Résumé :
Ce magnifique roman retrace le destin de Ramla, 17 ans, arrachée à son
amour pour être mariée de force avec Alhadji Issa, un homme riche et
déjà marié. Hindou, sa sœur du même âge, est contrainte d’épouser
Moubarak, son cousin, alcoolique, drogué et violent. Quant à Safira, 35
ans, la première épouse d’Alhadji Issa, elle voit d’un très mauvais œil
l’arrivée dans son foyer de la jeune Ramla, qu’elle veut voir répudiée.
Pour les aider dans cette étape importante et difficile de leur vie,
leur entourage ne leur donne qu’un seul et même conseil : Patience !
Mariage précoce forcé, viol conjugal, consensus et polygamie. Avec Les
Impatientes, Amal brise les tabous en dénonçant la condition de la femme
dans le Sahel et nous livre un roman poignant sur la question
universelle des violences faites aux femmes.
Mon avis :
Les impatientes faisait partie d’un colis de livre offert par mon papa pour mon anniversaire et je dois dire qu’il a eu très bon goût pour le choix de ce magnifique roman.
L’auteure dresse le portrait de trois femmes mariées de force et raconte leur vie au cœur du Sahel, dans cette région où la religion tient une place très importante. On découvre leur quotidien, leur devoir envers leur époux…
C’est un récit très difficile mais essentiel. C’est une lecture qui marque, dont on ne sort pas indemne, qui touche en plein cœur et l’on se rend compte qu’il est difficile d’être une femme dans certains coins du globe. L’auteure ne nous épargne rien : mariage forcé à l’adolescence, viol conjugal, maltraitance physique et morale.
J’ai trouvé que le récit était très bien écrit, la plume et le style de Djaili Amadou Amal est plaisant. La construction du roman est superbe et les trois récits se mêlent parfaitement. Ces trois héroïnes sont touchantes, attachantes et l’on a envie de les aider face à toutes cette violence quotidienne dont elles doivent faire face. Malheureusement c’est uniquement le destin de trois femmes mais combien vivent cela au quotidien dans le monde ?
Extraits :
Les conseils d’usage, qu’un père donne à sa fille au moment du mariage et, par ricochet, à toutes les femmes présentes, on les connaissait déjà par cœur. Ils ne se résumaient qu’à une seule et unique recommandation : soyez soumises !
La coutume impose la retenue dans les relations entre parents et enfants
au point qu’il est impossible de manifester une émotion, des
sentiments. C’est ce qui explique qu’il n’est pas particulièrement
proche de nous. La seule preuve que j’aie de son amour paternel est
celle d’exister.
Une coépouse reste une coépouse même si elle est gentille et
respectueuse. Une coépouse n'est pas une amie - et encore moins une
soeur. Les sourires d'une coépouse ne sont que pure hypocrisie. Son
amitié ne sert qu'à vous endormir afin de mieux vous terrasser.
Patience, munyal, Hindou ! On te l'a déjà dit. Une peule ne pleure pas
quand elle accouche. Elle ne se plaint pas. N'oublie pas. A chaque
instant de ta vie, tu dois te maîtriser et tout contrôler. Ne pleure
pas, ne crie pas, ne parle même pas ! Si tu pleures à ton premier
accouchement, tu pleureras à tous les autres. Si tu cries, ta dignité
sera bafouée. Il y a aura toujours quelqu'un pour raconter au quartier
que tu es une poltronne. On serre les dents mais on ne se mord pas les
lèvres. Si tu mords les lèvres, tu pourras les transpercer au plus fort
de la douleur et sans même t'en rendre compte. C'est la volonté d'Allah
d'enfanter dans la douleur mais un enfant n'a pas de prix. Patience !
C'est à cause de cette douleur qu'on dit que l'accouchement est le jihad
des femmes. C'est grâce à lui qu'on va directement au Paradis si on y
laisse la vie. C'est à cause de lui qu'un enfant sera toujours redevable
à sa mère.
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