jeudi 11 décembre 2014

C'est moi qui éteins les lumières

Résumé :


Dans un quartier préservé d'Abadan, Clarisse, l'épouse et mère de famille à travers qui l'histoire se déploie, est une femme d'une profonde humanité, intelligente, d'une simplicité de cœur qui nous la rend spontanément attachante. Par ses yeux, on observe le petit cercle qui se presse autour du foyer : un mari ingénieur à la raffinerie, fervent de jeu d'échecs et de politique, les deux filles, adorables et malicieuses jumelles, Armène, le fils vénéré en pleine crise d'adolescence, et la vieille mère enfin qui règne sur la mémoire familiale. Pourtant la très modeste Clarisse, cuisinière éprouvée qui se dévoue sans compter pour les siens, va bientôt révéler sa nature de personnage tchekhovien, au romanesque d'autant plus désarmant qu'il se montre on ne peut plus retenu. De nouveaux voisins se manifestent en effet, une famille arménienne débarquée de Téhéran qui va très vite bouleverser l'équilibre affectif de notre femme invisible. Tout l'art de Zoyâ Pirzâd est de brosser à petites touches impressionnistes d'une grande justesse visuelle le portrait d'une société patriarcale scellée par les usages et traditions des femmes. Et de restituer la réalité de la vie des Arméniens d'Iran pris dans l'ambiance plus vaste d'un pays d'accueil, cette Perse à la fois moderne et antique dont ce beau et fort roman dévoile pour nous la complexité culturelle et sociale.

Mon avis :


J'avance doucement dans mon challenge "Le tour du monde en 8 ans" et je termine avec regret le livre de Zoyâ Pirzâd, auteure iranienne, que j'ai adoré.

Tout d'abord, l'écriture est vraiment très belle, pleine de poésie, de pudeur. J'ai hate de pouvoir découvrir les autres romans de l'auteure.

Et puis Clarisse, l’héroïne, m'a beaucoup plu. C'est une femme au foyer dévoué a son mari, qui ne fait pas (plus) attention a elle, a son fils, adolescent qui grandit trop vite, a ses jumelles, qui lui demandent beaucoup d'attention, a sa mère et sa sœur qui sont pour le moins envahissante. Bref personne ne lui prête vraiment d'attention et puis l'arrivé d’Émile, le nouveau voisin, avec sa mère et sa fille va lui faire prendre conscience de tout ça. Elle va se remettre en question, essayer de faire la part des choses entre son statut de femme et de mère.

C'est un roman ou il ne se passe pas grand chose, ou l'action est plutôt plate mais ou les sentiments sont tellement bien dépeint que l'on ne s'ennuie pas une seconde bien au contraire. La fin arrive très vite, une fin prévisible et au final plutôt inévitable. On reste quand meme sans réponse, volontairement de la part de l'auteur je pense, concernant le fameux Émile mais au final, il n’était qu'un personnage secondaire. Libre aux lecteurs d'imaginer la suite.

Je vous recommande ce roman, sans aucune objectivité, puisque c'est un vrai coup de cœur.





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