vendredi 15 avril 2022

L'Affaire Alaska Sanders


Résumé : 

Avril 1999. Mount Pleasant, une paisible bourgade du New Hampshire, est bouleversée par un meurtre. Le corps d'une jeune femme, Alaska Sanders, est retrouvé au bord d'un lac. L'enquête est rapidement bouclée, la police obtenant les aveux du coupable et de son complice.
Onze ans plus tard, l'affaire rebondit. Le sergent Perry Gahalowood, de la police d'État du New Hampshire, persuadé d'avoir élucidé le crime à l'époque, reçoit une troublante lettre anonyme. Et s'il avait suivi une fausse piste ?
L'aide de son ami l'écrivain Marcus Goldman, qui vient de remporter un immense succès avec La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, inspiré de leur expérience commune, ne sera pas de trop pour découvrir la vérité.

Mon avis : 

L'Affaire Alaska Sanders est le nouveau roman de Joel Dicker et je savais que j’allais adorer avant même de commencer ma lecture.

Ça commence avec un meurtre, celui d’Alaska Sanders, une jeune femme assassinée dans une petite ville américaine. L’enquête est bâclée et un homme jeté en prison. Quelques années plus tard, Markus Golman va reprendre l’enquête au côté de Perry Gahalowood.

On retrouve cet excellent duo d’enquêteurs avec grand plaisir : l’écrivain en quête de son prochain roman et le flic bourru tellement attendrissant.

La construction est efficace, reprend les mêmes mécanismes de narration que l’affaire Harry Québert mais l’auteur a cette capacité à tisser les liens petits a petits, à assembler les morceaux de puzzle lentement et à nous mener par le bout du nez. On va de découvertes en découvertes et c’est terriblement addictif.

L’ambiance de ces petites villes américaines est magnifiquement décrite, chacun a ses secrets ou quelque chose a cacher. C’est parfois noir mais on passe vraiment un bon moment.

Vivement le prochain roman de l’auteur.



Extraits : 

Vous savez, l'écrivain, les vraies blessures sont secrètes. Il faut les taire : elles ne cicatrisent que si on les garde pour soi.


— Est-ce que vous pensez qu'Eric est coupable ?
— Avez-vous des enfants, Marcus ?
— Non.
— Pour un parent, un enfant reste un enfant. On ne se pose jamais ce genre de question. Notre cerveau n'est pas capable de l'envisager. On appelle ça l'amour indéfectible : c'est un amour que seule la filiation peut engendrer et qui surpasse tout.

lundi 11 avril 2022

Les fêlures

Résumé : 

Qui est le véritable meurtrier d’un être qui se suicide ?
Lorsque Juliette se réveille après que Roméo l’a crue morte et qu’elle se rend compte que son amour s’est donné la mort de désespoir, elle lui offre un dernier baiser avant de se tuer avec le poignard de celui qu’elle a tant aimé.
Quand Fanny, l’héroïne du nouveau roman de Barbara Abel, ouvre les yeux, malgré le chaos qui règne dans sa tête, elle sait qu’elle ne devrait plus être là. Pourtant l’histoire de Fanny sera tout aussi tragique que celle de Juliette.
Martin et elle formaient un couple parfait, fusionnel. Et puis un matin on les a retrouvés dans leur lit, suicidés. Si Fanny s’est réveillée sauvée mais mutique dans une chambre d’hôpital, Martin lui, n’a pas eu sa chance... ou sa malchance. La sidération est totale, pour Fanny et pour leurs proches. Comment expliquer la folie de leur geste ? Comment justifier la terrible décision qu’ils ont prise ? Celle de partir là d’où on ne revient jamais…
Fanny va devoir s’expliquer devant deux belles familles qui se déchirent, et bientôt devant la police, car ce suicide en partie raté ne serait-il pas en réalité un meurtre parfait ? Ce couple amoureux, était-il si uni, si complice et véritablement sans histoire ? Que savons-nous réellement de ce qui se passe au sein d’un couple ? Que savons-nous réellement de ce qui se passe au sein d’une famille ? Que savons-nous des fêlures de chacun ?
Qui est le véritable meurtrier d’un être qui se suicide ?
Lui, sans doute.
Et puis tous les autres, aussi.

Mon avis : 


Il y a longtemps que je n’avais pas lu un roman de Barbara Abel et je suis contente d’avoir retrouvé l’auteure avec ce très bon roman.

