Eva-Lena a une petite vie bien rodée, avec maison, enfants, mari et collège.
Elle est parfaite, quoique un brin hystérique dès qu'on vient changer
son planning. Un vendredi soir, elle enfourche son vélo pour aller faire
des photocopies au collège. Ça l'avancera pour lundi ! Sauf qu'elle se
retrouve enfermée dans le local de la photocopieuse. Pour tout le
weekend ? Par l'ingéniosité de son sujet, le ton tragi-comique, la
richesse des personnages et leur psychologie décortiquée sans chichis,
Hors-Service cible juste.
Car enfin, qui oserait prétendre qu'il ne se sent, au grand jamais !, ne
serait-ce qu'un tout petit peu prisonnier de son quotidien ?
Mon avis :
Première lecture de 2021 et déjà un coup de Cœur pour un roman. Je sens que cette année livresque va être riche en découvertes et je vois cela comme un bon présage pour la suite.
Avec Hors-Service, nous faisons la connaissance d’Eva-Lena, professeur dans un collège a la vie bien rangée, ou tout doit être organisé, planifié à l’avance et qui essaie sans cesse d’être parfaite. Quand un vendredi soir, elle retourne au collège faire des photocopies et qu’elle se retrouve enfermée dans le local de la photocopieuse pour le week-end, c’est l’occasion pour elle de dresser un bilan de sa vie et de se remettre en question.
J’ai adoré le ton du roman, tragi-comique. Tragique car on sent une réelle souffrance chez Eva-Lena. Elle se voile la face mais il est clair qu’elle est au bord du burn out. Comique parce qu’elle et son amie / collègue Aurora sont un duo hors pair.
Eva-Lena est attachante et on éprouve un peu de pitié pour elle car sa famille ne lui rend pas la vie facile : ses deux ado sont en pleine crise, sa petite fille est dans un âge ou elle lui en demande beaucoup et son mari complètement absent. Bref, comme beaucoup de femme, elle doit jongler entre la maison à tenir et son travail qu’elle prend très à cœur. Le personnage secondaire qui m’a le plus plu est évidement Aurora, qui est aux antipodes d’Eva-Lena. On ne peut pas faire plus différents mais pourtant elles se complètent parfaitement.
Le style est juste, l’écriture mêle à merveille les moments présents avec le flash-backs dans le passé ce qui renforce le suspense de savoir comment Eva-Lena va pouvoir sortir de cette situation rocambolesque.
C’est un excellent roman suédois, qui change des polars et thrillers scandinave que l’on trouve dans toutes les bonnes librairies. L’humour est présent du début à la fin et j’ai adoré découvrir un autre style de roman venus du nord.
Extraits :
Le téléphone est un moyen particulièrement économique d’avoir des relations avec des gens. C’est ce que dit Aurora. Avant tout, on gagne du temps : on n’a pas besoin ni de se déplacer où que ce soit, ni de s’inviter les uns les autres à boire un verre, ni de servir des boulettes de viande, ni de faire le ménage en catastrophe, ni de parler de la pluie et du beau temps pendant une demi-heure avant d’en arriver au fait. Et, en un clin d’œil, à peine a-t-on reposé le combiné, on est de retour chez soi. Il n’est même pas
question d’expliquer cela à Erik. Les hommes n’y comprennent rien.
[...] Tu t’en souviens peut-être : mon père avait vraiment un gros nez
et une barbe irrégulière, et des mains gigantesques, il disait lui-même
que Dieu n’avait plus eu assez de papier de verre sous la main pour faire les finitions, mais s’il le voulait, il pouvait être le plus bel homme du monde… »
Eva-Lena essayait de se souvenir de l’apparence du père d’Aurora.
Quelque chose entre Frankenstein et Alfred Hitchcock.
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