Résumé :
Mutée depuis peu à la Criminelle de Lyon, le commandant Nathalie Lesage,
mise à l'écart par sa supérieure, va devoir se battre pour trouver sa
place…
Très vite, une série de meurtres atroces va la plonger dans les
entrailles et les arcanes de la Ville des Lumières, lui réservant de
bien sombres surprises…
Un thriller haletant où vont s'entrechoquer assassinats violents,
sociétés secrètes, Histoire et sciences dans un Lyon ésotérique…
Mon avis :
Tout d’abord, un grand merci aux éditions Taurnada et à Joël pour l’envoi de ce nouveau titre à paraître demain. Une arrête dans la gorge est la deuxième enquête de Nathalie Lesage, je n’avais pas lu le premier tome mais je n’ai eu aucun mal à suivre l’intrigue.
Ce livre nous emmène à Lyon, originalité qui m’a tout de suite convaincue. C’est une ville que j’aimerais beaucoup visiter alors j’ai sauté sur l’occasion d’en apprendre plus avec ce roman. Et je dois dire que j’ai adoré cette virée dans les différents quartiers et bien plus encore… La ville des lumières se prête à merveille à cette intrigue et l’on découvre avec plaisir son histoire et ses secrets.
Nathalie, l’héroïne du roman, débarque à Lyon au sein d’un commissariat où l’accueil de la commissaire est assez froid (pour ne pas dire glacial). Elle est en binôme avec Cyrille, tout juste sorti de l’école. C’est un duo improbable et pourtant tellement efficace face à une série de meurtres sanglants qui frappe une loge de francs-maçons. Cyrille m’a beaucoup plu, il est déjà un très bon flic malgré son manque d’expérience et il a un petit côté immature qui lui donne beaucoup de charme. Nathalie est plus difficile à cerner. C’est un personnage plus complexe qui a beaucoup plus d’expériences du terrain et qui a tendance à se refermer comme une huitre aux moindres souvenirs de son passé . Son coté « garçon manqué » m’a un peu dérangé mais je suppose qu’il est nécessaire lorsque l’on évolue dans le milieu masculin et très macho de la police.
L’enquête est passionnante, prenante et surtout pleine de suspense. J’ai adoré le petit détour en Bolivie et le dénouement de l’intrigue. Seul bémol, j’avais deviné qu’un personnage était impliqué et qu’il cachait bien son jeu (ou alors pas suffisamment pour que je ne le démasque pas).
La Franc-Maçonnerie est un sujet souvent traité dans les thrillers ésotériques alors c’est toujours un peu risqué. Pourtant Christophe Royer s’en sort à merveille avec assez de détails pour initier les plus novices mais jamais trop au risque de s’ennuyer. Il nous entraine sur de fausses pistes, nous laisse cogiter aux cotés de Nathalie qui fait preuve d’énormément d’intuitions pour résoudre son enquête.
Extraits :
L’homme trempa juste ses lèvres dans le liquide piquant et fit une grimace. Il buvait rarement. Il avait horreur des effets que cela avait sur lui. Il trouvait cela dégradant. Cette perte de maîtrise de soi accompagnée de cette fausse décontraction lui était insupportable. Il détestait cette déformation de la réalité et l’amnésie éphémère du quotidien que l’alcool procurait. Cette fuite en avant n’était que temporaire et ne réglait rien. La vie était dure et on devait l’affronter.
Elle n’eut pas longtemps à attendre pour entendre la porte claquer, suivi de pas rapides qui résonnaient dans toute la cour.
Dès qu’il émergea, Nathalie plongea en avant, lui attrapa
l’avant-bras à deux mains et à la manière d’un lanceur de marteau, lui
fit faire un violent demi-tour qui le projeta contre un mur de briques
roses. Sans attendre, elle le bouscula alors qu’il tentait de
retrouver son équilibre. En moins de cinq secondes, l’homme se retrouva
sur le dos avec Nathalie à califourchon sur lui. Elle savait qu’il
pouvait aisément se dégager d’un mouvement de bassin, mais ce
dernier demeurait calme, la regardant sans colère. Il se mit même à
sourire.
« Vous savez que ce n’est pas bien de suivre les femmes ? gronda Nathalie.
– Uniquement les jolies femmes ! » répondit l’inconnu en accentuant son sourire.
Nathalie se souleva un peu pour mieux retomber sur le diaphragme de l’homme, qui toussa en rigolant.
« Génial ! fit-elle. Vous êtes comique en plus ?
– Entre collègues, ça se fait ! Non ?
– Pardon ?
– Si vous voulez bien me laisser respirer un peu, je vous montrerai ma
carte. Lieutenant Raphaël Monier. Je bosse aux Stups. Un étage en
dessous du vôtre. »
L’instinct de Nathalie ne l’avait pas trompée.
« Putain ! jura-t-elle. Il y a d’autres moyens pour faire connaissance. Vous êtes complètement débile !
– Je suis désolé. J’avais besoin de vous parler, loin du poulailler. J’attendais le bon moment pour vous accoster.
– Eh bien c’est raté ! Vous êtes nul en filature !
Les mains sur les hanches, Cyrille regarda plusieurs fois la porte
d’entrée puis revint sur la victime avant de partager ses hypothèses.
« Pas de marque d’effraction sur la porte, commença-t-il. La victime connaissait le tueur.
– Stop, fit Nathalie. Vous grillez les étapes. Évitez les conclusions
hâtives. Quand quelqu’un frappe à votre porte, vous ne lui ouvrez pas
?»
L’homme soupira et s’extirpa tant bien que mal de son lit. Quitter la
chaleur de son épais cocon ouaté était vécue comme une véritable
déchirure pour lui. La température était très fraîche dans la pièce. Il
n’allumait jamais de chauffage. Il adorait pouvoir s’enrouler
complètement dans plusieurs couvertures ne laissant dépasser qu’une
partie de sa tête. De savoir qu’il faisait froid dehors alors qu’il
était tout transpirant à l’intérieur lui procurait un plaisir jouissif.
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