dimanche 15 mars 2020

L'homme de Lewis / The Lewis man

Résumé : 

En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod retourne sur son île natale de Lewis. La mort tragique de son jeune fils a pulvérisé son mariage. Impuissant et résigné, il a quitté la police. La lande balayée par les vents, la fureur de l’océan qui s’abat sur le rivage, les voix gaéliques des ancêtres qui s’élèvent en un chant tribal : il pense pouvoir ici retrouver un sens à sa vie.
Mais, Fin à peine arivé, on découvre le cadavre d’un jeune homme, miraculeusement préservé par la tourbière. Les analyses ADN relient le corps à Tormod Macdonald, le père de l'amour de jeunesse de Fin, et font de lui le suspect n°1. C’est une course contre la montre qui s’engage alors : l’inspecteur principal est attendu sur l’île pour mener l’enquête et il n’épargnera pas le vieil homme, atteint de démence sénile.
Au rythme des fulgurances qui traversent l'esprit malade de Tormod, le passé ressurgit, douloureux, dramatique, et dévoile le sort que la société écossaise a réservé pendant des décennies aux "homers" : ces enfants orphelins ou abandonnés que l’Eglise catholique envoyait sur les îles Hébrides.
Après "L’Île des chasseurs d’oiseaux", on retrouve ici avec bonheur la figure d’un enquêteur indécis à la croisée des chemins, tenté de construire son avenir sur les cendres du passé. L’Ecosse mystérieuse, majestueuse et sauvage est un écrin de rêve pour ces vies dans la tourmente, magistralement orchestrées par Peter May.

Mon avis : 

Quel plaisir de se plonger dans le deuxième tome de cette magnifique trilogie surtout à l’occasion d’une nouvelle lecture commune avec les copinautes sur Livraddict.

On retrouve Fin avec plaisir, toujours aussi tourmenté par sa vie personnelle (la mort de son fils, son divorce et sa démission des forces de police). Il retourne sur l’île de son enfance pour retaper la maison familiale et faire le point, mais à peine arriver, un cadavre et découvert. Il est enterré dans la tourbe depuis plus de 50 ans et semble lié à Tormod, le père de Marsaili. Seulement, celui-ci souffre de démence et il est impossible d’avoir des réponses claires. Fin va donc être touché personnellement par une enquête qui nous emmène dans l’Angleterre des années 50.

Tout simplement encore meilleur que le précédent, cette intrigue vous tient en haleine du début à la fin. Encore une fois, on retrouve les descriptions des lieux de manière tellement précises qu’on a l’impression d’y être et le dépaysement est total. En plus de la nature environnante, on en découvre plus sur les us et coutumes des îles, les traditions tenaces et la place importante de la religion (ou devrais-je dire des diverses religions).

L’enquête est passionnante, les chapitres sont courts et l’on alterne entre les brides de souvenirs de Tormod et les découvertes de Fin qui se veut toujours aussi perspicace. L’investigation a pris une tournure que je n’avais absolument pas imaginée et je dois dire que j’ai été bluffé encore une fois par Peter May et sa capacité à nous emmener sur de fausses pistes pour mieux amener son nouveau rebondissement.

Coté personnage, j’adore vraiment Fin. Son côté sombre et déprimé son peut-être cliché chez de nombreux flics de romans mais pourtant, je craque toujours autant. Marsaili est beaucoup plus difficile à cerner, je ne sais toujours pas dire, après deux tomes, si je l’aime ou pas. Elle me semble froide et détachée mais quand on voit le personnage de sa mère dans ce roman, on peut aisément comprendre pourquoi. Tormod est terriblement touchant et l’on a forcément pitié, tant il se sent perdu dans ses souvenirs (ou dans le manque de souvenirs). Autre surprise du côté des personnages : Donald. J’ai adoré le voir s’assouplir un peu et faire une tentative d’approche vers Fin et son fils. Il me tarde de lire le tome 3 pour voir si cela se concrétise.
 

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