Tout d’abord le scenario est intriguant : Roxane et Martin commettent une tentative de suicide alors qu’’aux yeux de tous ils étaient un couple uni et soudé. Martin meure alors que Roxane survit. Mais s’agit-il vraiment d’une tentative de suicide ou Roxane a-t-elle voulait assassiner Martin ?
L’auteure joue vraiment avec nos nerfs et l’on se pose une tonne de questions aux fils des pages. Le suspense est omni présent et une fois commence il est difficile de poser le roman. On a envie de savoir…

Les personnages sont absolument bien décrits, ils sont tous profonds et torturés. Les relations de couples, mère-filles, mère-fils, ou entre sœurs sont travaillés à la perception et l’on voit les damages qui peuvent survenir à l’âge adulte lorsque l’on a souffert dans l’enfance.

J’ai beaucoup aimé Odile, je ne sais pas si c’est parce que je suis mère mais je me suis attachée a elle. C’est pourtant un personnage secondaire mais pour finir elle a un gros impact sur cette histoire. Je suis toujours touchée par ces mères qui font leur possible mais qui sont finalement humaines et non parfaites.

Le roman est très bien construit : des chapitres courts qui alternent entre présent et passé et qui rythme le récit.

C’est encore une belle découverte et je n’attendrai pas longtemps pour me replonger dans un roman de l’auteure.






Extraits :

En regardant autour d’elle, Garance se dit que la mort doit ressembler à ça : une étendue sans fin, sans limite, sans mesure. On a beau marcher, avancer droit devant soi ou même tourner, retourner, contourner, quelle que soit la direction que l’on prend, on a la sensation de faire du surplace. Parce que tout est toujours pareil. Rien ne change, ni à proximité, ni à l’horizon. Et pourtant on avance. Malgré soi. Parce que rester là où l’on est n’a aucun sens. Même si avancer n’a plus de sens, puisqu’il n’existe aucune direction, pas de droite, pas de gauche, et d’ailleurs par rapport à quoi ? Aucun chemin, aucune route. Pas de départ, pas d’arrivée.



Depuis hier, elle négocie avec son chagrin. C’est le mieux qu’elle puisse faire pour l’instant. Elle parvient ainsi à diluer la violence du deuil. Le pouvoir n’est pas l’absence des sentiments. Le pouvoir, c’est leur maîtrise totale.




Le problème, avec les suicidés, c’est que le bourreau et la victime ne sont qu’une seule et même personne. Impossible de condamner l’un pour pouvoir pleurer l’autre.

jeudi 7 avril 2022

Tant que le café est encore chaud

Résumé : 

Chez Funiculi Funicula, le café change le coeur des hommes.

A Tokyo se trouve un petit établissement au sujet duquel circulent mille légendes. On raconte notamment qu'en y dégustant un délicieux café, on peut retourner dans le passé. Mais ce voyage comporte des règles : il ne changera pas le présent et dure tant que le café est encore chaud.
Quatre femmes vont vivre cette singulière expérience et comprendre que le présent importe davantage que le passé et ses regrets. Comme le café, il faut en savourer chaque gorgée.

Mon avis : 

Tant que le café est encore chaud est un magnifique roman que je regrette de ne pas avoir lu plus tôt. Dommage que ce roman ne soit pas plus connu et je pense également qu’il ferait une très belle série Netflix

Nous suivons 4 femmes qui au cœur de ce minuscule café vont voyager dans le temps. Quatre histoires indépendantes des unes et des autres, quatre nouvelles simples et sentimentales qui font du bien.

Le coté fantastique me faisait un peu peur mais après lecture il me fait plus penser a une sorte de réalisme magique si souvent utiliser dans les romans sud-américains.

En tout cas, pas de doute, le roman est aussi bon que tout le monde ne cesse de le dire. Absolument magnifiquement et simplement écrit, tellement unique en son genre, en particulier sur un concept si souvent utilisé que le voyage dans le temps, tantôt tragique tantôt heureux et traitant de sujets difficiles avec lesquels les lecteurs pourront s’identifier (le chagrin d’amour, la perte d’un proche, la mort, la perte des souvenir).

Un roman lent mais magnifiquement rythmé sur le voyage dans le temps qui nous laisse plein d’interrogations. Et vous, si vous pouviez voyager dans le passé, y retourneriez-vous ?




Extraits :

En général, dans les films ou les romans qui traitent de voyage dans le temps, il est interdit de provoquer une action dans le passé qui aurait des conséquences sur le présent. En effet, si par exemple on empêche ses parents de se marier, voire de se rencontrer, les raisons de notre naissance n’existent plus et on disparaît.




Par sa force d'âme, l'homme ne peut surmonter la plus douloureuse des réalités . Cette chaise ne change peut-être pas le présent , mais si elle change le cœur des hommes, c'est qu'elle a sûrement une signification importante ...




Au Japon, l'origami représentant la grue est un symbole de paix et guérison. Selon une légende, si on confectionne mille grues de papier pour une personne gravement malade, sa maladie disparaitra.