes valises au Nigéria pour y faire la connaissance d' Abike, jeune fille riche et d'un jeune homme colporteur. Malgré leur différence de classe sociale, ces deux-là font flirtait en tout innocence au début mais rapidement, les secrets de famille qui entoure Abike vont refaire surface.
Rien que pour le dépaysement, ce roman vaut le détour. J'ai adoré cette ambiance africaine, découvrir les us et coutumes et la manière de vivre. "Le soulagement de profiter de la bise du soir a vite cédé la place à la déprime quand je me suis rappelé dans quel quartier je me rendais. Même les ordures n'ont qu'une idée : se tailler."

Le personnage du colporteur m'a beaucoup plu et on s'attache forcement à lui. Pour Abike, c'est différent. Au départ, elle m'a beaucoup agacé mais au final, on éprouve forcement un peu de pitié pour elle. Grandir dans une famille comme la sienne ne doit pas être facile. 

J'ai aimé l'écriture de l'auteur ainsi que la construction du roman qui alterne les points de vue de nos deux personnages. J'espère que l'auteur ne s'arrêtera pas la et nous offrira d'autres romans comme celui-ci.

Lu dans le cadre des challenges : 
- Le temps à l'envers (2017/1900)
- Challenge de l'été 2017

Le pensionnat des jeunes filles sages

Résumé : 

Années trente, Caroline du Nord. À la suite d'une tragédie familiale dans laquelle elle a joué un rôle mystérieux, la jeune Thea est accompagnée par son père dans un internat pour jeunes filles de la haute société sudiste. Là, on inculque une éducation très stricte aux futures épouses, et on remet dans le droit chemin les âmes égarées. Le seul moment de plaisir, ce sont les leçons d'équitation. Thea va devoir se plier à ces nouvelles règles. L'internat est tenu par un couple sévère, qui connaît les véritables raisons de la présence de Thea. Si Mme Holmes juge et condamne, M. Holmes se montre bien plus compréhensif avec la ravissante Thea. Rebelle, brave jusqu'à l'inconscience, et surtout avide de croquer la vie à pleines dents, Thea prend tous les risques, balaie les conventions, bouscule les préjugés. Et depuis la nuit des temps, une telle arrogance se paie au prix fort...

Mon avis : 

Le pensionnat des jeunes filles sages était dans ma PAL depuis une éternité et je suis vraiment ravie de l'avoir enfin lu car j'ai passé un excellent moment. C'est une lecture idéale pour les vacances d'été. 

Nous sommes transporté au cœur des années 30, au début de la crise économique. "Le pays était alors plongé dans la Grande Dépression, mais ma famille n'avait pas souffert de la crise. Mon père était médecin et les gens étaient toujours prêts à payer pour se soigner."
Théa est envoyé dans un pensionnat de jeune fille après un drame familiale. Au fil des pages, on en apprends davantage sur ce qui c'est joué entre elle, son frère jumeau et son cousin. Mais entre temps, elle nous raconte sa vie quotidienne au sein du pensionnat : les cours théoriques, le matin et les leçons d'équitation l'après-midi. On découvre ici, un lot de jeune fille toutes bien différentes mais qui n'aspire qu'a un futur commun : "Car nous finirions toutes par nous marier – pas avant nos dix-huit ans, fallait-il espérer, mais tout de même avant de fêter nos vingt-et-un ans. Je crois toutefois qu’aucune d’entre nous ne liait mariage et passion. nous avions eu l’exemple de nos parents, de nos tantes et oncles, de nos sœurs avec leur mari. Nous n’étions pas idiotes. Nous comprenions que le désir était une chose dangereuse, à manipuler avec précaution – comme une mère le fait d’un flacon de parfum ancien, précieux, qu’elle transmettra à son aînée le jour de ses seize ans."

Ce n'est pas de la grande litterature mais pourtant Théa est attachante et le roman bien construit, ce qui fait que l'on prend plaisir a la lecture. Le suspense est également au rendez-vous et l'on n'a qu'une envie : découvrir ce que cache la famille de Théa. "Peut-être ma mère m'avait-elle envoyée ici en partie parce qu'elle était en colère contre elle-même de n'avoir rien vu de ce qui se passait sous son propre toit."Mon seul bémol serait la fin du roman que j'ai trouvé un peu bâclé et bien trop rapide....

Lu dans le cadre des challenges : 
- Le temps à l'envers (2017/1900)
- Challenge de l'été 2017

On ne voyait que le bonheur

Résumé :

« Une vie, et j'étais bien placé pour le savoir, vaut entre trente et quarante mille euros. Une vie ; le col enfin à dix centimètres, le souffle court, la naissance, le sang, les larmes, la joie, la douleur, le premier bain, les premières dents, les premiers pas ; les mots nouveaux, la chute de vélo, l'appareil dentaire, la peur du tétanos, les blagues, les cousins, les vacances, les potes, les filles, les trahisons, le bien qu'on fait, l'envie de changer le monde. Entre trente et quarante mille euros si vous vous faites écraser. Vingt, vingt-cinq mille si vous êtes un enfant. Un peu plus de cent mille si vous êtes dans un avion qui vous écrabouille avec deux cent vingt-sept autres vies. Combien valurent les nôtres ? » À force d'estimer, d'indemniser la vie des autres, un assureur va s'intéresser à la valeur de la sienne et nous emmener dans les territoires les plus intimes de notre humanité. Construit en forme de triptyque, On ne voyait que le bonheur se déroule dans le nord de la France, puis sur la côte ouest du Mexique. Le dernier tableau s'affranchit de la géographie et nous plonge dans le monde dangereux de l'adolescence, qui abrite pourtant les plus grandes promesses.

Mon avis : 

J'aime beaucoup Grégoire Delacourt et je me suis régalée avec La liste de mes envies ou encore La première chose qu'on regarde. Ici avec On ne voyait que le bonheur, je suis plus mitigée.  Dans ces précédents romans l'auteur abordait la misère et la détresse des gens avec beaucoup d'humour mais ici le roman est lourd et pesant. "Je me suis dit que le bonheur on ne le sait qu'après; on ne sait jamais qu'on est en train de le vivre, contrairement à la douleur."

On fait la connaissance, d'un homme, un monsieur tout le monde, expert en assurance, père de famille. Tout va bien pour lui jusqu'au jour ou il perd son job, sa femme le quitte et il se retrouve seul avec ses deux enfants. "Le bonheur est une telle ivresse, une telle violence qu'il emporte tout. Les pudeurs. Les peurs. Il peut être si douloureux, il peut faire vaciller, anéantir. Exactement comme le malheur. Mais on ne le dit jamais de crainte que le monde se méfie du bonheur. Parce que alors tout s'écroulerait." Il va commettre un geste inexplicable qui va le pousser a changer radicalement de vie. 

Je ne vous en dis pas plus pour ne pas gâcher l'intrigue qui, malgré la noirceur de l’écriture, est vraiment a la hauteur. Il faut souligner aussi que le roman est habillement construit en trois partie bien distincte qui apporte beaucoup a l'intrigue, surtout la dernier dont la narratrice est la fille de notre héros. "Comprendre, c'est faire un pas de géant vers l'autre. C'est le début du pardon."

Encore une fois c'est un livre de Grégoire Delacourt qui m'a conquise. Peut-être un peu moins que les précédents mais j'ai malgré tout passer un bon moment.

Lu dans le cadre des challenges : 
- Le temps à l'envers (2017/1900) 
- Challenge de l'été 2017