mardi 17 mars 2020

American dirt

Résumé : 

Yesterday, Lydia had a bookshop.
Yesterday, Lydia was married to a journalist.
Yesterday, she was with everyone she loved most in the world.
Today, her eight-year-old son Luca is all she has left.
For him, she will carry a machete strapped to her leg.
For him, she will leap onto the roof of a high speed train.

Mon avis : 


Découvert dans les pages du magazine O d’Oprah Winfrey de février et surtout très curieuse de me faire une opinion sur ce très controversé roman, j’ai lu ce livre avec beaucoup d’attention. Et je dois dire que de mon côté, j’ai adoré, et en refermant les dernières pages j’ai beaucoup aimé regarder le débat et les discussions très animées du book club d’Oprah sur Apple TV.

On suit Lydia et son fils de huit ans à travers le Mexique qu’il fuit pour entrer clandestinement aux États-Unis. Ils partent du jour au lendemain après que Javier, chef de cartel, est assassiné 16 membres de leur famille lors d’une fête d’anniversaire. Ils doivent sauver leur peau et n’ont d’autres choix que de partir au péril de leur vie.

J’ai rarement lu un livre qui éveillé tant d’émotions en moi : il m’a touché, j’ai eu la chair de poule, des pics d’adrénaline et parfois peur pour tous les personnages que j’ai croisé. Et il s’agit  bien là, d’un roman purement fictif, pendant que chaque jour, toutes ses péripéties sont le sort de migrants a la recherche d’une vie meilleure. Et pour ça, je tire mon chapeau à l’auteure qui grâce à ce livre permet de nous ouvrir les yeux sur toute cette misère.

Lydia est terriblement touchante, son combat est incroyable, sa force indestructible pour sauver son fils. Luca est mignon et courageux. Du haut de ses huit ans, il est tellement mature et vit des choses qu’un enfant ne devrait jamais vivre. Les autres migrants sont tous aussi attachants notamment Soledad et Rebecca entre autres. On aperçoit Javier, et même s’il est attachant lors des visites a la librairie de Lydia, on ne peut que condamner ses actes et sa violence.

Le suspense est omniprésent, le récit souffre à la manière d’un thriller et le lecteur est absorbé immédiatement dans l’histoire. L’alternance entre passé et présent permet de comprendre cette monté de violence et comment Lydia a perdu tous les membres de sa famille.

Enfin le Mexique que nous fait découvrir l’auteure est incroyable. Pays magnifique, ses plages, sa nourriture qui fait saliver, son histoire, mais d’un autre côté, elle ne nous épargne rien la violence, de la drogue, de la corruption….

Je comprends aussi beaucoup mieux la polémique suite à l’émission et au débat :
- Très peu d’auteurs latino-américains sont publiés surtout lorsqu’il s’agit de parler d’émigration et pourtant Jeanine Cummins a touché une avance à 7 chiffres pour ce livre. J’espère que les consciences changeront autour de cela : l’envie d’élargir son horizon littéraire en lisant d’avantage d’auteurs latino-américain, forcer les éditeurs à revoir leur publication et les personnalités influentes comme Oprah de choisir plus de livres des communautés minoritaires.
- On l’accuse d’imprécisions, de stéréotype et de maladresses, certes c’est fort probable mais pourtant je trouve courageux sa démarche d’écrire sur un tel sujet, d’avoir fait des recherches pendant plus de 5 ans. Et puis comment résumé la vie mexicaine, l’émigration, la clandestinité et tous ce qui tourne autour en seulement 400 pages. Je pense que le sujet dépasse bien plus qu’un simple livre.
- On sort de son contexte une phrase d’une interview qu’elle a donné en revendiquant qu’elle était blanche et on l’accuse aujourd’hui de revendiquer que sa grand-mère était porto-ricaine. Je pense qu’ici encore c’est une grosse maladresse, mais je me pose toujours la question : un auteur doit-il se restreindre à son univers et ne parler que de ce qu’il connait ? Un blanc n’aurait donc pas le droit d’écrire sur les noirs et le racisme ou encore un homme ne pourrait pas se mettre dans la peau d’une femme ? Je suis totalement en désaccord avec cette idée et je pense que chaque écrivain doit pouvoir être libre d’écrire sur un sujet qui lui tient à cœur.
- Enfin on lui reproche le manque de contexte politique et sur ce point je dois dire que je suis assez d’accord. Cummins dénonce sans jamais le dire la politique de Trump : les reconduites à la frontière, la séparation des mères et des enfants… Pourtant il manque un peu de contexte : on ne voit absolument rien de la bureaucratie américaine pour les demandes d’asile et leur complexité, on ne parle pas de l’implication des américains dans la violence et le trafic de drogue au Mexique. Ce point aurait pu être approfondi mais encore une fois le sujet est si vaste qu’il dépasse le livre.
 

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