lundi 9 mars 2020

Et les vivants autour

Résumé : 

Voilà quatre ans que l’ombre de Jeanne plane sur eux.
Comme s’ils n’avaient plus le droit de vivre pour de vrai tant qu’elle était morte pour de faux.
Cela fait quatre ans que la vie de la famille Mercier est en suspens. Quatre ans que l’existence de chacun ne tourne plus qu’autour du corps de Jeanne, vingt-neuf ans. Un corps allongé sur un lit d’hôpital, qui ne donne aucun signe de vie, mais qui est néanmoins bien vivant. Les médecins appellent cela un coma, un état d’éveil non répondant et préconisent, depuis plusieurs mois déjà, l’arrêt des soins. C’est pourquoi, lorsque le professeur Goossens convoque les parents et l’époux de Jeanne pour un entretien, tous redoutent ce qu’ils vont entendre. Ils sont pourtant bien loin d’imaginer ce qui les attend. L’impensable est arrivé. Le dilemme auquel ils sont confrontés est totalement insensé et la famille de Jeanne, en apparence si soudée, commence à se déchirer autour du corps de la jeune femme…

Après Je sais pas et Je t’aime, le nouveau thriller de Barbara Abel dissèque à la perfection la psychologie et les émotions en montagnes russes des personnages qui gravitent autour du corps de Jeanne, inerte et si présent à la fois.

Mon avis : 

Voilà bien longtemps que je ne m’étais pas plongée dans un roman de Barbara Abel et j’avais oublié comment il pouvait être addictif dès les premières pages. Encore une fois, j’ai dévoré ce roman d’un trait sans pouvoir m’arrêter.

Jeanne est plongée dans le coma depuis quatre ans et sa famille (ses parents, sa sœur et son mari) se déchirent pour savoir si oui ou non, il faut continuer à la maintenir en vie. Un scénario qui n’est pas sans rappeler bien des cas qui ont divisé la société ces dernières années. Et je dois dire, qu’avant de commencer cette lecture, j’avais pas mal de crainte concernant ce sujet et la façon dont il allait être traité : trop de parti pris dans un sens ou dans l’autre, voyeurisme, mais rassurez-vous, il n’en est rien.

L’auteure prend bien le temps d’installer son intrigue : le coté thriller n’arrive que dans les 100 dernières pages. Avant, c’est un drame familiale qui se trame sous nos yeux, une famille qui se déchire face à l’inimaginable. Le roman est pour cela très bien construit, on ne voit rien venir, et certains personnages s’avère être bien plus complexes qu’ils n’y paraissent. Le suspense est présent du début à la fin et la tension monte de pages en pages.

J’ai adoré le personnage de Micheline, la mère BCBG, qui a consacré sa vie à sa famille et qu’au final personne ne voit vraiment (ou est-ce elle qui dissimule beaucoup ?). Jeanne et Charlotte sont difficiles à cerner, et il faudra bien plus de pages pour vraiment se faire une idée plus précise, je pense. Jeanne parce qu’on ne l’a connait qu’à travers le récit de ses proches et Charlotte qui a parfois des réactions extrêmes ou qui est sans cesse à fleur de peau. Gilbert et Jérôme sont eux aussi complexes et leur portrait n’est pas vraiment flatteur, comme c’est le cas pour toute la gente masculine dans ce roman d’ailleurs.

La fin, qui est renversante, m’a un peu déçu et c’est la petite déception du roman. Je ne peux pas vraiment vous en dire beaucoup au risque de vous gâcher la lecture mais pour Jeanne, je l’avais vu venir gros comme une maison et je n’ai pas été surprise. Pour Jérôme, je suis déçue, j’aurai aimé une fin différente pour lui (d’ailleurs je n’ai pas compris pourquoi Charlotte n’a pas une réaction un peu plus rapide, elle qui dans l’intégralité du roman se montre très impulsive). Mais le pire reste pour Micheline qui je trouve s’en tire vraiment trop facilement !

En tout cas, c’est une très bonne lecture avec laquelle j’ai passé un excellent moment. A l’exception de la fin, je dirai qu’il s’agit d’un « presque coup de cœur » et vous êtes prévenus, une fois commencé, vous aurez du mal à lâcher ce roman.
 

1 commentaire:

  1. Pour moi c'était le premier et en effet il est addictif! J'ai aimé le sujet, l'ambiance et je me sui laissée surprendre! Un très bon moment!

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